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Lettre ouverte aux groupes révolutionnaires...
jeudi 3 juillet 2025, par
Lettre ouverte aux groupes révolutionnaires
Objet : Droit de réponse et débat sur la participation de « révolutionnaires » aux élections : Y-a-t-il des communistes révolutionnaires (ou trotskyste ou bolcheviks-léninistes) aux élections ?
Des élections législatives partielles ont eu lieu en France auxquelles ont participé des militants se réclamant de la révolution sociale. Issus de cette extrême gauche par laquelle nous avons été formés et parmi laquelle nous avons milité, nous souhaitons apporter un point de vue critique, un point de vue bolchevik-léniniste (c’est ainsi que Trotsky intitulait son courant), sur cette extrême-gauche qui, pour nous, a rompu avec le communisme et le trotskysme contrairement à ce qu’elle prétend ! Nous nous saisissons donc des élections législatives partielles à laquelle des militants de ces différentes organisations d’extrême gauche participent pour dénoncer des militants présentés à tort comme révolutionnaires.
En effet, des organisations comme LO (Lutte ouvrière) ou encore les deux NPA (Anticapitaliste ou Révolutionnaires) ou Révolution Permanente se présentent à quasi toutes les élections sous diverses étiquettes (anticapitalistes, communistes révolutionnaires voire même trotskystes). Or leur intervention électorale est électoraliste et reste sur le terrain bourgeois et n’a rien à voir avec la tactique électorale développée par les bolcheviks et l’Internationale Communiste (celle de Lénine et Trotsky), mais bien plus avec le réformisme bourgeois au travers d’une critique creuse des institutions qui ne distingue pas vraiment de LFI ou du NFP ! A aucun moment, et nous le verrons, les élections ne sont le moment pour ces organisations pour défendre un programme communiste (bolchevik-léniniste) mais pour défendre un programme économique comme le programme d’urgence de LO ou le programme de luttes ou programme de convergences des luttes dont l’extrême gauche aime se gargariser pour soi-disant se démarquer des réformistes ou des syndicats avec qui pourtant ils s’acoquinent régulièrement pour éviter toute auto-organisation révolutionnaire des prolétaires et du peuple travailleur ! Et malgré tous leurs cris d’orfraies, ils ont à de nombreuses reprises appelé à voter à gauche
Et la prochaine participation électorale ne déroge pas à la règle prouvant encore une fois leur rupture avec le courant bolchevik-léniniste dont Trotsky fut un des derniers représentants historiques mais avec toute la tradition socialiste et communiste depuis Marx que l’on peut retrouver en France au travers du programme du Parti Ouvrier de Français et du syndicalisme révolutionnaire de la CGT dont nos extrêmes gauches taisent l’existence ou ressortent seulement les jours de fêtes pour clamer haut et fort qu’ils sont révolutionnaires et mener au quotidien une politique qui ne peut même plus être qualifier de réformisme ouvrier, celui-ci étant mort en 1914 en passant dans le camp de la bourgeoisie sur des bases social-patriotes.
Voilà pourquoi, en tant que prolétaires bolcheviks-léninistes, nous aimerions avoir la parole, que bien souvent ces courants nous refusent en préférant nous faire taire que combattre publiquement nos idées ET DÉMONTRER L’ACTUALITÉ DU PROGRAMME COMMUNISTE DES BOLCHEVIKS en France !
LES ANTICAPITALISTES OU PSEUDO TROTSKYSTES ROMPENT AVEC LE PARLEMENTARISME RÉVOLUTIONNAIRE ET LA TACTIQUE ÉLECTORALE DU COURANT SOCIALISTE ET COMMUNISTE !
De la première internationale (AIT) à la Troisième Internationale (IC) : parlementarisme révolutionnaire et campagne électorale
Avant d’aller plus loin, nous aimerions rappeler qu’historiquement deux positions se sont affrontées sur la question de la participation aux élections et de l’action parlementaire, parmi ceux qui prônent la participation : une position réformiste qui fait des élections le moyen d’atteindre le socialisme (qui n’est même plus l’objectif de ceux qui se présentent aujourd’hui) et une position révolutionnaire, la position des bolcheviks ainsi de la 3eme Internationale sur ces questions.
La position du bolchevisme et de l’IC prend appui sur la politique développée par la 1ère Internationale pour qui les socialistes doivent :
« Utiliser les Parlements bourgeois pour l’agitation. On envisageait la participation à l’action parlementaire du point de vue du développement de la conscience de classe, c’est-à-dire de l’éveil de l’hostilité des classes prolétariennes contre les classes dirigeantes. »
Avant que l’action parlementaire et électorale des partis socialistes ne sombre dans l’opportunisme :
« La tactique parlementaire des partis socialistes à l’action législative « organique » des Parlements bourgeois et l’importance toujours croissante de la lutte pour l’introduction des réformes dans les cadres du capitalisme, la prédominance du programme minimum des partis socialistes, la transformation du programme maximum en une plate-forme destinée aux discussions sur un « but final » éloigné. Sur cette base se développèrent l’arrivisme parlementaire, la corruption, la trahison ouverte ou camouflée des intérêts primordiaux de la classe ouvrière.
La Troisième Internationale renoue avec la politique révolutionnaire de la Première Internationale tout en l’adaptant à la période impérialiste :
« Dans les conditions actuelles, caractérisées par le déchaînement de l’impérialisme, le Parlement est devenu un instrument de mensonge, de fraude, de violences, de destruction, d’actes de brigandage, œuvres de l’impérialisme. (…) Le communisme doit prendre pour point de départ l’étude théorique de notre époque (apogée du capitalisme, tendances de l’impérialisme à sa propre négation et à sa propre destruction, aggravation continue de la guerre civile, etc.). (…) Pour les communistes, le Parlement ne peut être en aucun cas, à l’heure actuelle, le théâtre d’une lutte pour des réformes et pour l’amélioration de la situation de la classe ouvrière, comme il arriva à certains moments, à l’époque antérieure. Le centre de gravité de la vie politique actuelle est complètement définitivement sorti du Parlement. (…) Aussi le devoir historique immédiat de la classe ouvrière est-il d’arracher ces appareils aux classes dirigeantes, de les briser, de les détruire et de leur substituer les nouveaux organes du pouvoir prolétarien. (…) Le vieux parlementarisme d’adaptation est remplacé par un parlementarisme nouveau, qui est l’un des moyens de détruire le parlementarisme en général. »
Et avec l’objectif politique de mobiliser les masses autour des mots d’ordre de la révolution prolétarienne
« La campagne électorale elle-même doit être menée, non dans le sens de l’obtention du maximum de mandats parlementaires, mais dans celui de la mobilisation des masses sous les mots d’ordre de la révolution prolétarienne. La lutte électorale ne doit pas être le fait des seuls dirigeants du Parti, l’ensemble des membres du Parti doit y prendre part ; tout mouvement des masses doit être utilisé (grèves, manifestations, effervescence dans l’armée et la flotte, etc.). »
II° Congrès de l’I.C, Juillet 1920, Le Parti Communiste et le parlementarisme
https://www.marxists.org/francais/inter_com/1920/ic2_19200700h.htm
On mesure à quel point l’extrême-gauche est éloignée de cette conception et encore plus la gauche bourgeoise (PS, PCF, LFI et Cie). La participation électorale et l’action parlementaire sont alors des moyens tactiques et non une stratégie en vue de la conquête des pouvoirs publics. L’action parlementaire est donc conditionnée à la lutte pour le pouvoir des soviets dont le mot « d’ordre pour tout pays bourgeois (est) : A bas le Parlement ! Vive le pouvoir des soviets ! »
Lettre-Circulaire du Comité Exécutif de l’Internationale Communiste : Le parlementarisme et la lutte pour les soviets, Grigori Zinoviev, 1er septembre 1919
https://www.marxists.org/francais/zinoviev/works/1919/09/parlementsoviet.htm
La position de l’IC a été influencée par l’expérience des bolcheviks, pour qui la participation et l’action parlementaire dépendent de l’approfondissement de la lutte de classe et du niveau de consciences qu’ont les prolétaires dans la machinerie démocratique bourgeoise qui masque la dictature du capital. Le but des révolutionnaires mêmes quand ils participent c’est de faire non seulement des élections un porte-voix mais un outil d’organisation des prolétaires pour la lutte des classes en ne cachant pas leur objectif tout en participant à cette démocratie qui est de briser l’appareil d’État bourgeois et d’aller à la dictature du prolétariat c’est-à-dire de mettre en œuvre la démocratie la plus large du peuple travailleur sur la base de formes d’organisation du type de la Commune de Paris ou des Soviets russes…
LES ANTICAPITALISTES OU PSEUDOS TROTSKYSTES ROMPENT AVEC LA DICTATURE DU PROLÉTARIAT
Les anticapitalistes ou pseudo trotskystes veulent apparaître révolutionnaire mais ne font jamais de propagande pour la dictature du prolétariat. Voilà pourquoi ces organisations ne défendent pas et ne font jamais de propagande pour les soviets et le degré supérieur que représente un pouvoir soviétique sur la plus démocratique des démocraties bourgeoises.
Marx et la dictature du prolétariat
Dans son article 1, la ligue communiste définit ainsi son but :
« Article 1. - Le but de la Ligue est le renversement de la bourgeoisie, la domination du prolétariat, l’abolition de la vieille société bourgeoise, fondée sur les antagonismes de classe, et l’instauration d’une société nouvelle, sans classes et sans propriété privée. »
Statuts de la Ligue des communistes, Karl Marx, 1847
https://www.marxists.org/francais/marx/works/1847/00/km18470001.htm
Dans son article 1er, La Société Universelle des Communistes Révolutionnaires exprime clairement que :
« Le but de l’association est la déchéance de toutes les classes privilégiées, de soumettre ces classes à la dictature du prolétariat en maintenant la révolution en permanence jusqu’à la réalisation du communisme, qui doit être la dernière forme de constitution de la famille humaine. »
Statuts de la Société Universelle des Communistes Révolutionnaires, K. Marx - F. Engels, 1850
https://www.marxists.org/francais/marx/works/1850/04/km_18500400.htm
Marx et Engels sur la Commune de Paris en 1871 :
« Le philistin social-démocrate a été récemment saisi d’une terreur salutaire en entendant prononcer ce mot : dictature du prolétariat. Eh bien, messieurs, voulez-vous savoir de quoi cette dictature a l’air ? Regardez la Commune de Paris. C’était la dictature du prolétariat. »
Fr. Engels, Préface de 1891 à la Guerre civile en France.
Le parti bolchevik et la dictature du prolétariat
A ce sujet, il est bon de rappeler brièvement le point de vue du parti le plus révolutionnaire qui ait jamais existé sur la question des élections pour étudier la participation de ceux qui prétendent d’une manière ou d’une autre avoir un lien avec le communisme révolutionnaire qui ne peut-être que bolchevik-léniniste depuis la Révolution de 1917 :
« De quelle façon le pouvoir gouvernemental peut-il devenir entre les mains du prolétariat un moyen d’affermir — par la lutte des classes — son influence sur les masses laborieuses, afin de les attirer à soi, afin de les arracher à la bourgeoisie ?
Le prolétariat atteint son but non en mettant en action l’ancien mécanisme gouvernemental, mais en le brisant, en n’en laissant pas pierre sur pierre (quelles que soient les jérémiades des petits-bourgeois épouvantés et les menaces des saboteurs) et en créant un nouvel appareil. Ce nouvel appareil gouvernemental est adapté à la dictature du prolétariat et à la lutte qu’il doit soutenir contre la bourgeoisie pour gagner les masses laborieuses non-prolétariennes. Ce nouvel appareil n’a pas été imaginé par qui que ce soit : il est produit par la lutte des classes, par son élargissement et son approfondissement. Ce nouveau mécanisme de gouvernement, ce nouveau type de pouvoir politique7, c’est le pouvoir des Soviets. »
Lénine, Les élections à l’Assemblée Constituante et la dictature du prolétariat, 16 décembre 1919
https://www.marxists.org/francais/lenin/works/1919/12/vil19191216.htm
Nous retrouvons encore cette orientation dans « Le programme des communistes (bolcheviks) » de Boukharine qui dans sa conclusion rappelle que la :
« Destruction de l’État bourgeois, dictature ouvrière, expropriation des capitalistes, organisation de la production par la classe ouvrière, route libre vers le communisme ! Tel est le programme du parti communiste. »
https://www.marxists.org/francais/boukharine/works/1918/05/20.htm
Le programme des bolcheviks rappelle la nécessité de la dictature du prolétariat :
« La conclusion inévitable de notre opinion sur la nécessité de la Dictature, est notre lutte contre la forme vieillie de la République parlementaire bourgeoise (on l’appelle aussi quelquefois « démocratie »), à laquelle nous opposons une nouvelle forme d’État : le pouvoir des Conseils de députés ouvriers, paysans et soldats. »
Dans le chapitre 6, Pouvoir des soviets ou république bourgeoise ?
https://www.marxists.org/francais/boukharine/works/1918/05/06.htm
La dictature du prolétariat est le seul moyen de parvenir au Communisme :
« Comment fonder la société communiste ?
Comment y parvenir ?
Le parti communiste répond : Par la dictature du prolétariat !
Dictature ! — Cela signifie un pouvoir de fer, un pouvoir qui n’épargne pas ses ennemis. Dictature de la classe ouvrière ! — Cela signifie le pouvoir d’État de la classe ouvrière qui étrangle la bourgeoisie et les propriétaires fonciers. Ce pouvoir des ouvriers ne peut sortir que de la Révolution socialiste de la classe ouvrière qui détruit l’État bourgeois et le pouvoir bourgeois et qui bâtit sur leurs ruines le pouvoir du prolétariat lui-même et des couches populaires plus pauvres qui le soutiennent.
Ici nous sommes réellement pour un État ouvrier. »
V. Au communisme par la dictature du prolétariat Le programme des Communistes (Bolcheviks), N.I. Boukharine
LA DICTATURE DU PROLÉTARIAT C’EST L’ÉTAT OUVRIER OU PROLÉTARIEN DONT LES ANTICAPITALISTES NE PARLENT JAMAIS
« Il s’agit de remplacer l’ÉTAT CAPITALISTE, fonctionnant au profit des grands possédants, par l’ÉTAT PROLETARIEN, ouvrier et paysan. Il s’agit d’imposer dans ce pays la domination du peuple travailleur. A tous nous déclarons qu’il ne peut s’agir là d’une « modification » secondaire, mais qu’il s’agit du remplacement de la domination de la classe bourgeoise, petite minorité, par la direction et le pouvoir de l’immense majorité des travailleurs. »
Programme d’action, Ligue Communiste, Juin 1934 –
https://www.marxists.org/francais/4int/prewar/1934/prog34.htm#N10C27
Jamais nos extrêmes gauches ne font une telle propagande expliquant ce qu’est la dictature du prolétariat cad la forme que celle-ci revêt au travers des soviets ou conseils d’usines qui en se fédérant formeront un État Ouvrier, condition nécessaire pour renverser le capitalisme et allé au communisme. Ne pas défendre la dictature du prolétariat ouvertement amène ces extrêmes gauches à ne plus défendre (ou alors faussement) l’auto-organisation dans les luttes ou les grèves, condition sine qua non, de l’émergence sous le règne de la bourgeoisie d’un pouvoir prolétarien autonome et indépendant imposant une dualité de pouvoir ! Lutter contre la dictature du prolétariat c’est lutter contre la direction des luttes ou grèves par les prolétaires eux-mêmes. C’est maintenir les prolétaires sur un terrain bourgeois encadrée par les syndicats devenus depuis bien longtemps le lieutenant ouvrier du Grand Capital pour éviter toute lutte révolutionnaire contre les classes dirigeantes. N’est-ce pas ces mêmes syndicats qui ont lutté contre les Gilets Jaunes ? Si… Rien d’étonnant alors à ce que ces révolutionnaires qui se disent syndicalistes se soient opposées comme les syndicats aux Gilets Jaunes qui fût depuis bien longtemps, en France, un mouvement révolutionnaire !
UN PROGRAMME DE LUTTE SYNDICALISTE BOURGEOIS EN RUPTURE AVEC LE PROGRAMME COMMUNISTE DU SYNDICALISME RÉVOLUTIONNAIRE DE LA CGT D’AVANT 1914
Non seulement, ces organisations dites révolutionnaires ne mettent jamais en avant les soviets et la dictature du prolétariat qu’il faut opposer au régime politique bourgeois mais opposent faussement les urnes et la rue (qui serait révolutionnaire) faisant des processions syndicales l’opposé de l’action parlementaire. Ce qui est un mensonge puisque l’action syndicale dans la rue est la continuité de l’action parlementaire de la gauche bourgeoise à laquelle l’extrême gauche est inféodé et prétend pourtant combattre. En effet, toutes les dernières « luttes « ou « grèves interprofessionnelles » dirigées par les syndicats avait pour objectif de faire pression sur les parlementaires faisant ainsi du syndicalisme, des luttes et des grèves une prolongation de l’action parlementaire bourgeoise alors que l’action directe telle que théorisée et mis en pratique par la CGT révolutionnaire avait un double objectif, celui d’obtenir des réformes immédiates et mener la lutte pour l’abolition du capitalisme !
Le syndicalisme de Binet comme celui des extrêmes gauches qui militent au sein des syndicats est en rupture avec l’objectif communiste et les méthodes « d’action Directe » théorisée et mis en pratique par les syndicalistes révolutionnaire tels que Pouget, Griffuelhes, Monatte, Rosmer pour ne citer qu’eux et qui furent pour certains parmi les premiers à rejoindre l’IC et à fonder la SFIC qui se stalinisera et deviendra ensuite le PCF.
Le syndicalisme révolutionnaire d’avant 1914 est une dénonciation de la collaboration de classe des syndicats actuels qui sont les petits enfants des tendances réformistes, opportuniste au sein du syndicalisme avant de passer au social patriotisme et de s’intégrer à la société bourgeoise jusqu’à en devenir une intuition de la république du Capital. Les syndicalistes révolutionnaires de la CGT par contre rejoignirent les Bolcheviks car ils avaient un objectif commun avec le bolchevisme :
– L’abolition du salariat par l’expropriation des capitalistes
– La lutte contre l’État Bourgeois par l’action directe des travailleurs
– Aucune illusion dans le régime républicain de la démocratie bourgeoise.
La CGT avant 1914 : un courant communiste !
« (La CGT) groupe, en dehors de toute école politique, tous les travailleurs conscients de la lutte à mener pour la disparition du salariat et du patronat
Tendances, but et moyens ; La CGT, Historique, Constitution, But, Moyens, Paul Delessales, A la publication Sociale, 1907
« Outre cette besogne d’incessantes escarmouches, le Syndicat se préoccupe de l’œuvre d’émancipation intégrale dont il sera l’agent efficace ; elle consistera à prendre possession des richesses sociales, aujourd’hui accaparées par la Bourgeoisie, et à réorganiser la société sur des bases communistes, de façon qu’avec le minimum d’efforts productifs, soit obtenu le maximum de bien-être. »
Chapitre le frein démocratique Les bases du syndicalisme, Émile Pouget, La Guerre Sociale, 5ème édition
« La besogne syndicale a un double objet : elle doit poursuivre, avec une vigueur inlassable, l’amélioration des conditions présentes de la classe ouvrière. Mais, sans se laisser obséder par cette œuvre transitoire, les travailleurs doivent se préoccuper de rendre possible - et prochain, - l’acte primordial d’émancipation intégrale : L’EXPROPRIATION CAPITALISTE. »
La Besogne Syndicale, Le syndicat, Émile Pouget
La CGT ne diffusait aucune illusion dans la démocratie bourgeoise qu’elle dénonçait !
« Dans la direction démocratique, la Bourgeoisie s’est montrée aussi machiavélique. Ayant conquis le pouvoir politique, qui lui assurait l’empire économique, elle n’eut garde de briser la mécanique d’oppression qui avait jusque-là fonctionné au profit de l’aristocratie. Elle se borna à recrépir la façade de l’État, de manière à en changer l’aspect et à le faire accepter comme un organe nouveau par le peuple. Or, dans la société, il n’y a de réel que les fonctions économiques adéquates aux individus et aux groupements utiles. Par conséquent, toute cristallisation extérieure, toute superfétation politique est une excroissance parasitaire et oppressive, - donc nuisible. Mais de cela, le peuple n’en avait pas la conscience. Aussi fût-il facile à duper. La Bourgeoisie, dans l’intention d’entraver la floraison de la souveraineté économique, - réalité en germe dans la liberté d’association qu’elle venait d’étrangler, - dévia le peuple vers le mirage de la souveraineté politique dont les manifestations impuissantes ne pouvaient gêner l’exploitation capitaliste. La duperie· a tellement bien réussi que la notion d’égalité politique, _une des plus mystifiantes qu’il soit, a, durant un siècle, servi de calmant aux masses populaires. Il n’est pourtant pas, semble-t-il, besoin de grande clairvoyance pour comprendre que le capitaliste et le prolo, le propriétaire terrier et le pauvre hère, ne sont pas égaux. L’égalité n’est pas réalisée, parce que les uns et les autres sont nantis d’un bulletin de Vote. »
Chapitre le frein démocratique, Les bases du syndicalisme, Émile Pouget, La Guerre Sociale, 5ème édition
La CGT et l’action directe du prolétariat pour son auto libération et non la soumission des extrêmes gauches aux luttes dirigées par les bureaucraties syndicales Jaunes
« Action directe veut dire action des ouvriers eux-mêmes, c’est-à-dire action directement exercée par les intéressés. C’est le travailleur qui accomplit lui-même son effort ; il l’exerce personnellement sur les puissances qui le dominent, pour obtenir d’elles les avantages réclamés. Par l’action directe, l’ouvrier crée lui-même sa lutte ; c’est lui qui la conduit, décidé à ne pas s’en rapporter à d’autres qu’à lui-même du soin de le libérer. »
VI. L’Action directe, Victor GRIFFUELHES, L’ACTION SYNDICALISTE
« Il faut noter, en outre, que, si l’Action directe est la dominante du syndicalisme français, elle n’en est cependant pas l’unanime tendance. Il y a, au sein de la Confédération — comme en tout groupement —, deux pôles : à côté des éléments révolutionnaires, survivent des groupements « réformistes », à manifestations hétérogènes, mais qui peuvent cependant se rattacher à deux conceptions : le corporatisme et l’interventionnisme.
LA TACTIQUE : L’ACTION DIRECTE, Émile Pouget La Confédération Générale du Travail
« L’ACTION DIRECTE est la symbolisation du syndicalisme agissant. Cette formule est représentative de la bataille livrée à l’Exploitation et à l’Oppression. Elle proclame, avec une netteté qu’elle porte en soi, le sens et l’orientation de l’effort de la classe ouvrière dans l’assaut livré par elle, et sans répit, au Capitalisme. L’Action Directe est une notion d’une telle clarté, d’une si évidente limpidité, qu’elle se définit et s’explique par son propre énoncé. Elle signifie que la Classe Ouvrière, en réaction constante contre le milieu actuel, n’attend rien des hommes, des puissances ou des forces extérieures à elle, mais qu’elle crée ses propres conditions de lutte et puise en soi ses moyens d’action. »
Ce qu’on entend par « Action directe », L’action Directe, Émile Pouget, édition de La Guerre Sociale
Nos extrêmes gauches opportunistes ne reprennent même pas le programme syndical de la CGT quand elle était révolutionnaire et que ces meilleurs éléments formaient la SFIC. Non nos extrêmes préfèrent reprendre un programme RÉFORMISTE BOURGEOIS purement économique saupoudrée de phrases creuses pseudo socialistes, pseudos communistes avec des références frelatées qui n’a rien à envier en réalité à ceux des syndicats actuels dirigés par la gauche bourgeoise ! Leur pseudo programme radical a pour objectif de cacher la réalité de leur programme qui est à l’opposé du programme communiste contenu dans la Manifeste du parti Communiste, les 4 premiers congrès de l’Internationale communiste, l’opposition de gauche trotskyste (bolcheviks-léninistes), le programme de transition et le programme d’alerte de Trotsky !
UN PROGRAMME DE LUTTE SYNDICALISTE BOURGEOIS EN RUPTURE AVEC LE PROGRAMME SOCIALISTE DU PARTI OUVRIER FRANÇAIS (ÉCRIT PAR MARX)
Sur une question comme les retraites ou la dette publique par exemple, l’extrême gauche défend les retraites par répartition cad financé par le Travail et non le Capital, ne dénonce pas les fonds de pensions français auquel siègent les syndicats ne mettent jamais en avant l’annulation pure et simple des dettes publiques ni même des impôts sur le Travail alors que les socialistes du POF défendait ces mesures immédiates dans son programme :
Sur la dette publique
Dans le grand « A) partie politique », il met en avant dans son point 3 la « suppression de la dette publique ».
Sur les retraites
Dans le point « B) partie économique dans son point 8 met en avant la « Suppression de toute immixtion des employeurs dans l’administration des caisses ouvrières de secours mutuels, de prévoyance, etc., restituées à la gestion exclusive des ouvriers. »
Sur les impôts
Dans son point 12 « Abolition de tous les impôts indirects et transformation de tous les impôts directs en un impôt progressif sur les revenus dépassant 3.000 francs. Suppression de l’héritage en ligne collatérale et de tout héritage en ligne directe dépassant 20.000 francs. ».
Programme du Parti Ouvrier Français
https://www.marxists.org/francais/inter_soc/pof/18800700.htm
LES ANTICAPITALISTES ET LE PÔLE DES RÉVOLUTIONNAIRE : UN ANTI BOLCHEVISME QUI AIME SE DONNER DES MÉDAILLES DE TROTSKYSME OU DE RÉVOLUTIONNAIRE !
Il est à noter que toutes ces organisations qui aiment se dire trotskystes ouvertement ou non ou estampillée en tant quel par les médias ne reprennent jamais dans aucune élection le programme bolchevik ou de l’IC avant sa stalinisation ALORS QUE TROTSKY qu’ils aiment à citer n’hésitait pas à se qualifier de bolchevik-léniniste et à en défendre le programme politique.
« La IV° Internationale se tient totalement et sans réserve sur les fondements de la tradition révolutionnaire du bolchevisme et de ses méthodes organisationnelles. »
« Notre programme est fondé sur le bolchevisme » Trotsky, manifeste d’alarme de la iv internationale, mai 1940
https://www.marxists.org/francais/trotsky/oeuvres/1940/05/lt19400523y.htm
LES ANTICAPITALISTES ROMPENT AVEC LE PROGRAMME MILITAIRE DE LA RÉVOLUTION SOCIALISTE !
La révolution sociale a depuis longtemps un programme militaire qui s’appuie sur l’armement des travailleurs. Le programme socialiste a un programme militaire, celui de la révolution prolétarienne, à savoir l’armement des travailleurs comme celle des sans-culottes pendant la révolution française ou la Commune de Paris en 1871 avec l’abolition des armées permanentes.
DE LA RÉVOLUTION DE 1848 À LA VEILLE DE LA RÉVOLUTION RUSSE
BLANQUI ET LE BILAN SUR L’ECHEC DE LA REVOLUTION EN 1848 EN FRANCE :
« Traîtres seraient les gouvernements qui, élevés sur les pavois prolétaires, ne feraient pas opérer à l’instant même :
1° - Le désarmement des gardes bourgeoises.
2° - L’armement et l’organisation en milice nationale de tous les ouvriers.
Sans doute, il est bien d’autres mesures indispensables, mais elles sortiraient naturellement de ce premier acte qui est la garantie préalable, l’unique gage de sécurité pour le peuple.
Il ne doit pas rester un fusil aux mains de la bourgeoisie. Hors de là, point de salut.
Les doctrines diverses qui se disputent aujourd’hui les sympathies des masses, pourront un jour réaliser leurs promesses d’amélioration et de bien-être, mais à la condition de ne pas abandonner la proie pour l’ombre.
Les armes et l’organisation, voilà l’élément décisif de progrès, le moyen sérieux d’en finir avec la misère.
Qui a du fer, a du pain.
On se prosterne devant les baïonnettes, on balaye les cohues désarmées. La France hérissée de travailleurs en armes, c’est l’avènement du socialisme.
En présence des prolétaires armés, obstacles, résistances, impossibilités, tout disparaîtra. »
Avis au Peuple (le Toast de Londres) 25-02-1851
https://www.marxists.org/francais/blanqui/1851/blanqui_toast_londres.htm
LA COMMUNE DE PARIS EN 1871 : ABOLITION DE L’ARMÉE PERMANENTE ET PEUPLE EN ARMES
À la suite des élections du 26 mars 1871, le Comité central de la Garde nationale remet les pouvoirs à la Commune qui adopte ses décrets abolissant la conscription et les armées permanentes :
La Commune de Paris décrète :
1° La conscription est abolie ;
2° Aucune force militaire, autre que la garde nationale, ne pourra être créée ou introduite dans Paris ;
3° Tous les citoyens valides font partie de la garde nationale.
Hôtel-de-Ville, 29 mars 1871.
Journal officiel de la Commune de Paris, n°1er, Jeudi 31 mars 1871.
LE PARTI OUVRIER FRANÇAIS ET L’ARMEMENT DU PROLÉTARIAT !
Les socialistes du Parti Ouvrier Français (POF) de Guesde et Lafargue qui seront ensuite membre de la SFIO avec Jaurès ont des positions qui ne sont plus reprises ni à gauche ni à l’extrême gauche. Dans sa « A) partie politique »,
« Le programme du POF met en avant dans son point 4 « l’abolition des armées permanentes et armement général du peuple ».
Le programme du parti ouvrier (à partir de 1893 "Parti ouvrier français", dirigé par J.Guesde. Marx participera étroitement à son élaboration :
https://www.marxists.org/francais/inter_soc/pof/18800700.htm
LE PROGRAMME DE TRAVAIL ET D’ACTION DU PARTI COMMUNISTE FRANÇAIS
Dans point 8, il est défendu :
« Un travail systématique de pénétration communiste dans l’armée doit être entrepris par le Parti. La propagande antimilitariste doit se différencier nettement du pacifisme bourgeois hypocrite et s’inspirer du principe de l’armement du prolétariat et du désarmement de la bourgeoisie. Dans leur presse, au Parlement, en toute occasion favorable, les communistes soutiendront les revendications des soldats, préconiseront la reconnaissance des droits politiques de ceux-ci, etc. Lors des appels de nouvelles classes, des menaces de guerre, l’agitation antimilitariste révolutionnaire doit être intensifiée. Elle se fera sous la direction d’un organe spécial du Parti, avec participation des Jeunesses Communistes. »
IV° Congrès, Internationale Communiste, Programme de travail et d’action du parti communiste français, 1922 –
https://www.marxists.org/francais/inter_com/1922/ic4_19.htm
TROTSKY : LA CONTINUITÉ DU SOCIALISME ET BOLCHEVIME SUR L’ARMEMENT DU PROLÉTARIAT !
Le Programme militaire prendra sa forme ultime avec la révolution russe et dont le Programme de Transition citée bien souvent par nos extrêmes gauches pour l’oublier au plus vite montre le lien dialectique entre les piquets de grève et l’armement du prolétariat que nos amis ont vite fait d’enterrer alors que ce dernier défend que le :
« Le devoir de la IV° Internationale est d’en finir, une fois pour toutes, avec cette politique servile. Les démocrates petits bourgeois - y compris les sociaux-démocrates, les staliniens et les anarchistes - poussent des cris d’autant plus forts sur la lutte contre le fascisme qu’ils capitulent plus lâchement devant lui en fait. Aux bandes du fascisme, seuls peuvent s’opposer avec succès des détachements ouvriers armés qui sentent derrière leur dos le soutien de dizaines de millions de travailleurs. La lutte contre le fascisme commence, non pas dans la rédaction d’une feuille libérale, mais dans l’usine, et finit dans la rue. Les jaunes et les gendarmes privés dans les usines sont les cellules fondamentales de l’armée du fascisme. Les PIQUETS DE GRÈVES sont les cellules fondamentales de l’armée du prolétariat. C’est de là qu’il faut partir. A l’occasion de chaque grève et de chaque manifestation de rue, il faut propager l’idée de la nécessité de la création de DÉTACHEMENTS OUVRIERS D’AUTODÉFENSE. Il faut inscrire ce mot d’ordre dans le programme de l’aile révolutionnaire des syndicats. Il faut former pratiquement des détachements d’autodéfense partout où c’est possible, à commencer par les organisations de jeunes, et les entraîner au maniement des armes.
Les piquets de grève, les détachements de combats, la milice ouvrière, l’armement du prolétariat (Programme de Transition, Léon Trotsky,1938)
https://www.marxists.org/francais/trotsky/livres/trans/tran10.html
On est très loin du barrage électoral au RN ou à la lutte moraliste de nos extrêmes gauches contre l’extrême droite ou le fascisme oubliant que le réformisme bourgeois des syndicats présentés comme un appui dans cette lutte, est en réalité l’allié objectif de ces courants contre la révolution prolétarienne que tous combattent !
LES ANTICAPITALISTES : UN ANTI-IMPÉRIALISME ENTRE PACIFISME BOURGEOIS ET UNION SACRÉE !
Les « anticapitalistes » aiment se dire internationaliste, anti-impérialistes, voire même dénoncent l’Union Sacrée. Mais, là encore, il s’agit d’une tromperie. Ils réclament des armes pour l’Ukraine se plaçant ainsi sur le camp de leur propre impérialisme ou pour les plus intelligents dénoncent les livraisons d’armes mais ne dénoncent jamais les syndicats où ils militent comme social-patriotes et partie prenante de cette Union Sacrée qu’ils dénoncent mais dont ils font en partie en réalité. Leur dénonciation creuse cherche à masquer qu’ils n’ont aucune politique concrète contre l’impérialisme et la guerre inter-impérialiste. Jamais ils ne mettent en œuvre la politique défaitiste révolutionnaire (préférer la défaite de son propre impérialisme, État et classe possédante et dirigeantes) dans un conflit opposant deux puissances impérialistes comme en ce moment avec la guerre en Ukraine qui oppose la France à la Russie ! Ils ne mènent aucune intervention pour le retrait des troupes, pour une politique de démoralisation envers les soldats, pour la mise en place de comités de soldats, pour la défaite militaire de la France…. Leur internationalisme n’a rien à voir avec celui de Lénine ou des Bolcheviks.
LENINE ET LA PREMIÈRE GUERRE MONDIALE : LE DÉFAITISME RÉVOLUTIONNAIRE
« Les partisans de la victoire de leur gouvernement dans la guerre actuelle, de même que les partisans du mot d’ordre : “ Ni victoire ni défaite ”, adoptent les uns et les autres le point de vue du social chauvinisme. Dans une guerre réactionnaire, la classe révolutionnaire ne peut pas ne pas souhaiter la défaite de son gouvernement ; elle ne peut manquer de voir le lien entre les échecs militaires de ce dernier et les facilités qui en résultent pour le renverser. Seul le bourgeois qui croit que la guerre engagée par les gouvernements finira de toute nécessité comme une guerre entre gouvernements, et qui le désire, trouve “ ridicule ” ou “ absurde ” l’idée que les socialistes de tous les pays belligérants doivent affirmer qu’ils veulent la défaite de tous les gouvernements, de “ leurs ” gouvernements. Par contre, une telle position correspondrait exactement à la pensée secrète de tout ouvrier conscient et s’inscrirait dans le cadre de notre activité visant à transformer la guerre impérialiste en guerre civile. »
Le socialisme et la guerre, LENINE, 1915
https://www.marxists.org/francais/lenin/works/1915/08/vil19150800b.htm
Cette brochure bolchévique servit de base à la clarification et au regroupement des social-démocrates internationalistes dans le cadre de la préparation de la conférence de Zimmerwald.
Il est à noter que nos extrêmes gauches opportunistes ne mettent pas en avant ce type de politique même de manière propagandiste. Ils ne dénoncent pas les troupes militaires française en Europe de l’Est comme en Roumanie et mettent pas en avant leur retrait pour lutter contre l’impérialisme français ! Au contraire l’extrême gauche quand elle ne demande pas des armes pour l’Ukraine ouvertement (Besancenot/Poutou) appellent à voter NFP alors que cette alliance de partis bourgeois est pour l’économie de guerre et la guerre contre la Russie en livrant des armes à l’Ukraine. Autrement dit derrière des phrases creuses pseudo anti-impérialiste, l’extrême gauche est dans l’Union Sacrée. Elle y est d’autant plus qu’elle est intégrée à cette union sacrée par le biais des syndicats social-patriotes et impérialistes depuis 1914 en taisant ce fait publiquement tant dans les syndicats qu’à l’extérieur. Leur anti-impérialisme de façade ne doit pas surtout pas faire mener cette critique et dénonciation !
LA COMMUNE DE PARIS : ABOLITION DE L’ARMEE PERMANENTE ET COMITES DE SOLDATS
Cette extrême gauche ne mène aucune politique de démoralisation en direction des soldats avec objectif la lutte pour des comités de soldats, le droit de grève et de se syndiquer aux armées, l’abolition des grades et l’élection des chefs, comme le fit la Commune de Paris en 1871 :
« En attendant la loi sur la réorganisation de la garde nationale, et vu l’urgence,
« Le Comité central arrête :
Tous les bataillons de la garde nationale de Paris procéderont vendredi prochain aux élections nécessaires pour compléter leurs cadres.
Il sera également procédé, dans les compagnies qui ne l’ont pas encore fait, à l’élection des délégués de la Fédération républicaine de la garde nationale.
Les procès-verbaux de ces élections, ainsi que les états nominatifs des cadres de tous les bataillons devront être parvenus au Comité central samedi prochain au plus tard.
Le Comité central rappelle aux gardes nationaux qu’ils ont le droit de révoquer leurs chefs dès qu’ils ont perdu la confiance de ceux qui les ont nommés. »
Paris, le 29 mars 1871. Les membres du Comité central. PRUDHOMME, LAVALETTE, ED. MOREAU, FOUGERET, BAROUD
Le véritable anti-impérialisme ne peut être mené que de pair avec une politique antimilitariste, de démoralisation des troupes sur la base du défaitisme militaire de son propre impérialisme quel que soit la guerre et mettre en avant l’armement du prolétariat ! De tout cela, il n’est plus question dans l’extrême gauche anticapitaliste ou non de type NPA ou LO….
LES ANTICAPITALISTES : UN ANTICOLONIALISME SILENCIEUX SUR LA QUESTION DE L’INDÉPENDANCE EN RUPTURE AVEC LE BOLCHEVISME ET LE COMMUNISME RÉVOLUTIONNAIRE
Comme sur la question de l’anti-impérialisme, nos amis anticapitalistes défendent un anticolonialisme de façade qui, malgré de nombreuses dénonciations, ne met jamais en avant la question de l’indépendance et le retrait de toutes les troupes coloniales (militaires comme policières) des DOM-TOM actuels. N’est-ce pas Nathalie Arthaud de LO qui explique que Mayotte est Française comme Mitterrand disait que l’Algérie était Française. En fait l’extrême gauche ne défend pas le droit des minorités nationales à disposer d’elles-mêmes.
LE PROGRAMME DE TRAVAIL ET D’ACTION DU PARTI COMMUNISTE FRANÇAIS
Dans point 9, il est défendu :
« Le Parti doit prendre en mains la cause des populations coloniales exploitées et opprimées par l’impérialisme français, soutenir leurs revendications nationales constituant des étapes vers leur libération du joug capitaliste étranger, défendre sans réserve leur droit à l’autonomie ou à l’indépendance. Lutter pour leurs libertés politiques et syndicales sans restriction, contre la conscription des indigènes, pour les revendications des soldats indigènes, telle est la tâche immédiate du Parti. Celui-ci doit combattre impitoyablement les tendances réactionnaires existant, même parmi certains éléments ouvriers, et consistant dans la limitation des droits des indigènes. Il créera auprès de son Comité Directeur un organisme spécial consacré au travail communiste dans les colonies. »
IV° Congrès, Internationale Communiste, Programme de travail et d’action du parti communiste français, 1922 - https://www.marxists.org/francais/inter_com/1922/ic4_19.htm
LE PROGRAMME D’ACTION, LIGUE COMMUNISTE, 1934
Dans son point XI : Droit des Nationalités à disposer d’elles mêmes, y compris jusqu’à la séparation, la Ligue Communiste défend alors que :
« La bourgeoisie française n’opprime pas seulement indirectement toute une partie de l’Europe : elle écrase et ruine aussi des colonies immenses. Pour tous les peuples opprimés par les grands capitalistes français, par les de Wendel et les Michelin, les Banques de Paris et autres, pour les Alsaciens-Lorrains aussi bien que pour les Indochinois, les Marocains et les Malgaches, nous réclamons le DROIT À DISPOSER ENTIÈREMENT D’EUX-MÊMES, JUSQUES ET Y COMPRIS LA SÉPARATION S’ILS LE VEULENT. »
https://www.marxists.org/francais/4int/prewar/1934/prog34.htm#N10C27
LE PROGRAMME DE TRANSITION ET LA QUESTION DE L’INDEPENDANCE
(…) Les problèmes centraux des pays coloniaux et semi-coloniaux sont : la RÉVOLUTION AGRAIRE, c’est-à-dire la liquidation de l’héritage féodal, et l’INDÉPENDANCE NATIONALE, c’est-à-dire le renversement du joug de l’impérialisme. Ces deux tâches sont étroitement liées l’une à l’autre.
IL N’Y A PAS DE REVOLUTIONNAIRES BOLCHEVIKS-LENINISTES
AUX ELECTIONS BOURGEOISES MAIS DES CENTRISTES !
Ces exemples montrent toute la rupture de la gauche et de l’extrême gauche avec le socialisme et le bolchevisme-léninisme bien que ces diverses candidatures donnent l’illusion à bien des prolétaires que des révolutionnaires se présentent aux élections. Or il n’en est rien.
Aucune de ces organisations ne défend un programme communiste au sens bolchevik-léniniste du terme (c’est ainsi que se caractérisait l’opposition de gauche, future 4eme Internationale, au sein l’Internationale Communiste).
En effet, ces organisations sont, au mieux, des organisations centristes quand elles ne sont pas l’extrême-gauche de la gauche bourgeoise même si pour les besoins la presse bourgeoise leur décerne des titres ronflants comme celui de Trotskystes ou communistes, quand ils ne s’auto-congratulent pas eux-mêmes en se les décernant ! Le programme de toute ces organisations sont un programme réformiste, syndical, économiste saupoudrée d’une phraséologie creuse pseudo socialiste !
En effet, qu’apparait-il quand on ne reste pas la surface de la prose anticapitaliste ? Une politique anti-communiste au même titre que le fût le stalinisme et avant lui encore le syndicalisme jaune à la tête du syndicalisme depuis 1914 et les opportunistes au sein de la démocratie passant de l’opportunisme au social patriotisme !
La bourgeoisie a toujours eu des éléments bourgeois au sein du mouvement ouvrier, d’abord minoritaire, ils ont ensuite pris la direction de l’ensemble des organisations et même de celles prétendument révolutionnaires ! Et cela date déjà du temps de Marx où un chapitre est consacré à ce type de courant réactionnaire. Le communisme, au sens où c’est le mouvement d’auto libération du prolétariat, a toujours été confronté à deux écueils : la contre-révolution fasciste et la contre-révolution démocratique. Et en dernier lieu, ils s’allient objectivement contre le communisme et le prolétariat !
Dans la situation actuelle de montées des tensions inter-impérialistes, de troisième guerre mondiale, de montée des fascismes (religieux ou non ), il nous semble impérieux que les prolétaires qu’ils soient appelés ou non aux urnes puissent avoir accès au programme bolchevik-léniniste qui représente la synthèse théorique et pratique du programme de la révolution prolétarienne sur lequel on doit s’appuyer à l’adaptant à notre période d’effondrement du capitalisme qui ouvre une situation de guerres et révolutions à l’échelle mondiale.