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Luttes de classe au Togo

vendredi 16 janvier 2009, par Robert Paris

TOGO

Togo : répression contre mouvement de grève
Le 18 juillet 2008 les travailleurs de l’usine à Tabligbo, du groupe Indien Fortia, proudcteur du ciment ont lancé une grève spontanée de 24 heures.
Togo en Lutte
Ils exigeaient tout d’abord l’amélioration des conditions de travail au plan sanitaire -c’est-à-dire- l’instauration de la visite médicale annuelle comme droit lié au travail. Selon les informations, les conditions de travail son très pénibles : le ciment est très toxique et les clinkers sont produits avec du charbon qui libère beaucoup de CO2 et qui pollue l’environnement.

A part les questions liées à la santé des travailleurs, il y avait la revendication de l’augmentation du salaire de base variant entre 24.405Fcfa et 59.328Fcfa. Bref, ce mouvement spontané dirigé par les militants syndicaux n’était qu’un « avertissement » pour obtenir satisfaction et fait suite aux nombreuses tentatives de négociations restées sans suite depuis 2002 avec les véreux patrons indiens et le clan au pouvoir.

Pour désamorcer le mouvement, le Président togolais, Faure Gnassingbé avaient envoyé le préfet de Yoto, Toudeka Komlan, afin de négocier avec les grévistes. Après moult discussions avec les représentants des cimentiers, il obtiendra, d’eux, la cessation de la grève et un délai de 45 jours pour trouver un « compromis » entre les patrons indiens et le mouvement syndical. C’est dans ces conditions que les travailleurs sont redescendus sur le chantier le 20 juillet dernier pour faire fonctionner l’usine.

Ce même jour, à la surprise générale, les cinquante six ouvriers qui avaient pris la tête du mouvement de grève ont été renvoyés chez eux par les responsables de l’usine. Ils ont été sommés de ne plus mettre les pieds sur les chantiers. Par ailleurs, un des patrons indiens aurait fait entendre que « ceux qui ont organisé cette pagaille doivent la payer cher ». Il va sans dire que les quelques libertés, certes fragiles, que le peuple togolais avait acquises de haute lutte sous le feu tyran Eyadema sont aujourd’hui remises en cause par Faure et les véreux patrons indiens.

Le rôle de Faure Gnassingbé est de museler, liquider par l’intimidation et la terreur, le mouvement syndical, afin que notre pays devienne un paradis pour capitalistes étrangers. L’exemple de la Zone Franche établie depuis les années 1980 est édifiant. C’est pourquoi le droit de manifester et de grève qui est un droit démocratique inaliénable est devenu un « crime » au Togo. Souvenons-nous, il y a quelques semaines déjà, c’est sous de fallacieux prétexte que ce même régime ait interdit les manifestations contre la cherté de la vie.

Face à cette situation, il apparaît au grand jour le degré de collaboration qui existe effectivement entre le régime dictatorial de Faure Gnassingbé et l’opposition dite démocratique (CAR, CDPA, UFC etc.). L’ensemble de cette opposition dite démocratique n’a pas levé leur petit doigt pour dénoncer les patrons étrangers piétinent le droit syndical dans notre pays.

Dans cette situation, les démocrates et patriotes togolais en exil ne peuvent que saluer le courage et la détermination dont-on fait preuve actuellement les ouvriers de la cimenterie de Tabligbo, à l’instar de ceux des phosphates de Kpémé, qui luttent pour la préservation de leur outil de travail et pour de meilleurs conditions de vie. Une détermination dont tous ceux qui veulent en finir avec la dictature doivent s’y inspirer. C’est pourquoi nous demandons la réintégration dans l’usine de tous les ouvriers qui ont participé à la grève contre les véreux dirigeants de FORTIA. Avec toutes nos forces nous soutenons le mouvement de grève des ouvriers de FORTIA pour mettre fin à l’exploitation des capitalistes indiens au Togo, comme nous soutenons les ouvriers de Kpémé.

Grève dans le milieu hospitalier

5 novembre 2008

Les personnels de santé sont en grève au Togo depuis mardi et pour trois jours afin de réclamer une revalorisation de leurs salaires et primes. Ce n’est pas la première fois qu’un mouvement de cette nature intervient dans le milieu hospitalier. Les autorités se sont disent prêtes au dialogue et à l’examen de ce des revendications dans la limite des capacités financières de l’Etat.
La rénovation du système de santé est l’une des priorités du gouvernement. D’importants moyens financiers ont été dégagés récemment pour procéder à la rénovation de CHU et de CHR et à la construction de dispensaires en milieu rurale. Les questions salariales sont prises en compte, qu’il s’agisse des médecins ou des personnels soignants.
Grève des dockers au Port autonome de Lomé
Tout comme les ouvriers de la cimenterie de Tabligbo et de Kpémé, les dockers du Port autonome de Lomé ont déclenché depuis le début janvier 2009 un mouvement de grève pour demander des meilleures conditions de vie et de travail.
Comme il fallait s’y attendre, les tenants du pouvoir n’ont pas du tout lésiné sur les moyens -médiatiques et policières- dont-ils disposent pour isoler les grévistes. Ainsi, Faure et ses affidés ont voulu faire croire que se sont les jeunes des quartiers populaires de Bè et d’Akodessewa qui sèment la pagaille et le désordre au sein du Port.
Il n’ y a aucun doute que cette intoxication grossière a été vite perçue par l’ensemble du mouvement syndical qui a continué à braver résolument les autorités portuaires. C’est dans ces conditions que le pouvoir s’est ravisé et a envoyé tout un arsenal de répression afin de briser le mouvement des dockers.
En effet, dans sa livraison du 9 janvier 2009, le journal indépendant Liberté Hebdo N° 452 nous rapporte un témoignage édifiant d’un des responsables des grévistes : « Depuis trois jours, nous sommes en grève pour réclamer un statut pour notre corps de métier. Mercredi, nous avons rencontré les autorités portuaires pour débattre du sujet mais nous n’avons pas eu gain de cause. Les discussions n’ont pas du tout évolué. Ces autorités ont souvent fait du dilatoire en nous disant de surseoir à la manifestation et qu’ils vont régler le problème. Mais après, elles ne font rien ». … « Il y a plus de quinze ans que cette affaire dure. Les autorités portuaires ont même envoyé des missions dans les autres pays pour s’imprégner de ce qui se fait là-bas. Il y a un statut qui est signé mais elles ne veulent pas l’appliquer. Il y a des dockers qui sont partis en retraite sans pension. Lorsque le nouveau DG Adégnon est venu, il a promis de doter les dockers d’un statut. Mais depuis quatre ans, il n’a rien fait. Il faut revoir notre cas puisque ce n’est pas comme ça que les choses se font dans les autres ports », poursuit-il. « Comme nous sommes en grève, nos patrons sont partis prendre d’autres personnes qui travaillent à notre place. Ce n’est pas normal », ajoute-t-il.

Togo : Grève de 48 heures des ouvriers de Wacem
Le gouvernement Houngbo est confronté aux premiers défis majeurs que sont la survie de la population togolaise la dimunition du chomage, la répartition équitable des richesses du pays, le bien être social etc… . Chaque jour que Dieu fait, la population togolaise part à la quête de son pain quotidien. La crise économique frappe durement la couche défavorisée avec son corollaire de vie chère.
Face à cette dure réalité, les voix s’élèvent de part et d’autre pour réclamer de meilleures conditions de travail. Ainsi après le personnel de santé, c’est autour du syndicat des ouvriers de mines du Togo de réclamer leurs droits. Ils lancent ce 30 Septembre 2008, une grève de 48 heures d’avertissement.
A l’origine de ce mouvement de grogne, la mise à l’écart de six ouvriers de l’usine de fabrication du ciment Wacem à Tabligbo pour avoir revendiqué leurs droits. « Il faut que nos camarades retrouvent le boulot. Ces ouvriers ont été écartés et on a annoncé que les enquêtes sont diligentées. Mais un mois après, leurs salaires ont été coupés. Nous revendiquons que ces camarades retrouvent leur boulot sans condition » a déclaré Kodjovi Sedonou, SG de SYDEMIN.

Grève des aiguilleurs du ciel
Les aéroports des 17 pays membres de l’ASECNA observent depuis le 29 juillet dernier à 13 heures, un mouvement de grève paralysant l’ensemble du trafic aérien pour protester contre les mauvaises conditions de travail et de traitement généralisés dans les différentes antennes nationales. Ce mouvement de grève débuté dans l’antenne de Niamey, au Niger, fait suite à un préavis déposé à la tutelle depuis le 30 juin dernier et devrait se poursuivre jusqu’au 31 juillet prochain.
Les avions sont au hangar dans les 17 pays membres de l’Agence pour la sécurité et la navigation aérienne (ASECNA), dont les agents ont entamé un mouvement de protestation général suite à la non satisfaction des points de revendications déposées à la tutelle depuis le 30 juin dernier.
A la crise institutionnelle s’ajoute une crise sociale. Depuis le 29 juillet dernier à 13 heures, les tarmacs des 17 pays membres sont paralysés suite au mouvement de protestation parti de l’aéroport de Niamey, au Niger, pour dénoncer la violation généralisée des droits des agents de l’ASECNA dans les différentes antennes nationales.
Cette grève est consécutive au dépôt d’un préavis de grève par la Fédération des associations professionnelles de contrôleurs aériens de l’Asecna (FAPCAA) auprès de la tutelle depuis le 30 juin dernier. La FAPCAA y exigeait la satisfaction de cinq points de revendication.
Les agents protestent contre les sous-effectifs, l’insuffisance de la formation et de la protection juridique, les difficiles conditions de travail ou encore le non-paiement de certaines indemnités.
Ils réclament notamment le relèvement du niveau d’accès à la formation initiale au Diplôme d’études universitaires générales scientifiques. Cette revendication a par ailleurs fait l’objet d’une résolution des ministres de tutelle en 2003 mais n’est toujours pas mise en œuvre.
Pendant que Gnininvi n’a pas fini avec la mangeoire en disputant -comme un chiffonnier- les prérogatives de son ministère avec le larbin Gilbert Bawara ; pendant que les députés de l’UFC traînent leur derrière sur les bancs du parlement pour réformer le régime et donner un visage « humain » à la dictature du clan Gnassingbé, le groupe indien FORTIA, l’un des deux producteurs de ciment au Togo, dont l’usine est située à Tabligbo, organise avec l’appui des barons du régime l’exploitation d’une main d’œuvre à bon marché des ouvriers togolais.

C’est dans cette condition qu’une grève spontanée de 24 heures ait été déclenchée le 18 juillet 2008 par les travailleurs de ce groupe. Comme de juste, les ouvriers de FORTIA exigeaient tout d’abord l’amélioration des conditions de travail au plan sanitaire -c’est-à-dire- l’instauration de la visite médicale annuelle comme droit lié au travail. Selon les informations, les conditions de travail son très pénibles : le ciment est très toxique et le clinker est produit avec du charbon qui libère beaucoup de CO2 et qui pollue l’environnement.

A part les questions liées à la santé des travailleurs, l’augmentation du salaire de base variant entre 24.405Fcfa et 59.328Fcfa demeure l’une des revendications des cimentiers de Tabligbo. Bref, ce mouvement spontané dirigé par les militants syndicaux n’était qu’un « avertissement » pour obtenir satisfaction et fait suite aux nombreuses tentatives de négociations restées sans suite depuis 2002 avec les véreux patrons indiens et le clan au pouvoir.

Pour désamorcer le mouvement, Faure Gnassingbé et sa clique avaient envoyé au charbon le préfet de Yoto, Toudeka Komlan, afin de négocier avec les grévistes. Après moult discussions avec les représentants des cimentiers, il obtiendra, d’eux, la cessation de la grève et un délai de 45 jours pour trouver un « compromis » entre les patrons indiens et le mouvement syndical. C’est dans ces conditions que les travailleurs se sont redescendus sur le chantier le 20 juillet dernier pour faire fonctionner l’usine.

Ce même jour, à la surprise générale, les cinquante six ouvriers qui avaient pris la tête du mouvement de grève ont été renvoyés chez eux par les responsables de l’usine. Ils ont été sommés de ne plus mettre les pieds sur les chantiers. Par ailleurs, un des patrons indiens aurait fait entendre que « ceux qui ont organisé cette pagaille doivent la payer cher ». Il va sans dire que les quelques libertés, certes fragiles, que le peuple togolais avait acquises de haute lutte sous le feu tyran Eyadema sont aujourd’hui remises en cause par Faure et les véreux patrons indiens.

Il est incontestable que le rôle de Faure Gnassingbé est de museler, liquider par l’intimidation et la terreur, le mouvement syndical, afin que notre pays devienne un paradis pour capitalistes étrangers. L’exemple de la Zone Franche établie depuis les années 1980 est édifiant. C’est pourquoi le droit de manifester et de grève qui est un droit démocratique inaliénable est devenu un « crime » au Togo du clan Gnassingbé. Souvenons-nous, il y a quelques semaines déjà, c’est sous de fallacieux prétexte que ce même régime ait interdit les manifestations contre la cherté de la vie. Voilà où nous en sommes avec la « démocratie » à la sauce Faure.

Messages

  • Le TOGO ne mérite pas la sanction que la CAF les a infligé à savoir la suspention des deux CAN prochain 2012 et 2014 pour n’avoir pas jouer la CAN 2010 en ANGOLA.La CAF ne pouvait refuser que la CAN se joue au Cabinda sachant bien que c’etait risque,le president de la caf n’a t il pas duré à sa tète

    • Le problème n’est pas vraiment de savoir si le Togo mérite ou ne mérite pas mais pourquoi ils lui ont infligé.

      La dictature locale jouait la CAN à Cabinda pour prouver que le pays avait réglé ses problèmes. la CAF qui se prétend indépendante des pouvoirs politiques a accepté de jouer ce jeu là. C’était faux. Les faits l’ont prouvé puisqu’il y a deux mouvements rebelles qui contestent leur intégration au pays. Les forces armées du pays ont accepté d’escorter le véhicule des joueurs togolais ce qui signifie qu’ils prenaient la responsabilité de leur sécurité. Ils ont démontré ainsi que l’insécurité existe toujours dans le pays. Les victimes ont été les joeurs.

      La dictature du Togo a préféré elle aussi ne pas envoyer l’équipe par avion pour faire des économies. Si elle a rapatrié immédiatement l’équipe c’est pour réaliser une opération politique d’unité nationale lors de l’enterrement pour crédibiliser le régime.

      Si la CAF en a voulu au Togo c’est que la CAN a failli être remise en cause et son opération politique à Cabinda failli être dévoilée.

      Conclusion : il n’y a pas royaume indépendant où nagerait le football. Il est dans la même pourriture de société que le reste des activités humaines.

      Il n’est pas en dehors des dictatures et des luttes de classe...

  • Les fonctionnaires togolais membres de la Synergie des Travailleurs du Togo (STT) ont entamé mardi une nouvelle grève de 72 heures pour exiger l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail.

    Le mouvement a été observé dans certains ministères et surtout dans les hôpitaux et établissements scolaires du pays. Seuls les cas d’urgence sont reçus dans les centres hospitaliers universitaires (CHU).

  • Les employés de la Société nouvelle des phosphates du Togo (SNPT) ont déclenché mercredi une grève de 72 heures pour exiger une amélioration de leurs conditions de travail.

    À l’appel du syndicat des mines du Togo, les ouvriers du site d’extraction de Hahatoé (environ 40 km au nord de Lomé) et de l’usine de traitement de Kpémé (40 km à l’est de Lomé) ont abandonné le travail, a appris mercredi l’AFP de source syndicale.

    « Les discussions entamées depuis 2013 avec les responsables de la société autour de nos revendications en vue d’une amélioration de nos conditions de vie et de travail piétinent », a déclaré à l’AFP, Poro Egbohou, porte-parole du personnel de la SNPT.

    « Les salaires ne sont pas conformes à la grille de la convention interprofessionnelle du Togo. Les ouvriers n’ont pas de tenues vestimentaires ni de chaussures de sécurité sur les lieux de travail. Nous allons appeler à de nouvelles grèves les semaines à venir si rien n’est fait. Cette fois-ci, nous sommes décidés à aller jusqu’au bout », a-t-il souligné.

  • au Togo, 100.000 personnes ont manifesté contre la dictature de Faure Gnassigbé, fils du général Eyadéma, son père et prédécesseur qui avait déjà gouverné 38 ans…

    Les anglais disent : to go to hell
    Traduisez : allez en enfer

  • Le Togo est en train de prendre un tournant historique. Depuis le début des manifestations le 19 août, à l’appel de l’opposition, la contestation s’amplifie : une marée humaine s’est rassemblée dans le centre de Lomé les 6 et 7 septembre, du jamais vu dans l’histoire du pays. Une nouvelle manifestation devrait avoir lieu vendredi.

  • A Lomé, capitale togolaise, 18 octobre 2017, la manifestation prévue ce jour par la coalition des 14 partis politiques de l’opposition au Togo a été réprimée et étouffée dans l’œuf, avec grande violence par des forces plutôt non conventionnelles. Déjà à 6h00 certains parents s’inquiétaient en voyant leurs enfants sortir pour l’école. Face aux évènements de la veille découlant de l’arrestation manu militari de l’imam Alpha Hassan, leur inquiétude s’explique. Au même moment, ceux qui ont pu faire le déplacement à travers la ville, ont pu constater la présence effective à la fois des militaires et des gendarmes et de groupe de jeunes cagoulés munis de matraque ou de toute sorte d’armes blanches aux carrefours dans la capitale.

    Dans les quartiers de Tokoin Doumasséssé encore connu sous le nom de Adéwui, la tension était palpable. « On aurait cru un état de siège comme j’en vois dans les films. Mon sourire du matin avait disparu dès cet instant. Car j’avais compris que quelque chose se tramait », témoigne Junior, un jeune lycéen du Lycée de Tokoin. Oui, quelque chose se tramait bien. Car la suite sera difficile pour les populations.

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