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Matriarcat aux Comores
mardi 27 août 2024, par
Matriarcat aux Comores
Dans la société comorienne, traversée par les traditions africaines bantoues matriarcales et la religion musulmane, chaque individu naît et vit chez sa mère, tante ou grand-mère, dans la lignée maternelle. C’est la femme qui hérite et possède le patrimoine mania houli, notamment la maison, construite par le père ou l’oncle maternel sur les terres familiales. Le grand mariage anda, plus répandu dans la Grande Comore que dans les trois autres îles – Anjouan, Mohéli et Mayotte –, est un passage obligé pour qui veut progresser dans la hiérarchie sociale comorienne.
https://fr.unesco.org/courier/2020-1/femmes-puissantes
Dans l’archipel des Comores, l’île de Ngazidja (Grande Comore) révèle des situations inédites où la matrilinéarité s’entremêle avec des principes contraires. La société est musulmane, les grandes fêtes de l’islam rythment le calendrier, le mariage est contracté devant le cadi. Et grâce au système d’âge d’origine africaine, les hommes s’organisent en une assemblée politique qui gouverne la cité.
La population des Comores, pour une grande part d’origine ethnique bantou, est essentiellement musulmane sunnite de rite chaféite. La religion structure en grande partie la société, mais de nombreuses coutumes et schémas sociaux propres aux peuples d’Afrique de l’Est (culture swahilie), sont profondément ancrés dans la vie de tous les jours :
• Famille matrilinéaires et également matrilocales (la maison appartient à la femme)
• Regroupement par classe d’âge et rites initiatiques ou de passages…
• Chaque Comorien, possède un lien très fort avec son village d’origine (ethnie) et entretient des liens privilégiés avec les membres de son village.
• La tradition de l’accueil et de l’hospitalité.
https://matricien.wordpress.com/geo-hist-matriarcat/afrique/ngazidja/
Ici, l’influence des femmes était autrefois très importante car les hommes étaient des voyageurs, alors qu’elles ne voyageaient presque pas. Elles étaient détentrices de toutes les formes de patrimoine, aussi bien matériel que symbolique. Les hommes de familles aristocratiques, les commerçants, se mariaient dans différents ports de la côte pour créer une sorte de réseau international, des points d’appui, des lieux où garder leurs marchandises. Ils ramenaient leurs enfants pour qu’ils se marient dans leur famille, avec leurs nièces… Cela renforçait le prestige de la famille car ces enfants étaient beaucoup plus cultivés sur les plans de la science, de la religion, de la technique. Ces gens-là ont enseigné la science religieuse et la jurisprudence musulmane aux Comores. Au niveau matériel, eux n’apportaient rien. Mais grâce au régime matriarcal, leurs enfants héritaient des biens de leur mère. C’est pour cette raison que ces gens ont sacralisé le système matriarcal et l’ont intégré à la jurisprudence comorienne. A la génération suivante, ce sont les filles qui ont hérité. Les femmes étaient puissantes.
https://muzdalifahouse.com/2022/03/18/15364/
Familles et parenté aux Comores :
https://www.persee.fr/doc/jafr_0399-0346_1992_num_62_1_2333
Mais les femmes sont opprimées à Mayotte
https://alcomorya.net/2021/03/08/droits-des-femmes-comoriennes-une-longue-marche-vers-legalite/
file :///C :/Users/HP/Downloads/35435-1.pdf
Chez les bantous des Comores, L’influence occidentale et islamique a détruit la filiation matrilinéaire Sérère, et détruiront bientôt la famille naturelle, alors que l’ancienne tradition montrait une société solidaire et égalitaire, basée sur le lien du sang maternel.
Le matrarcat dans la société comorienne
Nicole-Claude Mathieu
https://www.cairn.info/revue-nouvelles-questions-feministes-2008-2-page-128.htm
https://journals.openedition.org/clio/9988