mercredi 22 juillet 2020, par
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Le vol de la patrouille de France soi-disant au-dessus des hôpitaux est une illustration tricolore de la manière dont l’argent public s’envole en fumée sans jamais retomber en pluie d’argent sur la santé publique et ses soignants qui ne seront pas plus respectés,, aidés et payés demain qu’hier. Ce n’est pas de démonstrations militaires que l’hôpital a besoin mais d’effectifs et de moyens et le gouvernement, malgré ses airs hypocrites et les nécessités du covid, n’est nullement décidé à le faire ! Alors, on en a assez d’être les héros sacrifiés des guerres de ce pouvoir qui ne compte pas l’argent pour ses guerres mais lésine pour leurs victimes !
Ne comptez pas sur les énormes négociations de Ségur (énormes seulement pour leur mise en scène, leur durée et le nombre de participants) pour réellement arrondir vos fins de mois ! 90 euros par mois, même pas immédiatement mais en septembre, puis la même chose dans un an (qui sait où en sera alors l’inflation et donc la valeur réelle de ces 90€ ?!!!), voilà tout ce qui a été pondu au bout de plus de deux mois de négociations !!! Cela ne couvre même pas les hausses de prix, les efforts fournis, les risques supplémentaires, le travail supplémentaire et le stress supplémentaire !
Le protocole d’accord du Ségur de la Santé prétend donner une augmentation de 180 euros par mois pour tous les salariés de ce secteur, mais c’est entièrement faux. Ce n’est que 90 euros qui sont donnés dans un premier temps et même pas immédiatement ! Ce n’est pas pour tous les personnels de santé puisque les travailleurs des entreprises sous-traitantes (le ménage, la sécurité, la restauration), qui n’existent pas pour le gouvernement, ne les toucheront pas même s’ils sont indispensables au fonctionnement des hôpitaux.
Seulement 90 euros immédiatement alors que depuis des années les salaires sont bloqués avec le point d’indice et que le simple rattrapage nécessitait au moins 300 euros pour tous sans compter toutes les souffrances liées à covid qui ne sont nullement prises en compte !!!
Au Ségur de la santé, Véran propose 6 milliards pour les personnels non médicaux contre trois cent milliards pour la santé des capitalistes !!!
Pour augmenter les salaires des personnels de santé de l’hôpital public de quelques centaines de centimes, pour donner aussi un petit peu d’argent à l’hôpital public que tous reconnaissent détruit et paupérisé, il faut deux mois de négociations du Ségur de la Santé. Pour distribuer des milliers de milliards aux trusts, aux banques, aux financiers, aux bourses, aux assureurs, à tous les capitalistes, il ne faut qu’une simple déclaration gouvernementale !!
En poussant les personnels à faire des heures supplémentaires dans le texte de l’accord, le gouvernement reconnaît à la fois qu’il n’embauchera pas suffisamment et qu’il n’augmentera pas assez les salaires !!!
Ils avaient prétendu que, grâce au Ségur, rien ne serait jamais plus comme avant, que l’hôpital public serait massivement renforcé, notamment pour faire face à un retour de covid. Eh bien, ce n’était que de la com. Les restrictions en effectifs et en moyens (lits, matériels, services, hôpitaux) vont continuer à être réduits comme ils l’ont été année après année !!! En termes d’effectifs, le Ségur promet quinze embauches par hôpital de 1000 salariés alors qu’il faudrait, face à la nouvelle pandémie, quasi doubler les hôpitaux et leurs effectifs !!! En termes de conditions de travail des soignants, celles-ci sont encore aggravées : repos quotidien sera réduit à 11 heures au lieu des 12 heures réglementaires, une annualisation fera varier la référence hebdomadaire entre 32 et 40 heures en fonction de l’activité, au lieu des 35 heures légales, des contrats signés individuellement pour un quota annuel d’heures supplémentaires. Il parle de plus d’heures supplémentaires, de plus de souplesse (du personnel), de contractualisation et de négociation locale sur le temps de travail, avec une enveloppe budgétaire supplémentaire afin de faciliter la négociation de ces accords locaux qui s’imposeront à tout le personnel de l’établissement concerné. En somme, tout empire !
Au Ségur de la santé, trois syndicats approuvent le projet d’accord sur les salaires des métiers paramédicaux et non médicaux, qui va, du coup, pouvoir entrer en application !!! Et les autres syndicats, CGT et SUD, qui n’ont pas signé, ont participé à ce Ségur de la tromperie et l’ont ainsi cautionné !!!
8,1 milliards d’euros aux personnels hospitaliers au Ségur de la Santé selon le gouvernement (même si leur calcul semble fallacieux), mais, sans Ségur, sans négociations laborieuses, sans accord âprement discuté, le même gouvernement donne 500 milliards d’aide aux capitalistes qui n’ont même pas eu besoin de les leur réclamer !!! Et ce n’est que l’un des multiples plans d’aide aux capitalistes comme celui en commun avec l’Allemagne avec 750 milliards. La santé du grand capital a plus l’oreille du pouvoir que la santé publique, même en période de pandémie !
Nous, personnels soignants, renouvelons depuis 3 semaines maintenant nos appels à amplifier la lutte pour nos conditions de travail et nos salaires malgré la répression violente. Cela concerne tout le personnel salarié, mais aussi les professions libérales, infirmières, sages-femmes, médecins, kinés etc…, bref tous ceux payés par le régime de la Sécu. Celle ci n’a jamais cessé d’être attaquée depuis 25 ans. Plus généralement, c’est l’ensemble des salariés et des travailleurs qui ont des salaires bloqués ou des revenus de chômage en baisse qui payent les politiques de défiscalisation des entreprises licenciant et payant de moins en moins de cotisations à la Sécu. C’est par un mouvement général, collectif et organisé par nos comités de grève et de gilets jaunes que nous ferons aboutir nos revendications.
Alors que, pendant les semaines de haut niveau du covid, le personnel avait du mal à se faire tester, certains collègues sont même restés plusieurs jours sans se faire tester alors qu ils avaient été en contact avec des personnes covid + et qu’ils présentaient des signes plus que suspects, voilà maintenant qu’on nous a invités à participer à des études, notamment l’essai prep covid (prise d’hydroxychloroquine....), car, disent-ils, "la protection des personnels hospitaliers est essentielle pour le système de santé"...
Vaste blague !!! Quand on était en plein covid, tester les personnels n’était pas leur priorité alors que l’épidémie battait son plein et que le nombre de cas augmentait tous les jours. Les personnels de santé étaient pourtant particulièrement menacés. Maintenant qu’il s’agit de faire des études et de faire tester des médicaments parce que c’est rentable pour les labos pharmaceutiques, là notre santé est prise en compte !
A Cochin, les cadres se sont vus attribuer une prime de remerciement en plus de la prime covid. Cette surprime n’a été distribuée qu’aux cadres et les agents n’en ont pas vu la couleur. Pourquoi une telle différence ? Les personnels soignants seraient donc moins méritants que les cadres dans les efforts et le travail fourni pendant cette période de hausse du Covid ? Bien sur que non !! Ou est-ce que ce serait pour remercier les cadres d’avoir largement supprimé les CA des agents même quand il était possible de les donner, les annulant sans discernement. Ou serait-ce pour les remercier d’avoir déplacé les agents dans les unités covid mises en place pour faire face à la pénurie de malades, en ne respectant tout simplement pas le roulement des agents, ni les temps de repos. Sans parfois en informer les agents qui se retrouvaient à connaitre leur affectation la veille pour le lendemain quand ce n’était pas à l’agent d’appeler la cadre afin de connaitre son roulement. Eh oui, la direction sait remercier quand ses ordres sont exécutés à la lettre et même si cela se fait au détriment des agents !!
Alors que nos CA ont été supprimés pendant la période covid, voila maintenant que les cadres nous pressent afin de poser nos CA. Pas là où on veut, pas le nombre que l’on souhaiterait mais là où on nous l’impose, en nous faisant bien comprendre qu’il faudra de toutes façons les poser là où il y a de la place même si ça ne nous arrange pas. Il est vrai que les effectifs du personnel n’ont pas augmenté, nous sommes toujours à flux tendu, et la direction ne met toujours pas de moyens afin de permettre aux personnels épuisées par cette période difficile de prendre leurs congés quand ils le souhaitent.
Dans certains services, le passage des personnels en 12h s’est fait quasiment d’une semaine sur l’autre sans consultation des personnels. Ceux qui n’étaient pas d’accord n’avaient qu’à s’en arranger et tant pis pour leur vie privée et leur organisation de famille ! Pourquoi un tel passage en force ? La direction a profité de la période covid pour faire passer les 12h sans consultation des personnels au prétexte que c’était plus facilitant pour l’organisation des services, la gestion des plannings ... en cette période de covid. Mais une fois cette période de covid en hausse passée, avec diminution du nombre de cas, pas de retour à la normale les services : ils restent en 12h ! Pourquoi ? Parce que la direction y a vu une très belle opportunité de faire des économies de personnel !
Annick Girardin, l’ex ministre des Outre-mer, avant de sortir du dernier gouvernement, a tenu coûte que coûte à réformer les congés bonifiés des ultras marins qui travaillent dans fonction public avant son départ. Et cela à la veille même de son départ et avec une prise d’effet immédiate. Rien ne peut les faire reculer quand il s’agit d’enlever des acquis aux travailleurs. Même pas la situation de covid et même pas la période des vacances.
La guerre sans merci des vaccins covid conduit à raccourcir les procédures qui régissent les essais cliniques. Des essais cliniques viennent de commencer sur l’homme ont commencé à travers le monde, mais la production à grande échelle a déjà été lancée, les doses de vaccin déjà achetées et réservées faudra-t-il se vacciner avant de connaître l’efficacité du vaccin. Les Etats vont-ils se rendre complice des labos et faire vacciner les populations alors qu’ils ont interdit des traitements bon marché sans autres preuves que des pseudos études de données médicales ? Ne les laissons pas décider à notre place !
Le capitalisme nuit gravement à la santé. Ce sont les mêmes labos qui produisent les outils pour dépister les virus et pour établir les accords tarifaires créant des pénuries des réactifs, ces composants chimiques essentiels au dépistage. De ces molécules on ne sait rien, ni d’où elles viennent, ni à quoi elles servent, ni combien elles coûtent vraiment. Ces secrets industriels, commerciaux et tous les brevets sur la composition de ces réactifs précieux sont des privilèges capitalistes incompatibles avec la santé de milliard d’être humains. Supprimer ces privilèges doit être une priorité des travailleurs. Levons tout secret industriel, commercial et tout brevet sur la composition de ces réactifs précieux pour la santé de milliard d’êtres humains.
Un décret pris sous prétexte d’état d’urgence a permis pendant le pic du covid l’accès au Rivotril, puissant sédatif afin soit disant de prendre en charge les malades en Ephad. Le décret permet aussi aux généralistes de se fournir en pharmacie de ville en Rivotril sous forme injectable. La prescription de ce médicament était réservée au neurologue, avec des indications de prescription très limitée car ce médicament a des effets secondaires très important et donc il n’était prescrit que dans des conditions très strictes.
La dépendance dans les actes de la vie a été un élément majeur de refus en réanimation. Dans le tri, les personnes âgées étaient sélectionnées mais également cette notion de dépendance face à une autonomie dans la vie, cette notion du coup est plus large, on peut se poser la question du polyhandicap et de la psychiatrie. C’est un recours masqué à l’euthanasie. Il cache le fait que l’hôpital ne s’était pas donné les moyens d’accepter autant de malades et laissait mourir systématiquement pour ne pas être débordé. Notamment, il refusait l’accès aux malades des EPHAD trop atteints, les laissant mourir. Trier ainsi entre ceux qu’on va sauver (réanimatoire) et ceux pour qui tous les moyens de sauver la vie ne seront pas mis en œuvre (non réanimatoire), cela a signifié choisir sciemment d’éliminer les personnes usées par la société capitaliste et ne lui sont plus directement rentables !!!