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Les exploités ne doivent jamais payer les dettes...

vendredi 22 novembre 2024, par Robert Paris

Les exploités ne doivent jamais payer les dettes des exploiteurs

La Commune de Paris de 1871 et les dettes des capitalistes

Dans un document adopté en solidarité avec la Commune le 30 mai 1871 par la direction de l’Association internationale des travailleurs (connue aussi comme la Première Internationale), Karl Marx soulignait le poids énorme de la dette publique qui bénéficiait à la bourgeoisie française et qui pesait sur le gouvernement « républicain » de Thiers qui avait remplacé celui de Napoléon III : « Le Second Empire avait plus que doublé la dette nationale et lourdement endetté toutes les grandes villes. La guerre avait enflé les charges d’une manière effrayante et ravagé sans pitié les ressources de la nation. » Marx ajoutait à cela les frais que représentaient l’entretien d’un demi-million de soldats prussiens sur le sol français, l’indemnité de cinq milliards réclamée par Bismarck et l’intérêt de 5 % à ajouter à cette somme en cas de retard à la payer.

Et Marx de poser la question : « Qui allait payer la note ? » Il répondait que, du point de vue de la bourgeoisie et de Thiers, ce n’était qu’en écrasant le peuple par la violence, « que ceux qui s’appropriaient la richesse pouvaient espérer faire supporter aux producteurs de cette richesse les frais d’une guerre qu’ils avaient eux-mêmes provoquée. » Selon Marx, pour imposer au peuple de la France d’accepter de se saigner aux quatre veines pour rembourser la dette publique, le gouvernement de Thiers était convaincu qu’il devait provoquer une guerre civile au cours de laquelle il viendrait à bout de la résistance du peuple et l’obligerait à payer la facture.
Pour imposer au peuple de la France d’accepter de rembourser la dette publique, le gouvernement de Thiers a provoqué une guerre civile.
Bismarck partageait cette opinion et était convaincu que pour avoir une France docile prête à respecter les conditions fixées par la Prusse victorieuse, il fallait écraser le peuple en commençant par celui de Paris mais il ne voulait pas utiliser à cette fin l’armée prussienne épuisée. Il voulait que Thiers se charge du sale boulot.
Thiers avait essayé sans succès de convaincre Bismarck d’envoyer ses troupes dans Paris.
Pour poursuivre le paiement de la dette nationale qui profitait à la bourgeoisie, et pour commencer à rembourser la dette de guerre, Thiers procéda à un emprunt de 2 milliards de francs dans les semaines qui précèdent la Commune.

Afin de pouvoir écraser le peuple de Paris qui était en armes, Thiers a monté une opération militaire le 18 mars 1871 afin de lui voler 400 canons et des mitrailleuses. L’échec de cette tentative résulta de la mobilisation populaire et déboucha sur la fuite du gouvernement de Thiers et son installation à Versailles. Les responsables des Communards ont eu le tort de ne pas se lancer à la poursuite de Thiers et de son gouvernement. Il aurait fallu aller le chercher à Versailles pour l’emprisonner et empêcher le gouvernement de regrouper ses forces et les lancer plus tard contre le peuple de Paris et des autres villes qui se soulevèrent.
Les responsables de la Commune ont eu tort de ne pas se lancer à la poursuite de Thiers et de son gouvernement
Depuis Versailles, Thiers organisa dans les jours et les semaines qui suivirent l’écrasement des Communes qui naquirent en différents endroits de France (Marseille, Lyon, Narbonne, Saint-Étienne, Toulouse, Le Creusot, Limoges…). Alors qu’il utilisait la partie de l’armée qui était à sa disposition pour mettre fin aux Communes du sud du pays, Thiers faisait mine de négocier avec la Commune de Paris pour gagner du temps et réunir les conditions pour lancer une offensive finale contre elle. À cette fin, une délégation du gouvernement de Thiers se rendit à Francfort début mai 1871 pour obtenir de Bismarck les moyens d’écraser la Commune de Paris. Bismarck répondit qu’il fallait le plus vite possible effectuer le paiement des premières échéances de la dette et, que pour créer les conditions permettant la victoire, il était d’accord de permettre à Thiers d’utiliser, pour attaquer Paris, la partie de l’armée française jusque-là prisonnière des Prussiens. Bismarck était également d’accord de faire intervenir, en appui et sans entrer dans Paris, une partie des troupes prussiennes. Finalement, au bout des négociations, Bismarck acceptait d’attendre la fin de la Commune de Paris pour recevoir le premier paiement. C’est ce plan conçu de concert entre le gouvernement français et le dirigeant prussien qui finalement vint à bout de la Commune de Paris.

https://www.cadtm.org/La-Commune-de-Paris-la-banque-et-la-dette

Qui paiera les dettes ? Le Capital ou le Travail ?

« L’endettement de l’Etat était d’un intérêt direct pour la fraction de la bourgeoisie qui gouvernait et légiférait au moyen des Chambres. C’était précisément le déficit de l’Etat qui était l’objet même de ses spéculations et la source principale de son enrichissement. A la fin de chaque année, nouveau déficit. Au bout de quatre ou cinq ans, nouvel emprunt. Or, chaque nouvel emprunt fournissait à l’aristocratie une nouvelle occasion de rançonner l’Etat, qui, maintenu artificiellement au bord de la banqueroute, était obligé de traiter avec les banquiers dans les conditions les plus défavorables. Chaque nouvel emprunt était une nouvelle occasion de dévaliser le public, qui place ses capitaux en rentes sur l’Etat, au moyen d’opérations de Bourse, au secret desquelles gouvernement et majorité de la Chambre étaient initiés. (...) Du fait que l’aristocratie financière dictait les lois, dirigeait la gestion de l’Etat, disposait de tous les pouvoirs publics constitués, dominait l’opinion publique dans les faits et par la presse, se reproduisaient, dans toutes les sphères, depuis la cour jusqu’au café borgne, la même prostitution, la même tromperie éhontée, la même soif de s’enrichir, non point par la production, mais par l’escamotage de la richesse d’autrui déjà existante, et se déchaînait, notamment aux sommets de la société bourgeoise, la manifestation des convoitises les plus malsaines et les plus déréglées… »
Karl Marx, « Les luttes de classes en France ».

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article4855

La répudiation des dettes des capitalistes, un élément important du programme révolutionnaire prolétarien qui est trop souvent oublié et abandonné.

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article7277

Qui paiera les dettes ? Le Capital ou le Travail ?

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article4855

Pour l’Etat capitaliste, les dettes sont un mode de gouvernement qui vise à retarder l’effondrement du grand capital

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article2880

Ils ont fait des dettes mortelles pour éviter les crises systémiques

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article4280

Ils ne sont pas en guerre contre les dettes. Ils sont en guerre contre nous, travailleurs !!!

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article2350

L’aide aux capitalistes nous coûte un pognon de dingue !

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article5955

Une des manières de cacher l’effondrement

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article4872

L’Etat bourgeois paie, sur fonds publics, la faillite du capitalisme

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article2370

La faillite des mairies, des collectivités locales et des services publics

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article2529

Qui va gagner aux jeux olympiques de la faillite des Etats ?

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article7794

Le système de cavalerie financière à la Madoff, une survie illusoire d’un capitalisme mondial en bout de course

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article4561

Un peuple doit-il payer les dettes de l’Etat ? Point de vue de Marat, l’Ami du Peuple

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article1640

Rien ni personne ne sauvera le capitalisme à l’agonie

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article4246

Le pouvoir des soviets de Russie a refusé de payer les dettes du tsarisme et du capitalisme ! Travailleurs, organisons-nous en soviets pour faire de même !

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