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L’auto-organisation et la prise de conscience au travers des grèves

samedi 23 octobre 2010, par Robert Paris

GREVE GENERALE DE 1936

Léon Trotsky

Le rôle des grèves dans une révolution
Lettre au S. I.
2 août 1931

L’objet de cette lettre est d’échanger quelques idées à l’oc­casion de la tumultueuse vague de grèves qui secoue l’Espagne [1]. Dans ma deuxième brochure sur la révolution espagnole, j’ai indiqué seulement l’une des perspectives possibles : le mouve­ment révolutionnaire se développe avec violence mais sans direction juste et se termine par une explosion que les forces contre-révolutionnaires peuvent exploiter afin d’écraser le pro­létariat. Comme je l’ai souligné dans la brochure, cette pers­pective ne signifie pas, bien entendu, que le rôle des commu­nistes soit de retenir le mouvement révolutionnaire. Je sais qu’à cet égard nous n’aurons aucune divergence, mais j’aimerais analyser plus profondément cette question, parce qu’elle me semble d’une grande importance pratique.

Tout d’abord, il faut qu’il soit bien clair que cette explosion élémentaire et violente de grèves est l’expression inévitable du caractère même de la révolution, et, dans un certain sens, sa base. L’écrasante majorité du prolétariat espagnol ne sait pas ce que c’est que l’organisation. Au cours de la dictature est née une nouvelle génération d’ouvriers qui manquent d’une expé­rience politique indépendante. La révolution éveille - et c’est en cela que réside sa force - les masses laborieuses les plus arriérées, les plus méprisées, les plus opprimées. La grève est la forme que revêt leur éveil. C’est à travers la grève que les différentes couches et les différents groupes du prolétariat s’an­noncent, se signalent les uns aux autres, éprouvent leurs propres forces et celles de leur ennemi. Une couche en éveille et contamine une autre. Et le tout rend la grève actuelle absolument inévitable. En aucun cas les communistes ne doivent s’en effrayer, car c’est l’expression même de la force créatrice de la révolution. C’est seulement à travers ces grèves, avec toutes leurs erreurs, leurs "excès", leurs "exagérations", que le prolétariat se dresse sur ses jambes, se rassemble en un tout uni, commence à se sentir et à se concevoir lui-même comme une classe, comme une force historique vivante. Les révolutions ne se sont jamais développées sous le fouet d’un cocher. Excès, erreurs, sacrifices sont la nature même de la révolution.

Si le parti communiste avait dit aux ouvriers : "Je suis trop faible encore pour pouvoir vous servir de guide, aussi attendez un peu, ne vous pressez pas trop, ne donnez pas, en vous mettant en grève, le signal du combat, laissez-moi une chance de gran­dir !", il se serait couvert à tout jamais de ridicule, les masses en train de s’éveiller seraient passées par-dessus sa tête, et, au lieu de se renforcer, il n’aurait fait que s’affaiblir.

Avoir correctement prévu un danger historique ne signifie pas pour autant qu’on puisse l’éviter simplement par des raisonne­ments. On ne peut écarter le danger que si l’on dispose de la force nécessaire. Pour constituer cette force, le parti communiste doit se jeter de tout son cœur dans l’arène du mouvement de grève "élémentaire" ou semi-élémentaire en train de se déve­lopper, non pour le retenir, mais pour apprendre à le diriger, et pour acquérir autorité et force dans le cours même de la lutte.

Il serait faux de penser que le mouvement actuel a été pro­voqué par les anarcho-syndicalistes [2]. Ces derniers sont en train de subir une irrésistible pression de la base. Le groupe dirigeant du noyau syndicaliste aimerait ralentir le mouvement. Des gens comme Pestaña sont certainement en train de négocier en coulisses avec le patronat et l’administration sur le meilleur moyen de liquider les grèves. Demain, nombre de ces messieurs se feront les bourreaux des ouvriers, et, comme les mencheviks russes, prêcheront contre la "fièvre des grèves" tout en leur tirant dessus.

Il est hors de doute que sur cette ligne s’approfondira la différenciation parmi les anarcho-syndicalistes. Plus l’aile révolutionnaire avancera, et plus elle se heurtera aux syndico-réfor­mistes. De cette gauche surgiront inévitablement des putschistes, d’héroïques aventuristes, des terroristes, individuels et autres [3].

Il n’est pas inutile de le répéter, nous ne pouvons encourager aucune espèce d’aventurisme. Il faut toutefois qu’il soit bien établi d’avance que ce n’est pas l’aile droite, celle qui combat les grèves, mais l’aile syndicaliste révolutionnaire de gauche qui se rapprochera le plus de nous. Il sera d’autant plus facile de venir à bout de tous les éléments aventuristes que les syndica­listes révolutionnaires seront plus vite convaincus que les com­munistes sont des combattants, et non des raisonneurs.

On accuse le parti officiel de faire, dans la question des grèves, une politique aventuriste. Personnellement, je ne puis en juger, faute d’informations. L’attitude du parti au cours de la période écoulée conduit toutefois à penser que cette accusation est pro­bablement justifiée. Mais, précisément pour cette raison, on risque qu’après s’être brûlé les doigts, le parti tourne brusque­ment à droite. Le pire des malheurs serait que les masses ouvrières en viennent à la conclusion que les communistes, exactement comme les syndicalistes à la Pestaña, aimeraient leur inculquer leurs dogmes, du haut en bas, et non les élever avec eux, de bas en haut.

En résumé, le risque de "Journées de juillet" demeure sans aucun doute le plus grave ; mais, pour les communistes, le danger le plus immédiat peut devenir l’argumentation abstraite, le besoin de "paraître intelligents", les raisonnements doctri­naux que les ouvriers révolutionnaires considéraient comme des "croassements pessimistes".

L’opposition de gauche ne doit pas oublier une minute que les dangers qui naissent du développement de la révolution ne peuvent être évités par une vigilante prudence, mais seulement par de l’audace, de l’audace, et encore de l’audace.

Notes

[1] Cette vague de grèves, à caractère souvent insurrectionnel, avait com­mencé à Séville et en Andalousie. Elle secoua l’Espagne jusqu’aux grandes grèves de Barcelone, en septembre.

[2] Les commentaires faits à l’époque par Comunismo laissent en effet transparaître une telle opinion.

[3] Deux mois plus tard, un article de Molins y Fabrega dans Comunismo, n° 5, octobre 1931, intitulé "Les deux dendances cénétistes", illustrera cette analyse. Il montre que Peiro, Pestaña et les autres dirigeants de la C.N.T. ont jeté le masque et révélé leur vrai visage de néo-réformistes avec le "Manifeste des Trente". Solidaridad obrera, leur porte-parole, s’en prend avec violence aux "communistes", en réalité à l’aile activiste des anarcho-syndicalistes qu’animent Juan Garcia Oliver et Buenaventura Durruti. Ce dernier met correctement en relief le rôle des dirigeants cénétistes qui se placent au service de la paix sociale, et menace la bour­geoisie républicaine du sort de Kerensky. Mais il affirme en même temps que c’est le colonel Macia, l’homme du mouvement catalaniste, qui a tenu entre ses mains le destin de la révolution !

Messages

  • Éditoriaux d’entreprise Lutte ouvrière (FRance)

    lundi 16 mars 2009

    Le 19 mars doit être un succès et une étape vers la grève générale

    .....Après avoir tergiversé, les syndicats appellent à une journée de grève et de manifestations pour ce jeudi 19 mars. Il faut que cette journée soit un succès. Il faut que la participation aux manifestations soit nombreuse et que les grèves soient largement suivies.
    Mais il est inadmissible que les directions syndicales qui ont appelé à cette journée ne disent pas la suite qu’elles comptent lui donner et n’annoncent pas clairement une stratégie de mobilisation.
    Dans les tracts syndicaux revient l’expression “nouvelle étape”. Mais une étape pour aller où ? Ceux qui seront en grève le 19 mars ou ceux qui descendront dans la rue sont en droit de savoir quelle est la politique des directions syndicales et, avant tout, si elles en ont une. Car, quel que soit le succès du 19 mars, chacun sait qu’une seule journée n’inquiète le patronat que s’il a des raisons de penser qu’elle fait monter le climat social et que les grèves risquent d’être de plus en plus déterminées, de plus en plus amples et susceptibles de déboucher sur une grève générale.
    En se refusant à parler d’une suite, les directions syndicales ne peuvent même pas invoquer le prétexte d’une quelconque rencontre avec Sarkozy ou des négociations avec le gouvernement. L’un comme l’autre affirment qu’ils ont déjà tout dit et que les réformes continuent.
    Ce qui vient de se passer en Guadeloupe et en Martinique montre à la fois la hargne du patronat et son refus de lâcher quoi que ce soit aux travailleurs, mais aussi que, devant un mouvement d’ensemble, il a été contraint de reculer. Les millions de travailleurs de l’ensemble du pays peuvent imposer un tout autre rapport de forces que les dizaines de milliers de travailleurs de Guadeloupe et de Martinique.
    Que l’on ne nous dise pas que ce qui est possible aux Antilles ne l’est pas en France ! Ici aussi, c’est par la grève générale, en 1936 ou en 1968, que les travailleurs ont pu contraindre le patronat aux reculs les plus importants.
    Alors, il faut faire du 19 mars un succès et faire en sorte que les directions syndicales soient obligées de lui donner une suite si elles ne veulent pas que les travailleurs finissent par se passer d’elles.

    Arlette Laguiller

    Commentaire de la dernière phrase.

    voilà comment je la comprends :
    Si les directions des syndicats ne veulent pas que les ouvriers s’organisent eux mêmes, alors les militants, sympathisants communistes et révol.et tous les travailleurs combattifs (LO,sous entend, les militants syndicaux sincères)doivent faire pression sur les syndicats pour qu’ils organisent la grève générale.

    En fait, LO prévient et met en garde la bureaucratie syndicale : attention les travailleurs vont s’organiser eux même si vous continuez à ne rien faire de sérieux.

    Alors voilà ce que je réponds aux militants de LO, sous forme de discussion imaginaire.

    Yes we can wake up ourself. (le mauvais rêve du militant)

    Alors il faut vous pousser, vous les bureaucraties à faire quelque chose !!vite sinon on vous aura prévenu et on sera dans l’obligation d’appeler, nous même à faire des comités de grève avec des ouvriers !
    Attention vous jouez avec le feu, vous ne vous rendez pas compte. Nous on vous veut que du bien, mais on ne va pas longtemps justifier vos conneries.
    Car nous on leur parle des comités de grève parfois aux ouvriers. Même qu’on leur raconte Renault 47, SNCF 86, Citroen 2007.Mais si vous continuer à ne même plus faire semblant d’organiser des grèves, alors on ne va pas toujours pouvoir s’assoir sur nos discours qui parlent d’auto-organisation.
    Messieurs les bureaucrates, LO vous le dit sincéremment, et moi d’abord Arlette, laissez vous entrainer tranquillement vers une grève générale, en donnant juste une fois une suite à une journée d’action..juste une fois SVP. Pour montrer que vous n’êtes pas ce que des millions d’ouvriers pensent : des lèches culs du patronat. Oups pardon des négociateurs qui préfèrent les salons de Matignon. Des vendus au gouvernement et à l’Etat bourgeois, Oups des militants responsables.
    Montrez nous messieurs les bureaucrates que vous pouvez encore une fois, une dernière fois, une toute petite dernière fois, organiser une grève, c’est à dire la voler aux travailleurs, la démolir comme en Mai 68, la faire durer 1 an comme pour les Dokers de Liverpool, l’entourlouper comme avec la SNCM, l’écraser dans l’oeuf comme à la SNCF en Novembre 2007 etc.. mais nous en oublions surement.
    Oui montrer nous une dernière fois comment on peut tromper les travailleurs et les dégouter une fois de plus. Car si vous n’y mettez pas toute votre énergie comme en 36 par exemple, vous risquez vraiment d’être débordé et alors là les gens pourraient enfin aller jusqu’au bout de leur lutte en s’organisant eux mêmes. Attention à ça, car dans ce cas extrème vous ne controleriez pas complètement la situation, et pourtant nous savons que vous êtes si capable pour saboter une grève, petite ou grande. Ca compte tellement pour nous ,car nous pourrons à nouveau dire que les gens sont démoralisés, qu’ils ne veulent pas se battre, que c’est la période de recul, qu’on ne peut rien faire, qu’il faut maintenir les idées trotskystes...
    Qu’il faut lire, s’instruire, former des militants, leur faire lire les classiques, par exemple, le texte de trotsk sur les syndicats à l’époque impérialiste....pour mieux les oublier ?
    Allez rendort toi petit militant de LO, tu as fait un cauchemar, non ton parti n’a jamais fait participé à l’Union de la gauche bourgeoise !

  • "Se battre pour la liberté, ce n’est pas laisser les dirigeants décider pour soi, ni les suivre avec obéissance, quitte à les réprimander de temps en temps. Se battre pour la liberté, c’est participer dans toute la mesure de ses moyens, c’est penser et décider par soi-même, c’est prendre toutes les responsabilités en tant que personne, parmi des camarades égaux. Il est vrai que penser par soi-même, décider de ce qui est vrai et de ce qui est juste, constitue pour le travailleur dont l’esprit est fatigué par le labeur quotidien la tâche la plus ardue et la plus difficile ; bien plus exigeante que s’il se borne à payer et à obéir. Mais c’est l’unique vole vers la liberté. Se faire libérer par d’autres, qui font de cette libération un instrument de domination, c’est simplement remplacer les anciens maîtres par de nouveaux.

    Pour atteindre leur but – la liberté – les travailleurs devront pouvoir diriger le monde ; ils devront savoir utiliser les richesses de la terre de manière à la rendre accueillante pour tous. Et ils ne pourront le faire tant qu’ils ne sauront se battre par eux-mêmes.

    La révolution prolétarienne ne consiste pas seulement à détruire le pouvoir capitaliste. Elle exige aussi que l’ensemble de la classe ouvrière émerge de sa situation de dépendance et d’ignorance pour accéder à l’indépendance et pour bâtir un monde nouveau.

    La véritable organisation dont ont besoin les ouvriers dans le processus révolutionnaire est une organisation dans laquelle chacun participe, corps et âme, dans l’action comme dans la direction, dans laquelle chacun pense, décide et agit en mobilisant toutes ses facultés – un bloc uni de personnes pleinement responsables. Les dirigeants professionnels n’ont pas place dans une telle organisation. Bien entendu, il faudra obéir : chacun devra se conformer aux décisions qu’il a lui-même contribué à formuler. Mais la totalité du pouvoir se concentrera toujours entre les mains des ouvriers eux-mêmes.

    Pourra-t-on jamais réaliser une telle organisation ? Quelle en sera la structure ? Il n’est point nécessaire de tenter d’en définir la forme, car l’histoire l’a déjà produite : elle est née de la pratique de la lutte des classes. Les comités de grève en sont la première expression, le prototype. Lorsque les grèves atteignent une certaine importance, il devient impossible que tous les ouvriers participent à la même assemblée. Ils choisissent donc des délégués qui se regroupent en un comité. Ce comité n’est que le corps exécutif des grévistes ; il est constamment en liaison avec eux et doit exécuter les décisions des ouvriers. Chaque délégué est révocable à tout instant et le comité ne peut jamais devenir un pouvoir indépendant. De cette façon, l’ensemble des grévistes est assuré d’être uni dans l’action tout en conservant le privilège des décisions. En règle générale, les syndicats et leurs dirigeants s’emparent de la direction des comités."

  • Les révolutions ne se sont jamais développées sous le fouet d’un cocher. Excès, erreurs, sacrifices sont la nature même de la révolution.

    Si le parti communiste avait dit aux ouvriers : "Je suis trop faible encore pour pouvoir vous servir de guide, aussi attendez un peu, ne vous pressez pas trop, ne donnez pas, en vous mettant en grève, le signal du combat, laissez-moi une chance de gran­dir !", il se serait couvert à tout jamais de ridicule, les masses en train de s’éveiller seraient passées par-dessus sa tête, et, au lieu de se renforcer, il n’aurait fait que s’affaiblir.

    EN 2010 en FRance les partis de gauche, extrème gauche, syndicats, appellent à des grèves reconductibles dans certains secteurs, des journées d’actions, de grèves interprofessionnels ponctuels.

    Alors on pourrait dire que ces partis,syndicats collent à la réalité car pour l’instant les rares menaces de jonctions des secteurs en lutte, raffineries, jeunesse, enseignants, routiers, éboueurs, dockers, ont été contenus ou détournés.

    D’ailleurs ils sont assez prudent pour ne pas trop s’engager sur des mots d’ordre de type "grève générale" car dans cette expression, il y a ce que les syndicats y mettent de la même façon que pour un mouvement localisé d’ailleurs, et ce que des militants honnêtes peuvent en attendre.

    Aujourd hui est ce que les travailleurs sont prêts à la grève : oui et non .

    La plupart des salariès n’ont pas discuté collectivement de leurs problèmes : conditions de travail, salaires, emplois, retraites, papiers, chomage, licenciement, précarité, temps de travail.

    ESt ce que des travailleurs peuvent néanmoins arrêter le travail en suivant un mot d’ordre : oui pour ceux qui ont des traditions "syndicales".

    Est ce que des groupes militants peuvent par blocage amener des travailleurs à la grève : Non et mille fois non et tous ceux qui font croire que les blocages remplacent la décision consciente et collective des travailleurs, nuisent gravement à l’idée de grève.

    Les prolétaires apprennent en marchant mais encore faut il qu’ils aient décidés de marcher.

    En 2006, des militants ont tenté de défendre que les jeunes devaient se lier aux travailleurs en s’adressant à eux directement dans leurs entreprise.

    En 2003 pareil des militants ont défendu que les enseignants attaqués sur la décentralisation et les retraites, ne se fassent pas piéger par cette double attaque (comme le CPE, CNE et toute la loi) et s’adressent à l’ensemble du monde du travail pour préparer une grève générale.

    En 2009 le mouvement des universités répond à une attaque apparemment très ciblé, mais à nouveau ce découpage des restructurations ou plan social publique cache difficilement les enjeux de l’Etat et des classes dirigeantes à une échelle nationale et internationale : les suppressions d’emploi se font à la maternelle, dans les crèches, dans les maternités de la Floride, Madrid, Lisbonne, Athène en passant par Dakar, Johannesburg et Tokyo.

    De plus dans le secteur privé, l’Etat avec le patronat organise mondialement le chomage technique et les licenciements.
    Molex reçoit les fonds publics français pour payer les indemnités des ouvriers licenciés et aux USA les faillites d’entreprises permettent aux ouvriers de partir avec de quoi s’acheter un camping car.
    En Chine l’Etat intervient militairement et socialement pour calmer la colère des ouvriers jetés des villes usines.

    Le monde entier connait des soulèvements ouvriers depuis 2 ans qui obligent la bourgeoisie à diviser encore plus la classe ouvrière, à opposer ceux qui travaillent à ceux qui ne travaillent pas, ceux qui travaillent dans tel secteur, telle entreprise, qui ont tel statut, qui ont tel grade, tel coefficient, telle ancienneté, nationalité, ceux qui ont un travail "pénible" et les autres.

    Quand les patrons et les gouvernements commencent à reprendre les discours des syndicats sur la dureté de certains métiers, ce n’est pas pour favoriser une catégorie, c’est pour la flatter et l’endormir car dans le fond la bourgeoisie n’a aucune raison de lacher le moindre centime si elle sent que les exploités peuvent mourir en silence.

    Car dans les entreprises en chine ou en France, dans le public ou le privé, le capitalisme tue.
    Le système d’exploitation et d’organisation de la société dans son ensemble, avec ses fausses préoccupations sécuritaires qui créent la terreur, ou sociales qui sont des bouées de sauvetage percées, poussent les opprimés à retourner cette révolte contre eux même faute d’une autre perspective.

    Alors tous les militants ouvriers qui tissent sincèrement des liens fraternelles entre eux déjà et évidemment donnent envie aux autres prolétaires d’en faire autant, ont raison.

    Et comme toute fraternité, c’est à l’épreuve des actes et de la confrontations d’idées qui leurs sont liés, que se forge un respect et une confiance ; éléments indispensables sur le chemin de la lutte de classe.

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