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Editorial - Il y a quatre-vingt ans...

samedi 17 juillet 2021, par Robert Paris

Il y a quatre-vingt ans... Trotsky était assassiné mais son oeuvre est vivante pour nous

Éditorial - Août 1940

Le Manifeste de la Quatrième Internationale sur la Guerre et la Révolution

LE MANIFESTE de la Quatrième Internationale sur la guerre impérialiste et la révolution prolétarienne a été adopté lors de la Conférence mondiale d’urgence de l’Internationale, tenue dans un pays neutre du 19 au 26 mai. Le Manifeste a nécessairement été rédigé avant la Conférence et a été adopté par elle avec seulement quelques modifications mineures. Il fallait que le temps passe pour que les délégués retournent dans leurs pays respectifs avant de pouvoir être publié. Lire ici

Pendant ce temps, les événements de chaque jour constituaient une époque historique. La véritable portée de la blitzkrieg d’Hitler, les batailles de Flandre et de France, est venue après sa rédaction. Il est maintenant intéressant d’examiner le Manifeste, quelque trois mois après son achèvement, pour voir comment il a résisté à l’épreuve des événements ultérieurs et comment le Manifeste lui-même s’inscrit dans le tableau que notre mouvement a fait du cours des événements au cours de la dernière décennie. .

Il ne serait pas remarquable que le Manifeste échoue à ce test dans des détails importants. De tous côtés, nous voyons l’épave des programmes et les prédictions des autres. Pourtant, si un programme politique est scientifique, il devrait être en mesure de tracer le cours général des événements à venir et d’orienter un cours cohérent à travers ces événements.

Pour commencer, le Manifeste est capable de décrire les causes générales de la guerre actuelle simplement en résumant l’analyse que notre mouvement élabore depuis 1918. Nous savions que cette guerre était inévitable à moins que le prolétariat ne renverse la bourgeoisie, et nous avons constamment expliqué Pourquoi. Certains ont dénoncé cette « doctrine de l’inévitabilité » comme paralysant la volonté des ouvriers de lutter contre la guerre ; ces dénonciateurs - le parti socialiste Norman Thomas et les Lovestoneites étaient les exemples américains - sont désormais partisans du camp impérialiste « démocratique » tel que nous l’avions prédit. Avec d’autres derniers vestiges du marxisme, les staliniens ont dû abandonner l’analyse léniniste de la guerre à venir, pour offrir comme voie de la paix le programme de « sécurité collective » du Front populaire.Nous étions le seul parti prolétarien qui soit resté fidèle à l’estimation marxiste des contradictions impérialistes conduisant à la guerre, et nous avons été prouvés corrects contre les autres.

Sur les causes immédiates de la guerre et la force relative des puissances en conflit, le Manifeste peut se baser sur nos thèses, Guerre et Quatrième Internationale, que nous avons publiées en 1934, et que le Manifeste cite directement sur des points fondamentaux. Nous aimerions voir les staliniens et les sociaux-démocrates produire leurs documents d’il y a six ans et les comparer avec leurs documents actuels ! Dans sa section sur La prépondérance de l’Allemagne dans le conflit, le Manifeste cite nos thèses de 1934 qui disaient : « L’effondrement de la Société des Nations est indissolublement lié au début de l’effondrement de l’hégémonie française sur le continent européen. La puissance démographique et économique de la France s’avère, comme on pouvait s’y attendre, une base trop étroite pour le système de Versailles. »Le document de 1934 déclarait en outre que« les dirigeants anglais sont de moins en moins capables de réaliser leurs plans », et la bourgeoisie britannique est« alarmée par la désintégration de son empire, le mouvement révolutionnaire en Inde, l’instabilité de ses positions en Chine ». A ces estimations de 1934, le Manifeste - et ce avant la défaite de la Belgique et de la France - ajoute son opinion certaine que « seuls les États-Unis sont destinés à surpasser la machine à tuer allemande ».le Manifeste - et ceci avant la défaite de la Belgique et de la France - ajoute son opinion certaine que « seuls les États-Unis sont destinés à surpasser la machine à tuer allemande ».le Manifeste - et ceci avant la défaite de la Belgique et de la France - ajoute son opinion certaine que « seuls les États-Unis sont destinés à surpasser la machine à tuer allemande ».

Sur la dynamique militaire et technologique de la guerre, deux exemples mémorables d’analyse dialectique dans le Manifeste méritent particulièrement d’être cités.

« La paix de Versailles a rendu un mauvais service aux Alliés. Après quinze ans de désarmement allemand, Hitler a été obligé de commencer à construire une armée à partir de rien, et grâce à cela, l’armée est libre de toute routine et n’a pas à traîner des techniques et des équipements obsolètes.

« L’industrie de l’Angleterre et de la France, grâce au flux assuré de super-profits coloniaux, est depuis longtemps à la traîne tant en technologie qu’en organisation. En outre, la soi-disant « défense de la démocratie » par les partis socialistes et les syndicats a créé une situation politique extrêmement privilégiée pour la bourgeoisie française et britannique. Les privilèges favorisent toujours la paresse et la stagnation. Si l’Allemagne révèle aujourd’hui une prépondérance aussi colossale sur la France et l’Angleterre, alors la part du lion de la responsabilité incombe aux défenseurs social-patriotiques de la démocratie qui ont empêché le prolétariat d’arracher l’Angleterre et la France de l’atrophie grâce à une révolution socialiste opportune.

Les préparatifs de guerre de Roosevelt, que lui et ses laquais ouvriers justifient en évoquant les récentes victoires d’Hitler, commençaient en réalité déjà en 1934 à cause de la crise économique américaine, le Manifeste est en mesure de prouver en se référant à nos thèses de 1934. À cette époque, nous prévoyons le rôle de l’impérialisme américain dans les termes suivants :

« Le capitalisme aux États-Unis se heurte de plein fouet à ces problèmes qui ont poussé l’Allemagne en 1914 sur la route de la guerre… Pour l’Allemagne, il s’agissait« d’organiser »l’Europe. Pour les États-Unis, il s’agit « d’organiser » le monde. »

Bilan de la question russe

Après neuf mois du pacte Staline-Hitler, au cours duquel la propagande impérialiste « démocratique », reprise par les renégats de notre mouvement, a caractérisé l’Union soviétique comme une puissance impérialiste résolue à faire la guerre pour l’agrandissement impérialiste, le Manifeste est capable de réfuter ces mensonges par référence aux événements. Que l’Union soviétique reste un État ouvrier bien que gouverné par une bureaucratie dégénérée est un concept fondamental du programme de la Quatrième Internationale. De là découle la nécessité d’une défense inconditionnelle de l’Union soviétique contre le monde capitaliste. Dans la nationalisation de la propriété semi-féodale et capitaliste en Pologne orientale - maintenant aussi dans les pays baltes - le Manifeste souligne : « La révolution d’octobre étranglée et profanée a fait remarquer qu’elle était toujours vivante. Le pacte de Staline avec Hitler, d’autre part,« Résultait de la faiblesse de l’URSS et de la panique du Kremlin face à l’Allemagne. La responsabilité de cette faiblesse n’incombe à personne d’autre que ce même Kremlin ; sa politique intérieure qui a ouvert un abîme entre la caste dirigeante et le peuple ; sa politique étrangère qui a sacrifié les intérêts de la révolution mondiale aux intérêts de la clique stalinienne. La nécessité urgente du renversement révolutionnaire de cette clique est à nouveau démontrée par les conséquences du pacte, qui ont plus que jamais mis en danger l’Union soviétique.sa politique étrangère qui a sacrifié les intérêts de la révolution mondiale aux intérêts de la clique stalinienne. La nécessité urgente du renversement révolutionnaire de cette clique est à nouveau démontrée par les conséquences du pacte, qui ont plus que jamais mis en danger l’Union soviétique.sa politique étrangère qui a sacrifié les intérêts de la révolution mondiale aux intérêts de la clique stalinienne. La nécessité urgente du renversement révolutionnaire de cette clique est à nouveau démontrée par les conséquences du pacte, qui ont plus que jamais mis en danger l’Union soviétique.

Sur la base de cette faillite de la politique étrangère de Staline et de la nécessité du Kremlin de reconnaître sa situation actuelle et de chercher une nouvelle voie, le Manifeste a pu prédire un nouveau tournant de l’Internationale communiste vers les « démocraties ». Depuis la rédaction du Manifeste, les premiers signes de ce nouveau tournant sont apparus, notamment l’abandon du slogan « Stop the War Now » par le parti communiste britannique et son remplacement par une campagne pour « évincer les munichois du gouvernement », c’est-à-dire , pour un gouvernement qui combattra la guerre jusqu’au bout.

Base pour comprendre les événements français

Quant à l’événement le plus important de la guerre depuis la rédaction du Manifeste, la capitulation de la France face à Hitler, cela était et reste incompréhensible si l’on cherche à l’expliquer par la mythologie de la « guerre pour la démocratie » ; les démocrates ne peuvent pas expliquer pourquoi le gouvernement français n’a pas au moins continué la guerre depuis ses colonies africaines ; mais le Manifeste a pu l’expliquer à l’avance. Ça dit :

« La bourgeoisie ne défend jamais la patrie au nom de la patrie. Ils défendent la propriété privée, les privilèges, les profits. Chaque fois que ces valeurs sacrées sont menacées, la bourgeoisie prend immédiatement la voie du défaitisme. Telle était la voie de la bourgeoisie russe, dont les fils après la révolution d’octobre se sont battus et sont à nouveau prêts à combattre dans toutes les armées du monde contre leur propre ancienne patrie. Afin de sauver leur capital, la bourgeoisie espagnole s’est tournée vers Mussolini et Hitler pour une aide militaire contre leur propre peuple. La bourgeoisie norvégienne a aidé l’invasion de la Norvège par Hitler.

On peut désormais ajouter à cette liste la bourgeoisie française, qui a suivi l’avis du général Weygand selon lequel il était préférable de céder à Hitler et de devenir un partenaire subalterne dans une Europe hitlérienne plutôt que de risquer le danger de nouvelles défaites donnant lieu à une révolution ouvrière. .

Montre la voie de la révolution

Oui, le Manifeste de notre mouvement international résiste à l’épreuve des événements. Il ne pleure pas non plus, comme Jérémie, au milieu du chaos. Au contraire, elle recherche au milieu de la merde de sang les facteurs qui constituent une nouvelle base pour la lutte ouvrière. Il affirme que les conditions de la révolution prolétarienne sont présentes et n’hésite pas à les signaler. Peut-être particulièrement intéressant pour les travailleurs américains, l’accent mis sur le rôle qu’il prédit pour les millions de jeunes qui constituent dans ce pays la « génération en lock-out ».

« Des millions de jeunes incapables d’accéder à l’industrie ont commencé leur vie sans emploi et sont donc restés en dehors de la vie politique. Aujourd’hui, ils trouvent leur place ou ils la trouveront le lendemain : l’Etat les organise en régiments et pour cette raison même ouvre la possibilité de leur unification révolutionnaire.

Ici pas une trace de lamentations pacifistes sur le sort qui attend ces jeunes dans la caserne !

Dans sa dernière section, le Manifeste soulève brusquement, en des termes qui peuvent surprendre de nombreux radicaux américains - car en vérité la tradition radicale dominante en Amérique est le pacifisme de « gauche » et non le bolchevisme - la question des travailleurs qui apprennent les arts militaires.

« Toutes les grandes questions seront décidées à la prochaine époque, bras en main. Les travailleurs ne doivent pas avoir peur des armes ; au contraire, ils devraient apprendre à les utiliser. Les révolutionnaires ne se séparent pas plus du peuple pendant la guerre que pendant la paix. Un bolchevik s’efforce de devenir non seulement le meilleur syndicaliste, mais aussi le meilleur soldat.

Dans l’usine, le bolchevik aspire à la compétence technique, pour mieux pouvoir aider ses collègues, gagner ainsi leur confiance et ainsi les gagner au mouvement révolutionnaire. Dans l’armée et dans les camps d’entraînement militaire, les bolcheviks apprennent également tout ce qui peut être appris ; ses camarades viennent le chercher pour des conseils et des conseils ; il leur apprend à se protéger du feu ; et leur confiance en lui ouvre la voie à une collaboration politique. Naturellement, ni dans l’usine ni dans l’armée, le bolchevik n’est « le meilleur » aux yeux de l’employeur et de l’officier bourgeois ! Il n’accepte pas leur critère de ce qui est le meilleur. L’application prudente de cette approche révolutionnaire à la question de la militarisation est sans aucun doute la tâche la plus importante qui attend maintenant notre parti,alors que ce pays commence à se transformer en camp armé.

Nous n’avons touché que les points forts du Manifeste ; il est impossible de résumer ses 15 000 mots, car il est rédigé de manière trop concise.

Nous ne pouvons pas vous demander de comparer notre Manifeste à ceux des autres tendances internationales du mouvement ouvrier, car aucune d’elles n’a publié de tels documents sur la guerre à ce jour ! Ils sont sans doute trop occupés, au jour le jour, à réviser leurs programmes de la veille. Chaque changement dans la carte de guerre les secoue à nouveau ; ils sont privés de toute perspective sérieuse et cohérente. Là, on peut commencer à voir le gouffre qui les sépare de nous. Nous continuons fermement sur notre voie. Pour nous, les changements dans la carte de la guerre ne témoignent que de l’agonie mortelle du capitalisme et de la nécessité impérieuse de la révolution socialiste.


Editorial - August 1940

The Fourth International’s Manifesto on the War and Revolution

THE MANIFESTO of the Fourth International on The Imperialist War and the Proletarian Revolution was adopted at the International’s World Emergency Conference, held in a neutral country on May 19–26. The Manifesto had necessarily been drafted before the Conference and was adopted by it with only a few minor amendments. Time had to pass for the delegates to make their way back to their respective countries before it could be published.

Meanwhile every day’s events constituted a historical epoch. The real scope of Hitler’s blitzkrieg, the Battles of Flanders and France, came after it was written. It is interesting now to examine the Manifesto, some three months after its completion, to see how it has weathered the test of subsequent events and how the Manifesto itself fits into the chart our movement has been making of the course of events during the last decade.

It would not be remarkable if the Manifesto failed that test in important details. On all sides we see the wreckage of the programs and predictions of others. Yet if a political program is scientific it should be able to chart the general course of coming events and steer a consistent course through these events.

To begin with the Manifesto is able to describe the general causes of the present war simply by summarizing the analysis which our movement has been elaborating ever since 1918. We knew that this war was inevitable unless the proletariat overthrew the bourgeoisie, and we have consistently explained why. There were those who denounced this “doctrine of inevitability” as paralyzing the will of the workers to fight against war ; these denunciators – the Norman Thomas Socialist party and the Lovestoneites were the American examples – are now partisans of the “democratic” imperialist camp as we predicted they would be. Along with other last remnants of Marxism, the Stalinists had to abandon the Leninist analysis of the coming war, in order to offer as the road to peace the “collective security” program of the Peoples Front. We were the only proletarian party which remained faithful to the Marxist estimate of the imperialist contradictions leading to the war, and we have been proved correct against the others.

On the immediate causes of the war and the relative strength of the contending powers, the Manifesto is able to base itself upon our theses, War and the Fourth International, which we published in 1934, and which the Manifesto quotes directly on basic points. We should like to see the Stalinists and the social democrats produce their documents of six years ago and compare them with their present documents ! In its section on The Preponderance of Germany in the Conflict, the Manifesto quotes our 1934 theses which said : “The collapse of the League of Nations is indissolubly bound up with the beginning of the collapse of French hegemony on the European continent. The demographic and economic power of France is proving to be, as was to be expected, too narrow a base for the Versailles system.” The 1934 document further declared that “England’s rulers are increasingly less capable of carrying out their plans,” and the British bourgeoisie is “alarmed by the disintegration of its empire, the revolutionary movement in India, the instability of its positions in China.” To these estimates of 1934, the Manifesto – and this before the defeat of Belgium and France – adds its certain opinion that “only the United States is destined to surpass the German murder machine.”

On the military and technological dynamics of the war, two memorable examples of dialectical analysis in the Manifesto are particularly worth quoting.

“The peace of Versailles has done the Allies a poor service. After fifteen years of German disarmament Hitler was compelled to start building an army from nothing, and thanks to this the army is free of routine and does not have to drag along obsolete technique and equipment.”

“The industry of England and France, thanks to the assured flow of colonial super-profits, has long lagged both in technology and organization. In addition, the so-called ‘defense of democracy’ by the socialist parties and trade unions created an extremely privileged political situation for the French and British bourgeoisie. Privileges always foster sluggishness and stagnation. If Germany today reveals so colossal a preponderance over France and England, then the lion’s share of the responsibility rests with the social-patriotic defenders of democracy who prevented the proletariat from tearing England and France out of atrophy through a timely socialist revolution.”

Roosevelt’s preparations for war, which he and his labor lackeys justify by pointing to Hitler’s recent victories, were in actuality already beginning in 1934 because of America’s economic crisis, the Manifesto is able to prove by referring to our 1934 theses. At that time we forecast the role of US imperialism in the following terms :

“Capitalism in the United States is running head on into those problems which impelled Germany in 1914 upon the road of war…For Germany it was a question of ‘organizing’ Europe. For the United States it is a question of ‘organizing’ the world.”

Balance Sheet of the Russian Question

After nine months of the Stalin-Hitler pact, during which “democratic” imperialist propaganda, echoed by renegades from our movement, characterized the Soviet Union as an imperialist power bent on war for imperialist aggrandizement, the Manifesto is able to refute these falsehoods by reference to the events. That the Soviet Union remains a workers’ state though ruled by a degenerated bureaucracy is a basic concept of the program of the Fourth International. Thence flows the necessity for the unconditional defense of the Soviet Union against the capitalist world. In the nationalization of semi-feudal and capitalist property in Eastern Poland – now in the Baltic countries too – the Manifesto points out, “The strangled and desecrated October revolution served notice that it was still alive.” Stalin’s pact with Hitler, on the other hand, “resulted from the weakness of the USSR and the Kremlin’s panic in face of Germany. Responsibility for this weakness rests with no one but this same Kremlin ; its internal policy which opened an abyss between the ruling caste and the people ; its foreign policy which sacrificed the interests of the world revolution to the interests of the Stalinist clique.” The urgent necessity for the revolutionary overthrow of that clique is now again demonstrated by the consequences of the pact, which have endangered the Soviet Union more than ever.

On the basis of this bankruptcy of Stalin’s foreign policy and the Kremlin’s necessity to recognize its present plight and seek a new course, the Manifesto was able to predict a new turn by the Communist International back toward the “democracies.” Since the Manifesto was written, the first signs of that new turn have appeared, notably the abandonment of the “Stop the War Now” slogan by the British Communist party and its replacement by a campaign to “oust the Munichmen from the government,” i.e., for a government which will fight the war to the end.

Basis for Understanding French Events

As for the most important event in the war since the Manifesto was written, the capitulation of France to Hitler, that was and remains incomprehensible if one seeks to explain it by the mythology of the “war for democracy” ; the democrats cannot possibly explain why the French government did not at least continue the war from its African colonies ; but the Manifesto was able to explain it in advance. It says :

“The bourgeoisie never defends the fatherland for the sake of the fatherland. They defend private property, privileges, profits. Whenever these sacred values are threatened, the bourgeoisie immediately takes to the road of defeatism. That was the way of the Russian bourgeoisie, whose sons after the October revolution fought and are once again ready to fight in every army of the world against their own former fatherland. In order to save their capital, the Spanish bourgeoisie turned to Mussolini and Hitler for military aid against their own people. The Norwegian bourgeoisie aided Hitler’s invasion of Norway.”

One can now add to this list the French bourgeoisie, which followed General Weygand’s advice that it was preferable to yield to Hitler and to become a subordinate partner in a Hitlerized Europe rather than to risk the danger of further defeats giving rise to a workers’ revolution.

Points the Road to Revolution

Yes, the Manifesto of our international movement stands the test of events. Nor does it, Jeremiah-like, wail amid the chaos. On the contrary it seeks out amid the welter of blood those factors which constitute a new foothold for the workers’ struggle. It affirms that the conditions for proletarian revolution are present and does not hesitate to point them out. Of particular interest perhaps for American workers is its emphasis on the role it predicts for the millions of youth who constitute in this country the “locked out generation.”

“Millions of the youth unable to find access to industry began their lives as unemployed and therefore remained outside of political life. Today they are finding their place or they will find it on the morrow : the state organizes them into regiments and for this very reason opens the possibility for their revolutionary unification.”

Here is not a trace of pacifist wailing about the fate awaiting these youth in the barracks !

In its concluding section the Manifesto sharply raises, in terms which may startle many American radicals – for in truth the dominant radical tradition in America is “left” pacifism and not Bolshevism – the question of the workers learning the military arts.

“All the great questions will be decided in the next epoch arms in hand. The workers should not fear arms ; on the contrary they should learn to use them. Revolutionists no more separate themselves from the people during war than in peace. A Bolshevik strives to become not only the best trade unionist but also the best soldier.”

In the factory the Bolshevik strives for technical competency, the better to be able to help his fellow-workers, thereby to win their confidence and thus win them to the revolutionary movement. In the army and the military training camps the Bolshevik likewise learns all that can be learned ; his fellow-soldiers come to look to him for advice and guidance ; he teaches them how to protect themselves under fire ; and their confidence in him opens the way to political collaboration. Naturally, neither in the factory nor in the army is the Bolshevik “the best” in the eyes of the employer and the bourgeois officer ! He does not accept their criterion of what is the best. The careful application of this revolutionary approach to the question of militarization is undoubtedly the most important task now facing our party, as this country begins to turn into an armed camp.

We have only touched the highlights of the Manifesto ; it is impossible to summarize its 15,000 words, for it is too concisely written.

We cannot ask you to compare our Manifesto to those of the other international tendencies in the workers’ movement, for none of them have issued such documents on the war to this day ! They are too busy, undoubtedly, from day to day, revising their programs of the day before. Each change in the war map convulses them anew ; they are bereft of any serious, consistent perspective. Therein one may begin to see the chasm that separates them from us. We firmly continue on our course. To us the changes in the war map testify only to the death agony of capitalism and to the imperative necessity of the socialist revolution.

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