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L’arme de la critique

dimanche 23 février 2025, par Robert Paris

« Il n’est rien qui soit aussi nuisible à la révolution que des illusions, rien qui lui soit plus utile que la vérité pure et claire. »
(Rosa Luxemburg, discours sur le programme, 1918)

Les révolutionnaires ne doivent pas craindre de faire la critique publique des partis de gauche, des syndicats et des groupes d’extrême gauche…

« Vous critiquez trop les partis de gauche et d’extrême gauche et les syndicats, nous dit un lecteur, alors que vous devriez vous montrer au moins un peu solidaires d’eux car nombre de travailleurs sont plus réactionnaires dans leurs idées que ces organisations là et, en tout cas, ne comprennent pas et n’apprécient pas ces querelles byzantines entre organisations. »

Ce lecteur commet une erreur importante qui est soulignée dans toutes les périodes où les travailleurs deviennent véritablement révolutionnaires car c’est alors que ces fausses organisations ouvrières et ces fausses gauches et extrêmes gauches deviennent des adversaires résolus de la révolution et jouent un grand rôle pour la détourner et la détruire. On l’a bien vu notamment dans la révolution russe où les pires ennemis de la révolution, ceux qui ont bien faili la batttre étaient les syndicats, le parti socialiste révolutionnaire, le parti socialiste révolutionnaire de gauche et le parti menchevik.

Un syndicat réformiste, principal adversaire de la Révolution d’Octobre :

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article4740

C’est la coalition des socialistes-révolutionnaires et des mencheviks qui a entravé sans cesse le cours de la révolution russe, de février à octobre 1917 puis a pactisé avec les armées blanches, les armées étrangères et impérialistes venues écraser la révolution russe après octobre 1917 :

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article6871

C’est le gouvernement menchevik de Géorgie a fait assassiner en masse les révolutionnaires géorgiens :

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article6260

Ce sont enfin les socialistes révolutionnaires de gauche, eux aussi une fausse extrême gauche, qui, après la signature de la paix de Brest-Litovsk, ont rompu avec le gouvernement révolutionnaire et lancé une campagne terroriste contre les bolcheviks :

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article2327

Il est remarquable aussi que l’on a souvent reproché en leur temps aux Marx, Engels, Lénine, Rosa Luxemburg et Trotsky de mener des querelles byzantines contre d’autres organisations dites du mouvement ouvrier, des syndicats, de la gauche ou de l’extrême gauche. Ils ne craignaient nullement de polémiquer publiquement avec ces organisations.

Alors que Marx, Engels, Lénine, Rosa Luxemburg et Trotsky ne craignaient pas de critiquer les syndicats, les partis ouvriers et leur rôle dans les grèves et les révolutions, les extrêmes gauches opportunistes, elles, n’en ont pas le courage sous prétexte de ne pas démoraliser la classe ouvrière et de ne pas se s’isoler de la majorité des militants ouvriers.

Critique des partis de gauche et d’extrême gauche

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article7219

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article6967

https://www.marxists.org/francais/luxembur/works/1898/index.html

https://www.marxists.org/francais/marx/works/00/sda/sda_3_3.htm

https://www.marxists.org/francais/marx/works/00/sda/sda_3_5.htm

https://www.marxists.org/francais/lenin/works/1917/08/er4.htm#c4.2

https://www.marxists.org/francais/marx/works/00/sda/sda_2_7.htm

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article4526

https://www.marxists.org/francais/lenin/works/1917/08/er4.htm#c4.4

https://www.marxists.org/francais/marx/works/1875/05/GOTHA.pdf

https://www.marxists.org/francais/lenin/works/1917/08/er6.htm

https://www.marxists.org/francais/lenin/works/1918/11/vl19181110.htm

https://www.marxists.org/francais/lenin/works/1917/07/vil19170705.htm

Critique des syndicats

https://www.marxists.org/francais/lenin/works/1902/02/19020200o.htm

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article6608

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article3423

https://www.marxists.org/francais/trotsky/livres/ouvalang/ouvlan10.htm

https://www.marxists.org/francais/lenin/works/1902/02/19020200o.htm

https://www.marxists.org/francais/trotsky/oeuvres/1929/10/fautes.pdf

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article6608

Critique des grèves

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article7179

https://www.marxists.org/francais/luxembur/gr_p_s/greve.htm

https://www.marxists.org/francais/lenin/works/1899/00/greves99.htm

Critique des révolutions

Rappelons-nous que Karl Marx disait que la Commune nous avait appris ce que serait le futur Etat ouvrier, « la forme politique enfin découverte sous laquelle pouvait se mener l’émancipation économique du travail », mais qu’il n’avait pas craint d’affirmer que la Commune aurait dû réquisitionner la banque de France et attaquer Versailles dès sa proclamation.

https://www.commune1871.org/index.php/la-commune-de-paris/histoire-de-la-commune/dossier-thematique/569-la-commune-et-la-banque-de-france

Le 6 avril 1871, Marx écrit : « Il semble que les Parisiens aient le dessous. C’est de leur faute, mais une faute qui provient en fait de leur trop grande honnêteté. Le Comité Central et plus tard la Commune laissèrent le temps au méchant avorton Thiers de concentrer les forces ennemies : 1º parce qu’ils avaient la folle volonté de ne pas déclencher la guerre civile, comme si Thiers ne l’avait pas déjà engagée en essayant par la force de désarmer Paris, comme si l’Assemblée nationale, convoquée seulement pour décider de la guerre ou de la paix avec la Prusse, n’avait pas aussitôt déclaré la guerre à la République ? 2º parce qu’ils ne voulaient pas laisser planer sur eux le doute d’avoir usurpé le pouvoir, ils perdirent un temps précieux du fait de l’élection de la Commune, dont l’organisation etc. coûta beaucoup de temps, alors qu’il eût fallu foncer directement sur Versailles après la défaite des réactionnaires à Paris. »

Le 11 avril 1871, Engels déclare : « Tant que le Comité Central de la Garde nationale a dominé la situation, les choses se sont bien passées ; mais après les élections, il y eut plus de bavardages que d’actions. Il eût fallu foncer sur Versailles, lorsque celle-ci était faible. Or cette occasion a été manquée, et il semble maintenant que les Versaillais prennent le dessus et repoussent les Parisiens. Le peuple ne tolérerait pas longtemps qu’on le conduise à la défaite. »

Le 12 avril 1871, Karl Marx écrit : « S’ils succombent, la faute en sera uniquement à leur « magnanimité ». Il eût fallu marcher aussitôt sur Versailles, après que Vinoy d’abord, les éléments réactionnaires de la Garde nationale parisienne ensuite, eurent eux-mêmes laissé le champ libre. On laissa passer le moment propice par scrupule de conscience : on ne voulait pas déclencher la guerre civile, comme si le méchant avorton de Thiers ne l’avait pas déjà déclenchée lorsqu’il tenta de désarmer Paris ! Deuxième faute : le Comité Central abandonna trop tôt le pouvoir en cédant la place à la Commune. Encore par un excessif scrupule d’ « honneur ». »

Le 12 juin 1871, Marx écrit : « Quant à la Commune, que n’a-t-elle écouté mes avertissements ! J’ai conseillé à ses membres de fortifier le côté nord des hauteurs de Montmartre, (le côté prussien), alors qu’il en était encore temps. Je leur ai dit à l’avance qu’ils risquaient autrement d’être pris dans une souricière. En outre, je les ai mis en garde contre Pyat, Grousset et Vésinier. Enfin, je leur ai demandé d’envoyer aussitôt à Londres les papiers compromettants pour les membres de la Défense nationale pour pouvoir grâce à ce moyen tenir quelque peu en échec la férocité des ennemis de la Commune. Bref, tout cela eût pu faire échouer en partie le plan des Versaillais. »

https://www.marxists.org/francais/marx/works/00/commune/kmfecom05.htm

Le 22 février 1881, Marx écrit : « abstraction faite de ce qu’il s’agissait d’un simple soulèvement d’une ville dans des conditions exceptionnelles, la majorité de la Commune n’était pas socialiste, et ne pouvait pas l’être. Avec une faible dose de bon sens, elle aurait pu néanmoins obtenir avec Versailles un compromis utile à toute la masse du peuple, seule chose qu’il était possible d’atteindre à ce moment-là. En mettant simplement la main sur la Banque de France, elle aurait pu effrayer les Versaillais et mettre fin à leurs fanfaronnades. »

https://www.marxists.org/francais/marx/works/00/commune/kmfecom12.htm

Voici la critique d’Engels des dirigeants communards en 1891 :

« Si, aujourd’hui, vingt ans après, nous jetons un regard en arrière sur l’activité et la signification historique de la Commune de Paris de 1871, il apparaît qu’il y a quelques additions à faire à la peinture qu’en a donnée La Guerre civile en France.

Les membres de la Commune se répartissaient en une majorité de blanquistes, qui avait déjà dominé dans le Comité central de la garde nationale et une minorité : les membres de l’Association internationale des travailleurs, se composant pour la plupart de socialistes proudhoniens. Dans l’ensemble, les blanquistes n’étaient alors socialistes que par instinct révolutionnaire, prolétarien ; seul un petit nombre d’entre eux était parvenu, grâce à Vaillant, qui connaissait le socialisme scientifique allemand, à une plus grande clarté de principes. Ainsi s’explique que, sur le plan économique, bien des choses aient été négligées, que, selon notre conception d’aujourd’hui, la Commune aurait dû faire. Le plus difficile à saisir est certainement le saint respect avec lequel on s’arrêta devant les portes de la Banque de France. Ce fut d’ailleurs une lourde faute politique. La Banque aux mains de la Commune, cela valait mieux que dix mille otages. Cela signifiait toute la bourgeoisie française faisant pression sur le gouvernement de Versailles pour conclure la paix avec la Commune. Mais le plus merveilleux encore, c’est la quantité de choses justes qui furent tout de même faites par cette Commune composée de blanquistes et de proudhoniens. Il va sans dire que la responsabilité des décrets économiques de la Commune, de leurs côtés glorieux ou peu glorieux, incombe en première ligne aux proudhoniens, comme incombe aux blanquistes celle de ses actes et de ses carences politiques. Et dans les deux cas l’ironie de l’histoire a voulu, - comme toujours quand des doctrinaires arrivent au pouvoir, - que les uns comme les autres fissent le contraire de ce que leur prescrivait leur doctrine d’école.

Proudhon, le socialiste de la petite paysannerie et de l’artisanat, haïssait positivement l’association. Il disait d’elle qu’elle comportait plus d’inconvénients que d’avantages, qu’elle était stérile par nature, voire nuisible, parce que mettant entrave à la liberté du travailleur ; dogme pur et simple, improductif et encombrant, contredisant tout autant la liberté du travailleur que l’économie de travail, ses désavantages croissaient plus vite que ses avantages ; en face d’elle, la concurrence, la division du travail, la propriété privée restaient, selon lui, des forces économiques. Ce n’est que pour les cas d’exception - comme Proudhon les appelle - de la grande industrie et des grandes entreprises, par exemple les chemins de fer, que l’association des travailleurs ne pas déplacée (voir Idée générale de la révolution, 3e étude).

En 1871, même à Paris, ce centre de l’artisanat d’art, la grande industrie avait tellement cessé d’être une exception que le décret de loin le plus important de la Commune instituait une organisation de la grande industrie et même de la manufacture, qui devait non seulement reposer sur l’association des travailleurs dans chaque fabrique, mais aussi réunir toutes ces associations dans une grande fédération ; bref, une organisation qui, comme Marx le dit très justement dans La Guerre civile, devait aboutir finalement au communisme, c’est-à-dire à l’exact opposé de la doctrine de Proudhon. Et c’est aussi pourquoi la Commune fut le tombeau de l’école proudhonienne du socialisme. Cette école a aujourd’hui disparu des milieux ouvriers français ; c’est maintenant la théorie de Marx qui y règne sans conteste, chez les possibilistes pas moins que chez les « marxistes ». Ce n’est que dans la bourgeoisie « radicale » qu’on trouve encore des proudhoniens.

Les choses n’allèrent pas mieux pour les blanquistes. Élevés à l’école de la conspiration, liés par la stricte discipline qui lui est propre, ils partaient de cette idée qu’un nombre relativement petit d’hommes résolus et bien organisés était capable, le moment venu, non seulement de s’emparer du pouvoir, mais aussi, en déployant une grande énergie et de l’audace, de s’y maintenir assez longtemps pour réussir à entraîner la masse du peuple dans la révolution et à la rassembler autour de la petite troupe directrice. Pour cela, il fallait avant toute autre chose la plus stricte centralisation dictatoriale de tout le pouvoir entre les mains du nouveau gouvernement révolutionnaire. Et que fit la Commune qui, en majorité, se composait précisément de blanquistes ? Dans toutes ses proclamations aux Français de la province, elle les conviait à une libre fédération de toutes les communes françaises avec Paris, à une organisation nationale qui, pour la première fois, devait être effectivement créée par la nation elle-même. Quant à la force répressive du gouvernement naguère centralisé : l’armée, la police politique, la bureaucratie, créée par Napoléon en 1798, reprise depuis avec reconnaissance par chaque nouveau gouvernement et utilisée par lui contre ses adversaires, c’est justement cette force qui, selon les blanquistes, devait partout être renversée, comme elle l’avait déjà été à Paris. »

https://www.marxists.org/francais/engels/works/1891/03/fe18910318.htm

Oui, Marx et Engels ne craignaient pas de critiquer la Commune de Paris de 1871 tout en restant les premiers partisans des avancées révolutionnaires de celle-ci et en s’en faisant les défenseurs dans le monde entier. La bourgeoisie mondial reconnaissait ce travail en menant des « procès contre les communistes » partout où des militants diffusaient le travail de Marx sur la Commune, « La guerre civile en France ».

Et dans la période actuelle…

Critique des partis de gauche et d’extrême gauche

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article5467

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article7133

https://www.matierevolution.fr/spip.php?breve730

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article6254

Critique des syndicats

https://www.matierevolution.fr/spip.php?breve246

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article5614

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article7240

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article7183

https://www.matierevolution.fr/spip.php?breve110

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article4956

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article6980

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article7058

https://www.matierevolution.fr/spip.php?breve246

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article6751

https://www.matierevolution.fr/spip.php?breve164

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article4956

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article6980

Critique des grèves

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article1591

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article4497

Critique des révolutions

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article1844

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article5274

Et critique des extrêmes gauches opportunistes :

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article7566

https://www.marxists.org/francais/marx/works/1844/09/kmfe18440900.htm

https://www.wsws.org/fr/articles/2004/05/intr-m04.html

https://www.wsws.org/francais/News/2004/mai04/150504_Schwarz_LO_LCR.shtml

https://www.wsws.org/francais/News/2004/juin04/260504_Schwarz6prn.shtml

https://www.wsws.org/francais/News/2004/juin04/040604_Schwarz7prn.shtml

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article6181

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article2248

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article5467

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article7143

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