En marge du Congrès (2025) : le NPA-R dans l’Union sacrée en France et en Ukraine, derrière D. Saburova et le RESU

Avertissement : cet article fait suite à notre Brève En marge du Congrès du NPA-R (2025) : Sur un article de Gérard Delteil à propos d’une sociologue ukrainienne "social-patriote" (25 décembre), il n’engage que l’auteur de ces lignes, en rien G. Delteil.

Par NPA-R nous entendrons dans ce texte non pas de quelconques militants du NPA-R, même quand les noms de ses porte-parole seront évoqués, mais la politique de la direction du NPA-R, du moins le peu que nous pouvons en discerner à travers les publications de cette organisation.

Nous commentons seulement des textes, dont nous donnons la source. Les batailles entre des personnes, courants, tendances ou fractions du NPA-R ne sont pas ici notre objet, notre intérêt dans cet article porte seulement sur des courants d’idées qui nous paraissent fondamentaux (social-patriotisme, directions syndicales dans l’Union sacrée contre bolcheviks-léninistes etc).

La question particulière qui en l’occurrence nous intéresse ici est : quelle politique pour les bolchéviks-léninistes d’aujourd’hui, essentiellement ceux de France, face à la guerre en Ukraine ? Que ce soit clair, nous dénonçons l’invasion russe en Ukraine, affirmons : « Troupes de l’impérialisme russe, hors d’Ukraine ! », mais ce n’est pas cet aspect que nous évoquons dans cet article, voir tous les articles de Matière et Révolution à ce sujet.

Car nous ajoutons « Impérialisme français hors d’Ukraine ! », « A bas l’Union sacrée en Ukraine, en France et en Russie », « A bas le syndicalisme jaune qui prêche l’Union sacrée en Ukraine, en France ! », et c’est justement cet aspect, la dénonciation réelle de l’impérialisme français qui nous semble discutable dans la politique du NPA-R, notamment sa complaisance et la quasi-promotion des écrits de D. Saburova, elle-même paravent du RESU.

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Rappelons la chronologie de quelques textes, entremêlés sur la page du NPA-R, rendant difficile à un visiteur de s’y retrouver :

https://npa-revolutionnaires.org/un-point-de-vue-dun-camarade-a-loccasion-de-nos-articles-sur-louvrage-de-daria-saburova/

Un point de vue de Gérard Delteil (23 décembre)

Le 23 décembre 2024, le site du NPA-R publie le texte suivant d’un de ses militants G. D., que nous redonnons dans son intégralité et avec lequel nous sommes d’accord, dans sa dénonciation des « socio-patriotes » :

Saburova, une internationaliste ?

Le 10 décembre était publié sur le site du NPA-R un compte-rendu d’une réunion du 27 novembre à la bourse du travail de Lyon organisée par « Le collectif 69 en solidarité avec le peuple ukrainien ». Ce comité 69 est composé de diverses organisations comme le NPA-A, la LDH, Attac, EELV, Ensemble qui, toutes, soutiennent sans réserve la guerre côté Otan-Zelensky depuis le début. Il était donc dans l’ordre des choses que les membres de ces organisations huent une militante qui ne s’alignait pas sur leurs positions. Il était tout aussi logique qu’ils aient invité Daria Saburova, sociologue ukrainienne qui, comme eux, soutient une position qu’on peut qualifier de « social-patriote ». Il est en revanche moins compréhensible que nos camarades fassent l’éloge du livre de Saburova, dans ce compte rendu et dans un article de Révolutionnaires no 20. Cette sociologue défend en effet des positions qui ne se distinguent en rien de celles du Collectif 69. Il suffit pour s’en convaincre de lire la présentation de son livre, signée par elle, dans Contretemps le 17 juillet 2024 (www.contretemps.eu). On y chercherait vainement la moindre trace de « politique de classe » et encore moins d’internationalisme. Saburova glorifie ce qu’elle appelle « la résistance ukrainienne » (expression qui revient plusieurs fois par page) et diverses initiatives de soutien à l’armée : des enfants à qui on fait fabriquer des filets de camouflage, une vendeuse qui fabrique des grenades dans un atelier autogéré, d’autres qui apportent des gâteaux dans les tranchées. Des actions patriotiques qui rappellent furieusement ces femmes qui tricotaient des chaussettes pour les poilus pendant la guerre de 14-18. Ces actions, présentées comme « auto organisées » ou sous l’égide de syndicats engagés dans le soutien à la guerre nous sont vantées depuis le début par les organisations « de gauche » qui, comme celles du Collectif 69, cherchent à donner une coloration un peu sociale, féministe et populaire à la guerre, comme l’ont toujours fait les socio-patriotes. Noter que la méfiance d’une partie de ces milieux envers Zelensky entre dans le cadre de ce même discours qui cherche à nous convaincre que ce seraient les classes populaires qui mèneraient leur propre guerre. Un discours devenu purement mythologique à un moment où les insoumis et les déserteurs sont de plus en plus nombreux, au point que Zelensky n’ose pas mobiliser les jeunes de 18 à 25 ans comme le lui demande avec insistance l’Otan, sans doute de crainte de provoquer des révoltes.

G.D.

Avant le texte de G.D. : un gros titre, 6 textes et 1 vidéo du NPA-R, contre 1 tribune de G.D

Au lieu de publier ce texte de G.D. sur une page séparée avec son propre titre, puis de réagir avec un autre article, le NPA-R a publié le texte de G.D. sous un gros titre qui n’est pas de l’auteur mais du NPA-R, titre en gros caractères, qui apparait déjà comme un rectificatif, avec juste au-dessous de ce titre, en plus, une introduction de la direction du NPA-R, et encore quatre liens vers les textes qui par avance vont contre ce que G. D. écrira :

Remarquons en passant que le gros titre choisi par le NPA-R promeut à nouveau en gros caractères le nom de D. Saburova, qui n’est pas une de leur militante, G.D. devenant "un camarade" anonyme et isolé. Mais passons sur ces questions des formules de politesse.

Les trois textes donnés par le NPA-R en référence sont

• À propos de l’Ukraine, débat animé autour du livre de Daria Saburova (10 décembre),
• Travailleuses de la résistance, les classes populaires face à la guerre [titre du livre de Daria Saburova] (7 octobre 2024)
• Atelier « Russie-Ukraine : militants anti-guerre des deux pays dans la tourmente d’enjeux nationaux et internationaux » aux Rencontres d’été révolutionnaires (publiée le 9 septembre, à propos d’un atelier ayant eut lieu le 27 août)

On voit que le nom de D. Saburova est encore mis à l’honneur par le NPA-R !

Malheureusement la troisième référence, véritable poupée russe, ou ukrainienne, en contient elle-même plusieurs. On y trouve d’abord 4 textes

qui sont :

1. la retranscription des trois interventions discours I, discours II, discours III, ayant introduit l’atelier du 27 août correspondant à cette video de l’atelier du 27 août, :
2. puis de G.D. une Tribune : Guerre d’Ukraine : notre solidarité doit aller à tous ceux qui refusent la guerre, en Ukraine comme en Russie (20 août) ...

.... ce 4-ème texte étant lui-même une réponse à un 5ème : Incursion militaire ukrainienne en Russie : un tournant ? (Michelle Verdier le 16 août 2024)

Mais ces références du NPA-R ne sont qu’une première tranche du sandwich, véritable étouffe-chrétien.

Après le texte de G.D : une « Précision » du NPA-R (23 décembre)

Après le texte de G.D., pour qu’il soit bien pris en sandwich, le NPA-R ajoute une une « Précision » :

Nous laissons le lecteur la lire à la page

https://npa-revolutionnaires.org/un-point-de-vue-dun-camarade-a-loccasion-de-nos-articles-sur-louvrage-de-daria-saburova/

Ouf ! Le matériel est rassemblé, en tout cas celui que le NPA-R a considéré utile pour son sandwich !

Quelle escorte de références autour du texte de G. Delteil, qui n’est, rappelons-le, que le commentaire d’un commentaire sur une modeste réunion qui eut lieu à Lyon le 27 novembre 2024 !

Et encore, il se peut qu’un supplément de notre propre sauce soit nécessaire pour faire passer le tout, car la date du 27 novembre donnée par le NPA-R en référence à la conférence de D. Saburova, semble devoir être remplacée par le 4 décembre, mais nous garderons la référence au 27 novembre.

Que se cache-t-il donc derrière le nom de Saburova, une simple étudiante dont le nom est répété à l’envi, plus souvent que celui de Trotsky, par le NPA-R, et qui mériterait donc l’intérêt des militants du NPA-R ?

Notre réponse : ce qui se cache est pire que les socio-patriotes dénoncés, à juste titre, par G.D. Ce sont les syndicalistes à la Jouhaux, qui en 1914 reçut le titre de "Commissaire à la nation", pour sa participation à la boucherie impérialiste à la tête de la CGT.

Faisons d’abord connaissance avec le filet de camouflage des Jouhaux modernes : le RESU.

Le RESU et sa branche syndicale Solidaires au service de l’OTAN

Le Réseau de solidarité avec l’Ukraine - France — RESU-France, a pour drapeau celui du patriotisme ukrainien :

On voit que le RESU proclame sur ses drapeaux l’existence de la Résistance ukrainienne, dont jamais le drapeau, l’hymne, ou un simple texte signé par cette Résistance ukrainienne ne vous sera fourni. Une résistance sans son chant, son drapeau, ses chefs : c’est historique ! Pour plus d’info, allez voir le chef de l’OTAN.

Le RESU se présente comme internationaliste (d’où la question légitime de GD Saburova, une internationaliste ?).
Le RESU se présente en effet ainsi sur son site :

En ce second anniversaire de l’invasion impérialiste russe de toute l’Ukraine, dixième anniversaire de la guerre commencée en 2014, le RESU-France, comité français du Réseau européen de solidarité avec l’Ukraine, appelle plus que jamais à soutenir la résistance populaire armée et non armée en Ukraine. Nous appelons donc à fournir à l’Ukraine les aides financières – en dons, pas en crédits – pour faire face aux destructions et au froid, autant que nécessaire et sans délais. L’Ukraine doit pouvoir recevoir et produire les armes et munitions qui lui manquent afin de protéger la population et d’empêcher de nouveaux crimes et de conquérir une paix durable, parce que juste !

Les pressions pour un cessez-le-feu et pour le ralentissement voire l’arrêt de l’aide militaire à l’Ukraine, associées de facto à l’idée d’un gel du maintien sous domination russe des territoires annexés, ne conduiraient pas à la paix mais à la poursuite de la guerre et des crimes contre l’humanité.

Il s’agit de la lutte contre l’oppression, la torture, les viols, les déportations de populations, les enlèvements d’enfants, la destruction de la nation ukrainienne et de toute différence envers la « grande Russie » dans les territoires occupés, les destructions d’infrastructures et l’écocide en cours : la voie de la paix passe par la défaite du régime poutinien.

Notre soutien à l’Ukraine, s’il veut être efficace et internationaliste, doit être donc associé à la revendication d’abrogation de la dette extérieure ukrainienne. Il appuie la volonté de contrôle par la population de l’utilisation des aides et il apporte son plein soutien aux soldat•es, à la société civile ukrainienne, aux femmes, aux jeunes mobilisé•es dans des rassemblements, manifestations, actions diverses dans tout le pays pour que les moyens du combat ne soient pas détournés par la corruption.

Nous soutenons toutes celles et tous ceux qui luttent pour les droits sociaux, contre la destruction du droit du travail et du droit syndical, des attaques qui vont à l’encontre des besoins de la mobilisation contre l’invasion.

Notre soutien vise la défaite et le renversement du régime poutinien et va aux combattant•es antiguerre en Russie et au Bélarus, ainsi qu’à l’exigence de libération de tous les prisonnier•ères politiques dans ces pays.

Qui sommes-nous ?

Le NPA (jusqu’à fin 2022), puis le NPA-A reprit sans aucune critique les appels de ce réseau, en illustrant ses articles avec les drapeaux ukrainiens et français, comme l’été dernier où le NPA-A publie comme sien le communiqué du RESU appelant à voter NFP

Vu les drapeaux, Patriotes de tous les pays, unissons-nous ! semble être le slogan du NPA-RESU !

Et le RESU, à juste titre, invoque dans son communiqué le programme pro-OTAN du NFP :

Au premier tour nous avons appelé à voter Nouveau Front populaire sur la base de son programme dont nous rappelons ici le passage concernant l’Ukraine :

« Défendre l’Ukraine et la paix sur le continent européen. Pour faire échec à la guerre d’agression de Vladimir Poutine et pour qu’il réponde de ses crimes devant la justice internationale, nous défendrons indéfectiblement la souveraineté et la liberté du peuple ukrainien ainsi que l’intégrité de ses frontières, par la livraison d’armes nécessaires, l’annulation de sa dette extérieure, la saisine des avoirs des oligarques qui contribuent à l’effort de guerre russe dans le cadre permis par le droit international, l’envoi de casques bleus pour sécuriser les centrales nucléaires. Dans un contexte international de graves tensions et de retour de la guerre sur le continent européen, œuvrer au retour de la paix. »

Nous disons bien pro-OTAN, car « l’intégrité des frontières » n’est pas un principe de la Charte des Nations Unies.

Mais il y a pire dans cet article du NPA.

Le NPA-l’Anticapitaliste derrière le drapeau du fasciste Bandera

Sur la photo de l’article du NPA ci-dessus, on remarque les drapeaux ukrainiens bleu et jaune, le drapeau français bleu-blanc-rouge. Mais un troisième qui pourrait passer inaperçu est le rouge et noir, drapeau des nationalistes ukrainiens de l’UPA, partisans de Stepan Bandera :

Pour battre l’extrême-droite en France, le NPA-A appelle sans le dire à manifester fraternellement au côté des drapeaux de l’extrême-droite du pro-nazi Bandera. Une telle photo, sans mise au point, est inacceptable.

Mais le NPA est dans la ligne du RESU dont il fait partie. Après cet appel pour la manifestation du 25 février 2023

(le « NPA » et Inprecor signent donc en commun avec l’ U. U. F. (1949) qui défend Bandera !) le RESU, donc le « NPA » n’hésite pas à illustrer son communiqué d’après manifestation avec le drapeau de Bandera (rebaptisé « coloré ») :

(Communiqué du comité français du RESU

Ce communiqué du RESU date de mars 2023, époque où le futur NPA-R (déjà séparé du NPA-A), se proclamait encore NPA.

Mais bien sûr, la Fraction l’Etincelle, future composante du NPA-R, faisait semblant de ne pas voir ce genre de photos et articles de son parti, qui ont fleuri dès 2022, en s’innocentant à l’avance comme Tartuffe en 2022 :

Contre les unions sacrées derrière des drapeaux nationaux, brandis un peu partout et pour un front des prolétaires qui partout souffrent des mêmes maux et devraient se donner la même perspective de renversement du capitalisme.

Contribution de la Fraction l’Étincelle au CPN (Conseil politique national) du NPA des 17 et 18 septembre 2022 intitulée

La Fraction l’Etincelle semblait ignorer qu’elle-même, en tant que fraction du NPA, était adhérente, en ce septembre 2022, au RESU, avec ses drapeaux nationaux et Banderiste.
Car précisons que le drapeau de Bandera, oublié par l’ancienne Fraction l’Etincelle (auto-dissoute sans le dire en 2023, voir cette brève), avait été présent dans les manifestations à Paris dès la première en 2022.

La vidéo suivante devient une allégorie du futur NPA-R face au futur NPA-A : cachez ces drapeaux nationaux que je ne saurais voir : Tartuffe.

Mais quel rapport entre le RESU, les syndicats et Saburova ?

La « Précision » du sandwich , mentionnée plus haut, apportée par la direction du NPA-R, oubliait de « préciser » ce qu’est ce réseau RESU, dont D. Saburova se vante d’être une des fondatrices.

Saburova, ambassadrice du RESU

D. Saburova se présente comme membre du RESU, voir par exemple cette Soirée de solidarité avec la résistance ukrainienne organisée par le NPA, avant la scission entre les deux NPA.

Elle est même présentée ainsi, lors de la promotion de son livre en Belgique : Daria fait partie des fondatrices du Réseau Européen de Solidarité avec l’Ukraine (RESU). Elle est venue à Bruxelles le 18 octobre 2024 pour nous parler de son livre. D. Saburova n’est pas gênée par les accents anti-communistes de ce site ... qui la présente comme une marxiste :

Depuis le 24 février 2022, la Russie est en guerre contre l’Ukraine. Sur cette guerre, beaucoup a été écrit et dit : de l’indignation furieusement européenne de Glucksmann, jusqu’à la lecture géopolitique la plus froide de certains marxistes, ne concevant l’agression russe envers l’Ukraine qu’à travers le prisme, certainement juste mais insuffisant, d’un conflit impérialiste entre l’OTAN et la Russie. (...) C’est l’objet de l’enquête du livre Travailleuses de la résistance (Éditions du Croquant) de la militante et philosophe marxiste Daria Saburova

https://solidarity-ukraine-belgium.com/ukraine-guerre-des-classes-et-classes-en-guerre-entretien-avec-daria-saburova/

Nous sommes ici au coeur de la clique (pas dans le sens stalinien injurieux, mais au sens mathématique de la théorie des graphes, relire par exemple le classique de C. Berge, Théorie des graphes, Exemple 2 p. 36) des anticapitalistes universitaires, qui promeuvent leur carrière en se laissant appeler marxistes, sans l’être, .... mais qui combattent l’internationalisme prolétarien de certains marxistes comme par exemple Marx, Engels, Lénine et Trotsky. Car on serait dans une situation nouvelle, l’ère des guerres inter-impérialistes serait terminée, comme l’avait annoncé Kautsky avant 1914.

Lorsque de tels universitaires acceptent d’être présentés comme marxistes, les marxistes authentiques doivent dévoiler leur imposture. C’est une longue tradition marxiste de dénoncer le "marxisme de la chaire".

La branche syndicale du RESU et ses torchons pro-OTAN, avec l’adhésion du NPA dès 2022

Le RESU a sa branche syndicale, ayant remplacé les visites des "amis de l’URSS" d’autrefois, par celle des "amis de l’OTAN". De vieux staliniens français et ukrainiens convertis doivent se revoir et rire d’eux-mêmes : alors, toi aussi tu as quitté le Parti, et tu es devenu pro-OTAN ? Mais certains travaillent et publient de la propagande.

En septembre 2022, Solidaires (re)publie le credo du syndicalisme français qui doit soutenir la Résistance ukrainienne, et ne pas parler de guerre inter-impérialiste, vu le nombre de peuples opprimés qui ont demandé le secours de l’OTAN depuis 1991 : voir brochure pro-OTAN de Solidaires (Septembre 2002).

La plate-forme du RESU est en dernière page :

On y remarque la signature du NPA, qui avait publié et signé cette plateforme dès mars 2022

Septembre 2022 ! La Fraction l’Etincelle, dans sa Contribution au CPN, dénonce « tous les drapeaux nationaux », et en même temps, signe le torchon social-patriote du RESU, car cette Fraction n’a pas utilisé son droit de fraction du NPA pour se désolidariser de l’adhésion du NPA au RESU.

A l’adresse officielle du site www.ukraine-solidarity.eu on trouve la page correspondant à la Délégation mai 2022 où Catherine Samary et Besancenot représentent le NPA.

On y trouve des analyses pseudo-marxistes à propos de l’Union sacrée, qui épargnent miraculeusement le NPA :

L’impérialisme multipolaire, c’est cela, et ceux qui prétendent (en France : secteurs du PCF, triade POI/POID/LO …) combattre l’union sacrée en combattant l’armement des Ukrainiens combattent en réalité pour l’ordre impérialiste multipolaire, dans les rangs de l’union sacrée.

Une leçon de choses sur l’OTAN.

Voir également d’autres textes du RESU en français

Mais revenons à la page ci-dessus qui est la charte du RESU, parmi les signatures des adhérents. On y trouve bien le NPA, et on retrouve Emancipation Lyon, qui invita le 27 novembre (ou 4 décembre) Daria Saburova membre officielle du RESU, la boucle est bouclée !

Retour sur l’article (qui devient comique) du NPA-R du 10 décembre par qui le scandale arriva

Le lecteur qui est encore avec nous a sans doute déjà éclaté de rire à la fin du paragraphe précédent.

Mais les histoire drôles anticapitalistes étant souvent difficiles à comprendre, expliquons celle-ci, en revenant au point de départ de notre article.

Le texte de G. Delteil du 23 décembre que nous avons reproduit au début, a été écrit en réaction contre l’article À propos de l’Ukraine, débat animé autour du livre de Daria Saburova publié par le NPA-R le 10 décembre.

Or on lisait dans cet article, rappelons-le, une quasi apologie de D. Saburova :

Mercredi 27 novembre, Daria Saburova était invitée à la Bourse du travail de Lyon par le Collectif 69 en solidarité avec le peuple ukrainien et le Collectif 69 pour les droits des femmes, pour parler de son dernier livre, Travailleuses de la résistance, les classes populaires ukrainiennes face à la guerre.

Mais ce Collectif 69 en soutien avec le peuple ukrainien est un composite d’organisations du RESU, dont le NPA, Solidaires, Emancipation Lyon, voir sa La Plate-forme du 23 avril 2022 du Collectif 69 de soutien au peuple ukrainien :

(quasiment le NFP de Poutou à Hollande !)

En résumé, les organisateurs de la conférence du 27 novembre (4 décembre) à Lyon sont du RESU, la conférencière est également du RESU, la propagande est celle du RESU, il est normal que tout le monde s’auto-congratule à la fin.

Le NPA-69 , dans son compte-rendu, est fier de sa mise en scène digne des anciennes comédies staliniennes :

Une oratrice captivante et naturellement pédagogue qui a signé de nombreux livres en fin de réunion. Nous aurons plaisir à la réinviter après son retour d’Ukraine où elle va poursuivre son travail !

Retour sur la rencontre avec Daria Saburova avec Lyon en décembre 2024

Le RESU s’auto-congratule, pourquoi pas en cette période de fêtes ?

Mais pourquoi au lieu de dire : Une enfant a récité un poème dont elle est l’auteur, l’assistance l’a admirée et applaudie, l’enfant est prometteuse : nous attendons qu’elle nous récite ses futurs poèmes, les NPAs ne décrivent-ils pas plutôt la vérité : Les parents de Daria lui ont donné « La Cigale et la Fourmi », Daria l’a récité, ses parents ont été transportés de joie, et ont beaucoup apprécié « La Cigale et la Fourmi »

En l’occurrence, « La Cigale et la Fourmi » que récite Daria Saburova, c’est la propagande de l’OIT organisation syndicale pro-impérialiste, fondée en 1919 par le Traité de Versailles, glorifiée par le RESU dans sa plate-forme, alors que Monatte et Rosmer, syndicalistes révolutionnaires de la CGT, devenus communistes partisans de Lénine et Trotsky en 1917, avaient justement dénoncé l’adhésion de Jouhaux à l’OIT !

L’OIT, c’est le syndicalisme jaune, et c’est à ce syndicalisme jaune que s’est joint, dès mars 2022, le NPA, qui contenait à l’époque les futurs NPA-A et NPA-R, qui sont donc Dupond et Dupont concernant cette question ukrainienne !

Aux lecteurs qui voudraient se reposer, entendre papoter un syndicaliste de Solidaires qui n’a jamais entendu parler de tout cela, un cheminot qui est loin des fracas de la « bataille du rail », nous conseillons la vidéo suivante du NPA-R : Où en sont les syndicats en France aujourd’hui ? RER 2024

Les torchons patriotiques de Solidaires, centrale syndicale de Gaël Quirante (NPA-R) , J-P Mercier (LO), Anasse Kazib (RP) etc

Par ce titre, nous n’affirmons pas que Gaël Quirante (NPA-R) et J-P Mercier (LO) signent les torchons de leur centrale syndicale, mais qu’ils tournent la tête, ne créent pas de noyaux communistes dans leur syndicat, noyau qui reprendrait le drapeau du syndicalisme révolutionnaire de Monatte et Rosmer.

Un numéro récent qui suivit la première publication de Solidaires est :

C’est Solidaires qui publie cette Lettre d’information :
https://solidaires.org/documents/7037/ENSU-RESU_Trade_Union_Newsletter_Number_7_February_2024_FR.pdf

Les organisations syndicales ukrainienne y déclarent par exemple, inspirées par Jouhaux (qui aurait remplacé russe par allemand, car le Tsar, le Poutine de 1914 était alors notre ami) :

En se défendant et en défendant le monde démocratique tout entier contre l’agresseur russe, en sacrifiant chaque jour la vie de ses meilleurs fils et filles pour la liberté, la démocratie et l’État de droit, l’Ukraine a résisté à l’invasion russe et l’a non seulement stoppée, mais elle réussit à l’endiguer.

Mais attention, tout cela demande du travail, en France, l’Union sacrée syndicale doit défiler de temps en temps, pour mériter ses voyages gratuits en Ukraine, obtenir des postes à l’OIT :

L’existence de la Résistance ukrainienne est proclamée par les organisations syndicales, ils donnent à D. Saburova leurs contacts dans des villes d’Ukraine, elle « constate scientifiquement » que cette Resistance ukrainienne existe objectivement, en fait un mémoire qui est promu par ses amis syndicalistes jaunes et universitaires comme Catherine Samary du NPA, et tout le monde est content : des universitaires font carrière et défendent le « Monde libre » au nom de l’anticapitalisme, et des classes populaires.

Conclusion

C’est en général l’attitude d’une organisation face à la question de l’Union sacrée qui entraîne souvent sa disparition quand l’histoire s’accélère, pas la question des augmentations de salaires, comme le Smic à 2000 euros qui est la principale revendication politique du NPA-R. Or le NPA-R entretient le flou dans cette question, ne donne pas toutes les cartes à ses militants.

Nous restons pessimiste concernant l’avenir du NPA-R, du point de vue du communisme révolutionnaire, car en Septembre 2022 la Fraction l’Etincelle qui écrivait

Cette discussion sur l’organisation mérite d’être à l’ordre du jour du congrès. Mais ce serait la déformer que de la réduire au seul problème des « fractions ». Au vu des désaccords politiques qui nous traversent, le droit de fraction est indispensable pour permettre aux tendances minoritaires d’exprimer publiquement leur point de vue et de militer selon leur orientation. N’oublions pas que nous aspirons à un centralisme qui se veut démocratique.
14 septembre 2022

n’a pas utilisé ce droite de fraction pour dénoncer le RESU (pas de critique contre "Poutou notre candidat"), s’est auto-dissoute en 2023, et participe en 2024 à la Plate-forme 1 où cette question des fractions est évacuée au détour d’une phrase, qui n’admet par avance plus de fractions, mais seulement des tendances :

Face aux remises en cause par l’ancienne direction du NPA lors du 5e congrès, nous réaffirmons notre attachement au droit de tendance (...)

https://npa-revolutionnaires.org/plateforme-1-pour-un-monde-sans-frontieres-ni-patrons-urgence-revolution-construire-le-npa-r-comme-outil-pour-un-pole-des-revolutionnaires-texte-3/

Oubli ? En tout cas ce qui est certain, c’est que tout comme Révolution Permanente ou Lutte Ouvrière, le NPA-R a totalement renoncé à construire des tendances ou fractions révolutionnaires dans les syndicats, animées par des noyaux communistes. Les 4 premiers congrès de l’IC ne font pas partie de la base programmatique du NPA-R.

Le « pôle des révolutionnaire » qui est la formule magique du NPA-R n’existe que pour les élections bourgeoises, pas dans les syndicats !

Peut-être sommes nous trop formalistes, mais le vague, l’effacement permanent de sa propre histoire nous semble être congénital aux partis de types anticapitaliste. De quel congrès 2025 du NPA-R parlons nous ? Du 1er congrès du NPA-R ? du 6 ème congrès du NPA ? On lit la formule vague Dans moins de deux mois, le congrès de notre parti. Tout un symbole ....