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Pandémie, effondrement économique : les « non-essentiels », ce sont les capitalistes !!!

lundi 7 juin 2021, par Karob, Robert Paris

Pandémie, effondrement économique : les « non-essentiels », ce sont les capitalistes !!!

Au cours de cette pandémie, et en particulier lors des prétendus confinements, qui ne confinaient quasiment que des secteurs non capitalistes, on a beaucoup parlé des « activités essentielles » à la société et de celles qui ne l’étaient pas. Bien entendu, pour le capitalisme, c’est le fonctionnement du capital, lui permettant d’accroitre ses profits en exploitant les salariés comme en spéculant, qui est essentiel et il en va de même des gouvernants au service du grand capital. Et cela même si nous vivons une pandémie catastrophique pour la population ! L’essentiel, pour le système et son Etat, c’est la santé… du capital, l’emploi… du capital, la sécurité… du capital. Les populations, leur santé, leur emploi, leur sécurité ne sont absolument pas considérés comme essentiels ! Pour nous, travailleurs, c’est l’inverse !!!

Actuellement, toute la vie des populations est menacée d’une manière qui aurait semblé tout à fait invraisemblable il y a un peu plus d’un an. La santé, la démocratie la sécurité, l’économie, le social, tout ce qui semblait stable ou à peu près, a commencé de s’effondrer.

La chute peut durer mais elle semble bien irréversible. Bien des gens seraient prêts à des sacrifices, à céder sur bien des points, pour revenir en arrière, au monde d’hier, mais cela n’est pas possible et pas seulement à cause de la pandémie.

Il y a une seule chose que l’on puisse sacrifier avec profit, pour mieux combattre la pandémie et l’effondrement économique et social : c’est la propriété privée du grand capital !!!

Tout le monde aimerait que les gouvernants et les possédants soient capables de régler les problèmes économiques mais cela ne se fera pas. Tout le monde aimerait de même qu’ils en finissent avec la pandémie mais, même s’ils le voulaient, le capitalisme ne le permettrait pas. Même si le plus grand nombre tente de se convaincre du contraire, la pandémie est indispensable au capitalisme parvenu à son stade de décrépitude.

Même s’il était réel que le système ait voulu combattre sérieusement la pandémie, il ne l’aurait pas pu ! Dès le début de covid-19, il aurait fallu confiner rigoureusement mais cela supposait d’arrêter provisoirement tout le fonctionnement économique. Et, comme le relevait Marx, le capitalisme ne peut pas s’arrêter fut-ce pour une semaine !!! Il ne peut pas arrêter les communications, les échanges, les productions, et surtout la production de profits, même si la vie de l’humanité est en cause !!! Et il préfère continuer à faire fonctionner tout cela, même si cela doit coûter des millions de vies humaines.

Même maintenant que le variant indien, contre lequel l’immunité humaine est impuissante, se propage mondialement, les gouvernants n’envisagent pas d’arrêter l’économie pour le cantonner !!!

Ce que sont les activités non essentielles pour les capitalistes et leurs représentants étatiques, on l’a bien vu à l’occasion des prétendus confinements qui n’ont pas réellement confiné le capitalisme et ne s’en sont pris qu’à des activités autres. Non essentiel pour eux que la population puisse faire autre chose que travailler, se déplacer pour aller au travail, et travailler dans des conditions extrêmement dangereuses ! Pas essentiel (pour eux, pas pour nous !) de se distraire, de sortir, de se promener, de voir des amis, de manifester, de se rassembler, de contester, de critiquer, de s’informer, de disposer des moyens de défendre sa santé, de voir ses parents, enfin de tout ce qui est le but de la vie car, contrairement aux apparences, nous ne vivons pas pour faire fructifier le grand capital !!!

Les gouvernants peuvent décider d’arrêter momentanément les promenades, les distractions, les librairies, les commerces non alimentaires, les bars et restaurants, les spectacles, mais pas l’industrie d’armement, pas la fabrication d’avions, pas le bâtiment, pas le nucléaire, pas la chimie, et ce n’est pas parce que ces derniers seraient des « activités essentielles ». Ce n’est pas parce que ces activités sont essentielles à payer des salaires aux salariés puisque l’on a bien vu qu’en période de covid, les capitalistes et les gouvernants n’ont rien contre de fermer des usines petites et moyennes, en licenciant les salariés, comme c’est le cas par exemple des fonderies travaillant comme sous-traitants de l’Automobile.

Oui, nos salaires et nos emplois sont essentiels pour nous et nos familles, mais cela ne veut pas dire que le maintien « à tout prix » du fonctionnement capitaliste nous soit essentiel car on peut tout à fait fonctionner autrement (ce qui signifie sans la propriété privée des grandes entreprises et du grand capital) et sécuriser nos revenus de travailleurs et c’est même la seule possibilité de les sécuriser.

Et d’ailleurs, maintenant que la société se met à nu du fait de tout l’effondrement, non seulement sanitaire et économique, mais social, politique, démocratique, général, il est justement essentiel de déterminer ce que nous estimons… essentiel !!! Est-ce les intérêts du grand capital ou ceux de la population et les deux sont devenus parfaitement incompatibles !!!

Et il est clair l’essentiel est ce qui est vital pour nous, c’est-à-dire nos vies et celles de nos familles, ce qui suppose à la fois la santé et les moyens de vivre, la sécurité de revenus et de conditions d’existence, comme le logement, l’éducation, la sécurité et la liberté. Or ce que nous disent les classes possédantes depuis le début de la pandémie, c’est justement de choisir : ou les précautions pour défendre la santé ou l’absence de précautions au travail soi-disant pour défendre l’emploi, ou la liberté ou la pandémie, ou la sécurité ou le bien-être. En réalité, sous le capitalisme nous aurons de moins en moins des uns et des autres… Et ce n’est pas d’abord à cause du covid-19 mais de la chute historique du capitalisme.

Qu’entendons-nous par « chute » ? Eh bien, il ne s’agit ni d’une crise, ni d’un recul, ni d’une simple régression. Ce n’est pas un phénomène passager. Ce n’est pas une transformation du capitalisme qui nous attend.

Même si cela dure des années, le capitalisme n’a plus d’avenir parce qu’il ne fait que se survivre par des méthodes de plus en plus artificielles.

Le critère de base de cette appréciation est celui-ci : le capitalisme est désormais complètement déconnecté de ses profits tirés de l’investissement productif. Il ne vit plus que des aides étatiques et institutionnelles qui nourrissent ses profits spéculatifs. La meilleure preuve est qu’en pleine chute de la production mondiale, ses profits caracolent en tête, ses milliardaires multiplient leurs fortunes !!!

Le capitalisme n’est que l’un des milliers de systèmes qui ont dominé la société humaine et qui, tous, ont disparu, essentiellement renversés par la montée de la révolution sociale et par les contre-révolutions violentes et sanglantes pour y faire face.

Que font en effet les classes dominantes quand leur système est en bout de course et qu’elles sont menacées par une classe révolutionnaire qui prétend organiser elle-même la révolution sociale ? Un immense bain de sang ! Et c’est toute l’Histoire qui le démontre !

Ce n’est pas seulement le capitalisme actuel, en chute libre depuis 2007, soit 12 ans avant la pandémie au covid-19, qui s’est retrouvé dans l’Histoire être en fin de vie, survivant seulement de multiples astuces invraisemblables, s’accrochant désespérément au pouvoir, prêt à tous les subterfuges pour cacher sa décrépitude, son caractère de plus en plus sangsue de toute la société, son incapacité de faire survivre un système d’exploitation et d’oppression. Le capitalisme n’est pas le premier, loin de là, à avoir cherché les moyens de perdurer, au-delà de sa date de péremption et sur le dos des peuples. Bien au contraire, les exemples fourmillent de situations critiques dans lesquelles des classes possédantes, sans perspectives, dont le fonctionnement avait longtemps fonctionné brillamment mais ne marchait plus du tout, ont décidé de couvrir leur chute par un bain de sang qu’elles espéraient salvateur, se débarrassant ainsi de la menace révolutionnaire, de la classe capable de les renverser et de bâtir une nouvelle société. On a essentiellement connu de telles situations sous le féodalisme, la bourgeoisie jouant ce rôle révolutionnaire en prenant la tête du peuple. On a aussi connu ce genre de crise aigue dans des régimes capitalistes dont le pouvoir était sévèrement menacé.

Tous les grands bains de sang ont eu une telle motivation, c’est-à-dire qu’ils ont servi à camoufler les causes profondes, au sein du système, et causant une chute économique, sociale et politique inéluctable. Et ils y sont si bien parvenus que les écrits historiques continuent de diffuser les bobards guerriers qui avaient servi de justification à ces bains de sang, sans se douter parfois ou en faisant exprès d’autres fois, que les vraies raisons de ces bains de sang ne sont ni dans les haines des peuples, ni dans la violence entre nations due notamment à la concurrence pour les marchés et les matières premières, ni dans les politiques hasardeuses ou même scandaleuses des classes dirigeantes…

Les bains de sang en question ont été si violents et massifs qu’ils ont occulté tout le reste, ce qui était le but recherché. On ne s’est plus demandé quelle situation catastrophique de la domination de classe qui précédait a pu justifier un tel nombre de morts…

La pandémie actuelle qui frappe le monde et qui a déjà fait trois millions de morts et quantité de blessés de toutes sortes de gravité, avec des conséquences immédiates et d’autres à plus long terme, a la même caractéristique : on l’a prend comme un fait premier, pas comme la conséquence d’une impasse insoluble du système de domination en place.

Ainsi, on continue de prétendre que ce serait les haines entre les peuples qui auraient causé les grandes guerres menant à des massacres d’ampleur. On continue également d’affirmer que ce serait la haine des Juifs qui aurait justifié le génocide mené par l’Etat allemand nazi ou encore celui des Tziganes. De même pour la haine des Arméniens et des autres peuples comme les Yézidis ou les Assyro-Chaldéens par exemple, dans les génocides perpétrés par l’Etat Ottoman et l’Etat turc. Sans parler des grands massacres raciaux comme le génocide rwandais qui proviendrait, selon les commentateurs, de la haine entre des ethnies. Ou encore les massacres de Yougoslavie, soi-disant issus des haines entre nations comme Serbes, Croates et Bosniaques notamment.

On peut citer aussi, bien sûr, le massacre des Indiens des Amériques, le massacre des peuples d’Asie et le massacre des peuples Africains par les Occidentaux.

D’autres commentateurs y voient seulement la lutte concurrentielle, portée à son extrême, par la violence, entre des puissances. C’est par exemple la justification de l’intervention française pour causer la guerre d’indépendance du Biafra au Nigéria, provoquant un immense massacre. C’est également la justification de l’intervention française aux côtés des génocidaires rwandais, le gouvernement français organisant carrément le génocide et couvrant les tueurs longtemps après leur crime. Dans ces deux cas, la concurrence entre l’influence anglaise et française a servi de justification. Certains vont jusqu’à appeler ce moyen de camouflage de crime de masse, « le complexe de Fachoda » !!!

De grands crimes ont été commis contre les peuples mais aucun de ceux-ci n’a été réellement reconnu pour ce qu’il était. Le crime de masse actuel, celui de la pandémie covid-19, fait partie de tous les génocides capitalistes et il est loin d’avoir achevé de tuer… de tuer qui, de tuer quoi ? Pas seulement de tuer des millions de gens mais de tuer la révolution sociale qui a commencé de menacer de tourner définitivement la page historique du capitalisme !!!

Eh bien, notre choix n’est pas la santé ou l’emploi, c’est la perte des deux ou le renversement révolutionnaire du capitalisme et plus vite nous ferons consciemment ce choix, moins nous aurons à souffrir !

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