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Le grand capital a encore peur... du communisme !
mardi 7 janvier 2025, par ,
A nouveau, un fantome hante le monde capitaliste, la crainte du communisme
On imagine aisément les répliques de nombreux lecteurs. Le communisme, c’est fini. Ils ont vite fait d’en finir avec… le stalinisme (l’ennemi juré du communisme qui a éliminé plus de communistes que nul pouvoir au monde). C’est à partir de la chute du stalinisme qu’ils donnent la preuve de la fin du… communisme !
Cependant, il est vrai que :
– La société d’exploitation a toujours réussi à battre le communisme primitif.
– Les puissances capitalistes sont parvenues à isoler la révolution russe, à épuiser le peuple travailleur de Russie, à détruire en grande partie l’économie russe et à affamer son peuple, favorisant l’arrivée du stralinisme.
– Stalinisme et capitalisme se sont unis et sont parvenus à discréditer aux yeux du peuple travailleur la perspective du communisme.
Officiellement, les classes possédantes disent pouvoir se passer des prolétaires grâce aux ordinateurs et aux robots, elles disent de plus craindre le communisme mais c’est parfaitement faux.
Certes, les classes dirigeantes ne craignent pas tel ou tel parti communiste (stalinien), ni telle ou telle organisation communiste révolutionnaire, ni une internationale communiste (qui n’existe pas), mais le prolétariat lui-même car elles le savent potentiellement communiste révolutionnaire dès lors que l’effondrement capitaliste sera connu de tous.
Le « spectre du communisme » (expression de Karl Marx dans son Manifeste communiste de 1848) est officiellement est mort et enterré et pourtant les gouvernants et classes possédantes le pourchassent plus que jamais, que ce soit dans les révoltes sociales et populaires des « printemps », dans les manifestations massives contre le pouvoir, ou dans les grands mouvements grévistes, accusés de menacer le système. Qu’est-ce que menacer le système capitaliste sinon tenter de bâtir le socialisme, une société collective sans exploitation, sans propriété privée des grands moyens de production et des grands capitaux ?
Les classes dirigeantes ont plus ou moins réussi à convaincre les peuples de la « mort du communisme », puissamment aidés dans cette tâche par les crimes du stalinisme suivis de son effondrement, mais, là où ils ont échoué, c’est… qu’ils ne se sont pas convaincus eux-mêmes que le communisme était réellement mort avec la fin de l’URSS, et d’abord parce qu’ils sont payés pour savoir que le stalinisme était un produit du capitalisme et pas du socialisme, du marxisme ni du léninisme mais qu’il en était l’opposé diamétral sur tous les plans social, politique, intellectuel, philosophique, humain, que le stalinisme n’avait cessé de collaborer avec l’impérialisme contre le prolétariat révolutionnaire, notamment en faisant table rase de la génération de révolutionnaire d’Octobre 1917 en Russie.
Le monde capitaliste occidental sauvé du prolétariat révolutionnaire par Staline
https://www.matierevolution.fr/spip.php?article7616
Non, ce qui convainc les capitalistes que le communisme menace de revenir à l’ordre du jour pour la révolution sociale et la contre-révolution, c’est que le capitalisme est dans de beaux draps de mort, même si les Etats et les banques centrales tentent de maintenir ce cadavre en soins intensifs sous perfusion massive des caisses publiques.
Pourquoi une récession ferait aujourd’hui aussi peur à la classe possédante ? Parce qu’il ne s’agit pas d’un simple recul momentané (une crise classique du capitalisme) mais d’un effondrement, longtemps retardé et qui ne peut plus l’être…
L’effondrement économique global n’est pas causé par les rivalités économiques ou guerrières entre pays, ni par la pandémie covid, ni par le prétendu réchauffement climatique, ni par une crise de l’énergie, ni par une crise civilisationnelle, ni par une crise migratoire, mais par les limites inhérentes au système capitaliste atteintes depuis 2007 et même dépassées par des méthodes artificielles qui se transforment elles-mêmes en cause de destruction du système…
On nous présente des fausses alternatives et des peurs imaginaires pour mieux cacher la vraie alternative et ce qui fait réellement peur aux classes dirigeantes : ou les USA ou Russie/Chine dominent l’Europe et le monde ? Ou Macron (avec ou sans un premier ministre « de gauche ») ou l’extrême droite ? Ou Biden ou Trump ? Ou la contre-révolution militaire ou la contre-révolution fasciste ? Ou la dictature islamiste ou celle des bandes fascistes anti-immigrés ? Ou on se sacrifie pour sauver le grand capital ou celui-ci nous coule ? Ou on fait de gros sacrifices ou on est cuits par le réchauffement climatique ? Ou on devient raciste ou on est envahis par l’immigration massive ? Ou on accepte d’être victimes de la pandémie en la laissant se propager au nom de l’« immunité collective » ou on accepte d’être follement vaccinés avec de faux vaccins ou d’être confinés avec une méthode qui a tout de la dictature et rien de sanitaire ! Ce sont des fausses alternatives et de fausses menaces qui ne servent qu’à cacher la vraie !
Il y a de nombreuses choses qui ont très bien marché pour le capitalisme. Il s’en est sorti des crises et des révolutions. Il s’en est sorti des guerres (y compris mondiales). Il s’en est sorti des difficultés financières. Il est resté en place et au pouvoir même quand ce pouvoir a été contesté. Il est parvenu à des niveaux extraordinairement élevés de capitalisation, (c’est-à-dire la masse totale mondiale des capitaux), inimaginables dans le passé. Il est aussi parvenu à gagner l’intégralité du monde. Il a réussi aussi à infecter toute la population du monde avec ses valeurs pourries, ses aspirations à capitaliser, ses désirs de possession, son goût d’acheter et aussi de thésauriser, sa capacité à infecter la conscience humaine et sociale. Il a réussi à faire croire aux plus gros mensonges : que l’Etat bourgeois serait normalement au service de la population si seulement il était démocratique, que le pays appartient normalement au peuple, que l’intérêt des exploités est de défendre « leur » entreprise, que la police et l’armée devraient normalement défendre le peuple. Et surtout, il a réussi à faire croire que le communisme et la révolution sociale ne sont pas une perspective pour la lutte des exploités et des peuples travailleurs du monde. Le stalinisme lui a apporté pour cela une aide inappréciable, éliminant en même temps la direction révolutionnaire internationale, au sens politique et moral mais aussi en l’éliminant physiquement. Il a réussi en pénétrant le mouvement ouvrier et révolutionnaire, y compris la plus grande part du mouvement trotskiste. Le capitalisme a réussi à tromper, acheter, détourner, affoler, intéresser, mettre à son service l’essentiel du mouvement ouvrier. Cela n’empêche pas les révoltes et les révolutions dans le monde mais cela permet qu’elles ne voient pas quelle est la perspective socialiste révolutionnaire de leur combat, qu’elles ne visent pas de manière consciente et organisée à la mise en place des soviets et à leur prise de pouvoir.
On pourrait se dire, après tous ces succès, que le capitalisme n’a aucun souci à se faire pour son avenir et ce n’est pas du tout le cas…
Jamais on n’a autant parlé de « crise systémique », d’entreprise ou de banque « systémiques », c’est-à-dire dont l’effondrement menacerait l’intégralité du système capitaliste mondial, rien que ça ! Jamais autant d’auteurs et d’articles n’ont signalé que le système était au bout du rouleau, jamais autant de personnalités pourtant favorables au capitalisme n’ont prédit sa chute. Et ce n’est pas du bluff servant seulement à justifier des aides de l’Etat et des banques centrales aux trusts et aux banques. C’est vrai que le capitalisme a dépassé ses limites et ne survit qu’artificiellement.
Il y a une vraie alternative, celle du prolétariat révolutionnaire, celle d’une société débarrassée de l’exploitation capitaliste.
L’humanité a de nouveau besoin du communisme pour ne pas disparaitre et aller de l’avant
L’humanité a trouvé le communisme comme solution pour ne pas périr à ses débuts
préhistoire pas de survie des premiers groupes humains sans entraide.
https://www.matierevolution.fr/spip.php?article3219
https://www.matierevolution.fr/spip.php?article3029
https://www.matierevolution.fr/spip.php?article3028
https://www.matierevolution.fr/spip.php?article5703
Qu’est-ce que cela signifie aujourd’hui être pour le communisme ?
Précisons tout d’abord : Lénine et Trotsky et les autres leaders de la révolution d’Octobre n’ont jamais dit que la Russie des soviets, c’était le communisme ! Ils ont même précisé l’inverse… Ils affirmaient que la Russie seule ne pouvait pas du tout aller au socialisme et au communisme, qu’il fallait un niveau des forces productives et de la culture bien supérieur et que la Russie des soviets était seulement le poste avancé de la révolution pour abattre l’impérialisme, première étape internationale vers le socialisme.
Pour nous, aucun régime au monde (pas plus la Russie que la Chine, la Corée du nord, le Vietnam, les pays de l’Est, etc…) n’a jamais été communiste ni ne pouvait l’être.
Pourtant la perspective communiste n’a jamais été aussi actuelle et réaliste. Ces trois idées, se correspondent avec trois piliers importants d’une société communiste future : la réduction massive du temps de travail, la démocratie ouvrière et la planification de l’économie.
D’autre part, Internet et les nouvelles technologies de communication, qui ont déjà montré leur utilité pour l’organisation de certaines mobilisations, pourraient être mises au service de formes de démocratie directe, inspirée par les conseils ou soviets qui étaient la base du pouvoir révolutionnaire pendant les premières années de la révolution russe. Un système où chaque travailleur peut participer aux décisions qui concernent la marche de la société tout entière.
Mais le capitalisme n’est-t-il pas le seul mode de fonctionnement possible puisque le communisme a échoué ?
Le capitalisme serait-il éternel ? Il a survécu aux crises internationales catastrophiques et aux guerres mondiales ! Et aussi aux vagues révolutionnaires des révolutions !
Il a tenu le coup face aux mécontentements violents des peuples en répondant par une violence d’Etat accrue sous toutes ses formes (dictatures militaires, fascismes, extermination de peuples, guerre mondiale), mais il y a une autre limite au capitalisme que les efforts des travailleurs et de peuples pour se débarrasser du système d’exploitation le plus puissant de l’Histoire. Et ce sont les limites que ce système s’impose à lui-même car il est pétri de contradictions.
En effet, le système veut accumuler toujours plus de capital, il veut toujours réinvestir ce capital pour extraire ces nouveaux capitaux du travail productif humain, mais les investissements productifs qu’il recherche doivent aussi être toujours plus rentables, exploiter plus efficacement le travail humain, et tout cela n’est pas éternellement compatible. Il arrive un moment où la masse des capitaux s’accroit relativement aux capacités de nouveaux investissements et, dès lors, cette situation ne peut qu’aller en s’aggravant.
Et c’est cette situation qui s’est manifestée de manière catastrophique en 2007-2008 et dont le capitalisme ne peut plus se sortir. Les interventions des Etats et des institutions financières peuvent retarder l’échéance de la chute mais en aggravant la taille du problème, en accroissant la masse des capitaux sans accroitre les investissements productifs rentables !
Le système capitaliste, comme les autres systèmes socio-économiques qui l’ont précédé (collectivisme antique, esclavagisme antique, féodalisme, servage, travail forcé colonial, artisanat et commerce bourgeois) ont eux aussi atteints leurs limites et ont disparu sous le poids de leurs contradictions. C’est lorsque ces systèmes étaient démolis ou déstabilisés par ces contradictions internes, ces modes de production ayant atteint leurs limites, que les luttes des opprimés et des exploités et les guerres les ont renversés. C’est ce stade où le système est complètement déstabilisé par ses propres contradictions qui est actuellement atteint par le capitalisme. Les limites du système ne proviennent pas seulement du fait que les riches sont trop riches et les pauvres trop pauvres au point que le fossé entre eux devient un gouffre et que les contradictions entre riches et pauvres explosent. On en est au point où l’excès de richesse des capitalistes plombe directement le capitalisme lui-même. Il y a trop d’argent pour que ces capitaux trouvent à s’investir de manière rentable ! La limite de l’accumulation du grand capital est atteinte. Le système capitaliste n’est pas seulement remis en cause par le peuple travailleur mais par le capital lui-même et ses lois de fonctionnement. Le développement capitaliste a dépassé les limites du fonctionnement capitaliste. La production de richesses nouvelles, indispensable à la formation de nouveaux capitaux, est en valeur relative de moins en moins assurée puisqu’une fraction croissante ne produit rien et ne fait que spéculer. Le système capitaliste est dès lors en train de se suicider progressivement, en s’empêchant sans cesse davantage de créer des richesses nouvelles qui puissent être la base réelle de capitaux nouveaux. Les aides des Etats et des banques centrales retardent la chute mais font durer la situation, augmentant la part de capitaux qui ne sont pas fondés sur des profits productifs réels, et donc accroissent l’ampleur de la déstabilisation. Les réformistes se gardent bien de pointer cette situation, d’en avertir les travailleurs, de préparer ceux-ci au changement profond dans le type de luttes qui est nécessité par cet effondrement capitaliste. Et pour cause : cette situation historique du capitalisme est critique pour le système mais aussi pour le réformisme lui-même.
Quant à l’idée que le capitalisme serait le seul mode moderne de fonctionnement de la société car le communisme a échoué, elle est fondée sur un immense mensonge historique qu’est le stalinisme. Tout d’abord, il convient de rappeler que tous les dirigeants communistes de Russie sans exception, qui ont dirigé le parti communiste russe de 1917 à 1922, n’ont jamais prétendu que la révolution russe d’Octobre 1917 avait inauguré le communisme en Russie et pas même qu’elle pouvait le faire dans les décennies à venir. Ils affirmaient au contraire qu’elle était le premier pas de la révolution mondiale qui, seule, pourrait mener au socialisme. La prétention de la construction du socialisme en Russie n’a été inventée qu’à l’époque de la dictature stalinienne, justement quand la politique de la bureucratie tournait le dos au socialisme. Les révolutionnaires russes avaient toujours affirmé que la lutte pour le socialisme ne pouvait qu’être internationale, allant complètement à l’encontre des mensonges staliniens du « socialisme dans un seul pays ».
Le stalinisme a d’autant plus fort proclamé être le premier pays communiste qu’il était un mouvement contre-révolutionnaire et l’impérialisme a trouvé son propre intérêt à diffuser ce bobard de l’URSS prétendument communiste ce qui fait que le monde entier a entendu ce mensonge pourtant énorme.
Pour Lénine, Trotsky et leurs camarades, la société russe aux mains des soviets, déjà arriérée, dévastée par la guerre et la guerre civile ne pouvait certainement pas passer directement au socialisme et, malgré ses efforts gigantesques, elle ne pouvait juste espérer de tenir face aux impérialismes menaçants que si la révolution triomphait dans quelques pays plus développés qu’elle. Elle ne pouvait aller vers le socialisme qu’en étant le premier pas révolutionnaire du prolétariat mondial, ce qui était exactement la politique du parti communiste jusqu’en 1922. La révolution russe, isolée par la défaite des révolutions due essentiellement à la trahison des partis sociaux-démocrates et des syndicats réformistes, ne pouvait qu’être défaite et pas à cause de « l’échec du communisme » mais parce que le socialisme ne peut être qu’un mouvement révolutionnaire international.
Ce n’est pas l’inexistence de la révolution internationale qui a tué la révolution russe ou l’a condamnée, mais sa trahison. La révolution mondiale a bien commencé à se développer après Les les fascistes. Ce n’est donc pas une rêverie généreuse sans fondement mais un véritable mouvement du prolétariat qui ne peut qu’être international et ne peut que triompher aussi de manière internationale ou périr.
La dernière vague révolutionnaire débutée par les « printemps » arabes et qui a parcouru le monde rappelle ce caractère international des grandes vagues révolutionnaires. Débutant en 2011, elle est le produit de l’effondrement économique mondial de 2007-2008. Elle annonce la vague révolutionnaire qui ne manquera pas de suivre la chute définitive de l’économie que le système peut retarder mais pas empêcher. Les capitalistes et leurs gouvernements le savent et s’y préparent. Les réformistes et opportunistes font tout pour que les prolétaires ne s’y préparent pas.
La pseudo extrême gauche n’est pas communiste…
https://www.matierevolution.fr/spip.php?article7843
https://www.matierevolution.fr/spip.php?article6737
https://www.matierevolution.fr/spip.php?article4790
C’est quoi être communiste ?
https://www.matierevolution.fr/spip.php?article3720
https://www.matierevolution.fr/spip.php?article3569
Messages
1. Le grand capital a encore peur... du communisme !, 9 janvier, 05:32, par Laurence
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Le fondement de la révolution communiste est ancien, c’est l’appétit de richesses de la classe exploiteuse qui la conduit à des excès dans son aveuglement de rapace.
En 386 avant J.-C., il y a 2400 ans, les négociants en blé d’Athènes qui avaient acheté aux importateurs une quantité supérieure à celle autorisée afin de thésauriser des céréales ont été jugés. Lysias, plaidant devant le tribunal, demanda la peine de mort pour eux, en disant :
"Quand font-ils le plus de bénéfices ? Quand l’annonce d’une catastrophe leur permet de vendre cher ? Ils s’emparent du blé au moment où on en a le plus besoin et refusent de le vendre pour que nous ne discutions pas du prix". (Lisia, Orazioni, Frammenti, XXII (Contro i mercanti di grano), Biblioteca Universale Rizzoli , Bergamo, Italie, 1995, p. 225).