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10 mesures d’urgence à mettre en place immédiatement face au coronavirus et au capitalisme agonisant

lundi 2 mars 2020, par Karob, Robert Paris

Coronavirus : Aucune confiance dans les classes dirigeantes !

Non à l’Etat-policier sanitaire pour maintenir la machine à fric !

Les classes dirigeantes du monde entier ont félicité les autorités chinoises dans la gestion sanitaire du coronavirus en Chine. Pourtant il a fallu attendre le 20 janvier pour que les autorités chinoises reconnaissent qu’il y avait une épidémie due à un nouveau coronavirus encore inconnu. Pendant des semaines, les autorités chinoises savaient qu’elles faisaient face à une pandémie potentielle. Mais elles n’ont émis aucun avertissement de santé publique ni en Chine ni dans le monde, alors que des millions de personnes se déplaçaient à Wuhan pour les vacances du Nouvel An. Ce n’est que contraint par la propagation du virus et par les nouvelles qui avaient quand même filtré sur internet et sur les réseaux sociaux que les autorités chinoises se sont décidées à interrompre leur silence.

Mais leur intervention, comme leur non intervention au tout début de l’épidémie, a été dictée non par un souci sanitaire de lutte contre le coronavirus mais pour défendre les intérêts économiques du capitalisme chinois et par extension du capitalisme mondial. En effet, si la Chine capitaliste-stalinienne n’a pas, dans un premier temps, reconnu l’existence du virus c’était pour éviter les seules mesures susceptibles de lutter contre, à savoir le confinement immédiat, l’arrêt de toutes les entreprises non vitales (ex automobile…). Et le confinement supposait l’arrêt de l’économie chinoise qui pèse aujourd’hui 18% de l’économie mondiale. Mettre à l’arrêt l’économie chinoise, c’était mettre à l’arrêt l’économie mondiale, autrement dit mettre à l’arrêt la machine à pognon, la machine à profit qui vit du travail de milliards de travailleurs de par le monde et mettre en péril de mort l’économie mondiale déjà moribonde. Mais, face à la propagation et à la défiance du peuple travailleur de Chine vis-à-vis des autorités, ces dernières n’ont eu d’autres choix que d’intervenir mais toujours selon les intérêts du capitalisme chinois et mondial. En effet afin d’endiguer, ce qu’elles craignaient, à savoir un effondrement financier, les autorités chinoises parlent de recul de l’épidémie afin de relancer l’économie chinoise tout en mettant en place un l’État policier sanitaire qui sous prétexte de lutter contre le coronavirus permet le déploiement notamment de l’armée sur tout le territoire. Ce déploiement n’a pas d’autre but en réalité que de se prémunir d’un soulèvement insurrectionnel du peuple travailleur de Chine. En tout cas, peu de jours après avoir parlé de déclin de la maladie, ces mêmes autorités chinoises sont bel et bien contraintes d’annoncer que c’est reparti à la hausse et de plus belle.

En fait, avant même que le coronavirus s’étende au monde entier, c’est la crise mondiale qui s’y étend, faisant chuter les bourses, faisant monter la valeur de l’argent et de l’or, restreignant de plus en plus massivement l’économie, menaçant tout le système mondial. Ce sont les capitalistes eux-mêmes qui le reconnaissent et en sont affolés. Le commentaire le plus judicieux de ceux-ci consistant à dire que le coronavirus est, pour l’économie mondiale, la crise sanitaire qu’il ne fallait pas au moment où il ne la fallait surtout pas. Et, sur ce seul plan, on peut les croire mais pas du tout sur le reste de leurs déclarations, comme on va le voir.

Si le coronavirus fait vaciller à ce point le capitalisme mondial c’est que ce dernier ne s’est toujours pas remis de l’effondrement de 2007/2008. Il ne survit qu’au prix d’un détournement de fonds publics (argent des Etats et des banques centrales, argent volé aux services publics et aides sociales, argent volé aux travailleurs et aux milieux populaires), vol massif sans précédent de toutes les richesses produites, aiguisant encore plus l’opposition entre une petite minorité de milliardaires qui possèdent tout pendant que le reste de l’humanité ne possède rien. Comme nous pouvons le constater, même face à une pandémie qui menace l’humanité, le capitalisme mondial, ses États et ses gouvernements sont incapables de prendre des mesures favorables aux peuples. Même dans cette situation, la défense des intérêts de la petite minorité de capitalistes est toujours de mise, d’abord et avant tout. La lutte contre la pandémie de la part des classes dirigeantes capitalistes du monde entier ne sera rien d’autre qu’une lutte contre la révolution sociale qui montait dans le monde entier. Quoi de mieux que la peur d’une pandémie mondiale pour que les peuples se jettent dans les bras des États qui se présentent comme le seul rempart ? Oui sous prétexte de lutte contre l’épidémie, on pourra demain interdire toute manifestations, rassemblement ou même enfermer des opposants politiques sous prétexte de maladie voire confiner des villes, des régions entières….

Les fossoyeurs du système de santé public ne peuvent nous protéger de l’épidémie ! Pour se prémunir, A bas l’État et le gouvernement capitaliste !

L’exemple de la France est frappant à ce sujet. Au moment où le gouvernement se réunit pour débattre de la lutte contre le coronavirus, il interdit les rassemblements de plus 5000 personnes en milieu confiné, fait passer l’attaque contre les retraites avec le 49.3 démontrant qu’il est prêt à instrumentaliser le coronavirus contre le peuple travailleur sans mettre aucun moyen réel de lutte contre l’épidémie. En effet, ce ne sont pas les fossoyeurs du système de santé publique qui peuvent prendre les mesures nécessaires à endiguer cette épidémie. L’hôpital public français, déjà au bord de la rupture, n’est pas en mesure de faire face à une telle épidémie. Déjà en sous-effectif, des centaines de travailleurs de l’hôpital se trouvent en mesure de confinement, des services sont fermées…. Comment de telles conditions lutter contre cette épidémie ? Comment faire confiance à un gouvernement qui depuis plus deux ans détruit les conditions de vie des plus modestes, des plus précaires. Comment faire confiance à un gouvernement qui depuis le début diffuse vérités et contre-vérités ?
Les autorités françaises ont affirmé que le coronavirus était moins dangereux qu’une grippe pour dire ensuite que c’est le virus qui allait tuer… l’économie mondiale !

Rien n’est davantage expliqué sur les politiques mises en œuvre jusqu’à présent face au coronavirus qui sévit depuis décembre de l’an dernier ? Pourquoi se met-on maintenant à produire en masse des masques pour les pharmacies après avoir dit qu’ils étaient inutiles pour les personnes non malades ? Pourquoi avoir parlé des personnes non atteintes par la maladie alors que l’on ne peut pas le savoir, même après le temps d’incubation et que des personnes non atteintes peuvent transmettre la maladie sans l’avoir contractée ? Pourquoi refuser que toute la population soit masquée ? Pourquoi refuser d’arrêter les communications avec les régions les plus infectées ? Pourquoi ne pas mener une étude sérieuse sur les risques des virus voyageant sur des surfaces matérielles ? Et on en passe encore des dizaines de pourquoi à commencer par pourquoi ne pas avoir lancé dès décembre dernier un plan de mise en œuvre d’un dispositif hospitalier massif en cas d’épidémie ? Pourquoi avoir laissé Buzyn, alors ministre de la Santé, déclarer que la France était déjà prête à faire face à une épidémie avec sept salles dédiées ? Pourquoi l’avoir laissé dire que les masques ne servaient à rien, que le temps de quarantaine garantissait la non dissémination de l’épidémie ? Pourquoi ne pas reconnaître aujourd’hui que tout cela était faux ?

Pourquoi s’être refusé à bloquer les relations aériennes avec la Chine dès le début ? Puis ensuite avec l’Italie ? Pourquoi ne pas avoir mis en place dans les aéroports des points médecin avec passage obligatoire des passagers entrants ? Pourquoi avoir maintenu les activités économiques comme si de rien n’était ?

Est-ce que les messages pour rassurer n’avaient pas pour effet d’empêcher les gens de prendre des précautions ? Est-ce qu’ils n’avaient pas d’abord pour but d’éviter l’effondrement boursier, financier et économique, qui est d’ailleurs tout de même en train d’arriver… La peur qu’ils craignent, c’est d’abord celle des possesseurs de capitaux. La mauvaise santé qui les affole, c’est celle des capitaux.
Dans ces conditions, comment croire que l’État capitaliste se mobilise d’abord pour défendre la population face au virus et pas, comme d’habitude, d’abord pour défendre les intérêts des milliardaires, comme on l’a vu face à toutes les catastrophes économiques et sociales. Jamais le pouvoir capitaliste ne soignera notre santé, il est bien trop préoccupé de celle de son régime économique et social, c’est-à-dire de la mainmise d’une infime minorité sur l’essentiel des richesses et jamais il ne sacrifiera quoique ce soit de ce pactole pour le bien de la santé de la population mondiale ! En conséquence, la principale leçon du coronavirus : soignons-nous du pire virus qui soit dans de telles circonstances, celui de la confiance dans les autorités et de la soumission à l’ordre établi ! Oui, face au coronavirus comme face à la crise économique, l’opposition entre exploiteurs et exploités est plus importante que jamais et il est d’autant plus décisif que nous choisissions de ne pas nous solidariser des classes dirigeantes et de ne pas marcher dans la prétendue unité nationale, qui n’est que l’unité avec nos exploiteurs ! Marcher derrière l’État ce se serait donner la corde pour se faire pendre. Ceux qui nous appelleront à marcher derrière lui ou à s’en remettre à sa politique pour lutter contre l’épidémie, disons-le très clairement sont des ennemis déclarés du peuple travailleur. Il ne faut surtout pas mettre en veilleuse nos luttes sociales et politiques face aux vraies causes de catastrophes y compris au virus qui sont toutes liées à la mainmise des milliardaires sur le monde ! Gilets jaunes révolutionnaire plus que jamais, nous combattrons tous les virus capitalistes !

Que Faire face au coronavirus et au capitalisme déliquescent ?

10 mesures d’urgence à mettre en place immédiatement

1- Ne pas compter sur l’Etat capitaliste au service exclusif des trusts, des banques et de la finance pour protéger la population ni pour l’informer. Le secteur public ne doit plus être synonyme de secteur d’État mais de secteur aux mains de la population, organisée dans ce but avec les professionnels du secteur.

2- Ne pas compter sur les moyens d’information et d’organisation habituels, média, institutions, partis, syndicats, associations. Ne compter que sur le peuple travailleur lui-même, organisé dans ses comités de gilets jaunes, s’informant par lui-même, et indiquant lui-même ses consignes de sécurité, de protection sanitaire et sociale en liaison avec les personnels publics de santé.

3- Rendre publiques par cette organisation les véritables études et consignes de santé et de sécurité (masques et de quel type, inhalations et de quel type, protection contre le virus, etc.). Combattre la propagande anti-masques pour les personnes qui se croient non malades et qui peuvent n’être que porteurs sains, malades asymptomatiques ou en incubation. Pour les bien portants, la protection par masques est limitée mais non nulle. Imposer que des tests gratuits soient produits en masse distribuées largement aux personnels de santé, médecins, généralistes, infirmières… Imposer que ces tests coronavirus soient pratiqués pour tout soupçon de coronavirus et pas seulement la quarantaine.

4- Ne pas respecter les intérêts du capital dans cette situation d’urgence : intérêt des compagnies aériennes, intérêts de la finance, des trusts, de la banque et de la bourse, intérêt des trusts pharmaceutiques, etc. N’oublions pas que ce sont les trusts pharmaceutiques qui ont délocalisé leur production massivement en Chine, ne craignant pas de nous jeter dans une catastrophe. Il faut imposer que les patrons cessent de faire pression pour imposer aux salariés d’aller à leur travail s’ils se demandent s’ils ne sont pas en train d’attraper la maladie. Tout licenciement pour non présence au travail doit être dénoncée et interdite sous peine de réquisition de l’entreprise.

5- Mettre en place le service public du médicament qui produit en masse pour pallier la production de la Chine et la production privée capitaliste

6- Reconstruire l’hôpital public comme un service public débarrassé du profit, de la rentabilité, de la T2A (tarification à l’activité), totalement gratuit, ouvert à tous, avec des moyens financiers publics massifs (ceux retirés aux aides aux capitalistes), avec des embauches massives de personnels de santé, avec des moyens matériels massifs.

7- Distribuer massivement et gratuitement tous les matériels de protection à la population y compris celle qui pense n’avoir nullement contracté la maladie (masques adaptés – chirurgicaux, FFP2 et FFP3, inhalateurs, gants, médicaments, mouchoirs, foulards de protection, etc.) Interdiction de faire du profit en spéculant sur la pénurie, en haussant les prix, en faisant des stocks pour les augmenter encore, que ce soit celle de matériels médicaux, de nourriture ou d’autres produits. Si nécessaire, fermeture et réquisition gratuite des entreprises qui spéculent. Interdiction de la spéculation boursière sur le coronavirus et, si nécessaire, fermeture ou réquisition des bourses, des banques et des trusts qui spéculent.

8- Mettre en vacances de toute l’activité économique et sociale, à l’exclusion de celle qui est nécessaire à la santé et à la vie de la population. Maintien du salaire intégral du salaire sans limitation de durée, arrêt de toutes les aides aux grandes entreprises sous prétexte de coronavirus. Transformation des magasins en distribution à domicile sans frais. Fermeture des grands magasins.

9- Assurer la subsistance de tous, salariés hors activité, précaires, chômeurs, personnes âgées, pauvres, démunis, sans logis et sans réaliser de profit. Fermeture ou réquisition gratuite des entreprises ou des capitalistes qui s’y refusent.

10- Interrompre les communications et transports non essentiels (essentiels à la population bien entendu pas aux trusts et au grand capital), les voies aériennes notamment et vérifications des motivations des personnes qui continuent à se transporter sur de longues distances. L’économie et la société du profit ne doit plus être considérée comme un motif essentiel. Interdire les licenciements, le renvoi des précaires et le diminution de salaires dans les entreprises dont l’activité baisse ou réalise moins de profit ou même s’arrête.

Seule la Collectivisation de l’économie sous contrôle des comités du peuple travailleur peut répondre à l’urgence sanitaire et sociale !

Ces mesures nécessitent que le peuple travailleur de France ne s’en remettent pas au pouvoir capitaliste. Elles nécessitent l’organisation du peuple travailleur en comité surtout le territoire. Comités qui doivent se fédérer, discuter de tous les problèmes, voter et mettre en application leur décisions. Cette fédération de comité doit envoyer des mandatés élus, responsables et révocables devant ces comités du peuple travailleur au sein d’un comité fédéral central afin de coordonner les politiques locales des comités. Localement ces comités doivent se coordonner pour donner naissance à des Communes révolutionnaires. Si le peuple veut pouvoir se protéger du coronavirus mais pas seulement, s’il veut se protéger également de la déchéance sociale, de la pauvreté, de la précarité, nous devons contester le pouvoir des grandes fortunes, le renverser et instaurer le pouvoir du peuple travailleur sur la société. Et cela suppose de réquisitionner et d’exproprier toutes les entreprises nécessaires à la lutte contre l’épidémie et à la survie du peuple travailleur.

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