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Qui était Rosa Luxemburg ? Révolutionnaire polonaise, à 16 ans elle tenait ses premières réunions socialistes / Zebranie inteligencji w Warszawie (L. Kulczycki, Ze wspomnień )

vendredi 13 décembre 2024, par Alex

Dans cet article, nous retranscrivons du polonais et traduisons deux courts textes du socialiste Ludwik Kulczycki (1866-1941), socialiste jusqu’en 1910, mais bien à droite de Luxemburg :

Nous citons aussi l’universitaire J-P Nettl et le révolutionnaire polonais Marchlewski, camarade de lutte de Rosa Luxemburg.

Arrivée à 2 ans et demi en 1873 à Varsovie, Rosa Luxemburg en part en 1889, révolutionnaire de 18 ans pourchassée par la police. Elle sort clandestinement de l’Empire russe avec l’aide de son maître et ami l’ouvrier Martin Kasprzak.

Rosa Luxemburg fut « lycéenne » à Varsovie de 1884 à 1887, de sa 13ème à sa 16 ème année.

L’histoire politique de la décennie 1880-1889 en Pologne (dans la partie annexée par l’Empire russe) qui marque son éveil politique, en liaison avec le parti Prolétariat, est indispensable pour comprendre les futurs premiers écrits de Rosa Luxemburg, à partir de 1892. Tous ces écrits seront liés à la question de la construction d’un parti ouvrier marxiste en Pologne.

On peut même affirmer que Rosa Luxemburg suivit toute sa vie concernant la « question polonaise » la voie du parti Prolétariat décrite ainsi par son biographe J-P Nettl :

Le parti Prolétariat fut fondé par Ludwik Warynski, un homme à la personnalité attachante, qui avait voyagé en Pologne russe et autrichienne et passé quelque temps en Suisse : ce pays était à l’époque le réservoir spirituel des mouvements révolutionnaires de l’Europe orientale. En 1881, l’année de la mort d’Alexandre II, Warynski quitta Genève pour rentrer à Varsovie et, en 1882, il fondait le Prolétariat, qu’on pourrait appeler le premier parti socialiste polonais.

A l’instar des anarchistes européens de l’époque qui se méfiaient de l’action politique, Warynski et ses amis s’attachaient surtout à l’étude de l’économie. Ils insistaient sur la primauté des problèmes économiques et recherchaient le soutien des masses. Ce petit groupe s’intéressait peu au problème de l’indépendance polonaise, mais Warynski dut tout de suite compter avec le patriotisme primitif mais puissant de ses compatriotes. Pour s’y opposer, il affirmait qu’en Pologne les classes aisées, qui ne s’ intéressaient qu’aux bénéfices matériels, ne pouvaient avoir d’aspirations révolutionnaires. Il n’y avait donc aucun facteur réellement révolutionnaire en faveur de l’indépendance polonaise. Les ouvriers par contre, seul élément révolutionnaire, se préoccupaient avant tout de leur propre état de sujétion, dû autant au capitalisme polonais qu’à l’autocratie russe.

Premier texte : Les grandes dates du mouvement socialiste en Pologne

Le premier texte est extrait d’un livre de Kulczycki publié en 1903 (sous le pseudonyme de Mazowiecki) :

Kulczycki divise l’histoire du socialisme en Pologne de 1877 à 1903 en cinq périodes et nous aide à comprendre dans laquelle de ces périodes, à 16 ans, début 1888, Rosa Luxemburg fait son entrée politique à Varsovie, dans le cadre de réunions clandestines de « l’intelligensia socialiste ».

Ces cinq périodes sont

I : 1877-1882
II :1882-1890
III : 1890-1893
IV : 1893-1895
V : 1895-1903

Ces périodes sont décrites ainsi (pages 18-19) :

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Dzieje polskiego ruchu socjalistycznego w zaborze rosyjskim podzielić można na następujące okresy :

I. okres obejmuje czasy od początku ruchu do powstania starego „Proletariatu”, t. j. od roku 1877 do 1882.
W okresie tym ruch nasz nie miał charakteru masowego i politycznego w ścisłym znaczeniu tego słowa, działalność ówczesnych socjalistow polegała na propagowaniu idei socjalizmu.

II. okres od roku 1882, t. j. od powstania organizacji „Proletariat” do roku 1890, t. j. do czasu kiedy obok tej ostatniej, inna grupa socjalistyczna „Związek robotników”, ostatecznie się zorganizowała i zaczęła wywierać wielki wpływ na masy robotnicze, przeciwstawiając jej swoja taktykę.

W okresie tym ruch socjalistyczny nabiera cech wyraźnie politycznych i znacznie się rozszerza. Rozpoczyna się masowa agitacja. Charakter ruchu jest rewolucyjny

III. okres od roku 1890 do powstania polskiej partii socjalistycznej w roku 1893.

W okresie tym ścierają się ze sobą różne kierunki ; ruch staje się masowym w szerokim znaczeniu tego słowa, wpływ jego sięga daleko ; traci on natomiast ostre swe cechy rewolucyjne

IV. okres od 1893 t. j. od powstania polskiej partii socjalistycznej, aż do 1900 roku, kiedy wpływ tej partii widocznie się zmniejsza i kiedy odradzają się dwie nowe organizacje : „Socjalna-demokracja Królestwa p. i Litwy”, która po dwuletnim istnieniu pod nazwa Soc. Dem. Kr. P. w latach (1893-1895) upadla ; „polska partia socjalistyczna — Proletariat”, której dala początek pewna ilość członków P. P. S. niezadowolonych z jej działalności, około których zgrupowali się później nowi ludzie.

W okresie tym z wyjątkiem dwu pierwszych lat, przeważa wpływ P.P.S. Ruch socjalistyczny nabiera silnie patriotycznego zabarwienia, taktyka ulega tez zmianie : bezpośrednia robota, wśród mas w kolkach i organizacjach fachowych znika, natomiast na plan pierwszy występuje rozpowszechnianie zakazanych pism i broszur.

V. okres od 1900 roku podobny do III. okresu ze względu na różnorodność kierunków. Dotychczas nosi on charakter przejściowy i nie jest jeszcze zakozakończowy.

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L’histoire du mouvement socialiste polonais dans la partition russe peut être divisée en plusieurs périodes :

I. La première période couvre le temps écoulé entre le début du mouvement et la création de l’ancien « Prolétariat », c’est-à-dire de 1877 à 1882.

Pendant cette période, notre mouvement n’avait pas un caractère de masse et politique au sens strict du terme ; l’activité des socialistes de l’époque consistait à propager l’idée du socialisme.

II. La période allant de 1882, c’est-à-dire de la création de l’organisation « Prolétariat », à 1890, c’est-à-dire jusqu’à ce que, à côté de cette dernière, un autre groupe socialiste, l’« Union des travailleurs », s’organise enfin et commence à exercer une grande influence sur les masses ouvrières, en s’opposant à elle par sa tactique.

Au cours de cette période, le mouvement socialiste prend des caractéristiques nettement politiques et s’étend considérablement. L’agitation de masse commence. Le caractère du mouvement est révolutionnaire.

III. La période allant de 1890 à la formation du Parti socialiste polonais en 1893.

Au cours de cette période, plusieurs directions s’affrontent ; le mouvement devient de masse au sens large du terme, son influence s’étend loin ; il perd cependant ses traits révolutionnaires aigus

IV. La période allant de 1893, c’est-à-dire de la fondation du parti socialiste polonais, jusqu’en 1900, où l’influence de ce parti diminue visiblement et où deux nouvelles organisations renaissent : La « Social-Démocratie du Royaume de Pologne et de Lituanie » qui, après deux ans d’existence sous le nom de Soc. Dem. Kr. P. dans les années (1893-1895) s’est effondrée ; le « Parti socialiste polonais - Prolétariat », qui a été créé par un certain nombre de membres du P. P. S. mécontents de ses activités, autour desquels de nouvelles personnes se sont regroupées par la suite.

Pendant cette période, à l’exception des deux premières années, l’influence du P.P.S. prédomine. Le mouvement socialiste acquiert une forte coloration patriotique et sa tactique change également : le travail direct parmi les masses dans les sociétés et organisations professionnelles disparaît, tandis que la distribution de périodiques et de pamphlets interdits prend le devant de la scène.

V. La 5 ème période, à partir de 1900, est similaire à la IIIème période en raison de la diversité des orientations. Jusqu’à présent, elle présente un caractère transitoire et n’est pas encore achevée.

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On voit qu’en 1888 alors qu’elle sort du lycée, Rosa Luxemburg va tenir ses premières réunions politiques alors que la période II prend fin. Cette période II est celle de l’épopée de l’organisation "Prolétariat" fondée par Warynski, qui fut brève mais marqua toute une génération, eut ses martyrs et mérite un article entier à son propos :

Ludwik Waryński, né le 24 septembre 1856 à Martynivka près de Kaniów et mort le 2 mars 1889 dans la forteresse de Chlisselbourg près de Saint-Pétersbourg, est un pionnier, idéologue et martyr du socialisme polonais, fondateur du parti social révolutionnaire international Proletariat. Il est mort dans les prisons tsaristes à un peu plus de 30 ans.

Wikepedia

Le biographe de Rosa Luxemburg J. P. Nettl décrit bien l’ambiance de ces années 1880, celles où Rosa Luxemburg s’éveille à la vie politique :

En avril 1883, le parti « Prolétariat » réussit à organiser une série de grèves en Pologne, en particulier une grève générale près de Varsovie. Le gouvernement dut envoyer des troupes pour lutter contre les grévistes, et ce mouvement fut suivi pendant deux années par une nouvelle période de politique « dure » qui entraîna l’arrestation d’un grand nombre de gens. Plussieurs meurtres de membres de la police servirent de prétexte à l’arrestation de membres importants du « Prolétariat » qui furent emprisonnés après jugement ou sur ordre administratif.

Quatre des dirigeants, Bardowski, Kunicki, Ossowski et Petrusinski furent pendus le 28 janvier 1886 dans la citadelle de Varsovie. Cette prison-forteresse était le symbole de la domination russe. La même année, Warynski fut condamné à 16 ans de travaux forcés dans la fameuse forteresse Schlüsselburg de Saint-Pétersbourg. Il y mourut trois ans plus tard, en 1889. Parmi ceux qui furent condamnés à de longues peines se trouvait Feliks Kon, l’un des seuls dirigeants du « Prolétariat » qui survécut à une peine de plusieurs années. Il devait jouer un rôle important dans le Parti socialiste polonais et, par la suite, dans la création du Parti communiste polonais après la Première Guerre mondiale.

Le socialisme polonais avait maintenant ses premiers martyrs (...) Les arrestations, les procès et les verdicts particulièrement rigoureux qui les conclurent réussirent à démembrer le parti « Prolétariat ». Seuls quelques-uns réchappèrent, et parmi eux se trouvaient Szymon Dickstein et Stanislaw Mendelson qui devinrent tous deux des personnalités importantes du socialisme.

Malgré son désir, « Prolétariat » n’avait jamais réussi à être un mouvement de masse. Trois petits groupes se partagèrent ses restes : celui qu’on appelle « Second Prolétariat », l’ « Union des ouvriers polonais » et enfin l’ « Association des ouvriers », ce dernier groupe étant déjà le résultat d’une scission du « Second Prolétariat » (...) Le vide révolutionnaire, le silence politique de la Russie s’étendait mantenant sur la Pologne.
(...)
En 1886, Rosa Luxemburg, lycéenne à Varsovie, n’avait pas encore quinze ans, mais elle était déjà en rapport avec les groupes étudiants de l’opposition ; il est probable que la condamnation de Warynski excita sa colère et sa fièvre.

(...) En 1884, à treize ans, elle entra dans le deuxième lycée secondaire de Varsovie. (...) Elle avait quinze ans lorsque les quatre sentences de mort par pendaison— les premières depuis 1864 — furent exécutées. (...) A la fin de ses études (...), elle était probablement inscrite au parti révolutionnaire « Prolétariat », dans l’une des dernières cellules ayant échappé à la police, celle-là même qui devait former le noyau du « Second Prolétariat »

Le camarade de Rosa Luxemburg Marchlewski résume ainsi ces années 1880 passées à Varsovie :

Rosa Luxemburg naquit en 1870 [erreur : 5 mars 1871] dans la petite ville polonaise de Zamość, d’une famille juive naguère assez riche mais appauvrie. Vers 1880 [1873 pour Nettl] , sa famille vint s’installer à Varsovie et Rosa entra au gymnase [lycéee]. Elle avait conservé de sa vie de famille les meilleurs souvenirs. Sa mère était instruite. Elle aimait à lire avec ses enfants les œuvres de poètes polonais et allemands et l’impressionnable Rosa, passionnée de poésie, se mit sous l’influence de ses lectures, à écrire elle-même des vers. Elle aima surtout Mickiewicz : par la suite, au cours de son activité littéraire, rares seront ses articles où l’on ne trouvera pas une citation de Mickiewicz. La famille était souvent dans la gêne et il lui arrivait même d’engager sa literie chez l’usurier pour en obtenir quelques roubles ; mais cette misère ne provoquait pas, comme, d’habitude, le découragement et l’aigreur. Je me souviens que Rosa Luxemburg racontait comment elle alluma un jour la lampe avec un bout de papier qui n’était autre chose que le dernier argent que son père venait de se procurer avec peine ; le vieillard ne la punit pas mais, la première émotion passée, la consola en plaisantant sur la cherté de ses allumettes. Cette atmosphère de bonne humeur concourut certainement au développement intellectuel de la future militante.

Ces capacités étaient grandes et se firent remarquer dès l’école. Rosa acheva brillamment ses études de gymnase et si elle ne reçut pas la médaille d’or c’est que la directrice suspectait déjà ses « dispositions politiques ».

Soupçons fondés : notre élève du gymnase appartenant à un groupe socialiste où on lisait des brochures éditées par le parti du « Prolétariat » (1) et où l’on rêvait de propagande et d’action parmi les ouvriers. Les gendarmes veillaient et bientôt, en 1888, « la conspiratrice » de 18 ans dut fuir à l’étranger. Sa fuite fut organisée par un des plus habiles conspirateurs du Parti de ce temps-là, le camarade Kasprzak, pendu depuis.

(1) Le nom du parti fut d’abord Parti Social-Révolutionnaire International « Prolétariat » (Międzynarodowa Socjalno-Rewolucyjna Partia "Proletariat") entre 1882 et 1886, puis deux autres formations conservèrent l’appelation « Prolétariat » jusqu’en 1909.

Marchlewski, souvenirs

Deuxième texte : Kulczycki et Luxemburg, futurs adversaires, participent à des réunions communes

Dans ce texte Ludwik Kulczycki décrit une des réunion que lui-même, de cinq ans plus âgé que Rosa Luxemburg, organisait en 1888 :

*****

W połowie lutego urządziliśmy pierwsze próbne zebranie inteligencji, przybyło okolu 20 osób, prócz naszych działaczy, razem do 30 osób płci obojga.

Było kilku studentów, kilku ludzi, którzy ukończyli średnie zakłady naukowe i mieli jakieś zajecie, kilka kobiet kończących gimnazjum i takich, co je ukończyły.

Zebranie to rozpocząłem odpowiednim przemówieniem : o ważności chwili, konieczności uświadomienia sobie interesującego stanu rzeczy u nas i w całym państwie oraz przystąpienia do szerszej działalności społeczno-politycznej ; wskazałem następnie nieodzowność oparcia się o masy robotnicze i na plan pierwszy wysunąłem zdobycie wolności politycznej.

Przemawiali i inni nasi ludzie, zaproszeni zaś goście, zachęceni do mówienia, przeważnie stawiali pewne pytania, na które odpowiadaliśmy.

W ten sposób spędziliśmy kilka godzin na rozmowie. Po tym pierwszym nastąpili podobne inne zebrania już w mniejszym komplecie, ponieważ zapraszaliśmy tylko tych, co wydali się nam bardziej odpowiedni do pracy.

Takich okazało się więcej wśród kobiet niż mężczyzn.

Spośród kobiet dwie się szczególnie wyróżniały : Natalia Rakowska i Róża Luksemburg.

Natalia Rakowska, osoba z dużym wdziękiem, inteligentna i poważna, zamiłowana w historii, bardzo ładnie deklamowała na naszych zebraniach towarzyskich, które urządzaliśmy od czasu do czasu ; posiadała sporo znajomych, wśród których jednała nam sympatikow i pomagała zbierając pieniądze.

Róża Luksemburg także inteligentna, wówczas ujawniała szczególnego upodobania do ekonomii politycznej, raczej nowelistyki i powieściopisarstwa, sądząc z jednego jej opowiadania.

Ta żyłka literacka odzywała się w jej późniejszych pracach ekonomicznych i publicystycznych.

Brzydka w przeciwieństwie do ładnej Natalii Rakowskiej, zdobiły ja jedynie mądre oczy. Ksawera Rakowska, siostra Natalii, mila panienka, ogólnie lubiana, inteligentna, zapowiadała się bardzo dobrze, ale ze młodsza, mniej była czynna od tamtych (...)

Mieliśmy stosunki z kilkoma studentami i młodymi ludźmi, którzy, będąc socjalistami, różnili się z nami w pewnych punktach programowo-taktycznych

Byli przeciwni terrorowi, prócz tego wysuwali na plan pierwszy walkę czysto ekonomiczna na gruncie codziennych interesów robotniczych, odkładając na później postulaty polityczne. Z tego grona częściowo otworzył się później Związek Robotników Polskich, ale to już po moim i innych towarzyszy areszcie.

L. Kulczycki, Ze uspomnień ...

**********

À la mi-février, nous avons organisé le premier essai de rassemblement de l’intelligentsia. Environ 20 personnes sont venues, en plus de nos activistes, pour un total de 30 personnes des deux sexes.

Il y avait quelques étudiants, quelques personnes diplômées de l’enseignement secondaire et exerçant une activité professionnelle, quelques femmes diplômées de l’enseignement secondaire et d’autres qui l’avaient terminé.

J’ai ouvert la réunion par un discours approprié : sur l’importance du moment, la nécessité de prendre conscience de la situation remarquable chez nous et dans le pays tout entier, et de se joindre à une activité socio-politique plus large ; j’ai ensuite souligné la nécessité absolue de s’appuyer sur les masses ouvrières et j’ai mis au premier plan la conquête de la liberté politique.

D’autres parmi nous ont pris la parole, et les invités, encouragés à s’exprimer, ont le plus souvent posé des questions auxquelles nous avons répondu.

Nous avons ainsi passé plusieurs heures à discuter. Cette première réunion a été suivie d’autres réunions similaires, mais par plus petits groupes, car nous n’avons invité que les personnes qui nous semblaient les plus aptes à travailler.

Il s’est avéré qu’il y avait plus de femmes que d’hommes. Parmi les femmes, deux se sont particulièrement distinguées : Natalia Rakowska et Róża Luksemburg.

Natalia Rakowska, une personne très charmante, intelligente et sérieuse, passionnée d’histoire, déclamait très joliment lors de nos réunions sociales, que nous organisions de temps à autre ; elle avait pas mal de connaissances parmi lesquelles elle ralliait nos partisans et nous aidait à collecter de l’argent.

Rosa Luxemburg, elle aussi intelligente, ne montrait à l’époque aucune prédilection particulière pour l’économie politique, mais plutôt pour les romans et l’écriture romanesque, à en juger par l’une de ses interventions.
Cette veine littéraire a trouvé un écho dans ses travaux économiques et de publiciste ultérieurs.

Laide comparée à la jolie Natalia Rakowska, elle n’était ornée que d’yeux intelligents. Ksawera Rakowska, la sœur de Natalia, une fille aimable, généralement appréciée, intelligente, semblait très prometteuse, mais parce qu’elle était plus jeune, elle était moins active que ces deux-là (...).

Nous avions des relations avec plusieurs étudiants et jeunes gens qui, étant socialistes, différaient de nous sur certains points programmatiques et tactiques.

Ils étaient opposés à la terreur et mettaient au premier plan la lutte purement économique sur la base des intérêts quotidiens des travailleurs, remettant à plus tard les revendications politiques. L’Union des travailleurs polonais a ensuite émergé en partie de ce groupe, mais ce fut après mon arrestation et celle d’autres camarades.

L. Kulczycki, Mémoires ...

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