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Ils divisent les participants, veulent limiter le blocage, rejettent le boycott, la contestation du système, des possédants, des institutions et du pouvoir, l’auto-organisation du mouvement : partis de gauche et syndicats !

lundi 15 septembre 2025, par Karob, Robert Paris

Édito

Le plus gros danger pour le mouvement du 10 septembre : laisser les appareils syndicaux et politiciens « de gauche » le diriger et pas les Gilets jaunes et le peuple travailleur lui-même !

Le mouvement « Bloquons tout ! » risque bien d’avoir trouvé ses propres bloqueurs… Si cela déçoit d’abord les participants, il y aura surement de fortes minorités pour en tirer les leçons pour la suite : ne pas compter sur nos faux amis et nous organiser pour garder la direction nous-mêmes de nos luttes, sans quoi elles perdent de leur force, de leur mordant de leur capacité à se faire craindre.

Oui, la dernière attaque contre les Gilets Jaunes et plus largement contre tous les pauvres qui voudraient s’insurger contre la misère dans laquelle gouvernement et Etat les maintiennent, est celle de partis parlementaires et politiciens et de dirigeants syndicalistes qui prétendent nous rejoindre mais en fait veulent que nous les rejoignions dans leur impasse politique et sociale…

Oui, le plus gros danger n’est pas la répression, ce n’est pas les manœuvres gouvernementales, parlementaires et politiciennes, ce n’est pas la nomination du nouveau gouvernement, ce n’est pas la démoralisation ou la démobilisation liés aux difficultés du blocage et de la grève, le vrai danger immédiat, c’est la manipulation par nos faux amis qui font semblant de nous rejoindre…

Le risque ne vient pas de l’extrême droite qui, pour l’essentiel, s’est mise aux abonnés absents de manière plus ou moins ouverte, le parti de Le Pen affichant ouvertement son refus de participer.

La prétendue « gauche radicale » a noyauté le mouvement pour l’éloigner de ses racines Gilets jaunes…

https://www.lemonde.fr/pixels/article/2025/09/11/mouvement-du-10-septembre-en-ligne-comment-la-gauche-radicale-est-devenue-l-unique-moteur-de-la-mobilisation_6640460_4408996.html

On peut lire ainsi : « Mercredi soir, des réunions et des assemblées générales ont été organisées pour décider de la suite des événements. Des participants ont proposé d’organiser des actions ce jeudi et dans les prochains jours mais la plupart se sont donné rendez-vous jeudi 18 septembre, date où une intersyndicale appelle à une journée de grève. Les syndicalistes qui ont noyauté les AG (avec le soutien de LFI et de l’extrême gauche opportuniste) ont fait décider que la suite du 10 septembre n’est pas le 11 mais le 18 des syndicats ! »

https://www.lesechos.fr/politique-societe/societe/bloquons-tout-quelles-suites-pour-le-mouvement-2185686

Il est indispensable de ne pas laisser les syndicalistes prendre la tribune des assemblées et les détourner de leurs buts et de leurs moyens !

Ce ne sont souvent pas des militants de la base des partis de gauche et des syndicats qui nous ont ainsi rejoints avant le 10 septembre et aprrès dans les assemblées mais des dirigeants des appareils locaux, régionaux ou de branche des syndicats, accoutumés à la manipulation des débats des assemblées, qui se sont donnés une popularité à bon compte en dénonçant publiquement la direction nationale des syndicats et l’intersyndicale nationale et même l’appel du 18 septembre corrent de l’appel du 10 et en étant radicaux en paroles sur le "bloquons tout". Malgré cela, ils sont loin d’être sur nos bases. Ils ont fait taire et fait partir quiconque ne se disait pas de gauche, était infuencé par la droite ou l’extrême droite. Ils ont fait croire que le mouvement concernait seulement les salariés. Ils ont limité et isolé dès le départ un mouvement qui partiat sur d’autres bases.

Ces gens-là ont laissé croire que, si les blocages échouaient à bloquer la France, les manifestations, elles, menées par les syndicats, étaient réussies !

C’est ce qu’a déclaré par exemple Sophie Binet qui dirige la CGT, alors qu’elle avait avoué dans de précédentes déclarations être défavorable à notre mouvement !

https://www.lefigaro.fr/social/c-est-encore-nebuleux-sophie-binet-se-veut-prudente-face-au-mouvement-bloquons-tout-du-10-septembre-20250822

https://www.bfmtv.com/economie/economie-social/social/c-est-encore-totalement-nebuleux-sophie-binet-prudente-face-au-mouvement-bloquons-tout-le-10-septembre_AV-202508220202.html

https://www.cgt.fr/actualites/france/plf-plfss-mobilisation/10-septembre-une-premiere-etape-reussie-encore-plus-forts-le-18-pour-gagner

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article8358

C’est cette même CGT dont on voit quelques militants un peu partout envahir les assemblées pour en modifier le cours n’a-t-elle pas soutenu aussi la décision de l’intersyndicale de lancer une journée d’inaction classique le 18 septembre pour contrer le désir des salariés de participer au 10 ?

Ils essaient de nous faire oublier que leurs confédérations ont milité publiquement contre le mouvement du 10 et pas seulement en appelant au 18.

https://www.lefigaro.fr/social/bloquons-tout-les-syndicats-mefiants-face-a-la-mobilisation-sociale-du-10-septembre-20250818

Les militants de LFI ont eux aussi investi les assemblées du mouvement pour le noyauter. Ils ont occupé les tribunes de débat, détournant les décisions et empêchant de vrais assemblées souveraines de se tenir.

Les « insoumis » (quoique soumis au système électoral des classes possédantes) se sont faits passer pour radicaux parce qu’ils sont pour la chute de… Macron. Eh oui ! Ils veulent faire élire Mélenchon lors de telles élections et Mélenchon dirigerait ainsi le pouvoir des milliardaires au lieu de le faire chuter comme le veut notre mouvement !

D’ailleurs, Mélenchon n’accuse pas le pouvoir des milliardaires mais seulement… Macron :

« Le coupable de la situation, c’est Macron. Le chaos, c’est lui et ses décisions. Il ne fait pas le moindre effort pour montrer qu’il reçoit ou entend les messages qui lui viennent de l’Assemblée Nationale ou du pays. Au contraire, il force le trait par bravade pour montrer qu’il reste le maître de ses étranges plans absurdes. »

https://melenchon.fr/2025/09/10/mille-encoches-font-une-breche/

Pour lui, le coupable ce ne sont pas les milliardaires et pas leur pouvoir, c’est seulement un homme ? Balivernes ! Il n’aurait jamais eu le pouvoir, s’il ne gouvernait pas simplement dans l’intérêt des capitalistes !

On pourrait croire qu’il n’y a que du positif à la venue dans les assemblées du mouvement des militants de gauche, d’extrême gauche et des syndicats, eux qui s’étaient très longtemps refusés de participer au mouvement des Gilets jaunes, le faisant passer pour un mouvement de petits patrons, de déçus du macronisme, d’influencés par l’extrême droite et on en passe des calomnies…

On pourrait croire que ces militants vont renforcer le mouvement par leur nombre, par leurs propositions et l’enrichissement des débats et en permettant de pénétrer les entreprises où ils travaillent et ainsi de percer la muraille qui avait été dressée par les appareils réformistes entre les Gilets jaunes et les salariés des grandes entreprises.

Tout d’abord, il faut savoir que ces militants politiques et syndicaux sont contre l’autonomie du mouvement, sont favorables à la direction syndicale des luttes et à la démocratie parlementaire bourgeoise. Ensuite, il faut savoir qu’aucun d’entre eux n’a diffusé ni ne va diffuser des tracts dans son entreprise en faveur du mouvement, en appelant à rejoindre nos assemblées, nos ronds-points, en portant ou pas des Gilets jaunes. Aucun n’est prêt à respecter la démocratie du mouvement si la majorité parvient à s’y exprimer vraiment et à vraimet faire discuter et voter ses choix.

Et c’est justement ce qu’ils ont entrepris d’abord d’éviter. Exposons comment ils s’y sont pris dans nombre d’assemblées du mouvement dès avant le 10 septembre et ensuite…

Tout d’abord, en dehors de la présence des Gilets jaunes et des autres participants du mouvement, qu’ils soient ou pas syndicalistes ou de gauche, ces militants « de gauche » se sont concertés entre eux pour choisir ce que serait la tribune de l’assemblée. Cela leur a permis de se donner à eux-mêmes la parole autant de fois que cela leur serait nécessaire et aussi longtemps, de ne faire voter que les résolutions et propositions qui leur convenaient. Et même de ne faire débattre que les idées qui vont dans leur sens, quitte à mettre de côté les orientations qui avaient été annoncées dès le début comme les méthodes, les formes d’organisation et les buts du mouvement !

Les anciens Gilets jaunes et simples participants du mouvement se sont ainsi trouvés réduits au silence ou leurs interventions écartées sans débat.

Il en est résulté dans ces assemblées, et dans le mouvement qui a suivi dans ces localités, une transformation complète des moyens, des buts et des perspectives du mouvement.

Le changement le plus remarquable réalisé par ces faux amis du mouvement, et qui a été constaté dans un certain nombre d’assemblées, est d’être parvenus à faire voter « démocratiquement » (avec la méthode antidémocratique que nous venons d’exposer) la décision après la journée de blocage du 10 septembre de ne pas continuer le 11 septembre mais seulement le… 18 septembre, c’est-à-dire de cautionner et de rejoindre l’opération de contrefeu anti 10 septembre de l’intersyndicale !

Mais ils n’ont pas fait que ça. D’abord, ils ont partout clamé que ne pouvaient faire partie du mouvement que des enemis déclarés de l’extrême droite. Pourtant une partie importante de la classe ouvrière a encore des illusions sur cette extrême droite. Certes, c’est un grave problème mais, en ce qui concerne des travailleurs et des milieux populaires qui souhaitent participer à une grande lutte et même à une lutte visant au renversement de la grade bourgeoisie, il ne s’agit pas de leur mettre des conditions, il faut les gagner dans la lutte, leur montrer que l’extrême droite, loin de les soutenir, est dans le cas adverse, etc. Ces mêmes syndicalistes admettent très bien des électeurs de l’extrême droite dans les syndicats et même parmi les délégués de ces appareils quand ce n’est pas les dirigeants. Ils les acceptent aussi dans les journées d’action syndicales. Alors pourquoi se sont-ils donner comme premier drapeau le jour du début de la lutte voire avant de virer les participants qui ont des opinions favorables à Le Pen ou à d’autres dirigeants d’extrême droite ? Il n’y a qu’à virer la majorité de la population puisque l’extrême droite est en tête aux élections ! Et cela au moment même où on est en situation de les gagner à d’autres perspectives que de voter Le Pen !

Ils n’ont pas fait que cela. Avec LFI et l’extrême gauche opportuniste en tête ainsi que de soi-disant syndicalistes radicaux, ils ont clamé que le mouvement du 10 septembre est, contrairement aux Gilets jaunes, un mouvement « de gauche », comme s’il avait quoique ce soit à voir avec la politique politicienne, dépendait de certaines de ses officines, avait des perspectives électorales, au sein du système. Pourtant, les Gilets jaunes ont toujours clamé clairement leur indépendance totale à l’égard de tout ce cirque de la fausse démocratie bourgeoise. Le mouvement du 10 septembre ne milite pas pour Mélenchon président pas plus que pour Le Pen président ni pour la gauche à la présidence et surtout pas pour n’importe quel type de pouvoir des milliardaires !

L’extrême gauche opportuniste syndicale a contribué à semer la division…

https://www.matierevolution.fr/spip.php?breve1330

Prenons le groupe d’extrême gauche qui se prétend le plus radical. Il affirme que c’est déjà la victoire du mouvement puisqu’il a permis de faire démissionner Bayrou et de pousser les syndicats à appeler à une journée d’action le 18. Mais pousser les politiciens à censurer Bayrou ou celui-ci à démissionner ou encore les bureaucraties de l’intersyndicale à mener le même type d’inactions que d’habitude, est-ce là tout ce que visait notre mouvement ? C’est ce que fait croire ce groupe dit « Révolution permanente » !

https://frustrationmagazine.fr/10-septembre-deja-gagne

Ces gens-là, de gauche ou d’extrême gauche, des appareils syndicaux, qui ont noyauté un grand nombre d’assemblées du mouvement ont prétendu que la grève telle que nous l’entendons serait celle des journées d’action syndicales et c’est complètement faux !

https://www.matierevolution.fr/spip.php?breve1335

https://www.matierevolution.fr/spip.php?breve1331

La stratégie des directions syndicales contre le mouvement du 10 septembre a été de reprendre le contrôle grâce aux UDs, relayées localement par l’extrême gauche opportuniste (SUD, LO, NPA).

https://www.matierevolution.fr/spip.php?breve1333

Le plus grave, c’est qu’en polarisant les débats des assemblées sur le mode d’action, blocage, manifestation, etc., ils se sont gardés de dire clairement qu’ils changeaient du tout au tout les buts, les objectifs, les perspectives clamées depuis le début par le mouvement du 10 septembre auquel ils prétendaient s’être ralliés.

Les vrais mots d’ordre du mouvement étaient : Boycott - Désobéissance – Solidarité. Ils les ont oubliés, effacés, trompés, trahis.

https://www.matierevolution.fr/spip.php?breve1325

Plus question du blocage des cartes de crédit, du blocage des banques et du système financier ! Plus question du boycott des trusts, des capitalistes et de tous les exploiteurs ! Plus question de la suppression du pouvoir des milliardaires qu’ils remplacent par la revendication de budgets et de lois un tout petit peu plus favorables aux plus démunis, des miettes !

Bien sûr, ils ont supprimé ce que clamaient les Gilets jaunes et les appels du 10 septembre : pas de mainmise sur le mouvement des partis politiciens et des appareils bureaucratiques des syndicats. Ainsi, ils ont écarté une grande partie de l’ancien mouvement Gilet jaune qui ne s’est pas reconnu dans ces assemblées…

Ils ont supprimé les proclamations des Gilets jaunes et de l’appel du 10 septembre : aucune confiance à aucune institution de la monarchie républicaine, pas de pactisation, pas de négociation, pas d’accord avec ceux qui font des accords avec le pouvoir des milliardaires ! Donc pas avec LFI ni les dirigeants syndicaux !

Alors que les militants syndicaux et des partis de gauche ou d’extrême gauche intervenaient dans les assemblées du mouvement en se présentant à sa direction, à sa tribune, on ne leur a même pas demandé d’où ils venaient, qui ils étaient, que diffusaient-ils dans leurs entreprises comme tract de soutien au mouvement. Et ils se sont bien gardés de le dire eux-mêmes pour cacher qu’ils étaient les fers de lance d’une opération de noyautage décidée d’en haut par des directions politiciennes et des bureaucraties syndicales. Ils se sont bien gardés de dire qu’aucun d’entre eux n’appelaient à venir dans les assemblées, aux ronds-points, à cesser d’appuyer partis politiciens et appareils syndicaux.

Tous ont milité aussi en faveur de la journée d’action de l’intersyndicale le 18 septembre et y appellent comme s’ils ne savaient pas que c’était une arme de guerre pour empêcher les salariés de se joindre au 10 septembre !

L’opération de noyautage, de détournement, de trahison est donc claire. Et elle a été remarquée de nombreux anciens Gilets jaunes comme de nouveaux participants au mouvement même si tous n’ont pas forcément compris quelle en était le but puisqu’il était sciemment caché. Cela a affaibli le mouvement du 10 et effacé partiellement sa vraie signification : la proclamation par la base du peuple travailleur de la nécessité d’en finir avec le pouvoir capitaliste, la nécessité de la révolution sociale !

Nos adversaires ont donc joué sur les deux tableaux : nous combattre par les déclarations des partis de gauche et des syndicats et détourner les méthodes et objectifs de nore lutte par ld’autres partis de gauche et d’autres syndicats !

La convergence des gilets jaunes et des salariés des entreprises, ce n’est pas se remettre derrière les bureaucraties syndicales !!!

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article5246

Comme par hasard, les militants syndcialistes qui ont investi nos assemblées ne nous ont jamais proposé d’aller diffuser des tracts devant leur entreprise !

Mais ils ne peuvent pas tromper éternellement le peuple travailleur. La réalité économique, politique et sociale est là qui les en empêche. Malgré leurs prétentions à tout diriger, ils n’ont aucune perspective de changement à nous offrir. Car le réformisme est mort et enterré. La réalité, c’est l’incapacité du système capitaliste et du pouvoir capitaliste à offrir un avenir au peuple travailleur, au point que ce dernier n’a plus comme issue que de gouverner par lui-même, par ses propres organisations qui ne sont ni les partis politiciens de tous bords ni les appareils syndicaux de toutes sortes ! Quiconque cache cette situation ne fait que nous tromper ou, au mieux, se tromper lui-même !

La raison fondamentale de la mort du réformisme politique et syndical est la mort du système capitaliste lui-même, non seulement de ses institutions bidon, de ses élections pipeau, de son Etat aux mains de l’infime minorité de milliardaires, mais aussi d’un système qui ne survit que par des aides financières d’Etat, qu’en ponctionnant nos impôts, qu’en cassant nos retraites, qu’en détruisant nos services publics, qu’en cassant nos vies et celles de nos enfants.

L’annonce du 10 septembre n’a pas provoqué que la terreur panique de Macron-Bayrou mais aussi celle des possédants de France et du monde.

Le journal « Le Point » s’interroge sérieusement : « la France est-elle proche de la révolution ? »

Radio RTL s’inquiète : « l’inquiétant précédent de 1789 de la Révolution française ».

Le journal « Le Parisien » relève « ce que disent les voisins européens (leur bourgeoisie) de la crise en France…

France3 Régions souligne que « l’envie de révolution est très française »…

Les trompeurs essaient à nouveau de nous faire croire qu’une journée d’inaction syndicale (celle du 18 septembre), fut-elle massive, va remplacer l’action de la base fondée sur la remise en cause de tout le système non pas un jour mais en permanence ! Retour à la case départ ? On retombe dans les anciens travers des partis et des syndicats ? On nous rejoue le coup des « se faire entendre », « faire reculer les gouvernements », « se donner du poids pour mieux égocier » et autres balivernes…

Ceux qui manipulent, ceux qui noyautent, ceux qui trompent, ceux qui tirent le mouvement vers les anciennes impasses oublient une chose : avant même de commencer le mouvement a déjà gagné car il a souligné de trois traits rouges la peur des classes possédantes à l’égard d’un peuple travailleur se gouvernant lui-même ! Même si les trouillards, les magouilleurs et les traitres parviennent en s’unissant à nous retarder dans notre lutte, l’avenir est à nous !

Bayrou lui-même a reconnu ne pas avoir été battu par l’opposition parlementaire mais par la peur de la rue : “J’ai fait ça parce qu’il était en train de se passer dans le pays quelque chose dont j’ai conclu que ce mouvement m’empêcherait à coup sûr de conduire la politique nécessaire pour le pays.”

C’est encore la peur de la rue qui motive le nouveau premier ministre qui prend comme première décision d’annuler la suppression des jours chômés.

C’est toujours la peur de la rue qui motive comme choix de premier ministre : le ministre de la guerre. La guerre contre le peuple !

Un des effets de cette peur est la dégradation de la note de la France. L’agence Fitch n’avait pas autant dégradé la note de la France toutes ces dernières années malgré les dettes, l’incertitude politique et les diverses crises financière, institutionnelle, etc. C’est le climat social qui motive cette décision marquant la perte de confiance des capitalistes dans les capacités de la bourgeoisie de France !

Nous devons continuer à brandir toutes nos armes contre la bourgeoisie, les notations y compris. Il faut prendre les possédants à la gorge et non pas être solidaires de leur économie d’exploitation et de vol, comme le font syndicats et partis de gauche ! C’est cela notre boycott : attaquer les banques, la finance, les trusts, les profiteurs, tous les milliardaires et leur Etat, toutes leurs institutions, pas seulement le gouvernement. Les syndicats et partis de gauche ne feront jamais cela. Seul le peuple travailleur auto-organisé peut faire cela…

https://www.ladepeche.fr/2024/10/13/dette-publique-climat-social-et-politique-capacite-de-remboursement-comment-les-agences-de-notation-accordent-elles-leur-note-12256800.php

Ce qui empêche la politique anti-sociale indispensable aux possédants, c’est la mobilisation qui refuse le cadre du système, qui refuse les institutions du système, qui refuse les actions légales du système, qui refuse la direction des organisations liées au système, qui refuse des luttes placées d’avance dans le cadre du système, qui refuse l’objectif de réformer le système, qui se donne comme objectif de reverser les milliardaires et leur pouvoir. Tous ceux qui nous ramènent en arrière même momentanément n’effacent pas cette leçon, ils ne font que passer dans le camp d’en face. Le mouvement en est retardé mais les leçons vont se tirer. Des minorités véritablement révolutionnaires vont en sortir et l’Histoire révolutionnaire continuera son chemin, se moquant des petits manipulateurs…


Voici, à titre d’exemple, des larges extraits d’un compte-rendu d’une Assemblée populaire

• Dès le départ, il aurait fallu établir clairement la composition de l’Assemblée : d’où venaient les participants (quartiers, communes, départements), qui parmi eux étaient salariés , syndiqués ou non, combien d’étudiants étaient présents, afin d’avoir une idée précise de la représentativité sociale et géographique de cette première AG.

• Il aurait également fallu demander qui avait diffusé des tracts ou procédé à de l’affichage pour cette réunion : où cela avait été fait, quels tracts avaient été utilisés, et si c’étaient bien les tracts initiaux de l’appel portant les trois mots d’ordre boycott – désobéissance – solidarité. Cela aurait montré que ceux qui apparaissaient dans l’assemblée comme des militants du mouvement n’étaient que des militants défendant le réformisme syndical au sein du mouvement et contre ses orientations initiales.

Absence de cadre et de repères
• Aucun rappel de l’appel initial diffusé en juillet, ni des trois mots d’ordre fondateurs.
• Aucune explication sur la signification concrète de ces mots d’ordre ni sur leur importance dans la perspective du mouvement à dix jours de l’échéance.
• Aucun lien n’a été fait entre la composition de l’assemblée et le monde du travail : on ne sait pas si les participants venaient d’entreprises, s’ils étaient syndiqués ou non.
Discussion manquante sur les mots d’ordre
• Le boycott aurait pu être discuté comme le fait de cesser d’alimenter les grandes enseignes et de privilégier les artisans, jusqu’à poser la question du boycott de la TVA.
• La désobéissance aurait pu être définie comme le refus d’appliquer les ordres contre les plus pauvres : ne pas verbaliser, ne pas contrôler les billets de train, refuser d’agir comme agents de répression.
• La solidarité aurait pu être abordée en lien avec ces pratiques, dans la vie quotidienne et au travail.
• Autant de pistes concrètes d’action et de débat qui n’ont pas été abordées.
Cadre politique général absent
• L’Assemblée aurait dû être l’occasion de discuter du contexte politique immédiat : pourquoi Bayrou avance le vote de confiance du 18 au 8 septembre ? Pourquoi ceux qui avaient combattu les Gilets jaunes donnent aujourd’hui l’impression de soutenir le mouvement alors qu’ils s’y opposent en réalité – comme la corde soutient le pendu ?
• La gauche institutionnelle, à l’image d’Olivier Faure, est prête à négocier un budget d’austérité “un peu moins violent”, mais toujours au service du capital et de Macron. Cela démontre qu’on ne peut pas compter sur cette gauche qui prétend soutenir le mouvement et en même temps vend ses services.
• Les directions syndicales continuent de parler de “dialogue social” avec l’État et les patrons, alors qu’il n’y a rien à négocier dans un cadre où les décisions sont déjà prises contre le peuple.
• Ce fut aussi une occasion manquée de rappeler que le syndicalisme d’avant l’Union sacrée (CGT révolutionnaire) n’était pas limité à la seule grève : il associait grève, boycott et sabotage. Quand la grève n’était pas suffisante, il fallait y joindre le boycott et le sabotage.
• Aujourd’hui, cette dimension a totalement disparu des syndicats comme des groupes d’extrême gauche et de la gauche institutionnelle, qui se limitent au mot d’ordre unique de “la grève, la grève, la grève” – réduisant ainsi le champ de l’action.
• Les actions proposées ne correspondent même pas aux trois mots d’ordre du mouvement (boycott, désobéissance, solidarité), car ce milieu refuse d’aborder la question centrale : comment organiser réellement les milieux populaires et diffuser ces pratiques concrètes.
• En réalité, ce petit milieu ne veut pas de ce débat car il appartient à ce qu’on appelle l’aristocratie ouvrière, base sociale des directions syndicales et des partis de gauche.
• Depuis 1914 et l’Union sacrée, cette aristocratie ouvrière est intégrée à l’appareil d’État et aux structures du pouvoir capitaliste. Elle joue le rôle de courroie de transmission entre le peuple et le pouvoir, bloquant toute perspective révolutionnaire autonome.
Une assemblée réduite à un cadre parasyndical
• Cette première AG a ainsi été transformée en assemblée parasyndicale, calquée sur les méthodes et les mots d’ordre syndicaux.
• Elle n’a pas été une véritable assemblée souveraine et décisionnelle du mouvement, mais une AG sous influence, qui a refusé d’aborder les perspectives du boycott, du sabotage et de l’action directe.
• Ces milieux, tous interconnectés, avec des noms différents mais une même politique, sont venus noyer l’assemblée pour empêcher l’auto-organisation réelle.
• Avec de telles AG, comme déjà en 2023, il est évident que les grèves resteront entre les mains des syndicats, car ce type d’assemblée n’a ni l’objectif ni la volonté de les diriger. Elles ressemblent davantage aux pseudo-AG parasyndicales de 2023, qui ne décidaient rien et ne contrôlaient rien, qu’aux vraies assemblées populaires.
• Les vraies AG, comme celles des Gilets jaunes, étaient populaires, ouvertes, contradictoires : on discutait, on débattait, on s’engueulait parfois, mais au final on votait. Rien à voir avec ces simulacres où l’on agite les mains au lieu de décider.
• Résultat : dans cette ville et région, il n’existe pour l’instant aucune auto-organisation populaire effective. Ce qui s’est tenu le 1er septembre n’a même pas été l’ombre d’une assemblée populaire du peuple travailleur. Les Gilets jaunes lui en dénient ce droit.
Appel des Gilets jaunes

Les Gilets jaunes s’adressent aux autres groupes Gilets jaunes de la Région, ainsi qu’aux médias se réclamant des Gilets jaunes dans le département, pour proposer la tenue d’une véritable assemblée Gilets jaunes, rapidement, et sur des bases claires :
o Ouverte à toute la population, sans discrimination.
o Avec un ordre du jour précis et public.
o Avec débats suivis de votes.
o Avec des décisions souveraines.
• Cette assemblée doit s’organiser autour des trois mots d’ordre fondateurs : boycott – désobéissance – solidarité, et de grèves auto-organisées et dirigées par les grévistes eux-mêmes, et non par les directions syndicales.
• L’objectif : mettre en place une véritable fédération d’assemblées populaires, souveraines et décisionnelles, à l’échelle du pays, par la coordination de délégués mandatés et révocables.
Le rôle d’un militant du syndicat Solidaire
• Un militant syndical s’est illustré en tentant de diviser l’Assemblée dès son ouverture.
• Tout en se présentant comme partisan de l’union, il a attaqué d’emblée sur le thème : « nous ne voulons pas de l’extrême droite dans le mouvement ».
• Or, le mouvement est ouvert à toutes et tous, quelle que soit l’appartenance politique ou syndicale : l’essentiel est de reprendre les trois mots d’ordre fondateurs.
• Comme dans une grève, c’est l’adhésion aux mots d’ordre qui compte, non l’étiquette politique. Même une personne RN qui se bat sur boycott, désobéissance et solidarité se retrouve du côté du peuple contre l’extrême droite réelle.
• En réalité, ce type d’intervention sert à diviser et à détourner le mouvement de son contenu original.
• Ce militant syndical, à l’image des directions syndicales, prétend défendre l’unité mais pratique la division en opposant extrême gauche et extrême droite, alors que ces clivages sont instrumentalisés pour empêcher l’unité du peuple travailleur.

Conclusion

Face à l’impréparation du mouvement par les anciens Gilets jaunes, au noyautage des petits milieux interconnectés des partis de gauche et des syndicats et aux manœuvres de division, il appartient désormais aux Gilets jaunes de reprendre l’initiative.
La seule unité réelle est celle de toutes celles et ceux qui s’organisent sur la base des trois mots d’ordre : Boycott – Désobéissance – Solidarité, et qui construisent des assemblées populaires souveraines et décisionnelles, fédérées par la coordination des délégués mandatés et révocables.

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