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Travailleurs révolutionnaires, quel est votre programme politique et social ?
mercredi 26 mars 2025, par , , , , , , , , , , , , ,
Travailleurs révolutionnaires, quel est votre programme politique et social ?
PREMIERE PARTIE
LES BASES PHILOSOPHIQUES ET THEORIQUES DU PROGRAMME COMMUNISTE ET DE LA REVOLUTION SOCIALISTE
Ceci n’est pas un catalogue de recettes, de règles de conduite, de solutions toutes faites pour réussir la révolution. Cela n’existe pas. L’utilisation des leçons du passé n’est pas la répétition de consignes toutes faites. Sans théorie révolutionnaire pas de politique révolutionnaire ; sans politique révolutionnaire pas d’organisation révolutionnaire et sans organisation politique révolutionnaire pas de succès de l’activité révolutionnaire des travailleurs et des peuples. Avec une pensée figée, non dialectique, on ne peut que se tromper, en comptant trop ou pas assez sur les soviets, sur le parti, sur l’État ouvrier, sur la spontanéité des masses et sur l’avant-garde. Trop de pragmatisme ou pas assez, trop de spontanéité ou pas assez, trop d’activisme ou pas assez, trop d’ouvriérisme ou pas assez, trop d’ouverture ou pas assez, trop d’opportunisme ou trop de sectarisme, trop d’organisation et pas assez de spontanéité, on tombe vite d’un travers dans l’autre…
Il faut tirer des leçons de l’histoire, mais on ne peut pas se passer d’étudier scientifiquement le présent et de refaire les raisonnements. On ne peut pas faire de politique fiction, mais sans perspective d’avenir on ne va nulle part.
Il n’y a pas pire crime que d’ôter aux travailleurs les moyens théoriques de comprendre le monde pour le transformer.
1/ Il ne suffit pas de regarder le monde pour le comprendre, il y faut une philosophie et une théorie politique et sociale. L’une des bases théoriques indispensables aux militants révolutionnaires est le matérialisme philosophique et dialectique du mouvement expurgé des mensonges staliniens et appliqué aux sociétés humaines comme au monde matériel et vivant. Toute philosophie ignorante ou ignorée ne peut qu’entacher d’erreur la perspective politique des révolutionnaires. Les prétendues crises climatiques, démographiques ou pandémiques ne font que rendre encore plus indispensables la formation scientifique des révolutionnaires face aux tromperies pseudo-scientifiques des capitalistes. Les militants révolutionnaires doivent étudier scientifiquement le monde s’ils veulent le transformer. Ils ne peuvent pas se contenter de s’incliner respectueusement devant le travail des grands auteurs marxistes du passé et devant les travaux scientifiques récents ou anciens. Enseigner un marxisme mort comme un objet de conservation, c’est tuer le marxisme et en faire une religion, ce qu’il n’est nullement. La science sur laquelle fonder les conceptions théoriques est la science actuelle en mouvement, pas celle de l’époque des anciens théoriciens du marxisme. Le marxisme lui-même se doit de progresser à la lumière de tous les faits et toutes les conceptions nouvelles. Tous ceux qui prétendent s’y refuser par modestie ou par conscience prétendue de leurs propres limites ne font que se refuser à ces tâches primordiales et indispensables. Ils sont comme des chirurgiens qui prétendaient vouloir opérer la société mais sans se doter des bistouris du praticien et de la connaissance de la physiologie.
2/ L’une des bases théoriques fondamentales est la compréhension du rôle respectif et des interactions des trois classes sociales fondamentales sous le capitalisme : prolétariat, petite bourgeoisie et grande bourgeoisie ou comment le grand capital peut diriger toute la société en ne représentant nullement l’intérêt général et en ne représentant qu’une infime fraction de la population ? Pourquoi le prolétariat est la seule classe révolutionnaire ? Et pourquoi le prolétariat ne doit pas rester isolé mais prendre la tête de toutes les couches sociales menacées ou opprimées, femmes, religions, nations, et y compris des fractions importantes de la petite bourgeoisie ? Séparer le prolétariat ne peut être le fait que d’opportunistes qui veulent faire du prolétariat révolutionnaire une classe seulement revendicative sur le terrain économique ou de puristes sectaires (et souvent à la fois opportunistes et sectaires) qui veulent croire à une révolution à l’état pur qui n’a jamais existé dans l’histoire mais seulement dans leur imagination. Seule la classe capitaliste a intérêt que le prolétariat ne se porte pas à la tête de tous les opprimés, des pauvres et des exploités et en particulier des femmes, des jeunes, des chômeurs, des petits artisans, commerçants et paysans ainsi que des fausses professions libérales qui s’auto-exploitent.
3/ Un point essentiel pour la compréhension du monde actuel et de sa dérive ultra-violente est le fait que sa dynamique capitaliste est morte, l’accumulation du capital ayant atteint ses limites et les investissements productifs incapables de suivre la trop grande masse du capital accumulé. C’est un fait historique incontournable qui nécessite une analyse scientifique détaillée et une étude sérieuse des conséquences car elle change toute la perspective. Il en découle que les classes dirigeantes doivent à tout prix préparer un affrontement à mort avec le peuple travailleur. La classe capitaliste en est consciente et s’y prépare activement, mais l’immense majorité des organisations et donc des militants préfère fermer les yeux, y compris à l’extrême gauche, laissant croire que le capitalisme a encore de grandes perspectives devant lui.
4/ Le capitalisme est un système social voué à disparaître comme les autres systèmes sociaux avant lui, et, depuis 2007, il pose pour la première fois la nécessité immédiate de le remplacer en même temps que la possibilité de dépasser les sociétés divisées en classes sociales basées sur la production de marchandises, sur l’exploitation du travail humain. Le capitalisme n’a pas fait qu’atteindre ses limites en 2007, c’est un an après en 2008 qu’a débuté une vague mondiale des révolutions sociales appelée celle des « printemps » qui a explosé mondialement à partir de 2011. Paradoxalement, c’est à ce moment crucial, à ce tournant historique que la plupart des militants se réclamant de la classe ouvrière se détournent de cette perspective et sont engagés dans des activités électoralistes et syndicalistes opportunistes qu’ils présentent comme le moyen de construire le parti révolutionnaire mais qui les attachent à la vieille société dépassée !
5/ Avec l’effondrement du capitalisme et la reprise de la révolution socialiste, le rôle du le prolétariat en tant que sujet historique conscient et auto-organisé redevient d’une actualité brulante ! La seule perspective, non seulement pour les travailleurs mais pour toute l’humanité, est à nouveau celle du pouvoir des soviets. Ces organisations de masse, politiques et pas seulement revendicatives mais révolutionnaires, sont le fondement indispensable du pouvoir aux travailleurs. Ils permettent de passer de la conscience de lutte de classes à la conscience révolutionnaire. Ils permettent d’allier le prolétariat aux autres couches sociales du peuple travailleur. Quiconque ne défend pas en permanence cette perspective, dans la propagande comme dans les luttes sociales et politiques, n’est et ne sera qu’un adversaire du prolétariat révolutionnaire.
6/ La révolution sociale est une phase rare de l’histoire de l’humanité, un des moments cruciaux de celle-ci car elle en change radicalement le cours et c’est le seul moment où la masse des exploités et des opprimés décide elle-même de son sort, fait de la politique et s’organise en masse. C’est pour de tels moments que les révolutionnaires doivent se préparer. La phase la plus cruciale est celle de la prise du pouvoir par les travailleurs organisés et en armes. L’insurrection est un art, rappellent tous les révolutionnaires et cet art doit être étudié de tous les militants qui veulent préparer leur classe révolutionnaire à sa tâche historique.
LA POLITIQUE ET LE PROGRAMME DES COMMUNISTES REVOLUTIONNAIRES
A- Un programme qui prétend tout diriger ?
Il faut se méfier des organisations qui entendent tout régenter et imposer aux travailleurs leurs points de vue, mais il faut encore plus se méfier de celles qui refusent de dire ce qu’elles vont faire si on les suit, celles qui refusent d’indiquer leurs perspectives dans un programme, c’est-à-dire l’essentiel des organisations qui se réclament des travailleurs…
Il ne s’agit nullement pour nous d’un programme qui entend s’imposer aux travailleurs en lutte ou en révolution sociale mais, au contraire, être soumis aux travailleurs, amendé éventuellement, corrigé, modifier, et servir ainsi de boussole pour s’orienter, de guide, de référence, de proposition à faire aux assemblées, aux comités, aux conseils, aux délégués élus et révocables par ces organisations absolument indépendantes de l’État capitaliste, des classes possédantes, des organisations qui leur sont liées. Le but de ce programme est justement de passer des luttes revendicatives aux luttes révolutionnaires, de faire en sorte que les premières préparent les secondes, les fassent réussir en donnant aux travailleurs les moyens politiques et organisationnels de se diriger eux-mêmes avant de diriger toute la société, de fonder une nouvelle sorte d’État du type de la Commune de Paris de 1871 ou du pouvoir des Soviets avant qu’il ne soit détruit par le stalinisme. Ce qui distingue ce type de programme de tous les programmes réformistes et opportunistes, c’est qu’il montre que chaque question sociale et politique est directement reliée à la nécessité de la révolution sociale et que chaque lutte, chaque combat des travailleurs doit mener au pouvoir aux travailleurs et au socialisme.
B- Quelle révolution voulons-nous ?
Le mot « révolution » est employé par tellement de gens, dans des sens tellement opposés au nôtre le plus souvent (de la « révolution » des lessives ou des cosmétiques ou de l’intelligence artificielle, à la prétendue « révolution libérale », de Macron à Javier Milei, sans parler des « révolutions nationales » des extrême-droites aux staliniens et des révolutions politiques de tous les nationalistes bourgeois) qu’il convient de préciser le sens que nous donnons à la révolution prolétarienne.
La révolution est un moment très particulier de l’histoire d’une société, un moment où rien ne se produit plus comme d’habitude et, en particulier, quand les opprimés et les exploités ne se laissent plus dicter leur conduite et agissent collectivement, en masse en s’organisant par eux-mêmes et en prenant les décisions sans en référer à une quelconque autorité supérieure.
C- Les exploités ont spontanément une conscience réformiste
En période « normale », les exploités subissent, non seulement leur situation matérielle mais aussi les bobards diffusés par leurs ennemis. Ils n’ont ni l’occasion ni la volonté de contredire les mensonges de leurs exploiteurs, ni de remettre en question l’ordre établi. Ils ignorent du coup être porteurs d’un programme prolétarien pour l’ensemble de la société et croient ce que leur disent les réformistes : qu’ils veulent juste la satisfaction de quelques revendications, généralement juste la remise en cause de la dernière réforme des gouvernants, comme si les précédentes étaient acquises et si le système tout entier n’était pas en cause, comme si les prolétaires n’avaient pas des perspectives plus vastes (le pouvoir aux aux travailleurs en vue du changement complet du mode de production, de la suppression de la propriété du grand capital, de la suppression de l’exploitation de l’homme par l’homme et de la suppression de l’Etat). En particulier, cette manière de limiter les luttes sociales a pour effet d’ôter au prolétariat son rôle en direction de toutes les couches sociales opprimées et de les laisser subir aussi la domination du grand capital et devenir ainsi la proie des fascistes si leur révolte se radicalise. En tout cas, les prolétaires ne se donnent pas, dans les circonstances habituelles, les moyens de développer leur propre programme économique, social et politique et en ignorent la force et l’importance. Ils estiment généralement que, si on ne parvient pas à empêcher une contre-réforme d’un gouvernement, il est sans doute inutile de rêver à transformer toute la société, on n’en a sans doute pas la force. Ce faux raisonnement leur est dicté par les réformistes et les opportunistes (notamment de la fausse extrême gauche). La réalité est inverse : si on ne peut pas réformer la société, elle a besoin de révolution sociale.
Quant aux autres questions politiques et sociales posées à l’ensemble de la société, les exploités y pensent de manière personnelle mais pas collectivement. Ils ne s’expriment pas collectivement de manière publique sur ces questions. Ils n’ont donc jamais l’occasion d’imaginer leur propre programme politique et n’envisagent « la politique » que comme le choix entre des politiciens qui sont tous des ennemis des travailleurs. Les élections organisées par l’État capitaliste sont présentées comme le seul moyen de « faire de la politique ». Mais cela n’a rien à voir avec une politique des travailleurs révolutionnaires, même quand de prétendus révolutionnaires se présentent aux élections bourgeoises.
D- Action directe et organisation de classe : le chemin vers la lutte de classe et la conscience de classe
Sans s’occuper de la comédie électorale, les travailleurs peuvent parfaitement faire de la politique par l’action directe de classe, même si actuellement ils l’ignorent. C’est là aussi l’objet du programme du prolétariat révolutionnaire. Ils peuvent remettre en cause la politique de leur impérialisme, contester ses guerres, dénoncer ses ententes avec les dictatures de la planète, entraver ses exactions, défaire l’entente entre grand capital et petite bourgeoisie, etc. Mais, tant qu’ils ne se réunissent pas régulièrement pour discuter de toutes ces questions, ils ne peuvent pas avoir l’expérience de leur propre capacité politique ni mesurer l’impact de leurs propres perspectives sur leur classe ni sur les autres classes sociales.
Tout cela nous donne la définition de la révolution qui est justement le moment où les exploités et les opprimés s’unissent au sein d’organisations de masse pour prendre collectivement des décisions concernant toute la société et se donner les moyens de les faire appliquer.
E- Comment préparer la révolution sociale dans la période qui la précède ?
C’est dans les luttes actuelles, d’une période pré-révolutionnaire que l’on prépare les révolutions et c’est notamment dans les grèves. Même si les révolutions sont toujours surprenantes, toutes différentes les unes des autres et imprédictibles, on peut s’y préparer de multiples façons du moment qu’on en a la volonté et la conscience. Les trois principales manières sont l’expérience des luttes, la conscience de classe et la connaissance du passé.
Prendre prétexte des limites des luttes actuelles pour ne pas les mener avec une politique révolutionnaire et socialiste, c’est les trahir.
E- Les luttes et leur auto-organisation
Les luttes, même hors période révolutionnaire, préparent aux luttes révolutionnaires, du moment que les travailleurs s’y organisent par eux-mêmes, prennent des décisions concernant leur propre lutte et peuvent ainsi vérifier les résultats de leur compréhension des rapports de forces, des objectifs et des méthodes d’action. L’expérience permet de vérifier ses opinions sur les diverses classes sociales, sur leurs relations, sur l’appareil d’État répressif et sur les organisations réformistes politiques et syndicales. Avoir des idées claires par avance (avant la révolution) sur tout cela est extrêmement utile en période de révolution. Voir les réformistes (et les opportunistes) à l’œuvre et à la manœuvre permet de décrypter leurs discours, leurs astuces, leurs mensonges, les buts de leurs modes d’organisation, leurs faux prétextes pour abandonner sans cesse le terrain de la lutte des classes et pour suivre celui de la collaboration de classes. C’est de cette manière que syndicats et partis réformistes amènent la lutte sur le terrain de fausses négociations et d’ententes avec nos ennemis de classe.
Les comités de grève : de la grève dirigée par les grévistes à la société dirigée par les travailleurs
Pour exercer sa souveraineté politique future et se gouverner par lui-même et pour lui-même, le peuple travailleur doit faire l’expérience de ses capacités à diriger en le faisant directement dans ses grèves et ses luttes. Les comités de grève, conçus ainsi, sont des embryons d’un futur gouvernement du peuple travailleur. Fédérés à l’échelle d’une ville ou d’une région, ils deviennent la colonne vertébrale de futures communes révolutionnaires. La fédération de ses communes sera alors l’expression de la volonté du peuple sur sa propre destinée. Être contre, c’est laisser le pouvoir aux grandes fortunes. Tout ennemi de l’auto-organisation des luttes est également ennemi de la perspective du pouvoir aux travailleurs. C’est pour cela que même une simple grève catégorielle a besoin d’une perspective révolutionnaire pour être conduite de manière efficace et victorieuse et que toute direction réformiste des luttes mène dans le mur, même quand ces luttes ne visent que des objectifs limités qui ne comprennent nullement la perspective du renversement du système.
Une organisation démocratique associant tous les travailleurs
Le comité de grève permet d’associer tout le monde dans l’entreprise aux décisions et à l’organisation du mouvement. Des collègues, qui, hier se désintéressaient de la lutte, se sentent aujourd’hui concernés par son organisation et ont envie d’y prendre une part active. Il n’y a pas de raison que dans la grève certains grévistes aient moins de droits que d’autres (notamment ceux appartenant à des appareils syndicaux). La démocratie n’est pas seulement un idéal, c’est aussi un gage de confiance, de conscience et de force.
Quelques règles et conceptions sont indispensables pour cela :
Respecter et faire respecter la liberté d’opinion et de critique qui doit être totale ! Reconnaitre à chaque membre de ce comité, la liberté de défendre son point de vue et de le faire connaitre par tous les moyens qui lui convient ! Reconnaitre à chaque organisation la liberté la plus totale de défendre également son point de vue mais aussi la liberté des travailleurs de ne pas adopter ses points de vue ou consignes !
La démocratie n’est pas un formalisme mais la conscience que les travailleurs ne peuvent gagner que par eux-mêmes. Elle ne s’enferme pas dans l’entreprise et ouvre ses assemblées générales aux travailleurs d’autres entreprises. Elle ne s’interdit nullement d’intervenir dans d’autres entreprises et en dehors des entreprises. Le comité de grève peut s’octroyer les moyens d’intervenir au-delà de la grève, dans des actions sociales et politiques décidées par les travailleurs eux-mêmes.
Comité de grève : pas de représentants inamovibles
La direction de la grève doit être élue, responsable et révocable devant l’Assemblée Générale Souveraine des travailleurs. Rompons avec les méthodes politiques de la bourgeoisie. Si nous n’avons aucun contrôle sur les politiciens au service des grandes fortunes, contrôlons ceux que nous élisons dans nos assemblées. L’assemblée pour être souveraine et se diriger doit contrôler ses élus, ses mandatés et pouvoir les révoquer à tout instant.
Les assemblées générales et le comité de grève
L’assemblée générale décidant démocratiquement en donnant la parole à tous ne suffit pas. La classe dirigeante a des assemblées mais aussi des organes de décision et d’exécution. L’AG doit être un lieu d’information, de discussions mais aussi un lieu de préparation d’une stratégie, d’une tactique. L’AG locale doit avoir des liens avec les autres AG locales mais aussi tisser des liens régionaux et nationaux. L’AG locale doit être informée de ce qui se fait ailleurs et s’y décide, de qui fait grève, manifeste, bloque où et quand. Nous devons savoir ce que les autres AG discutent et décident Sans comité de grève, on n’a pas des gens mandatés pour recevoir les infos des autres AG via les autres comités de grèves. Elle n’est pas que là pour palabrer mais pour décider des actions et celles-ci doivent être organisées et mis en place par un groupe plus restreint et démocratiquement contrôlé qui peut être révoqué à tout moment.
Les grands capitalistes ont leur Assemblée Nationale et le gouvernement comme exécutif. Nos AG doivent en avoir un aussi. Mais pas du même ordre. Notre exécutif de la lutte est élu, responsable et révocable devant l’AG souveraine. La grève doit être dirigée par les grévistes eux-mêmes, par des assemblées démocratiques élisant des comités de grève locaux, élisant un comité de grève central et se coordonnant régionalement et nationalement ! C’est plus démocratique ! C’est plus efficace ! C’est plus affolant pour nos adversaires ! Cela donne un avenir à la lutte ! C’est le signe d’une mobilisation sans délégation de pouvoir ! C’est un gage de succès !
Le comité de grève : élire un exécutif responsable et révocable devant l’Assemblée générale
Tous les membres sans exception d’un tel comité sont élus par leur assemblée. Aucun ne s’y trouve de droit, en fonction de tel ou tel titre (membre ou élu d’une organisation syndicale ou politique), sans que les grévistes aient le droit de l’y maintenir ou de l’en révoquer.
Chaque personne qui le voudrait doit pouvoir se porter candidat, qu’il soit syndiqué ou non. C’est à l’assemblée générale de désigner ceux qu’elle veut voir figurer dans ce comité.
Le comité de grève doit être le plus large possible car ainsi le plus représentatif. Il est évidemment préférable que chaque secteur en grève ou en lutte soit représenté au sein d’un tel comité.
L’élection se fait à main levée, au su et au vu de tout le monde. Ainsi, l’engagement de chacun, pour ou contre, est clair ; Cela permet la transparence.
Le comité de grève représente tout le monde. Il ne représente pas une catégorie de personnel au sein d’une entreprise ou une branche professionnelle en particulier dans la cadre d’une lutte interprofessionnelle et inter-catégorielle. Le mouvement est un et le comité de grève à charge de le mener pour tous. Aucun de ses membres n’est là pour défendre les seuls intérêts de tel ou tel secteur. Il faut que cela soit clair et pour les membres du comité et pour tous les grévistes.
Les comités d’usine et les soviets : embryons du pouvoir du prolétariat et du peuple travailleur
Dans les luttes organisées par les bureaucraties syndicales, aucune coordination d’assemblées générales souveraines n’est mise en place et aucune occupation des usines, aucun élargissement du mouvement organisé par la base n’est proposé, ce qui signifie que jamais ces « luttes » ne contestent le pouvoir bourgeois, celui des patrons et celui de l’Etat. Pourtant « Toute grève avec occupation pose dans la pratique la question de savoir qui est le maître dans l’usine : le capitalisme ou les ouvriers. (Si elle) soulève cette question épisodiquement, le comité d’usine donne à cette même question une expression organisée. Il est élu par tous les ouvriers et employés de l’entreprise. Les bureaucrates des syndicats s’opposeront, en règle générale, à la création des comités d’usine (pour éviter cette dualité de pouvoir même embryonnaire ! NDLR). Il est nécessaire d’ouvrir à temps une campagne en faveur des comités d’usine pour ne pas se trouver pris à l’improviste. » (Trotsky, 1938) !
La conscience de classe
Le rôle du programme des révolutionnaires est de mener à la conscience de la nécessité pour les travailleurs de prendre l’intégralité du pouvoir d’État par le biais de ses conseils révolutionnaires sans laisser la moindre miette de pouvoir aux anciennes classes dirigeantes. En développant leurs explications, ils se heurtent évidemment à toutes les formes d’illusions politiques et sociales dans la démocratie bourgeoise, dans l’électoralisme, dans l’État au service des citoyens et dans le syndicalisme de négociation et accord avec les patrons et l’État. Les partis de gauche, de la gauche de la gauche ou de l’extrême gauche opportuniste sont inévitablement des adversaires résolus d’un tel programme.
F- La connaissance du passé
On ne conçoit pas la révolution de la même manière avant et après la Commune de Paris, avant et après les révolutions russe, finlandaise, allemande, hongroise, espagnole, chinoise, etc… Ni après comme avant les contre-révolutions fascistes ou les guerres mondiales… Ignorer les manœuvres et les attaques des ennemis de classe, ou les tromperies, les erreurs du passé, c’est se condamner à les reproduire. Inversement, dévoiler les leçons du passé, c’est se donner les clés de la prison. Il y a bien sûr l’histoire des révolutions prolétariennes et des contre-révolutions qui leur ont été opposées. Mais même les révolutions bourgeoises et celles de l’antiquité nous apprennent beaucoup sur la manière dont la société humaine peut avancer et se transformer. La difficulté, c’est que les classes possédantes sont maitresses de l’histoire officielle comme de la science et de l’idéologie officielle et que les révolutionnaires ont donc comme tâche de se donner une image indépendante de toutes ces disciplines, ce qui est loin d’être aisé. Bien des gens croient que les mensonges des classes possédantes ne concernent que l’époque actuelle mais cela est faux : les révolutions, les contre-révolutions, les guerres et les guerres civiles sont occultées par eux pour que le peuple travailleur ne puisse pas comprendre l’histoire dans laquelle il est un participant si essentiel.
G- Qu’est-ce que la lutte des classes et qu’est-ce qui lui est contraire ?
La société est divisée en grandes classes sociales qui sont déterminées non pas en fonction du salaire, ni de la fonction professionnelle, ni de la catégorie d’activité, ni du pays, ni du statut, ni de la nationalité, ni des origines, ni de la couleur de peau, ni des convictions religieuses ou pas, ni du type de quartier d’habitation, ni des opinions personnelles, ni d’autres critères sociologiques mais de la position par rapport à la propriété des grands capitaux et des moyens de production.
On peut ainsi distinguer trois classes sociales fondamentales : grande bourgeoisie, petite bourgeoisie et prolétariat. Bien sûr, la plupart des gens ne se divisent pas eux-mêmes selon ces catégories et en ignorent même l’existence mais ce sont elles dont dépendent les révolutions sociales. Si les deux premières s’unissent contre la troisième, la révolution ne peut pas vaincre. Si la troisième parvient à s’unir avec une fraction de la deuxième et à la diriger, la classe capitaliste peut être renversée.
En période normale (ni révolutionnaire, ni pré-révolutionnaire), la petite bourgeoisie (même celle qui est misérabilisée et prolétarisée) n’aura aucune envie de s’unir au prolétariat. Il faut une grave crise économique et sociale, et aussi politique, pour que les illusions de la petite bourgeoisie soient suffisamment atteintes et que le prolétariat puisse, à l’aide d’une politique juste, attirer à elle cette fraction de la classe dite moyenne et diriger sa colère contre la classe capitaliste et son État. La première politique juste du prolétariat consiste à démontrer que les travailleurs ne veulent pas faire de concessions au grand capital mais comprennent les revendications de la petite bourgeoisie paupérisée, celle qui n’exploite personne et ne parvient pas à survivre même en se surexploitant soi-même (petits commerçants, paysans, pêcheurs, fausses professions libérales, livreurs, auto-entrepreneurs et autres). Il s’agit aussi d’autres couches sociales comme les femmes pauvres, les chômeurs, les jeunes, les sans-logis, les sans-papiers, tous ceux que la société méprise et opprime. Le prolétariat ne doit donc pas se contenter de s’unir au sein de sa propre classe sociale mais doit s’adresser à d’autres couches, comprendre comment elles raisonnent, comment elles se battent et combien il est important de les dissocier de la classe capitaliste afin d’isoler celle-ci et de la battre.
Les politiques des gauches réformistes politiques et syndicales et des organisations opportunistes (notamment de pseudo extrême gauche) visent l’objectif inverse : la soi-disant pureté de classe des travailleurs qui les isole des luttes des autres fractions du peuple travailleur (formé de tous ceux qui souffrent du capitalisme, vivent essentiellement de leur travail et n’exploitent personne, qu’ils soient salariés ou pas). Notamment les réformistes prétendent unir salariés et patrons dans la défense des « intérêts du pays », des « intérêts de l’entreprise », des « intérêts de la profession », des « intérêts du secteur », des « intérêts de l’emploi », des « intérêts de l’industrie », et affirment que le pouvoir d’État capitaliste, s’il était bien dirigé, aurait pour charge de les y aider. Ces réformistes, qui n’ont que dégoût envers une alliance avec les petits bourgeois ruinés ou paupérisés, ne dédaignent nullement s’unir avec les capitalistes et leurs États ! Les réformistes ne veulent bien s’unir avec les petits bourgeois que dans « l’intérêt national », c’est-à-dire dans l’intérêt des capitalistes et derrière leurs représentants, essentiellement quand il s’agit de transformer les peuples en chair à canons !
La lutte des classes a donc comme sommet non pas l’isolement des prolétaires, bêtement dressés contre toutes les couches intermédiaires, mais l’isolement des capitalistes…
H- Qu’est-ce qui oppose le plus les réformistes et les révolutionnaires ? La question de l’État et la lutte pour le détruire !
C’est la question de la nature de l’État qui la plus division la plus déterminante entre réformistes et révolutionnaires, la meilleure manière aussi de distinguer les faux révolutionnaires, qui ne sont révolutionnaires que dans l’étiquette.
Les réformistes affirment que ce qui serait déterminant dans l’État, ce serait la couleur politique du parti qui gouverne, ou encore le caractère démocratique ou pas de la constitution, ou enfin la corruption ou pas des membres du gouvernement et des institutions étatiques, le respect ou pas des droits élémentaires des citoyens et autres. Les révolutionnaires veulent renverser et démolir l’État des capitalistes, les réformistes veulent le « conquérir », c’est-à-dire être invités à le diriger et à y participer. Les révolutionnaires veulent l’armement du prolétariat et le désarmement des capitalistes et de leurs forces armées. Les réformistes veulent l’inverse.
Les réformistes demandent à l’État capitaliste des mesures pour satisfaire les couches populaires et les travailleurs. Les révolutionnaires affirment que la satisfaction des aspirations populaires nécessite le renversement de l’État.
Les réformistes affirment que le changement doit absolument passer par un changement électoral au travers des élections mises en place par la bourgeoisie. Les révolutionnaires, qu’ils participent ou pas à ces élections, affirment que la bourgeoisie ne pourrait pas reconnaître un vote qui irait dans le sens contraire de ses intérêts fondamentaux.
Les réformistes appellent les travailleurs, par leurs luttes et par leurs votes, à exprimer leur mécontentement pour « se faire entendre » des capitalistes et de leurs gouvernants. Les révolutionnaires appellent les travailleurs à constituer les embryons de leur futur État qui renversera l’État capitaliste, ses élections comme ses institutions élues ou non élues.
Les réformistes parlent de recrédibiliser le pouvoir d’État sous prétexte que cela améliore la démocratie. Les révolutionnaires affirment qu’il n’y aura pas de vraie démocratie tant que les travailleurs n’auront pas renversé le pouvoir d’État et ne l’auront pas remplacé par le leur propre.
Les réformistes appellent « démocratiques » les modes d’action qui ne remettent pas en cause l’État capitaliste. Les révolutionnaires font l’inverse. Il n’y a pas plus démocratique que le pouvoir direct des exploités, au travers des soviets, c’est-à-dire des comités de grève ou de lutte, des conseils révolutionnaires du peuple travailleur et de ses assemblées décisionnelles et mettant directement en pratique ses décisions.
Les organisations politiques ou syndicales sont de deux sortes : celles qui appellent à la formation d’un gouvernement des soviets et ceux qui ne le font pas. Les premiers sont les seuls à défendre véritablement les intérêts des travailleurs. Ceux qui ne parlent pas systématiquement de cette perspective ne peuvent nullement être qualifiés de socialistes, de communistes ni de révolutionnaires. Les organisations opportunistes essaient de camoufler cette division et se contentent de parler d’une manière vague d’ « organisations ouvrières » en mettant dans le même sac des amis et des ennemis. Ils savent parfaitement que ce n’est pas du tout pareil mais ils font le choix de pactiser avec des ennemis pour renforcer leurs groupes.
Bien sûr, les pires ennemis du pouvoir des conseils ouvriers vont, dès que les travailleurs révolutionnaires eux-mêmes constitueront ces conseils, faire semblant d’y être favorables afin de les manipuler et les empêcher de jouer leur rôle et de devenir le nouveau pouvoir d’État, celui des travailleurs. C’est pour cela qu’il convient que le maximum de travailleurs soient conscients par avance des organisations qui ne sont pas favorables au pouvoir des conseils ouvriers et se refusent à militer en leur faveur.
L’ACTUALITÉ INTERNATIONALE DE LA RÉVOLUTION ! POURQUOI LA RÉVOLUTION SOCIALISTE NE PEUT ÊTRE QUE MONDIALE ?
A- La situation internationale : guerre et révolution
L’effondrement final du capitalisme date de 2008, même s’il est parvenu à se maintenir au pouvoir jusqu’à aujourd’hui, parce que sa dynamique est définitivement morte. En aidant massivement les capitalistes pour que le système ne chute pas immédiatement, les banques centrales ont inondé une économie déjà étouffée par l’excès de capitaux. La maladie mortelle du système est en effet celle de la suraccumulation, qui fait qu’il y a trop de capitaux prêts à s’investir par rapport aux investissements productifs rentables, ce qui rend inévitable la création d’une masse sans cesse croissante de capitaux qui ne s’investissent que dans des spéculations sans cesse plus douteuses que les banques centrales doivent périodiquement racheter.
Avec la pandémie COVID, le système capitaliste n’a pas choisi d’intervenir pour bloquer le virus en interrompant les communications internationales et il a quand même été contraint finalement de pratiquer un arrêt de l’économie mondiale. L’état de mort différée du système a été visible par tous. La pandémie a été utilisée par le capitalisme mondial pour arrêter et, là aussi différer, une situation révolutionnaire qui s’était développée en 2011 à la suite de la chute mondiale de 2007-2008 et elle a été détournée grâce aux mesures dictatoriales soi-disant sanitaires ou écrasée dans le sang comme en Syrie ou au Yémen et en Ukraine. Et plus récemment en Palestine…
Mais cela ne suffit pas : ce ne sont, comme sur le plan économique, que des moyens palliatifs. La marche à la guerre mondiale est la vraie réponse des classes dirigeantes au danger révolutionnaire. Tous les pays s’arment pour cette conflagration mondiale, pour une véritable boucherie. Les économies de guerre sont lancées dans tous les pays, à commencer par les « grandes démocraties » qui n’ont démocratiquement consulté personne pour se lancer dans la seule aventure moderne dont ce système mortifère est capable !
Oui, le monde capitaliste est condamné mais pas pour les raisons qui sont fréquemment invoquées, pas à cause du climat et du gaz carbonique, pas à cause de la grande migration des peuples des pays pauvres et opprimés par l’impérialisme, pas à cause des musulmans ou de la Corée du Nord, ni à cause de l’intelligence artificielle ou des robots, mais parce que son économie a atteint ses limites et que l’un des principes même du capitalisme est de ne pas pouvoir se limiter ! La crise climatique n’est qu’un leurre pour tromper les peuples. Il n’y a pas plus de tendance claire au réchauffement qu’à la glaciation et ce n’est pas quelques pointes dans un sens ou dans l’autre à notre échelle qui indiquent le sens général du climat.
La démondialisation (fin de l’économie-monde) est une réalité, la perte de domination des USA, l’aggravation de la concurrence mondiale aussi, mais ils ne prennent l’allure d’une guerre entre les deux blocs, l’un autour de la Chine et de la Russie et l’autre autour des USA, un tour de guerre à coups d’armes et pas seulement de guerre économique, parce que le système mondial est inexorablement mort dans sa dynamique.
En fait, le signal le plus inquiétant pour le capitalisme est bel et bien la vague des révolutions, des printemps, débutée en Tunisie, en Égypte, en Algérie, en Syrie, au Yémen et qui a parcouru le monde, des mouvements atteignant aussi les pays impérialistes comme les USA et la France (avec les Gilets jaunes).
B- Les États capitalistes s’enfoncent dans la dictature mais le communisme n’est-il pas le contraire de la liberté ?
Non, le communisme n’est pas le contraire de la liberté en général mais seulement de la liberté des capitalistes ! La liberté d’exploiter, de terroriser, de tuer, de détruire, d’opprimer, oui, nous voulons la démolir définitivement et nous ne voyons aucun intérêt de le cacher. Il faut au contraire le proclamer et tous ceux qui ne le font pas ne sont pas des gens qui « tiennent compte du rapport de forces » comme ils le prétendent mais des militants qui ne veulent nullement préparer les travailleurs à leur tâche d’avenir.
La démocratie capitaliste n’est que la « liberté » de choisir parmi des politiciens bourgeois celui qui nous gouvernera ce qui n’est pas un choix ni de société, ni de fonctionnement économique ou politique, qui n’est qu’une tromperie grossière. A chaque fois que les travailleurs voient leur candidat soi-disant « préféré » gouverner, ils sont évidemment cruellement déçus et il leur faut de nombreuses années de gouvernement de droite ou d’extrême droite pour recommencer à espérer dans un gouvernement de gauche qui va à nouveau les décevoir. Pour que les intérêts des travailleurs, même les plus élémentaires soient défendus au gouvernement, il faut que ce soient les travailleurs eux-mêmes qui gouvernent ; C’est le seul moyen d’avoir un gouvernement vraiment démocratique.
Aucun gouvernement ne peut à la fois accorder à la fois la liberté aux capitalistes et aux travailleurs. Il n’y en a jamais eu aucun dans le passé et il n’y en aura jamais aucun dans l’avenir.
De toutes les manières, la plupart des fonctions d’État ne sont pas éligibles mais nommées et les travailleurs ne participent pas à leur choix : généraux et autres officiers, chefs de la police et des forces spéciales, chefs des services de renseignement et de l’espionnage et du contre-espionnage, chefs de la gendarmerie, des prisons, de la justice, des administrations, des services publics, des sociétés semi-publiques, des sociétés privées et notamment des trusts, des institutions financières, des ministères, de la presse, des religions, de la diplomatie, des média, de la science et de la recherche, de l’enseignement à tous les niveaux, etc. Tous ces gens-là sont du même bord et ce n’est pas du nôtre. Ce sont des défenseurs acharnés du monde capitaliste, de ses intérêts et de ses lois. Ce sont nos ennemis directs et prétendre qu’il faudrait souhaiter qu’ils prennent des mesures en notre faveur, c’est demander à un bouc de donner du lait ou à une girafe d’avoir un cou de lapin. C’est contre-nature !
Avec tous ces pouvoirs entre leurs mains, même une élection au suffrage universel d’un président ne pas être démocratique, les travailleurs n’ayant sur leur lieu de travail aucun droit politique, aucun droit de se réunir, de faire des tracts, de lancer des discussions, des programmes, etc. S’ils le font, ils sont licenciables sur le champ au nom de la propriété privée des moyens de production. Les travailleurs sont des sans droits dans les entreprises et pas des citoyens libres comme on nous les présente.
C- Le capitalisme n’est-t-il pas le seul mode de fonctionnement possible ? Le communisme n’a-t-il pas échoué en URSS ?
Le capitalisme serait-il éternel ? Il a survécu aux crises internationales catastrophiques et aux guerres mondiales ! Et aussi aux vagues révolutionnaires des révolutions !
Il a tenu le coup face aux mécontentements violents des peuples en répondant par une violence d’État accrue sous toutes ses formes (dictatures militaires, fascismes, extermination de peuples, guerre mondiale), mais il y a une autre limite au capitalisme que les efforts des travailleurs et de peuples pour se débarrasser du système d’exploitation le plus puissant de l’Histoire. Et ce sont les limites que ce système s’impose à lui-même car il est pétri de contradictions.
En effet, le système veut accumuler toujours plus de capital, il veut toujours réinvestir ce capital pour extraire ces nouveaux capitaux du travail productif humain, mais les investissements productifs qu’il recherche doivent aussi être toujours plus rentables, exploiter plus efficacement le travail humain, et tout cela n’est pas éternellement compatible. Il arrive un moment où la masse des capitaux s’accroît relativement aux capacités de nouveaux investissements et, dès lors, cette situation ne peut qu’aller en s’aggravant.
Et c’est cette situation qui s’est manifestée de manière catastrophique en 2007-2008 et dont le capitalisme ne peut plus se sortir. Les interventions des États et des institutions financières peuvent retarder l’échéance de la chute mais en aggravant la taille du problème, en accroissant la masse des capitaux sans accroître les investissements productifs rentables !
Le système capitaliste, comme les autres systèmes socio-économiques qui l’ont précédé (collectivisme antique, esclavagisme antique, féodalisme, servage, travail forcé colonial, artisanat et commerce bourgeois) ont eux aussi atteints leurs limites et ont disparu sous le poids de leurs contradictions. C’est lorsque ces systèmes étaient démolis ou déstabilisés par ces contradictions internes, ces modes de production ayant atteint leurs limites, que les luttes des opprimés et des exploités et les guerres les ont renversés. C’est ce stade où le système est complètement déstabilisé par ses propres contradictions qui est actuellement atteint par le capitalisme. Les limites du système ne proviennent pas seulement du fait que les riches sont trop riches et les pauvres trop pauvres au point que le fossé entre eux devient un gouffre et que les contradictions entre riches et pauvres explosent. On en est au point où l’excès de richesse des capitalistes plombe directement le capitalisme lui-même. Il y a trop d’argent pour que ces capitaux trouvent à s’investir de manière rentable ! La limite de l’accumulation du grand capital est atteinte. Le système capitaliste n’est pas seulement remis en cause par le peuple travailleur mais par le capital lui-même et ses lois de fonctionnement. Le développement capitaliste a dépassé les limites du fonctionnement capitaliste. La production de richesses nouvelles, indispensable à la formation de nouveaux capitaux, est en valeur relative de moins en moins assurée puisqu’une fraction croissante ne produit rien et ne fait que spéculer. Le système capitaliste est dès lors en train de se suicider progressivement, en s’empêchant sans cesse davantage de créer des richesses nouvelles qui puissent être la base réelle de capitaux nouveaux. Les aides des États et des banques centrales retardent la chute mais font durer la situation, augmentant la part de capitaux qui ne sont pas fondés sur des profits productifs réels, et donc accroissent l’ampleur de la déstabilisation. Les réformistes se gardent bien de pointer cette situation, d’en avertir les travailleurs, de préparer ceux-ci au changement profond dans le type de luttes qui est nécessité par cet effondrement capitaliste. Et pour cause : cette situation historique du capitalisme est critique pour le système mais aussi pour le réformisme lui-même.
Quant à l’idée que le capitalisme serait le seul mode moderne de fonctionnement de la société car le communisme a échoué, elle est fondée sur un immense mensonge historique qu’est le stalinisme. Tout d’abord, il convient de rappeler que tous les dirigeants communistes de Russie sans exception, qui ont dirigé le parti communiste russe de 1917 à 1922, n’ont jamais prétendu que la révolution russe d’Octobre 1917 avait inauguré le communisme en Russie et pas même qu’elle pouvait le faire dans les décennies à venir. Ils affirmaient au contraire qu’elle était le premier pas de la révolution mondiale qui, seule, pourrait mener au socialisme. La prétention de la construction du socialisme en Russie n’a été inventée qu’à l’époque de la dictature stalinienne, justement quand la politique de la bureaucratie tournait le dos au socialisme. Les révolutionnaires russes avaient toujours affirmé que la lutte pour le socialisme ne pouvait qu’être internationale, allant complètement à l’encontre des mensonges staliniens du « socialisme dans un seul pays ».
Le stalinisme a d’autant plus fort proclamé être le premier pays communiste qu’il était un mouvement contre-révolutionnaire et l’impérialisme a trouvé son propre intérêt à diffuser ce bobard de l’URSS prétendument communiste ce qui fait que le monde entier a entendu ce mensonge pourtant énorme.
Pour Lénine, Trotsky et leurs camarades, la société russe aux mains des soviets, déjà arriérée, dévastée par la guerre et la guerre civile ne pouvait certainement pas passer directement au socialisme et, malgré ses efforts gigantesques, elle ne pouvait juste espérer de tenir face aux impérialismes menaçants que si la révolution triomphait dans quelques pays plus développés qu’elle. Elle ne pouvait aller vers le socialisme qu’en étant le premier pas révolutionnaire du prolétariat mondial, ce qui était exactement la politique du parti communiste jusqu’en 1922. La révolution russe, isolée par la défaite des révolutions due essentiellement à la trahison des partis sociaux-démocrates et des syndicats réformistes, ne pouvait qu’être défaite et pas à cause de « l’échec du communisme » mais parce que le socialisme ne peut être qu’un mouvement révolutionnaire international.
Ce n’est pas l’inexistence de la révolution internationale qui a tué la révolution russe ou l’a condamnée, mais sa trahison. La révolution mondiale a bien commencé à se développer après la révolution russe mais elle a été détournée, trompée, dévoyée, réprimée par les réformistes et les fascistes. Ce n’est donc pas une rêverie généreuse sans fondement mais un véritable mouvement du prolétariat qui ne peut qu’être international et ne peut que triompher aussi de manière internationale ou périr.
Et la dernière vague révolutionnaire débutée par les « printemps » arabes et qui a parcouru le monde rappelle ce caractère international des grandes vagues révolutionnaires. La seule perspective révolutionnaire est inévitablement internationale car notre force et notre ennemi le sont tous les deux.
D- Pourquoi la révolution serait-elle encore plus d’actualité aujourd’hui qu’à d’autres époques ?
Parce que nous sommes au bord du gouffre, proches d’une immense catastrophe qui n’est annoncée qu’aux capitalistes et pas aux travailleurs et pourtant menace mortellement ces derniers. Et contre cette catastrophe historique, il n’y a qu’un seul remède : que l’humanité fasse un nouveau pas en avant, prenant elle-même son propre sort en mains.
Qu’est-ce qui prouve que cette situation critique est toute proche de nous ?
Il y a d’abord les signaux économiques qui ont commencé en 2007-2008 avec ce que l’on a appelé la « crise des subprimes » et qui est en fait la tendance générale du grand capital vers une spéculation folle par manque croissant d’investissements productifs par rapport à la masse de plus en plus excessive de capitaux. Le capitalisme a dès lors cessé d’être un système fondé sur des alternances croissance/récession ponctué par des faillites et a dès lors considéré que toute chute d’un trust était « systémique », c’est-à-dire menaçait l’édifice mondial tout entier ! Cela signifie qu’États et banques centrales ont mis tous leurs moyens pour « sauver » les capitalistes quand ils étaient menacés par la faillite. La dernière opération de ce type a été celle pour sauver les banques, américaines et suisses notamment. Cette situation dans laquelle le système est sans cesse au bord du gouffre est tout à fait nouvelle dans l’histoire du capitalisme et montre que le mode de production capitaliste a atteint une limite qu’il ne peut pas franchir, qu’il a tellement réussi que son succès dépasse ce que permet son fonctionnement. Cela signifie qu’une part croissante des capitaux ne peut plus produire de nouveaux profits réels, fondés sur l’exploitation du travail humain. Ces capitaux, dont la masse croit sans cesse, deviennent « nocifs » et doivent périodiquement être rachetés par les États et instituions financières publiques. Ce fonctionnement en sauvetage permanent grâce aux fonds publics est une marque de la nouvelle morbidité du capitalisme.
La crise du covid, l’attaque massive de la population qu’elle a causé avec morts, blessés, orphelins, le coup de frein à toute l’économie aussi et l’accroissement du chômage et de la misère, enfin la propension des gouvernements à en profiter pour accroître partout la dictature sociale, tout cela a montré que le système mondial était au bout du rouleau. L’incapacité ou plutôt le refus des gouvernements de combattre la pandémie a souligné que l’on était sorti de la phase dynamique du système pour entrer dans celle de sa nécrose.
Peu d’années avant le début des vagues pandémiques, une vague de révoltes et de révolutions a parcouru le monde, débutée en 2011. Les situations révolutionnaires ont été écrasées dans le sang et transformées en guerres et en guerres civiles ou en dictatures sanglantes. En Syrie, la révolution a non seulement été transformée en guerre civile, elle a été aussi transformée en guerre mondiale au sens où les grandes puissances impérialistes y sont intervenues concurremment choisissant chacune un camp de la guerre civile et s’affrontant de plus en plus violemment. Ces puissances ont commencé dès lors à mener une telle politique dans chaque conflit, poussant ainsi à une nouvelle guerre, celle d’Ukraine qui a suivi la transformation de la révolution ukrainienne en guerre civile et cette guerre continue jusqu’à nos jours. Et la situation en Israël/Palestine est encore du même type. Au début, il y a eu la montée des révoltes et révolutions, côté palestinien conne israélien, aussi bien contre les classes dirigeantes israéliennes que palestiniennes, puis il y a eu l’action armées des classes possédantes et de leurs alliés pour transformer cette situation en affrontement militaire qui devient de plus en plus barbare et n’a plus cessé.
Le monde est à nouveau divisé en deux blocs impérialistes, l’un autour des USA et l’autre autour de Russie/Chine et ces deux ensembles menacent dans chaque région du monde de transformer tout soulèvement local en affrontement militaire massif avec des massacres de plus en plus barbares.
Le système mondial est entré dans une économie de guerre où des fonds de plus en plus importants sont consacrés à la production d’armes de destruction massive, chaque camp s’ingéniant à créer des machines de destruction plus terrifiantes les unes que les autres.
Les classes possédantes, loin de reconnaître que tout cela n’était que le produit du stade nécrophile de leur système sont ^rets à accuser n’importe quelle autre cause et notamment l’islamisme d’un côté et… le gaz carbonique CO² de l’autre ! Mais ni l’un ni l’autre n’ont causé l’effondrement économique mondial de 2007 ni la pandémie ni la division de toute la planète en deux blocs impérialistes. Aucun des deux camps ne se réclame de l’islam. Aucun des deux ne soutient la croissance du gaz carbonique. Ce n’est que du baratin pour cacher que le système a atteint ses limites et qu’il ne pourra plus désormais que nous jeter d’une horreur dans une autre. Il n’y a pas davantage de crise terroriste que de crise sanitaire ou de crise climatique ni encore de crise migratoire mais une seule crise définitive, celle qui signale les derniers temps du capitalisme finissant.
Pour le prolétariat révolutionnaire, il n’est pas question de tomber dans tous ces pièges. Les organisations réformistes complètement liées au système et aux États capitalistes (et leurs suiveurs opportunistes) se refusent complètement à répondre aux situations créées par la chute du système. Elles se gardent d’en donner une interprétation autre que celle des classes possédantes. Elles poussent ainsi les travailleurs dans le piège qui leur est tendu. Pas question pour elles d’unir les travailleurs, nationaux avec immigrés, pas question de combattre l’économie de guerre et l’investissement politique et financier dans les guerres en cours, pas question de dénoncer les prétendues « aides à l’économie » et autres « sauvetages » sur fonds publics et la destruction des services publics qui en découle (notamment celle de la santé publique). Encore moins question de relier toutes ces attaques entre elles pour permettre une réplique prolétarienne.
Les organisations réformistes (suivis de leurs toutous opportunistes, du type faux écologistes ou fausses extrêmes gauches) se sont bien gardées de soutenir la vague des révoltes et révolutions qui a parcouru le monde, d’en profiter pour reconstruire l’internationalisme prolétarien, montrant qu’un même combat concerne tous les peuples travailleurs du monde, cassant les propagandes des adversaires directs de ces soulèvements, les gouvernants impérialistes. Ils se sont bien gardés de démasquer les vrais responsables de ces tueries comme de dénoncer à la fois les anti-islamistes et les terroristes se couvrant de l’islam. Ils se gardent bien de dénoncer également les deux camps impérialistes. Tout comme ils se gardent de relier tous ces événements totalement nouveaux dans l’Histoire à une phase mortifère du capitalisme. Ils parlent seulement de « crise grave », comme s’ils se contentaient du terme de « maladie grave » au chevet d’une personne au stade ultime et en soins palliatifs.
E- Mais ne s’occuper que d’une révolution future, c’est ne rien faire en attendant qu’elle arrive ?
Pas du tout ! C’est s’occuper de nos luttes actuelles mais différemment des réformistes, quasi en sens inverse. Quand les réformistes refusent de poser des revendications politiques, les révolutionnaires militent pour. Quand les réformistes refusent de mettre en avant des objectifs permettant d’étendre la lutte, les révolutionnaires le font. Quand les réformistes combattent mortellement toute forme d’auto-organisation des travailleurs, les révolutionnaires les défendent toutes, sans en rejeter aucune, car ils n’ont pas de religion des soviets ni des conseils d’usine ni d’aucune autre forme d’organisation du moment qu’elle permet aux travailleurs en masse de décider eux-mêmes sans faire les toutous des réformistes.
Les communistes révolutionnaires ne disent à personne d’attendre ni un quelconque « grand soir », ni « un jour J », ni « une heure H ». Ils ne dénigrent pas les luttes actuelles au nom de la grandeur future des luttes révolutionnaires à venir.
Ils disent au contraire que ce sont les luttes actuelles qui préparent dès maintenant les luttes révolutionnaires de demain et la capacité des travailleurs à s’organiser par eux-mêmes pour devenir capables demain de diriger toute la société.
Pour en arriver là, il est indispensable dès maintenant qu’une fraction la plus large possible (mais mieux vaut d’infimes minorités que rien) soit instruite des perspectives révolutionnaires du prolétariat et sachent comment les défendre dès maintenant dans les luttes, en bâtissant des réseaux militants, en remettant en question la domination des appareils bureaucratiques des réformistes et des opportunistes à leurs crochets, en proposant dans les luttes et grèves petites et grandes des comités, des conseils, des assemblées décisionnelles, des élections de délégués élus et révocables, proposent de les former et de les fédérer à tous les niveaux, élèvent partout le niveau de conscience des travailleurs, combattant l’état d’esprit réformiste, pro-impérialiste, conciliateur, de collaboration, et amènent les travailleurs à remettre en cause la soumission à l’État capitaliste et à la loi de classe du système d’exploitation.
Cela nécessite que les militants révolutionnaires avancent au cours de la lutte des revendications qui rompent avec le réformisme sans se détacher des aspirations des travailleurs au niveau où elles en sont.
Ces revendications qui préparent à la situation révolutionnaire, tout en tenant compte du fait qu’on n’y est pas encore, sont appelées des revendications transitoires, en transition entre calme social et révolution.
F- Il faudrait une révolution socialiste qui agisse en même temps à l’échelle internationale, ce qui est impossible
C’est justement l’un des produits de l’influence des réformistes au sein de la classe ouvrière et de ceux qui croient militer à ses côtés que d’avoir implanté le gros mensonge selon lequel les attaques antisociales qui frappent à l’échelle nationale ne sont pas le produit de la situation internationale des capitalistes, de l’état du système mondial, mais de l’action nuisible de tel ou tel gouvernement national que ces réformistes dénoncent, histoire de faire croire que si eux gouvernaient tout ces malheurs n’arriveraient pas. Ils veulent nous faire croire à une réalité politique et sociale nationale qui ne dépendrait pas directement de la réalité mondiale du système capitaliste ! Une imbécillité qui ne mériterait même pas d’être combattue tant elle est ridicule, s’ils n’en avaient pas fait la thèse de tous les syndicats et tous les partis de gauche, nullement combattue par les opportunistes de la fausse extrême gauche qui ne se mobilisent qu’au nom de tel ou tel gouvernant accusé de tous les maux, en attendant d’en faire autant avec son successeur. Leur refrain est tout est de la faute… et il suffit de compléter les pointillés par les noms de Macron, de Biden, de Modi ou de tel ou tel gouvernant. Cela permet d’empêcher la lutte de classes de se battre sur des objectifs sociaux fondamentaux et aussi de prendre son caractère naturel… c’est-à-dire international !
Cette volonté de ne pas chercher à comprendre, et à laisser la classe ouvrière comprendre, les problèmes des capitalistes, de leur système économique et aussi des États capitalistes, amène les travailleurs à penser en termes de revendications purement économiques et aussi à ne pas connaître du tout l’analyse de l’état du système qui est pourtant le fondement de toute lutte de classes réfléchie, pensée et menant du coup à des méthodes d’action, des objectifs et des perspectives pouvant aller à des succès et même à la victoire.
Pour le programme des travailleurs révolutionnaires, le point de départ de toute politique prolétarienne doit être l’analyse de la crise du capitalisme car ses conséquences sont déterminantes sur les luttes de la classe ouvrière et sur ses potentialités et aussi sur les méthodes qui ne mènent que… dans le mur !
L’effondrement du système capitaliste mène dans le mur toute lutte réformiste et c’est bien ce que veulent cacher les réformistes, ces faux amis des travailleurs… Cela explique qu’en période critique pour le capitalisme, les réformistes lui sont plus que jamais attachés et combattent plus violemment que jamais les révolutionnaires, leur faisant la chasse dans les organisations syndicales et politiques, les traitant de tous les noms, depuis fous à ignorants, barbares, complotistes et fascistes.
Quant à une vision internationaliste de la crise sociale et conséquemment de la lutte des classes, il ne faut certainement pas l’attendre des réformistes et de leurs suiveurs réformistes, y compris pseudo extrême gauche.
Eh bien, oui, ce n’est pas la révolution prolétarienne internationale qui est une utopie, c’est le maintien au pouvoir du capitalisme mondial !
UN PROGRAMME D’ACTION LIANT REVENDICATIONS IMMEDIATES ET LA PERSPECTIVE DE REVOLUTION SOCIALISTE MONDIALE A LA PRISE DU POUVOIR PAR LE PROLETARIAT ALLIÉ AU PEUPLE TRAVAILLEUR !
Citation de Léon Trotsky, dans « Programme d’action de la Ligue Communiste (Trotskyste) » :
« Notre programme d’action veut être celui du prolétariat entraînant les autres couches laborieuses de la nation depuis la lutte pour leurs revendications immédiates jusqu’à celles pour l’établissement du pouvoir des ouvriers et des paysans. Il contient de grands mots d’ordre généraux pour la réalisation desquels peut et doit s’effectuer la mobilisation des travailleurs des villes et des campagnes : le contrôle ouvrier et paysan, les grandes nationalisations, des mesures pour la défense de la paysannerie pauvre, les droits des soldats, etc... Mais pour chacune de ces revendications, il donne les moyens de lutter pour leur réalisation : l’organisation des couches intéressées dans des comités (comités d’usines, comités de paysans, comités de soldats...) dans lesquels serait suscitée et développée l’initiative des travailleurs en lutte. Il ne peut s’agir seulement de travailleurs inscrits dans les partis et syndicats, mais des plus larges masses, constituant ainsi, par l’Alliance ouvrière, dans un vaste réseau de comités, la représentation véritable des travailleurs n’attendant pas la manne d’en haut, mais réalisant leurs exigences. Nous ne disons pas aux travailleurs : voici un plan excellent, faites-nous confiance ; nous leur disons : voici des solutions pour sortir du bourbier ; voici les méthodes sur lesquelles vous devez vous unir et que vous devez employer pour y parvenir. Car la situation présente ne peut offrir d’issue favorable aux travailleurs que si ceux-ci prennent en mains leur cause, leurs intérêts et les défendent ardemment… Au travail pour constituer un comité d’usine dans mon entreprise. »
Citation de Léon Trotsky dans son « Programme de transition » :
« La tâche stratégique de la prochaine période - période pré-révolutionnaire d’agitation, de propagande et d’organisation - consiste à surmonter la contradiction entre la maturité des conditions objectives de la révolution et la non-maturité du prolétariat et de son avant-garde (désarroi et découragement de la vieille génération, manque d’expérience de la jeune). Il faut aider les masses, dans le processus de leurs luttes quotidiennes, à trouver le pont entre leurs revendications actuelles et le programme de la révolution socialiste. Ce pont doit consister en un système de REVENDICATIONS TRANSITOIRES, partant des conditions actuelles et de la conscience actuelle de larges couches de la classe ouvrière et conduisant invariablement à une seule et même conclusion : la conquête du pouvoir par le prolétariat. »
Loin de laisser la lutte revendicative aux mains des réformistes, le programme communiste, à l’aide de ses revendications transitoires, vise à amener celle-ci sur le terrain politique révolutionnaire en faisant sans cesse le lien entre les nécessités économiques, sociales et politiques du moment et la nécessité de plus en plus pressante de la mise en place des organes de pouvoir prolétarien, les soviets, et leur prise de pouvoir sur l’État et toute la société en expulsant les exploiteurs…
Le programme d’action que les communistes révolutionnaires doivent proposer à la classe ouvrière a un but extrêmement simple et déterminant : casser la loi à laquelle obéit la société actuelle qui est la loi du profit fondé sur l’exploitation du travail humain et la propriété privée des moyens de production et que l’on nomme aussi capitalisme. Cette loi n’est ni une loi de la nature, ni une loi humaine, ni une loi fondée sur l’accord commun des habitants. Elle est présentée comme une loi générale de toute économie, comme une loi de la nation, comme une loi de la République, comme une loi de tous les citoyens, comme un intérêt collectif de toute la population. Cette loi décrète que la propriété privée des capitaux, des usines, des banques, des assurances, de la finance est intouchable quels que soient les crimes commis par ses possesseurs. Et cette loi permet de piétiner les droits de l’immense majorité de la population, dans un pays comme au dehors. Un capitaliste fait ce qu’il veut de ses capitaux. Il a le droit de les retirer d’une entreprise pour la fermer. Il a le droit de réclamer que les salariés travaillent plus en les payant moins sous peine d’être licenciés. Il a le droit de vendre l’entreprise à qui il veut et quand il veut. Il a le droit de détruire la vie de ses salariés, en exerçant des pressions morales folles par le biais de son encadrement, de les déplacer, de les menacer, de les licencier. Il a le droit ainsi de briser des familles entières, des régions, des secteurs d’activité en jetant les salariés à la rue, en les ruinant, en leur faisant ainsi perdre logement, santé, éducation des enfants, accès au gaz, à l’électricité, au téléphone, au compte en banque, etc… Il peut détruire intégralement la vie de millions de familles de prolétaires. Aux USA même, des familles qui n’étaient pas misérables au départ ont ainsi perdu leur logement et se sont retrouvées à la rue. En Grèce, on a vu jusqu’où cela peut aller, jusqu’à détruire entièrement la société, supprimant toute sécurité pour des personnes qui avaient nationalité, qualification et emploi. L’illusion selon laquelle la société capitaliste allait continuer éternellement à développer économie et bien-être s’effondre irrémédiablement.
Le but du programme d’action proposé par les militants communistes révolutionnaires doit être de rendre consciemment indispensable la destruction complète de cette loi qui fonde le capitalisme. Il ne peut être évidemment question d’en convaincre quiconque est attaché par ses intérêts à l’ordre bourgeois, partis bourgeois, partis réformistes, syndicats bourgeois, syndicats réformistes, y compris la gauche de la gauche bourgeoise et même pas les organisations d’extrême gauche qui considéreraient que leurs intérêts sont attachés aux élections et aux appareils syndicaux, eux-mêmes attachés immanquablement à l’ordre bourgeois.
Le but du programme d’action de la classe ouvrière doit être de partir des besoins immédiats de la classe ouvrière et de les relier par des liens indestructibles à la destruction de la loi du capital. Il s’agit donc à la fois de montrer la nécessité de briser la loi du capital, d’en montrer la possibilité, d’en démontrer l’inévitabilité et le caractère vital pour la classe ouvrière. Ne pas détruire la loi du capital, dans les circonstances actuelles, c’est la laisser non seulement nous exploiter, nous voler, mais nous détruire moralement et physiquement, en commençant par démolir notre moral, au niveau individuel comme collectif.
A- Détruire la loi bourgeoise autrement dit la loi du Capital du travail !
Il se fonde sur un constat : l’État, la République, la nation, les institutions, la justice, l’impôt, la police, les forces armées, l’administration ne sont nullement au service de la collectivité, ne sont en rien des produits de la décision démocratique de la population mais au service exclusif du grand capital. Il suffit pour s’en convaincre de voir que l’État a été capable depuis la crise de 2007 de sortir de ses caisses des centaines de milliards d’euros pour aider les banques, les trusts, les assurances, les financiers et les bourses et, par contre, il n’a plus même des centimes pour les retraites, la sécurité sociale, les chômeurs, la santé, l’éducation, les transports, les services publics…
Pour la loi du capital, le travailleur ne compte pas, le chômeur ne compte pas, le retraité ne compte pas, le petit artisan, le petit pêcheur, le petit paysan, le tout petit rentier ne comptent pas non plus. On peut les jeter à la rue. On peut les liquider. On peut fermer leurs comptes en banque. S’ils protestent, on leur envoie les forces de l’ordre. On peut leur enlever le droit de se loger, de loger leur famille, de les nourrir, d’éduquer leurs enfants. On peut les réduire à la mendicité. Et cela à l’échelle de peuples entiers. Ceux qui n’en sont pas encore convaincus vont s’en convaincre très vite. S’ils protestent, ils verront alors que toute protestation est considérée comme une atteinte à la loi. On pourra les frapper, les matraquer, les arrêter, les accuser de tous les crimes. Toute revendication aussi minime soit-elle s’attaque donc inévitablement à la loi du capital.
Quant au capital lui-même, il est religieusement protégé par la loi. Y compris s’il a commis tous les crimes possibles et imaginables, y compris des crimes contre l’État bourgeois, contre la monnaie, contre la stabilité systémique, y compris des crimes contre la viabilité et l’avenir même du capitalisme. Nous venons de le voir avec la crise de 2007-2008. Tous les financiers dont les opérations hasardeuses ont mis par terre le système n’ont subi aucune enquête sérieuse et n’ont pas eu à le payer. Non seulement, ils n’ont pas été inquiétés mais ils ont été sauvés des conséquences de leurs actes. Ils ont spéculé de manière folle et ils n’ont pas eu à le payer. Et cela parce qu’une loi a été édictée durant la crise : « tout grand capital ne peut pas chuter ». Au prix de milliers de milliards de dollars, toutes les grandes entreprises, toutes les grandes banques, toutes les grandes assurances ont été sauvées de la faillite et ce sont les Etats et les banques centrales qui ont payé la facture, qui ont couvert les trous, qui ont empêché les faillites, au nom de la sauvegarde du système mondial. Ils ont racheté des entreprises, fourni gratuitement des masses de capitaux, non seulement prêtés mais donnés. Et ils ont fait cela au risque de se ruiner complètement, de désarmer l’État bourgeois lui-même. Ils ont également racheté les titres pourris produits par les possesseurs privés de capitaux et ils continuent à les racheter. Et le grand capital continue à en produire à un rythme élevé. Nous ne voulons pas ici nous plaindre d’une dérive de l’État, d’un détournement de la loi, de la nation ou de la République mais, au contraire, en souligner le fonctionnement inévitable en régime capitaliste.
Pour le capitalisme, n’est criminel au nom de la loi au pouvoir que le travailleur qui prétend conserver son emploi quand le patron le licencie, qui prétend rester dans son entreprise quand le patron la ferme, qui prétend garder son logement quand il est expulsé, qui prétend garder son compte en banque quand la banque le ferme, qui prétend avoir le droit de se soigner quand il ne peut se le payer, le chômeur qui prétend manger, ne pas coucher à la rue, se soigner, étudier, le retraité qui prétend vivre ou survivre, etc…
Nous ne pouvons pas faire appel à la même loi que les capitalistes ! Nous ne pouvons pas faire appel au même État que les capitalistes ! Nous ne pouvons pas faire appel à la même justice que les capitalistes !
Nous ne pouvons pas continuer à croire que les capitalistes vont finir par sauver nos emplois, par sauver les entreprises, par sauver l’économie, par sauver la société, par sauver les pays, par sauver les peuples. Il faut enfin nous convaincre qu’ils vont au contraire tenter de nous passer à la moulinette. Ils s’y prennent certes progressivement en faisant semblant de chercher à nous protéger, à nous éviter le chômage et la misère. Mais ils avancent sans cesse dans le sens de cet objectif et surtout dans celui de détruire notre capacité physique et morale, sociale et politique, de réagir dans un sens de classe.
B- La politique de classe du prolétariat est l’opposée des politiques de collaboration de classe de la gauche politique et gouvernementale, syndicale et d’extrême gauche !
Une réaction de classe du prolétariat signifie plusieurs choses :
Pas de négociation avec la bourgeoisie, pas de recherche d’accords, pas de tentatives de « solutions » avec des repreneurs, des sacrifices en échange de garanties d’emploi, pas de tentative de marchandage pour diminuer, soi-disant les sacrifices
Pas de recherche d’ententes salariés-patron-État qui profite soi-disant à l’emploi et à l’entreprise
Pas de solution soi-disant nationale, c’est-à-dire où patrons et ouvriers d’un même pays prétendraient avoir les mêmes intérêts
Pas de plans économiques : la question qui se pose aux travailleurs n’est pas de résoudre les problèmes économiques. Si la bourgeoisie est incapable de faire marcher son système, nous non plus ! Si la bourgeoisie n’est capable que de remplir ses coffres, crise ou pas crise, à nous d’en faire autant et de ne défendre que nos salaires…
Pas d’appel à intervention de l’État et du gouvernement qui en fasse un prétendu intermédiaire neutre entre les classes
Pas de revendications purement économiques, des objectifs politiques
Pas de mise en avant d’intérêts séparés des travailleurs en fonction des professions, de secteurs d’activité, des divisions voulues par la bourgeoisie (par nation, par catégorie professionnelles, entre homme et femmes, jeunes et vieux, entre salariés et chômeurs, entre nationaux et immigrés, avec ou sans papiers, etc…)
Une politique de classe est internationaliste, sur des bases luttes de classe, sans tentative de trouver une entente entre les classes opposées…
C- Le prolétariat doit se mettre à la tête de l’ensemble des luttes du peuple travailleur et devenir l’aile dirigeante de la révolution socialiste !
Mais une politique prolétarienne ne signifie nullement que les travailleurs ne revendiquent que pour eux-mêmes. Elle signifie que les travailleurs se portent candidats à donner des solutions pour toute la population, pour l’ensemble de la société. Ils affirment que le droit social doit remplacer le droit du capital, complètement et dans tous les domaines de la vie sociale. Cela concerne tous les milieux populaires et pas seulement la classe ouvrière. C’est un programme qui s’adresse aussi aux couches sociales moyennes menacées ou frappées par la crise. A toutes ces couches, le prolétariat affirme qu’il les défendra face au grand capital, face aux banques, face aux trusts, face aux usuriers, face aux dettes, face à l’État bourgeois. Mais, pour cela, il faut que les classes moyennes choisissent de rompre avec la société bourgeoise, basculent dans le camp du prolétariat.
Pour cela, le prolétariat doit montrer qu’il est le chef de file de la contestation de la société bourgeoise, en rompant avec toutes les politiques syndicales qui affirment le contraire. Même quand les syndicats parlent de lutte, ils réclament l’aide de l’État, l’aide du gouvernement, pour trouver de bons patrons, pour sauver l’industrie, pour sauver le pays, pour sauver l’emploi. Ainsi, ils développent un programme diamétralement opposé au programme d’action qui est nécessaire à la classe ouvrière pour devenir le pôle de contestation du système. Ils développent un discours économique comme s’il fallait seulement trouver des bonnes solutions économiques pour résoudre les problèmes du système. Ils contribuent à faire croire que le système va s’en tirer et que c’est la condition pour que les prolétaires et les peuples s’en sortent. Ils développent également un discours nationaliste qui est criminel dans la situation car il livre les travailleurs aux nationalistes extrêmes, les fascistes…
Plus question d’admettre qu’un patron déclare que les caisses de l’entreprise sont vides. Il faut prendre sur ses revenus et biens personnels. Plus question d’admettre qu’un patron nous dise qu’il n’y a plus de travail. Du boulot ou pas, c’est une question de choix du grand capital en fonction de la rentabilité. Ce n’est pas notre problème. Nous exigeons, dans tous les cas, d’être payés. Plus question d’allocations chômage impayées. Plus question d’électricité coupée, de téléphone coupé, de crédits coupés, de compte fermé, d’emplois supprimés. Quand un capitaliste, un banquier, une assurance sont en difficulté, la société trouve des milliards pour le sauver. Imposons qu’il en soit de même quand il s’agit des travailleurs.
Il faut aussi en finir avec la logique des directions des centrales syndicales qui quémandent des petits accommodements, signent des contre-réformes, divisent les luttes, les lâchent en cours de route et organisent des journées d’action sans lendemain.
Il faut unir les travailleurs précaires, les chômeurs et ceux qui ont un emploi, les travailleurs du public et du privé, les travailleurs de l’Automobile et ceux de l’Audiovisuel, ceux de la Recherche et ceux de la Construction, ceux de l’Enseignement et ceux des grands magasins. C’est à nous de défendre notre avenir. Personne ne le fera à notre place ! Il ne s’agit pas de défendre chacun notre entreprise mais de défendre collectivement le sort de la classe ouvrière.
D- La direction des luttes : prolétariat et peuple travailleur doivent diriger eux-mêmes leurs luttes sans les confier à des appareils politiques et syndicaux lies aux États et aux exploiteurs !
Les travailleurs, s’ils ne veulent pas subir de plein fouet le chômage, la misère, et aussi les dictatures et les guerres, conséquences inévitables de la crise, comme le fascisme et la guerre mondiale ont été des conséquences de la crise de 1929, doivent diriger eux-mêmes leurs luttes aujourd’hui et devront diriger demain la société. Tant qu’ils se laissent diriger par les centrales syndicales, ils ne peuvent pas apparaître pour la force sociale capable de supplanter le système capitaliste car les centrales, elles, sont des institutions qui font partie du système même quand les militants de ces centrales n’en ont pas conscience ou ne le souhaitent pas. Bien entendu, nous ne considérons pas les militants syndicalistes comme des ennemis mais comme des travailleurs comme les autres, à convaincre comme les autres, aussi réformistes que les autres travailleurs, aussi marqués par la loi du système que les autres travailleurs. Tant que les travailleurs ne commenceront pas à casser la chaîne morale qui les attache au capitalisme, nous révolutionnaires n’entraînerons pas la majorité des militants syndicalistes. Casser la chaîne du capitalisme nécessite en premier que les travailleurs estiment que la catastrophe imminente implique qu’ils soient prêts à se réunir, à s’assembler pour se parler de la situation, pour échanger librement des avis sur celle-ci, sur les moyens d’y faire face, pour lutter, sur les revendications comme sur les moyens d’action. Les revendications et les moyens d’actions que proposent les révolutionnaires ont vocation d’être proposés d’abord et avant tout dans ces assemblées ouvrières et pas seulement dans les syndicats où tout l’appareil syndical a vocation de les torpiller d’avance, de les empêcher même d’être diffusées et discutées. Même dans les assemblées, l’appareil bureaucratique cherchera à faire taire la voix des militants révolutionnaires mais l’assemblée peut décider qu’elle veut quand même les écouter et peut l’imposer aux bureaucrates.
Mettre en place partout où la colère monte dans le peuple travailleur des assemblées se dotant de pouvoir de décision, élisant des délégués et les réunissant en comités et conseils pour élaborer programmes, stratégies, méthodes d’action, rédigeant tracts, prises de parole, affiches, sites internet et autres moyens de propagande et d’intervention et dès que possible, fédérant ces organisations du peuple travailleur de base et, si possible, les liant à celles d’autres pays. Faire en sorte que chaque lutte sur une question particulière permette de se lier à d’autres luttes et à mettre en avant le programme d’ensemble.
E- Certains diront : nous, travailleurs, ne pourrons jamais gouverner toute la société par nous-mêmes
C’est ce que l’on entend fréquemment dire dans la classe ouvrière : « Nous n’avons pas la compétence, nous ne savons pas faire fonctionner l’ensemble de l’économie et de la société. » Ceux qui disent cela sont victimes de l’absence d’occasion pour les travailleurs de discuter et de décider collectivement pour des questions concernant des questions fondamentales de la société, même dans des sociétés qui se disent démocratiques.
Les capitalistes et tous leurs soutiens politiques et sociaux, gouvernementaux ou médiatiques n’ont bien entendu nulle envie que les travailleurs discutent et décident politiquement. Au contraire, ils font tout pour faire penser aux travailleurs que, dans chaque question politique ou sociale générale, ils n’y comprennent rien. En n’ayant aucun élément réel d’information et de discussion collective, les travailleurs ne risquent pas de développer leurs propres idées et de les confronter à la réalité. Un autre élément fondamental joue contre les travailleurs, les empêchant de prendre conscience de leurs capacités : le fait que les organisations qui dirigent les luttes ne veulent surtout pas que les travailleurs organisent des assemblées décisionnelles (elles votent toute orientation de leurs grèves et manifestations, mots d’ordre, méthode d’action, perspectives), élisant des comités de grève élus et révocables, indépendants des appareils syndicaux et politiques, indépendants du patronat et du gouvernement capitaliste. Les réformistes combattent en premier contre ces tentatives d’auto-organisation des travailleurs et contre les militants qui essaient de les défendre dans les grèves et autres luttes.
Cependant, diront bien de travailleurs, il faut des compétences pour diriger la société ?
Effectivement et justement ce sont les capitalistes qui n’ont pas ces compétences, pas les travailleurs ! Ces compétences, ce sont des salariés qui les ont, dans chaque domaine. Tant qu’ils n’agissent pas collectivement, en se dirigeant eux-mêmes, les salariés n’ont pas l’impression d’avoir ces connaissances mais collectivement, ce sont eux qui les détiennent. Les classes dirigeantes n’en disposent que parce que les travailleurs leur obéissent. Mais même un président qui affirme disposer de l’arme atomique ne sait même pas si sa valise atomique est connectée ni comment. Les ministres qui passent de l’Éducation à la Santé n’y connaissent souvent pas plus dans un domaine que dans l’autre. Les généraux dirigent des armées mais les moyens techniques de ces armées, ils ne les connaissant souvent même pas. Ce sont les travailleurs, de l’ouvrier au technicien et à l’ingénieur qui disposent des connaissances techniques et scientifiques, en comptant aussi les chercheurs qui sont aussi des salariés. La classe capitaliste n’est pas sélectionnée par ses compétences intellectuelles mais par la possession des capitaux et des moyens de production, héritée des parents et des grands parents, ou des fortunes rapides constituées par des investissements spéculatifs ou même productifs, mais cela nécessite davantage de compétences financières que scientifiques et techniques.
Quant aux choix sociaux que la direction d’ensemble de la société exige, les capitalistes ont des compétences pour imposer leurs intérêts particuliers qui sont diamétralement opposés à ceux de l’immense majorité de la population et pour faire croire le contraire mais ils sont incompétents pour se préoccuper des besoins de la population.
En ce qui concerne les choix politiques, les réformistes présentent la démocratie capitaliste, dans laquelle cette infime minorité des possesseurs du grand capital dicte sa loi, comme le nec plus ultra de la démocratie et affirment que le refus de cet ordre politique inadmissible serait antidémocratique, que ce serait une « dictature communiste » ! Mais ils oublient de dire que, sous la démocratie capitaliste, leur prétention démocratique ne va pas jusqu’à faire élire par la population les principales fonctions de la société : les patrons et dirigeants des institutions principales de la société. La seule fonction qui est éligible est celle de président de la République. Et les seuls qui peuvent y postuler sont d’abord triés par la société bourgeoise. Les seuls qui ont accès aux grands médias aussi. Pas étonnant, ce sont les grands groupes capitalistes qui détiennent les médias comme ils détiennent les liens avec les grandes institutions de la société, la banque nationale, les banques privées, les entreprises privées, publiques et semi-privées.
Dirigeants de gauche et des syndicats cachent tout cela et font comme si de « bonnes élections » pourraient changer cet ordre social et c’est un mensonge complet. Seule la mise en place d’élections des délégués des travailleurs au sein d’assemblées dans lesquelles les travailleurs imposent leurs propres décisions et ne se laissent pas manipuler par les réformistes politiques et syndicaux peuvent parvenir à mettre en place une véritable démocratie et l’imposer au sein d’un État qui soit un pouvoir des travailleurs. Certes, ce ne serait pas une démocratie pour les capitalistes mais ces derniers sont moins d’un pourcent de la société et n’agissent pas du tout dans le sens des intérêts de l’humanité !
Comités de grève, Comités d’Usines, Soviets (Communes révolutionnaire) et gouvernement ouvrier : A la dictature du capital sur la société imposons la dictature du travail du prolétariat révolutionnaire
F- La question du pouvoir a été posée dès le départ par le mouvement révolutionnaire et socialiste
L’émancipation intégrale c’est se gouverner soi-même directement. Mais pour se gouverner dans l’avenir, le peuple doit commencer par gouverner directement ses luttes et cela commence par la mise en place de comités de grève dans les entreprises et sur ses lieux de vie. Ces comités sont des embryons du futur autogouvernement du peuple en élisant une direction de la lutte responsable et révocable devant les assemblées de lutte du peuple. Leur coordination sera alors la prémisse de nouvelles Communes Révolutionnaires à l’Image des Communes de Paris, Marseille, Lyon et Bordeaux en 1871, dernière grande insurrection révolutionnaire du Peuple en France et 1er gouvernement des pauvres, des opprimés et des exploités. Et comme Fernand Pelloutier, fondateur des Bourses du travail, nous pensons que la tâche du syndicalisme est « d’habituer (le peuple travailleur) à se passer de gouvernant. (il) doit donc conseiller, instruire, mais non diriger ».
Le prolétariat ne passera pas par miracle de son adaptation au système d’exploitation à son rôle révolutionnaire et communiste. Il lui faut des pas en avant. La formation de soviets est une étape mais elle ne signifie pas que les idées révolutionnaires ont nécessairement triomphé jusqu’au bout. Mais les soviets, ou toute forme d’auto-organisation politique de masse, sont un élément indispensable. C’est à partir de ces conseils de travailleurs que la classe ouvrière peut commencer à contrôler non seulement l’économie mais aussi tisser des liens parmi les couches petites bourgeoises, contester le monopole des forces d’État. Ce sont ces soviets qui peuvent bâtir un embryon d’État qui se développe face à l’État bourgeois, avant d’avoir consciemment le but de le renverser et de le détruire de fond en comble en plaçant le prolétariat révolutionnaire comme seule force détenant le pouvoir d’État. Tant que cette perspective n’est pas tracée, toute révolution peut se retourner contre ses auteurs et le rôle révolutionnaire du prolétariat aboutir à un échec.
UN PROGRAMME D’ACTION CONTRE LA VIE CHERE, LA MISERE ET LA GUERRE !
Ce dont nous ne voulons plus : l’intérêt privé au détriment de l’intérêt public et toute l’organisation sociale tournée en faveur de l’infime minorité des possesseurs du grand capital
1°) Nous refusons la pauvreté, les inégalités, les emplois précaires à peine payés, les fins de mois difficiles, de ne pas pouvoir manger à sa faim alors que des tonnes de nourritures sont détruites, se soigner, se loger, se voir couper l’électricité ou le gaz si ce n’est expulsé ... !
2°) Nous ne voulons plus de la propriété privée des moyens de production (capitaux et entreprises) qui autorise le propriétaire à fermer une usine, à licencier un comme mille salariés, à imposer ses salaires, ses conditions de travail, ses charges de travail, ses milles et unes volontés ainsi que celles de l’encadrement qu’il impose et ses choix de développement.
3°) Nous ne voulons plus de l’État des grandes fortunes au service exclusif de ces possesseurs de capitaux, via la corruption des hommes politiques et des dirigeants administratifs. Nous ne voulons plus que les grandes fortunes détiennent la totalité des grands médias, le pouvoir idéologique, religieux, moral, d’information, d’éducation de la jeunesse, le pouvoir militaire, policier, judiciaire, administratif ou sur les services publics comme le pouvoir sur toute l’économie.
4°) Nous ne voulons plus que l’argent public serve des intérêts privés. Il doit être interdit de distribuer des fonds publics aux banques et aux trusts, aux grandes entreprises privées et aux assurances, aux bourses et aux financiers, etc.
5°) Nous ne voulons plus de l’ordre capitaliste qui repose sur l’ordre patriarcale et l’oppression des femmes
6°) Nous ne voulons plus des lois et constitutions qui favorisent les capitalistes contre le peuple travailleur, faisant régner l’injustice en défendant la propriété privée des moyens de production des grandes fortunes (la terre, les entreprises, les usines, les logements,....)
7°) Nous voulons donc que l’intégralité des richesses appartienne au peuple travailleur et que la totalité du pouvoir d’État soit soumis au peuple travailleur organisé en comités et assemblées.
Ce que nous voulons : privilégier l’intérêt public de tous à l’intérêt privé d’une minorité d’ultra-riches possesseurs des capitaux, des moyens de production, de la terre, de l’énergie…
Contre le grand capital :
L’expropriation des milliardaires et des 10% les plus riches !
La suppression de tout lien entre les exploiteurs et l’État
La qualification de toute corruption des personnels d’État par des possesseurs de capitaux est considérée comme un crime.
La mise sous le contrôle direct et sous la direction permanente des conseils de travailleurs de toute grande entreprise, toute banque et tout établissement financier.
Contre la fraude des plus riches et des grandes entreprises :
La fraude fiscale est érigée en institution par les grandes fortunes et leurs serviteurs. C’est toute leur économie qui est basée sur l’exploitation légalisée et la fraude généralisée. Pour cacher la fraude aux yeux du peuple, les grandes fortunes et les grands groupes se cachent derrière le secret commercial, bancaire et les paradis fiscaux.
Les 30 milliards d’évasion fiscale sont cachés derrière le secret commercial ! L’économie capitaliste est basée sur la fraude généralisée et l’exploitation légalisée au bénéfice d’une poignée et de leurs larbins.
Imposons :
L’abolition du secret commercial
L’ouverture des livres de compte des entreprises et banques pour empêcher toute évasion fiscale sous contrôle de comités de travailleurs du secteur
La collectivisation du système bancaire pour contrôler ce qui est fait de l’argent !
L’annulation de la dette (les travailleurs n’ont pas à la payer) et de la dette des ménages et petits patrons !
Les mesures économiques :
L’ouverture des livres de compte
L’abolition du secret commercial
Pour des services publics sous contrôle ouvrier !
Expropriation des banques, des sociétés de crédits, des grands groupes
La collectivisation de l’économie
Contre la vie chère et la misère :
La collectivité assure à tous ceux qui vivent de leur travail (ouvriers, paysans, artisans, petits commerçants, jeunes, femmes, etc.) ou sont au chômage ou à la retraite au minimum un revenu suffisant pour vivre indexée sur l’inflation
Augmentation immédiate de tous les salaires de 300 euros net ! Pas un salaire et pas un revenu inférieur à 2000 euros/net par mois ! Indexation sur l’inflation !
Abolition des impôts sur les salaires (CSG, CRDS...) et de tous les impôts indirects
Impôt progressif sur le revenu à partir de 4000 euros net/mois
Impôt sur la fortune, le patrimoine (à partir de 400.000 euros)
Échelle mobile des salaires et échelle mobile des heures de travail !
Égalité salariale des deux sexes.
Echelle mobile des salaires et comités de surveillance des prix
Mais cela ne saurait suffire à défendre l’ensemble du peuple travailleur
« Le paysan, l’artisan, le petit commerçant, à la différence de l’ouvrier, de l’employé, du petit fonctionnaire, ne peut revendiquer une augmentation de salaire parallèle à l’augmentation des prix. La lutte bureaucratique officielle contre la vie chère ne sert qu’à tromper les masses. Les paysans, les artisans, les commerçants doivent cependant, en tant que consommateurs, s’immiscer activement, la main dans la main avec les ouvriers, dans la politique des prix. Aux lamentations des capitalistes sur les frais de production, de transport et de commerce, les consommateurs répondront : "Montrez-nous vos livres ; nous exigeons le contrôle sur la politique des prix." Les organes de ce contrôle doivent être des COMITÉS DE SURVEILLANCE DES PRIX, formés de délégués d’usines, de syndicats, de coopératives, d’organisations de fermiers, de " petites gens " des villes, de ménagères, etc. Dans cette voie, les ouvriers sauront montrer aux paysans que la cause des prix élevés ne réside pas dans de hauts salaires, mais dans les profits démesurés des capitalistes et dans les faux frais de l’anarchie capitaliste. » (Léon Trotsky, « Le programme de transition »)
Contre le chômage : Bureau d’embauche Ouvrier
Nous ne tolérons pas la transformation d’une partie croissante du peuple en chômeurs ou en miséreux vivant des miettes d’une société en décomposition. Le travail disponible doit être réparti entre tous les travailleurs existants, et cette répartition doit déterminer la longueur de la semaine de travail. Le salaire moyen de chaque travailleur reste le même qu’avec l’ancienne semaine de travail !
Nous devons :
Imposer le contrôle ouvrier sur la production au travers de comités !
Contrôler l’embauche immédiate de personnel dans le privé comme le public
Réduction du temps de travail jusqu’à extinction du chômage et suppression des travaux inutiles (ou nuisibles) !
Contrôler les livres de comptes des grandes entreprises, des banques, des instituts financiers et de l’État
Contrôler les coûts de production
Sur la question des retraites : Contrôlons et dirigeons nos caisses de retraites ! A bas la cogestion des caisses ! A bas les fonds de pensions même publics dirigées par les syndicats !
Qu’il s’agisse des retraites par capitalisation ou par répartition, les travailleurs doivent cotiser bien souvent malgré des salaires de plus en plus faibles. Et cela est inacceptable ! Voici comment le mouvement ouvrier et socialiste posait la question des retraites sous un angle révolutionnaire !
JULES GUESDE ET LAFARGUE CONTRE LA COTISATION OUVRIERE
Une partie du courant socialiste et syndical au moment du vote de la loi pour les retraites en 1910 dénonçait « le prélèvement sur les salaires ouvriers » :
Il « aggrave la misère ouvrière, rend plus pénible aux travailleurs le poids du jour et réduit les ressources familiales déjà insuffisantes. » Le prélèvement ouvrier constitue « un prolongement et une aggravation de l’exploitation patronale. L’employeur prélève sur le produit du travail ouvrier le plus qu’il peut, (un maximum de bénéfice, de dividendes, de profits), et (les) pouvoirs publics (ajoutent) une nouvelle prise à la prise déjà opérée : (doublant) le vol patronal d’un vol législatif. (…) Le socialisme consiste essentiellement à mettre fin au prélèvement opéré sur le produit du travail de chaque jour par le patronat (…). Accepter que des retenues sur les salaires soient demandées comme le moyen de parer aux maladies et à la vieillesse (…), ne saurait être admis par un socialiste. Le salaire suffit à peine aux besoins de chaque jour du salarié, le contraindre pour ne pas manquer de tout à un âge qu’il n’est pas moins sûr d’atteindre, le contraindre à se priver durant sa vie active et à priver les siens du strict nécessaire, n’est pas améliorer sa condition, mais l’aggraver. »
Jules Guesde (membre du Parti Ouvrier Français) à la chambre des députés, séance du 31 mars 1910.
Le même Jules Guesde écrivait : « C’est à l’employeur, à celui qui profite du travail, qu’incombe l’obligation de prévoir les mauvais et les vieux jours des travailleurs et d’y pourvoir. »
« Le financement des retraites devait être prélevé sur l’héritage des capitalistes qui à l’époque déjà possédaient « plus de la moitié de la richesse nationale, que leurs membres ont acquis en mangeant, paillardant et dormant. L’impôt sur les héritages ne frapperait que des parasites aussi nuisibles qu’inutiles. » (Paul Lafargue (socialiste français du Parti Ouvrier Français, 1842-1911).
Pour les retraites comme pour la sécurité sociale ou les services publics par exemple, ce n’est pas au peuple travailleur de payer par l’impôt, le prélèvement ou des cotisations pour financer ses besoins alors que c’est nous qui produisons toutes les richesses mais aux capitalistes qui volent le fruit de notre travail.
Le financement des retraites doit peser exclusivement sur les profits et sur les richesses issues de l’exploitation du travail !
L’exclusion de toutes les caisses (retraites, maladie, chômage) des représentants du patronat et de l’État ! C’est notre argent ! c’est à nous de le gérer directement !
Les syndicats doivent sortir du COR mais également de toutes les institutions du capital comme le CESE à l’origine de nombreux rapport notamment contre la SNCF
Le contrôle ouvrier sur la production par le biais de comités responsable devant des AG de travailleurs.
Sur la question de la santé :
Fin de l’hôpital privé et des professions en libérales !
Ouverture de lits et d’hôpitaux publics
Une sécurité sociale qui rembourse tout à 100% ! fin des mutuelles privées
Mise en formation de personnels de santés ! prise en charge de la formation par la collectivité
Expropriation des laboratoires pharmaceutiques ! contrôle ouvrier !
Sur la question du logement :
Interdiction de refuser à quiconque le droit au logement décent et à un prix décent
Non aux expulsions !
Les logements vides doivent être mis à la disposition des sans-logis sous le contrôle des conseils de travailleurs.
Réquisition et Collectivisation du logement non résidentiel (maximum une résidence secondaire)
Sur la question de l’école :
Des comités d’enseignants, d’élèves et de parents contrôlent le bon fonctionnement de l’enseignement aux côtés des comités de travailleurs et des conseils du peuple travailleur
Le contenu de l’enseignement ne doit plus servir à justifier les inégalités, l’exploitation, l’impérialisme, les dictatures, les guerres et autres crimes sociaux.
L’école comme tous les services publics sont mis sous le contrôle des comités de travailleurs de la branche et comités du peuple travailleur !
Sur la question de l’immigration :
Combattre publiquement la haine des immigrés et tous ceux qui la diffusent
Supprimer toute opposition entre nationaux et étrangers
Unir les peuples contre la domination impérialiste, les peuples des pays impérialistes soutenant tout effort des pays opprimés de se libérer
Supprimer l’exploitation des pays opprimés par l’impérialisme et les grands trusts et en rendre les richesses aux peuples
Supprimer toutes les législations fascistes qui suscitent la haine entre les peuples et qui autorisent les pays riches à faire mourir des migrants à leurs frontières
Quiconque vit de son travail a le droit de vivre dans le pays de son choix.
Contre la guerre et la fascisation de la société :
Le désarmement de la classe capitaliste et l’armement du prolétariat
Le rejet et la dénonciation des extrêmes droites, qu’elles soient pro ou anti-islamistes, qu’elles soient religieuses ou prétendument laïques
Le rejet des deux blocs impérialistes et de leurs prétextes de guerre
L’union internationale des prolétaires
Plus que jamais, prolétaires, nous n’avons pas de patrie capitaliste à défendre, pas d’économie capitaliste à protéger, que des chaînes à rompre et à faire chuter !
La planification économique pour répondre au besoin du peuple
Le peuple doit diriger l’économie et la production selon ses besoins élémentaires. Cette direction impose le contrôle du peuple sur la production. Dans tous les secteurs d’activité, nous devrons constituer des comités à tous les niveaux de la production. Ce contrôle doit nous préparer à diriger directement l’économie nationalisée par les comités de travailleurs dans les entreprises et les usines instaurant la propriété collective du peuple sur les moyens de production. La planification en répondant aux besoins des populations évitera le pillage des ressources naturelles et la surproduction aveugle de marchandises lié à la concurrence et à l’anarchie de la production capitaliste conduisant parfois à des guerres. Le développement de l’économie n’aura plus pour objectif le profit mais le bien-être du peuple.
L’expropriation des grands groupes capitalistes
Nous devons exproprier tous les grands groupes voleurs des aides publics au nom de la défense de l’emploi alors qu’ils ont licenciés ou supprimés des centaines de milliers postes. De même pour les pollueurs !
L’expropriation et la nationalisation ne peuvent se faire qu’à ces conditions :
Nous refusons le rachat
Nous relions le problème de l’expropriation à celui du pouvoir du pouvoir du peuple travailleur.
L’expropriation des banques privées et la collectivisation du système de crédit
Dans notre société, le capital financier domine. Les banques concentrent dans leurs mains le commandement réel de l’économie. Impossible de faire un seul pas sérieux dans la lutte contre le despotisme des monopoles si on laisse les leviers de commande des banques dans les mains des capitalistes.
Pour réaliser un système unique d’investissement et de crédit répondant aux intérêts du peuple tout entier, il faut fusionner toutes les banques dans une institution nationale unique. Seules, l’expropriation des banques privées mettra à notre disposition l’investissement et moyens nécessaires pour organiser la vie économique selon nos besoins.
L’expropriation des banques ne signifie en aucun cas l’expropriation des petits dépôts bancaires. Au contraire : pour les petits déposants, LA BANQUE COLLECTIVISÉE pourra créer des conditions plus favorables pour les agriculteurs, les artisans et les petits commerçants des conditions de crédit privilégiées, c’est-à-dire à bon marché.
Cependant, la COLLECTIVISATION BANCAIRE ne donnera ces résultats favorables que si le pouvoir d’État lui-même passe entièrement des mains des exploiteurs aux mains du peuple.
En conclusion
Les grandes fortunes et leurs avocats (gouvernement, État, médias) démontreront« l’impossibilité de réaliser » nos revendications. Les capitalistes de moindre taille, surtout ceux qui marchent à la ruine, invoqueront, en outre, leur livre de comptes. Nous rejetterons catégoriquement ces arguments et ces références. Il s’agit de préserver le peuple de la déchéance, de la démoralisation et de la ruine.
Il s’agit de la vie et de la mort du peuple et par la même de l’avenir de l’humanité. Si le capitalisme est incapable de satisfaire nos revendications qui surgissent infailliblement des maux qu’il a lui-même engendrés, qu’il périsse ! La « possibilité » ou « l’impossibilité » de réaliser les revendications est, dans le cas présent, une question de rapport des forces, qui ne peut être résolue que par la lutte. Sur la base de cette lutte, quels que soient nos succès pratiques immédiats, le peuple comprendra mieux que toute la nécessité de liquider l’esclavage capitaliste.