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Editorial 16-02-2009 - Un seul combat des Antilles à la métropole

samedi 14 février 2009, par Robert Paris

LA VOIX DES TRAVAILLEURS

« Travailleurs de tous les pays unissez-vous »

Karl Marx

Des Antilles à la Réunion et au continent, des services publics attaqués aux entreprises qui licencient ou mettent au chômage technique, c’est un seul et même combat

La rapidité avec laquelle certaines luttes convergent en ce début d’année a de quoi étonner, alors que l’on nous a habitués à des luttes isolées, secteur par secteur, catégorie par catégorie et même site par site. Plusieurs fois, régionalement, des travailleurs de l’Enseignement ont manifesté ensemble avec des hospitaliers et des salariés de l’Automobile. Les enseignants-chercheurs, conscients que l’attaque qui les frappe fait partie d’un plan d’ensemble, tentent de prendre contact avec d’autres salariés de l’Enseignement : agents de l’Université, personnels de la Maternelle à l’enseignement primaire et secondaire, IUT et autres chercheurs ainsi qu’étudiants.

Un début de convergence a également eu lieu dans l’Automobile, où intérimaires, prestataires et salariés Renault ou PSA débraient ensemble. La grève pour les salaires a un effet contagieux : Renault Douai puis Flins.

Un autre exemple frappent est celui de la Guadeloupe et de la Martinique. La révolte devant le chômage massif, la misère, les salaires insuffisants et bloqués et la cherté de la vie ont amené les travailleurs guadeloupéens à s’unir pour une même plateforme revendicative. Ils sont alors passés d’une entreprise à une autre, pour discuter, pour mettre en grève, pour s’entraider, pour organiser ensemble des barrages, des manifestations, des réunions et la grève générale… En Guadeloupe, le face à face n’a pas seulement lieu avec le gouvernement mais d’abord avec les patrons. Et la combativité des travailleurs guadeloupéens fait tâche d’huile, s’étendant en Martinique également en grève générale, puis à La Réunion ainsi qu’à la Guyane.

Ce qui frappe également dans la mobilisation des Antilles, c’est à quel point les revendications sont les nôtres : 200€ d’augmentation par mois des salaires et pensions pour tous, salariés du privé et du public, chômeurs, retraités, étudiants et ménagères, hausse du SMIC, du minimum vieillesse et des minima sociaux, fonds de soutien aux personnes âgées, baisse des prix des produits de première nécessité et du pétrole, gel des loyers, arrêt des saisies immobilières, construction de logements sociaux, défense des services publics…. Le gouvernement a d’abord fait mine de négocier et de comprendre. Maintenant il commence à montrer la matraque avec l’envoi des gendarmes mobiles, le refus de toute aide financière de l’Etat et un ton plus menaçant. Il craint, en cédant, d’encourager l’ensemble des travailleurs, y compris sur le continent, à revendiquer des augmentations de salaires et d’autres exigences sociales. Toute défaite des travailleurs de Guadeloupe et de Martinique serait une défaite pour tous les travailleurs de France. Inversement, une victoire serait une victoire pour tous.

Le gouvernement pensait jouer sur du velours (le fameux tapis vert) avec les dirigeants syndicaux dont il connaît bien les limites. Il lui a suffi de parler de négociations en février suite à une journée d’action fin janvier pour que les dirigeants syndicaux décident d’une action … en mars. Le fait d’attendre la rencontre avec Sarkozy témoigne de l’absence de volonté d’aider à la mobilisation. La manière guadeloupéenne, avec des salariés allant d’une entreprise à une autre, des comités inter-entreprises et la grève générale est une tout autre méthode… Quant à la gauche, comme l’exprime Aubry, elle craint la contagion de la Guadeloupe au continent et dit que ce serait dangereux. Le PS tient à être responsable vis-à-vis des classes dirigeantes.

Ce n’est pas seulement la Guadeloupe. Il en va de même de tous les conflits sociaux actuels. Ils sont contagieux. Une entreprise en lutte peut en allant contacter les autres secteurs touchés par la crise déclencher une étincelle. Les travailleurs peuvent, comme en Guadeloupe, s’organiser en comités qui prennent les décisions et unissent toutes les luttes.

Tous les conflits sociaux sont aujourd’hui déterminants pour l’ensemble des travailleurs. On a affaire à un conflit général qui concerne toute la classe ouvrière. Ou on le gagne ensemble ou on le perd ensemble. L’enjeu est d’importance. Il ne s’agit pas seulement de donner un coup d’arrêt aux attaques du patronat et du gouvernement, à la destruction des services publics, aux licenciements, à la misère qui gagne partout. Il s’agit aussi que les travailleurs donnent une perspective face à une société capitaliste qui n’a plus à offrir que le chômage et la misère. Les classes moyennes vont être très rapidement frappées elles aussi par la crise comme elles le sont déjà aux USA ou en Islande. Si la classe ouvrière montre sa force, elle peut entraîner ces classes moyennes contre les responsables de la crise : les capitalistes.

Messages

  • Vive la lutte des travailleurs des Antilles et de la Réunion !

    Tous à la manifestation :

    Lundi 16 février dans la rue à 18h Place de Clichy

    • Douze personnes ont été interpellées suite aux barrages érigés sur les routes par des militants du LKP, alors que le conflit dans l’île va entrer dans sa cinquième semaine...

      Douze personnes ont été interpellées et une quarantaine sont en cours d’arrestation en Guadeloupe, aux alentours des barrages dressés par les manifestants sur les routes. Les autorités leur reprochent des « entraves à la circulation » et des « violences à l’encontre des forces de police avec jets de pierre ».

      Les grévistes du Collectif contre l’exploitation (LKP) ont érigé neuf barrages sur plusieurs axes routiers stratégiques de l’île tôt ce lundi matin. Tandis qu’ils étaient démantelés par les forces de l’ordre, d’autres étaient dressés un peu plus loin, dans un jeu du chat et de la souris.

      Centaine de manifestants à proximité des barrages
      Deux barrages ont été érigés à Sainte-Rose (nord), dont l’un sur le pont de La Boucan. Ce pont constitue l’unique point de passage routier de la route Sainte-Rose/Deshaies (nord) Pointe-à-Pitre. Une centaine de manifestants se trouvaient à proximité, selon la préfecture.

      A Capesterre Belle-Eau (sud), deux barrages, dont l’un sur un pont, interdisaient la circulation vers Pointe-à-Pitre en provenance de cette commune et de celles situées plus au sud. Une vingtaine de manifestants a été signalée à proximité de l’un des barrages de Capesterre Belle-Eau.

      Trois autres barrages ont été érigés à des points stratégiques à Morne-à-l’eau (centre) et deux au Gosier (est).

    • « Echauffourées en Guadeloupe : les militants arrêtés libérés
      | Réagir16.02.2009, 12h09 | Mise à jour : 19h55
      Au 27e jour de grève générale en Guadeloupe, l’île a connu une brusque poussée de tension lundi, les forces de l’ordre intervenant pour démanteler des barrages du « Collectif contre l’exploitation » (LKP), dont une cinquantaine d’activistes ont été interpellés, selon les autorités.
      Les militants ont coupé au petit matin routes et ponts en neuf points de l’île, selon la préfecture, dressant des barrages de palettes, branchages et cocotiers coupés sur des axes stratégiques. Les forces de l’ordre ont immédiatement été envoyées sur place, lançant un jeu du chat et de la souris qui s’est prolongé une bonne partie de la journée, les manifestants remontant un peu plus loin les obstacles démontés.

      La cinquantaine de Guadeloupéens interpellés ont finalement été libérés en milieu de journée (19 heures à Paris). Dix d’entre eux seront convoqués devant la justice en juin pour « entrave à la circulation », violences lors de manifestations publiques « avec armes » et « refus de se prêter aux photos d’identité judiciaire et relevés d’empreintes », d’après une source judiciaire. Un peu plus tôt, François Fillon avait dénoncé l’opération des grévistes : « On ne doit pas faire de barrages sur les routes, on ne doit pas bloquer les stations-services, ça ne fait pas partie des moyens légaux d’expression », avait réagi le Premier ministre, en marge d’une visite dans le Pas-de-Calais.

      Ces manifestants ont été interpellés lors d’échauffourées autour de neuf barrages dressés sur différents axes routiers stratégiques de Guadeloupe. Parmi eux, se trouvait Charlie Lando, membre du LKP, le « collectif contre l’exploitation » qui mène la grève depuis le 20 janvier, et proche de son leader, Elie Domota.

      Les syndicalistes dénoncent des violences policières

      Dès le début de l’intervention, des responsables syndicaux ont dénoncé des « actions violentes » de la police vis-à-vis des interpellés. Alex Lollia, un des responsables du collectif LKP, s’est ainsi vu délivrer 5 jours d’interruption temporaire de travail (ITT). Selon le directeur du CHU de Point-à-Pitre, il souffre de « contusions ». Il a précisé qu’une autre personne avait été prise en charge pour des « contusions légères ».

      A sa sortie de l’hôpital, Lillia s’est présenté devant la presse, minerve autour du cou et certificat d’ITT à la main. « Les CRS sont arrivés en masse, ils ont commencé à nous frapper et à lancer des gaz lacrymogènes, explique-t-il. C’était excessivement violent ». Il est retourné un peu plus tard à l’hôpital et a été placé en observation, selon la direction de l’établissement.

      Le préfet Nicolas Desforges estime pour sa part qu’il fallait « ramener à sa juste proportion » les blessures subies par le syndicaliste. Selon lui, il se plaint « d’une plaie au coude et de fourmillement dans les jambes ».

      L’appel au calme du président du conseil régional

      Victorin Lurel, président (PS) du conseil régional de Guadeloupe, a appelé « solennellement l’ensemble de la population à garder son calme et son sang froid », dénonçant une « montée aux extrêmes » après les échauffourées entre forces de l’ordre et grévistes. « Je condamne par avance toutes les violences et tous les dérapages, d’où qu’ils viennent. La mobilisation pour obtenir la satisfaction des légitimes revendications peut se poursuivre sans en arriver à des violences dont la Guadeloupe toute entière souffrirait », ajoute-t-il.

      Demandant au préfet de conserver « l’attitude responsable dont il a fait preuve depuis le début du conflit dans sa mission de maintien de l’ordre, puisqu’en 28 jours de mobilisation, il n’y a eu absolument aucun incident », Victorin Lurel appelle « aussi les responsables du LKP (Collectif contre l’exploitation), mais aussi les milliers de Guadeloupéens qui se reconnaissent dans ce mouvement, à faire preuve de modération en poursuivant leurs manifestations sans entraver les libertés individuelles et le droit d’aller et de venir sur le territoire ».

      Manifestation en Martinique

      Même blocage à la Martinique, où le « collectif du 5 février », qui mène depuis 10 jours la grève, a claqué samedi la porte de négociations avec la grande distribution sur des baisses de prix et attend d’elle un accord écrit pour reprendre les discussions. Le collectif a appelé à une « grande mobilisation » ce lundi. Dans un entretien accordé au Parisien - Aujourd’hui en France de lundi, Yves Jégo, secrétaire d’Etat à l’Outre-mer se dit pourtant « confiant » sur l’issue de la crise en Martinique. En revanche, pour la Guadeloupe, « c’est plus compliqué », estime Jégo qui demande au patronat de « formuler une proposition complète très rapidement ».
      Leparisien.fr avec AFP »
      Enfin l’E.G. en metropole a été un peu vue et entendue.
      Il était temps, mais hier soir, c’était à peine une manif entre militant, mais c’est vrai que la grève génerale a juste débuté il y a 1 mois et que l ’E.G. a prévenu de la manif il y a 3 jours !!
      Même ça ils ne veulent pas l’organiser vraiment.
      Alors ne parlons pas de grève générale à organiser.
      Il reste aux travailleurs des antilles et de l hexagone, la décision d’intervenir pour se défendre face à la répression pour les uns, et pour les autres de se mettre en grève immédiatement pour rejoindre les revendications sociales et ne pas attendre "le printemps" pour le faire.
      Il faut que la peur change de camps tout de suite et que la classe ouvrière en France et aux antilles menacent le gouvernement d’un embrasement général, la seule manière efficace de répondre à la répression sur le long terme.
      Sinon la jeunesse des antilles aura raison de brûler car c’est la suite logique d’une révolte que le pouvoir réprime.

    • Vive la lutte des travailleurs des Antilles et de la Réunion !bon courage a vous .

  • Et maintenant, il y a eu un mort en Guadeloupe ! Et le gouvernement et ses complices prétendent que c’est la faute du mouvement social et celui-ci devrait reculer !!!

    Eh bien, il y a effectivement des responsables : le patronat et le gouvernement.

    Les deux n’ont cesé de jouer le pourrissement.

    Les deux sont responsables de la situation sociale insupportable en Guadeloupe.

    Cela fait plus d’un mois que plus de 100.000 personnes sont mobilisées et dans la rue.

    La réponse du gouvernement a été de jouer une comédie des négociations puis de la désavouer.

    Sa réponse a été d’envoyer des contingents entiers de gardes mobiles armés comme pour une guerre. Et c’est une vraie guerre : la guerre sociale !

    Dans ces conditions, l’Etat et les patrons portent l’entière responsabilité de ce crime : l’assassinat d’un syndicaliste.

    Et le fait qu’il s’agisse d’un membre du LKP connu et reconnaissable permet toutes les suspicioss conte le même Etat que celui des assassins de la grotte d’Ouvéa !!!

    Robert Paris

  • Grèves et mouvement contre la vie chère à la réunion et aux Antilles : la CGT d’EDF à la Réunion dit vouloir une même"corporation" et des droits équivalents en metropole et sur les îles, mais dit aussi chercher "un espace de négociation dans un souci d’appaisement....et faire un point d’étape avec les salariés.." Que de belles paroles...mais oui les travailleurs doivent s’organiser indépendamment en collectifs, comités de grève et se débarrasser des boulets de la bureaucratie syndicale.

    Voir ici

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