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Sur le Congrès du NPA-révolutionnaires (2025) : commentaires sur la Plate-forme 1, Texte 2.
lundi 27 janvier 2025, par
Ce deuxième article est la suite du premier article.
(Voir aussi cette brève du 27 décembre, cette brève du 4 janvier, ou encore cet article du 5 janvier)
Nous y avions déjà commenté le paragraphe 12 de ce texte 2 de la Plate-forme 1, qui contient une formule mémorable : la « formule d’appel à voter pour ... » (LFI et le PC), « ... répondant au besoin de ne pas appeler à voter pour » (le NFP).
Continuons le commentaire de ce texte 2 de la direction du NPA-R.
Le paragraphe 14 du texte 2
Dans le même style que le paragraphe 12, qui reste très théorique, le paragraphe 14 passe à la pratique :
Notre problème n’est pas de faire des prophéties et encore moins de brandir le « on vous l’avait bien dit ». Il s’agit au contraire de montrer, à chaque étape de cette crise parlementaire qui n’en finit pas, quelle est la politique de cette gauche. Elle avait promis une alternative à Macron avec un NFP qui a remis en selle le PS. Elle n’a fait barrage au RN qu’en sauvant Macron. C’est pourquoi nous n’avons pas appelé aux manifestations pour quémander à Macron un gouvernement NFP et auxquelles se sont ralliées nombre de structures syndicales. Si nous y sommes apparus, c’est avec nos propres mots d’ordre pour en combattre les illusions.
Cette formule pratique « Nous n’avons pas appelé aux manifestations » ... mais « nous y sommes apparus » de ce paragraphe 14 est le pendant de la plus théorique « formule d’appel à voter pour ... », « ... répondant au besoin de ne pas appeler à voter pour » du paragraphe 12.
Ici nous devinons le sourire ironique des militants expérimentés : car il est courant pour les révolutionnaires de participer à des manifestations dont ils n’ont pas signé l’appel. Nous le reconnaissons et le faisons nous-même plusieurs fois par semaines. Mais s’ils ne veulent pas cautionner ces appels, les révolutionnaires doivent y apparaitre avec leurs propres slogans : slogan 1 contre le gouvernement, slogan 2 contre les patrons, slogan 3 contre les réformistes, slogan 4 pour la révolution prolétarienne etc.
Mais cette formule de la participation à une manifestation des réformistes derrière nos propres slogans n’est-elle pas justement reprise par le paragraphe 14 du NPA-R ? Malheureusement non car nous avons sa version anticapitaliste, qui la reprend en paroles, mais ne l’applique pas. En effet les slogans 1, 2,3, 4 etc n’apparaissent nulle part dans ce texte paragraphe 14 du NPA-R.
« Si nous y sommes apparus, c’est avec nos propres mots d’ordre pour en combattre les illusions. » lit-on, mais comme souvent avec les anticapitalistes, ce qui devrait être la phrase d’ouverture d’un paragraphe, annonçant le point qu’on va y développer, cette phrase est une conclusion.
Les NPA-R aurait dû continuer son paragraphe 14 : ces slogans étaient par exemple « slogans 1 », « slogans 2 », publiés avec d’autres dans notre organe « Révolutionnaires » numéro x,y et notre éditorial du jour/mois 2024.
Les militants du NPA-R pourraient alors lire ou relire ces textes, la direction du NPA-R consoliderait, gagnerait la confiance des militants de leur parti dans les rédacteurs de la Plate-forme 1 : « notre direction avait vu juste, les camarades ont eu du courage alors que l’enthousiasme pour le NFP était à son zénith ! »
Mais cette « direction du NPA-R » ne donne aucune référence, le paragraphe 14 est donc du flan, car on ne trouvera jamais les « nos propres slogans du NPA-R » sus-mentionnés dans aucun éditorial du NPA-R, ni un morceau de propagande pour « combattre les illusions ».
Dans l’ éditorial du 15 juillet 2024, qui semble le seul où le NPA-R traite la question de telles manifestations, le NPA-R , n’est ni pour ni contre y participer, et pas un seul slogan n’est mis en avant. D’ailleurs aucune des illusions mentionnées dans le paragraphe 14 ne semblait exister à l’époque :
Depuis le 8 juillet, les tractations vont bon train dans tous les partis pour avancer un nom de Premier ministre. Dans le Nouveau Front populaire, les différents partis n’ont toujours pas réussi à s’accorder : le socialiste Olivier Faure s’est mis le premier en avant, alors que LFI est le groupe le plus important dans le NFP et a ses candidats possibles, mais dont les autres ne veulent pas ; et le PCF avance la sienne.(...)
Mais nos problèmes à nous, nos revendications, ou même juste ce que, du côté de la gauche, on nous avait timidement promis, Smic à 1600 euros, annulation de la dernière loi sur les retraites ? Déjà aux oubliettes ?
Pas de nouveau gouvernement, mais la politique des patrons se poursuit.
(...)
Certains syndicats CGT et étudiants appellent à manifester le 18 juillet pour pousser Macron à accepter un gouvernement du NFP, le groupe qui a le plus de députés. Mais on entend déjà des responsables de gauche nous dire que le Smic à 1 600 euros ne pourrait pas être pour tout de suite, car il faudrait une loi rectificative, et, rajoute la responsable des Verts, le vote en échange d’une aide aux patrons de PME. Pareil pour l’abrogation de la loi sur les retraites qui nous avait fait descendre dans la rue : il faudrait plus qu’un décret, des mois de palabres au Parlement. Demain, ils nous diront que, n’ayant pas la majorité, le NFP, même s’il gouvernait, devrait composer avec la droite et laisser tomber ses maigres promesses.Le salaire minimum qu’il faut aujourd’hui pour vivre ce n’est pas 1 600, mais au moins 2 000 euros par mois. Et pas seulement l’abrogation de la dernière réforme des retraites mais le retour à la retraite à 60 ans.
(...)
Aller à une manif appelée par des organisations syndicales avec des slogans syndicaux de ces organisations, voilà comment le NPA-R "combat les illusions réformistes", et c’est un des hauts faits politiques que le bilan du NPA-R présente dans son Texte 2 : du vide ! « Augmentation du Smic », ce slogan qui est dans la tête des travailleurs pauvres à peu près depuis l’époque de Sumer, devient un slogan révolutionnaire !
Ce slogan « ce n’est pas 1 600, mais au moins 2 000 euros par mois » est en effet très important dans « les luttes », pour NPA-R : il est ressorti en général contre le racisme, le nationalisme. Pour lutter contre le racisme ? Augmentation du SMIC etc. C’est à peu près en toutes les occasions que le NPA-R s’en sert comme de faire-valoir, démontrant ainsi qu’il a une "politique de classe".
Mais après la "formule" par laquelle le NPA-R veut faire oublier qu’il a appelé à voter NFP le plus drôle, ou le pire, selon le point de vue, reste à venir avec le mouvement des retraites.
Le mouvement des retraites : « le Front syndical tient, tant mieux ! » (NPA-R, 7 février 2023)
D’un ton très bolchévique, le texte 2 de la plate-forme 1 du NPA-R décrit son intervention dans le mouvement des retraites :
Même le mouvement contre la réforme des retraites, auquel toutes les confédérations ont pourtant appelé, a été savamment séparé des nombreuses grèves en cours pour les salaires. La politique des directions syndicales à la tête du mouvement explique en grande partie la défaite revendicative. Malgré le nombre et la détermination, cette politique a consisté à maintenir la lutte dans le carcan du calendrier parlementaire et à semer des illusions institutionnelles.
(...)Dans toutes les mobilisations, même embryonnaires, nous avons la préoccupation d’arracher la direction aux appareils syndicaux. Nous mettons en avant chaque fois que c’est possible l’auto-organisation des travailleurs en lutte dans des structures décisionnaires qu’ils peuvent contrôler : comités de mobilisation, assemblées générales, AG interpro, et dès que possible, comités de grève ou coordinations. C’est ce que nous avons tenté, partout où nous militons, dans le mouvement de 2023, et malgré les limites dues au fait que les secteurs en grève reconductible ont été trop peu nombreux, même comparé à 2019
Quelle lucidité, quel courage du NPA-R, quel direction politique compétente !
A son université d’été, la direction du NPA s’était déjà auto-congratulée concernant sa dénonciation des directions syndicales dans le mouvement des retraites
Reconnaissons que l’orateur n’affirme pas "nous avons fait", mais "il fallait faire", il a bien conscience que le NPA-R n’a pas fait « ce qu’il fallait », lui en particulier, comme nous le démontrerons plus loin.
N’oublions pas que nous sommes à des cérémonies anticapitalistes, où la magie biblique "Au commencement était le verbe" fonctionne encore, alors que le Faust de Goethe l’a à juste titre remplacé (et nous le suivons sur ce point) par "Au commencement était l’action". Voyons donc ce qu’a « vraiment » fait le NPA-R, ce que le NPA-R écrivait pendant le mouvement des retraites.
La critique, ci-dessus, des syndicats par le NPA-R pour son congrès, n’a jamais été publiée dans les éditos de ce parti pendant ce mouvement.
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En mai 2023, dans le premier numéro de son périodique Révolutionnaires, le NPA-R fait, officiellement en tant que tel, son entrée dans ce mouvement des retraites. Alors que la CGT Ile de France écrit :

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le NPA-R titre :
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Quelle convergence !
Donc en gros titre, la seule page que voient ceux qui n’achèteront pas le journal : aucune critique de l’intersyndicale, aucune mention des comités de grèves, de l’auto-organisation.
Le Dossier Réforme des retraites, page 6, décrit d’ailleurs un mouvement "idéal"
« Dans toutes les mobilisations, même embryonnaires, nous avons la préoccupation d’arracher la direction aux appareils syndicaux » dit le NPA-R à son congrès, mais on ne voit toujours pas la forme que prend cette déclaration du NPA-R !!! Même pas la peine puisque « ceux qui (...) décident » (le verbe anticapitaliste fait disparaitre l’intersyndicale en ne la nommant pas) sont « pris à contre-pied » ! Formidable !
Certes dans les pages intérieures suivantes de ce numéro 1, le NPA-R fait des sermons sur l’auto-organisation et le fait qu’« on ne peut pas compter sur les directions syndicales ». C’est à usage interne pour les militants, c’est leur « paye morale » par le mécanisme de l’auto-congratulation : nous sommes les meilleurs, disons-le nous à nous mêmes dans les pages intérieures de notre journal.
En tout cas l’orateur ci-dessus qui à l’Université d’été nous apprenait « ce qu’il fallait faire » pendant le mouvement des retraites, n’évoqua pas la question de l’intersyndicale lorsqu’il lança son journal pendant ce mouvement des retraites, voir cette vidéo, ou le mot « syndical » n’est même pas prononcé :
Dire une chose et son contraire à quelques mois d’intervalles comme le fait ce « dirigeant » du NPA-R, c’est la langue de bois de l’extrême gauche qui lui a valu la division par 10 de ses scores électoraux en 20 ans.
Le journal est payant, et c’est l’éditorial des bulletins d’entreprises qui s’adresse largement aux travailleurs. Or dans ces éditoriaux, on lit les apologies suivantes des directions syndicales, et l’on se demande s’il existat une seule AG souveraine dirigée par le NPA-R (qui se vante de "diriger l’interpro-92"), et qui se soit prononcée contre les directions syndicales :
Commençons par discuter entre nous de ce dont nous avons besoin. Augmentations de salaire, mais aussi embauches parce que ce n’est plus possible. Et indexation des salaires sur les prix pour qu’ils ne reprennent pas d’une main ce qu’ils seraient obligés de donner de l’autre.
Et puis nous organiser. Directement entre nous, en entraînant les militants syndicaux qui n’ont pas froid aux yeux. Et il y en a. En nous coordonnant entre entreprises en lutte, directement sous notre propre contrôle pour ne pas dépendre des savants calculs de certains syndicats.
Ayons confiance dans notre force, et dans l’unité que les luttes peuvent forger entre tous les secteurs publics ou privé.
édito du NPA-R 2 janvier 2023
Bien sûr, ceux qui comme nous ne comprennent pas en quoi entraîner « les militants syndicaux qui n’ont pas froid aux yeux », « dans l’unité », est une contestation de la direction d’un mouvement par les directions syndicales n’ont pas leur place au NPA-R.
Les jeunes du NPA-R, initiés à cette novlangue anticapitaliste, croirons qu’en distribuant un éditorial mentionnant les "savants calculs de certains syndicats", ils dénonceront la trahison permanente des directions syndicales !
La journée de grève et de mobilisation du 19 janvier a été un succès : les organisations syndicales ont compté plus de deux millions de manifestants et manifestantes, et même la police a reconnu que plus d’un million de personnes ont défilé. C’est plus que le 5 décembre 2019, au début du précédent mouvement pour les retraites.
(...)
Des syndicats, comme dans l’Éducation, appellent à démarrer une grève reconductible le 31 janvier. Dans les raffineries et l’énergie, ce sera à partir du 6 février.À nous de décider de nos rythmes et de nos moyens d’action’ : partout, nous devons réunir des assemblées générales, dans nos lieux de travail, ainsi qu’à l’échelle des villes ou des départements, de manière interprofessionnelle. Ces AG nous permettront de nous organiser ensemble pour étendre la grève reconductible, faire grossir les rangs des manifestations, mener des actions et bloquer le pays… jusqu’à ce que le gouvernement n’ait d’autre choix que de céder !
édito du NPA-R 23 janvier 2023
Quelle contestation de la direction d’un mouvement par les organisations syndicales !
Pour l’instant en tout cas, le « front syndical » a l’air de tenir contre le gouvernement. Tant mieux. Mais il est arrivé dans d’autres mouvements que tel ou tel syndicat lâche : il est évident que le gouvernement l’espère et fera tout pour l’obtenir – des mini-concessions sont sans doute déjà prévues pour obtenir le ralliement de tel ou tel. Mais il arrive aussi que les confédérations syndicales qui jusque-là donnent le rythme des mobilisations, craignent d’être dépassées par les initiatives de la base et s’opposent aux structurations démocratiques du mouvement. Et nous savons aussi que si les manifestations qui se succèdent et s’amplifient renforcent la détermination de tous, une simple succession de journées de grève sans lendemain coûte cher à nos portefeuilles sans coincer le gouvernement. Et que ce que Macron et le Medef craignent avant tout, la force qui serait pour eux irrésistible, c’est une vraie grève qui paralyse les activités, bloque leur boite à profits. Puisque nous produisons tout, faisons tout fonctionner.
Notre mouvement est puissant, il se cherche et il ne manque pas grand-chose pour qu’il se trouve, établisse des liens entre les différents secteurs, localités et régions, en un mot cette « convergence » que craignent tant les patrons et le gouvernement.
édito du NPA-R 7 février 2023
« LE FRONT SYNDICAL A L’AIR DE TENIR, TANT MIEUX ! » Encore une formule anticapitaliste d’anthologie, d’un parti qui rappelons-le, se vante à son Congrès 2025 d’avoir contesté la direction du mouvement des retraites 2023 par ce front syndical ! Imaginez un général qui dirait à son armée : nos ennemis ont l’air de tenir, tant mieux ! Quel stratège anticapitaliste !
Ne rions pas, car c’est ainsi que le NPA-R conteste la direction du mouvement par les directions syndicales ! Et comme les oeufs de Pâques, les comités de grève souverains, les soviets, sont sûrement cachés sur la pelouse car : « Notre mouvement est puissant, il se cherche ». Nous sommes au coeur de la démarche « anticapitaliste » : ils sont en « débat », tout se transforme, il y a « discussion » etc.
Comment des militants peuvent-ils accepter de telles caricatures d’une politique d’auto-organisation, d’une pseudo-critique des directions syndicales ?
Ensuite :
Mardi 7 mars, l’intersyndicale appelle à « mettre le pays à l’arrêt » : c’est-à-dire à une grève qui réunisse toutes et tous. Une date annoncée et attendue depuis deux semaines, dont l’ampleur peut être le tremplin vers les suivantes.
(...)
Macron n’est soutenu que par le patronat : nous, nous sommes des millions !
Macron n’est donc pas soutenu par les directions syndicales, qui ne sont donc pas, elles, dans le camp de Macron ? Formidable ! La nature du réformisme a bien changé, Lénine et Trotsky seraient heureux de le voir.
Le 22 mars le NPA-R crie victoire : Macron t’es foutu, tout le monde est dans la rue !, avec une critique violente (du point de vue du NPA-R) des directions syndicales, en couvrant, par la magie du verbe anticapitaliste, la France de soviets (sans les nommer, car ce serait dangereux) comme en l’an 1000 la France se couvrit du « blanc manteau » des églises, grâce « à des appels syndicaux » :
Ces jours derniers, les actions ont jailli de partout, en réponse à des appels syndicaux (...)
il faut grossir encore les manifestations, amplifier les grèves jusqu’à la grève générale, se saisir de ce rapport de force imposé par nos mobilisations pour nous organiser, à tous les niveaux possibles dans des collectifs, des comités de grève, des assemblées interpros, qui chercheraient à se coordonner et deviendraient des embryons de notre pouvoir à nous tous, travailleurs-travailleuses et jeunes.édito du NPA-R (22 mars 2023)
C’est beau ! Martinez-Binet, Gaël Quirante, même combat ! Les UD CGT tenues en main par les staliniens, relayés par LO, RP, NPAs dans les AG locales quand elles existent sont rebaptisées du beau nom d’« interpros » !
Mais le 6 juin, le NPA-R déprime, après avoir annoncé la victoire, il annonce la défaite, car contrairement à ce que le NPA-R faisait croire le 22 mars, l’intersyndicale est contre les soviets, mais gardons confiance dans les militants syndicaux qui "doutent" après n’avoir "pas eu froid aux yeux" :
Nous ne pouvons plus nous contenter de faire confiance à l’intersyndicale qui se garde de coordonner les grèves qui éclatent en ce moment. Avec les militants syndicaux, nombreux à douter de la stratégie de leur direction, il faudra nous organiser nous-mêmes, à partir de la base, dans des assemblées discutant de chaque étape et décidant démocratiquement de ce que doit être la suivante. Des assemblées qui se coordonneront à tous les échelons, jusqu’au niveau national, pour représenter un véritable contre-pouvoir face à ce pouvoir des patrons. Il nous faut reprendre la main sur nos propres luttes !
NPA-R 6 juin
Après 6 mois de mouvement, « Nous ne pouvons plus nous contenter de faire confiance à l’intersyndicale », « il faudra » ! Jusqu’ici tout allait bien. Les directions syndicales sont-elles des agents de la bourgeoisie dans le mouvement ouvrier ? Pour les bolcheviks, oui depuis 1914. Pour le NPA-R, non, le seul problème est qu’elles sont "modérées", "timorées" :

Conclusion
Le texte 2 de la Plate-forme 1 est une apologie de la direction du NPA-R par elle-même, un suivisme vis-à-vis des directions syndicales pendant le mouvement des retraites et le NFP, déguisé en politique révolutionnaire, lors d’un congrès. Plus que de l’auto-organisation des travailleurs, c’est de l’auto-suggestion des militants d’un "parti", le NPA-R, qui pour son premier congrès de janvier 2025, part sur des mensonges, le vide des concepts "anticapitalistes" (on pense « A » sur les syndicats, mais on dit « non A » aux travailleurs qui sinon, ne « comprendraient pas », puis au congrès on rappelle : « nous avons toujours pensé A »), comme en 2009.
Mais avec 10 fois fois moins de militants et d’électeurs en 2025 qu’en 2009, une masse disproportionnée de jeunes non formés au marxisme, le NPA-R, continue lui même à savonner sa planche anticapitaliste, inclinée en pente vers la droite, sur laquelle il se tient.
L’ opium des militants qu’est ce texte 2, satisfera-t-il les militants "honnêtes" du NPA-R ? Un vote "contre" sur ce texte, serait un moyen pour eux de se compter.
Pour notre part, voici ce que nous écrivions dès le début du mouvement :
https://www.matierevolution.fr/spip.php?article7118
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PS : Pôle des révolutionnaires ou révolution des bipolaires ? On aura remarqué que le fameux "pôle des révolutionnaires" du NPA-R n’a absolument pas été mentionné pendant le mouvement des retraites ! Nous en parlerons dans un prochain article, mais remarquons déjà qu’au NPA-R, concernant les phases de critique impitoyable des directions syndicales (universités d’été, congrès etc), en contraste avec leur apologie à mots couverts (journées d’action syndicale, éditos, élections), fait effectivement penser à des révolutionnaires bipolaires :
Les symptômes des troubles bipolaires des « directions anticapitalistes » (ou des centristes en général) concernant la question syndicale sont des cycles où alternent des phases d’excitation, également appelée manie (début d’un mouvement, passage à la télé), et de dépression (fin d’un mouvement, résultats des élections). Ces cycles sont souvent reliés par des périodes où l’humeur est normale (grandes vacances, les anticapitalistes sont souvent des profs ou étudiants). Ils ont une intensité, une durée et une fréquence qui varient d’une « direction anticapitaliste » à une autre. L’alternance des symptômes peut être impressionnante, entre hyperactivité, agressivité, absence d’inhibition, puis tristesse, accablement et démotivation totale.
Dictionnaire Vidal