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LFI : le faux progressisme de la gauche...
samedi 1er novembre 2025, par
Et quand Mélenchon ne rèvait que d’être le premier ministre de Macron...
LFI : le faux progressisme de la gauche bourgeoise républicaine
Les prétendus insoumis prétendent parler au nom du peuple, mais leur “peuple” n’existe que dans les discours et les urnes. Il n’y pas de peuple, pas plus que de nation ni de république, toutes notions fausses chères à Mélenchon.
Leur République, c’est celle des budgets d’austérité, des frontières, de la police et des institutions taillées pour garantir l’ordre social.
Sous couvert de “progressisme”, La France Insoumise recycle les vieux réflexes de la gauche bourgeoise : moraliser les injustices, ethniciser les rapports sociaux, transformer les fractures de classe en fractures culturelles.
Ils divisent le prolétariat en inventant des catégories morales : les “racisés” contre les “blancs”, les “décolonisés” contre les “Français de souche”, comme si les exploités devaient se battre entre eux pour une place dans la hiérarchie du malheur.
Mais cette division est utile : elle détourne la colère du domaine de la production et de l’exploitation.
Pendant qu’ils organisent des colloques sur “le racisme systémique”, le capital licencie, privatise, détruit la Sécu, ferme les usines, militarise les rues.
Le racisme n’est pas un préjugé moral à corriger : c’est un outil de gestion du travail,
un instrument du capital pour segmenter, opposer et discipliner.
Et ceux qui prétendent le combattre sans s’attaquer au capital le renforcent.
Leur “République sociale et laïque” n’a rien de populaire : c’est le masque moderne du même État bourgeois qui envoie la police contre les grévistes et les quartiers, qui finance les guerres impérialistes, qui soutient l’OTAN et la colonisation de la Kanaky.
Leur “égalité” est juridique, leur “fraternité” est nationale, et leur “justice” est celle des tribunaux de classe.
Face à cela, nous n’avons rien à réformer, tout à renverser.
Pas d’union civique, pas de marche républicaine, pas de VIe vitrine : des comités, la grève, l’expropriation, le contrôle ouvrier.
Car la seule unité possible, ce n’est pas celle des couleurs, des identités ou des mémoires :
c’est l’unité de classe des exploités contre leurs exploiteurs.
Une filiation bourgeoise, pas ouvrière
Sous ses discours enflammés, La France Insoumise ne s’inscrit pas dans la tradition du mouvement ouvrier révolutionnaire.
Elle n’est ni l’héritière de la Deuxième Internationale avant 1914, ni du socialisme scientifique du POF de Guesde et Lafargue, ni même du socialisme républicain combatif d’un Jaurès avant sa déviation parlementaire.
Ses racines politiques plongent ailleurs : dans la gauche bourgeoise d’État, dans cette lignée républicaine qui a toujours voulu encadrer la question sociale sans jamais la résoudre.
1. Des ancêtres bourgeois : Louis Blanc et la religion de l’État
Comme Louis Blanc en 1848, LFI veut “organiser le travail” sans toucher à la propriété.
Elle rêve d’un État arbitre, juste et protecteur, qui harmoniserait patrons et ouvriers.
Mais cet État n’est pas neutre : c’est l’instrument de domination d’une classe.
La “République sociale” de Blanc a fini dans le sang des Juin 1848,
comme celle de Mélenchon finira toujours par écraser les grévistes pour sauver la production.
2. Le précédent Millerand : la gauche du capital
Leur horizon n’est pas la révolution, mais la place dans le gouvernement bourgeois.
Comme Millerand en 1899, ministre dans un gouvernement républicain aux côtés du général Galliffet — le boucher de la Commune —,
LFI cherche la “coalition utile”, la “majorité populaire”, la “cohabitation de progrès”.
Millerand fut exclu pour trahison par les socialistes du POF :
Mélenchon, lui, serait à l’aise dans le même rôle, prêt à “réorienter” le capitalisme français au nom du peuple.
3. Le social-patriotisme : Jouhaux et Blum en héritage
Comme Léon Jouhaux à la tête de la CGT pendant la guerre de 1914, LFI place la “Nation” avant la classe.
Elle chante la République, la patrie, la souveraineté “populaire” — autant de mots qui masquent la défense de la bourgeoisie nationale contre la concurrence étrangère.
Et comme Léon Blum à la SFIO, elle rejette l’Internationale Communiste au nom du “réalisme”.
Blum voulait un socialisme dans les institutions de la Troisième République ;
Mélenchon rêve du même socialisme parlementaire dans celles de la Cinquième.
L’un a refusé la révolution de 1917 ; l’autre refuse celle d’aujourd’hui.
4. La continuité coloniale et mitterrandienne
LFI n’est pas plus “décoloniale” qu’elle n’est “insoumise”.
Sa matrice politique est celle de la gauche coloniale de la IVe et de la Ve République,
celle de Mitterrand, ministre de l’Intérieur pendant la guerre d’Algérie, puis président des privatisations et de la rigueur sous l’Union de la Gauche.
Mélenchon en est un produit direct : député socialiste, ministre sous Jospin, sénateur de la Ve République, il a toujours servi la continuité de l’État bourgeois français,
en adaptant le vocabulaire à l’air du temps : jadis “socialiste”, aujourd’hui “insoumis”.
5. Un parti du capital républicain
Derrière la mise en scène “populaire” et “citoyenne”, LFI reste une organisation de gestion de la colère.
Elle capte l’indignation pour la détourner vers les urnes, désarme le prolétariat au nom du pacifisme, de la morale, du “vivre-ensemble”, et maintient l’ordre républicain au moment décisif.
Elle n’est pas l’avant-garde de la révolution, mais la ceinture de sécurité du capitalisme français.
LFI, c’est le parti du capital républicain : celui qui change les mots pour préserver les rapports sociaux.
6. Notre rupture
Nous ne voulons pas d’une “VIe République” réaménagée, ni d’une nouvelle gauche d’État repeinte aux couleurs du peuple.
Nous ne voulons pas d’un « bon gouvernement » bourgeois pas plus que d’une république bourgeoise, d’un droit bourgeois, d’une loi bourgeoise, de média bourgeois ni des richesses aux mains de la bourgeoisie.
Nous voulons rompre avec la logique même de l’État bourgeois : mettre fin à la propriété privée des moyens de production, abolir la police de classe, et construire le pouvoir des comités ouvriers et populaires.
Car la continuité historique de la gauche bourgeoise — de Louis Blanc à Mélenchon,
de Millerand à Blum, de Jouhaux à Mitterrand — c’est celle de la trahison permanente du mouvement ouvrier.
Et c’est cette continuité qu’il faut briser, par la grève, l’expropriation, la réorganisation socialiste de la société.
En construisant dans nos mouvements actuels l’auto-organisation à la base qui décide de tout sans obéir à des appareils liés à la bourgeoisie et qui prépare demain une société dirigée par des comités de travailleurs. Eh oui ! par des soviets comme en Russie, par des comités, par des communes, par des assemblées décisionnelles et souveraines, qui ne soient pas manipulées par les appareils syndicaux et politciens !
