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La Fraction (trotskiste) l’Etincelle, née dans LO en 1996, s’auto-dissout en 2023 dans le NPA-R, parti ni marxiste ni trotskiste
jeudi 14 novembre 2024
Un groupe qui se disait trotskiste, la Fraction l’étincelle semble avoir choisi de disparaître en tant que courant, tendance ou fraction, en renonçant au trotskisme en silence, depuis février 2023.
La Fraction était dans LO de 1996 à 2008, dans le NPA de 2009 à 2022. Puis à la scission du NPA en décembre 2022 à son Vème congrès, la Fraction s’est retrouvée, à l’insu de son plein gré, une des composantes de ce qui allait devenir le NPA-révolutionaires (aux côtés des deux tendances Anticapitalisme & Révolution, Démocratie socialiste)
La Fraction de 1996 à 2022
Avant qu’il disparaisse, citons le site de la Fraction, à propos de son histoire de 1996 à 2022 :
La Fraction L’Étincelle s’est constituée en 1996 au sein de Lutte ouvrière, à l’issue d’une série de discussions portant d’abord sur l’appréciation de ce qui se passait en URSS au moment de son démantèlement en 1991, puis, en ce qui concerne la France, sur les opportunités d’implantation et d’intervention des révolutionnaires, qu’il s’agit de saisir quels que soient les aléas de la période.
(...) Lorsque la LCR a lancé un appel afin d’explorer la possibilité de constituer un Nouveau parti anticapitaliste à l’issue des élections présidentielles de 2007, nous y avons répondu favorablement et milité, sans succès, pour que Lutte ouvrière fasse le même choix.
La Fraction L’Étincelle a été exclue de Lutte ouvrière en septembre 2008, pour ne pas avoir accepté les alliances passées avec la gauche gouvernementale à l’occasion des élections municipales de mars 2008. Cette exclusion changeait notre situation au sein de l’extrême gauche révolutionnaire. Elle ne change rien aux objectifs que nous poursuivons : la construction d’un parti révolutionnaire prolétarien. Et donc rien à notre volonté de maintenir ou établir des rapports fraternels au sein de cette extrême gauche, y compris avec les camarades de Lutte ouvrière.
Malgré de fortes réserves sur les ambiguïtés du programme fondateur du NPA (nature de la révolution, hésitations sur la nécessité du renversement de l’État bourgeois entre autres), nous nous sommes proposé d’apporter notre force militante et d’intégrer ses structures, en particulier ses comités de base, locaux ou surtout d’entreprises, mais sans abandonner nos structures et nos activités propres.
C’est l’orientation que nous maintenons depuis le congrès de fondation du NPA en 2009 : en participant aux débats politiques à tous les niveaux, y compris ceux des congrès par nos camarades qui y ont été délégués, ou du Conseil Politique National ; en participant aux interventions du NPA, voire en les suscitant, vis-à-vis du monde du travail et de ses luttes. De ces débats comme de ces interventions, et des problèmes qu’ils peuvent soulever, notre revue Convergences révolutionnaires rend compte régulièrement.
Rien sur la suite de l’histoire, à partir de la scission de décembre 2022 !
Disparition de la revue Convergences
Dans le même texte on lisait à propos de la revue de la Fraction :
Convergences Révolutionnaires est publiée par la Fraction L’Étincelle.
Convergences Révolutionnaires s’adresse à tous ceux qui s’intéressent aux idées de l’extrême gauche. C’est aussi un outil au service de ceux qui entendent avoir une activité révolutionnaire dans les entreprises, les ateliers, les chantiers, les bureaux, les cités et les quartiers comme parmi la jeunesse. Dans la mesure de nos moyens nous relatons, confrontons, analysons les expériences faites au sein du mouvement ouvrier, et discutons comment contester la politique des appareils syndicaux et politiques dont l’orientation vise à la sauvegarde du système capitaliste.
Convergences Révolutionnaires n’entend pas se contenter d’exprimer les points de vue de la Fraction L’Étincelle mais veut être aussi un lieu de discussion et d’échanges fraternels. Nous sommes ouverts à toutes les contributions rédactionnelles, même critiques évidemment.
Or La Fraction a arrêté de publier Convergence après le dernier numéro 149 de janvier 2023. Aucune annonce, justification, de l’arrêt de la publication, n’ont à notre connaissance été publiées.
Dans ce dernier numéro, un article prémonitoire, reprochait à l’ex-LCR Sabado d’abandonner le trotskisme :
À propos d’une interview de François Sabado à Mediapart. Que reste-t-il de ces beaux jours, que reste-t-il de nos amours ?
Aïe, aïe, aïe… à en juger par l’interview qu’il a donnée à Mediapart le 27 décembre dernier, notre camarade François Sabado semble avoir pris un coup au moral, au bout de « presque une cinquantaine d’années de militantisme ».
(...)
Ça ne nous est pas passé avec l’âge…Olivier Belin, Huguette Chevireau et Michelle Verdier
Il semble que si, le trotskisme est passé à ces camarades, avec l’âge, comme nous l’avions annoncé en commentant cet article à l’époque :
https://www.matierevolution.org/spip.php?article8271
Cet article du Trio tapait "sur la droite". C’est un acte courant chez les centristes, de taper à droite, avant d’effectuer justement un virage à droite.
Les bulletins l’Etincelle ont disparu
Sur les bulletins d’entreprise, depuis janvier 2023, on passe de bulletins "NPA-Etincelle" à des bulletins "NPA".
Voir par exemple
https://www.convergencesrevolutionnaires.org/-La-Poste-Paris-11-20-
qui est devenu
https://npa-revolutionnaires.org/bulletin-la-poste-paris-11-12-20-14/
Le NPA-R est seulement "révolutionnaiire"
La Fraction s’est donc auto-dissoute, début 2023, dans le NPA-révolutionnaires. Quel est donc le programme de ce parti ?
La seule page de son site où le NPA-R se présente n’évoque ni marxisme, ni communisme, ni trotskisme :
Déclaration du congrès du NPA (11 décembre 2022)
Urgence et actualité de la révolution, nous continuons le NPALe congrès du NPA a réuni ce week-end à Saint-Denis 210 délégués, représentant les 2 013 membres du parti. La plateforme A a recueilli 91 votes, soit 6,21 %, la plateforme B 711 voix, soit 48,50 %, et la plateforme C 664 voix, soit 45,29 % (c’est-à-dire 47 voix d’écart). Il s’est tenu quelques mois après que l’ensemble du NPA a mené la campagne présidentielle du NPA, campagne qui a contribué à un nouvel afflux militant vers le NPA, en un an, de plus de 500 militants et militantes, jeunes, scolarisés ou travailleuses et travailleurs qui ont rejoint les rangs du parti. Malgré ces pas en avant, une partie de la direction sortante du NPA a choisi de quitter le congrès avant tout vote, dont les votes décisifs d’orientation, pour mener seule une politique en direction de la Nupes et de sa principale composante LFI, entamée aux régionales de 2021 en Nouvelle-Aquitaine et en Occitanie, et confirmée à l’occasion des législatives de 2022. Une politique de séparation minoritaire, qui n’a recueilli dans un huis clos que 100 voix, tandis que le parti avait envoyé 210 délégués à ce congrès. Les quelques scissionnistes de la direction sortante ont fait le choix de tenter de faire exploser le parti au mépris du vote démocratique des militants et militantes qui pourtant, dans leurs assemblées électives, avaient voté majoritairement une motion explicite en faveur de « continuer le NPA », ou en votant majoritairement pour des plateformes qui refusaient la scission, dont notre plateforme C. Cette plateforme est largement majoritaire dans le secteur jeunes du NPA, dans de nombreuses branches professionnelles (transports, Poste, auto…) et des fédérations départementales importantes (Paris, Marseille, Lyon, Bordeaux, Rouen…).
Ce choix est irresponsable, d’autant plus que la situation nationale et internationale exige que les révolutionnaires resserrent leurs rangs et avancent des perspectives d’émancipation révolutionnaire pour le monde du travail et la jeunesse. Qu’ils se regroupent plutôt que de se diviser. Mais le NPA continuera, malgré le départ de ses principaux porte-parole. Nous, délégués de la plateforme « Actualité et urgence de la révolution », qui avons recueilli la quasi-moitié des votes du parti, assumons cette responsabilité vis-à-vis de l’ensemble du NPA, de ses comités, de ses fédérations et de ses branches quels que soient les votes au congrès. Dès lundi, nous réunirons toutes les instances du NPA.
Nous en appelons à tous les militants et militantes de notre parti, derrière la majorité qui s’est exprimée contre la scission, à poursuivre la construction du NPA avec nous. Et au-delà, avec nous, par responsabilité internationaliste, à lutter contre l’émiettement de l’extrême gauche et du mouvement révolutionnaire à l’échelle mondiale. Le NPA s’est toujours conçu comme un pôle de regroupement des révolutionnaires, vers un parti révolutionnaire des travailleurs. Et des travailleuses.
Ici en France, le monde du travail se trouve confronté à une offensive tous azimuts du patronat et du gouvernement. Salariés, dont les plus précaires, chômeurs et chômeuses, retraités, handicapés sont durement frappés. Avec une inflation dépassant les 6 % en rythme annuel, les salaires sont rognés un peu plus chaque jour, et les classes populaires promises à de nouveaux sacrifices : pour beaucoup, il est question d’avoir faim et froid, sans électricité et chauffage, cet hiver. Pour le début de l’année 2023, les tarifs des transports en commun, des péages autoroutiers, de la poste, etc., sont tous annoncés à la hausse. Et le gouvernement lance son attaque contre le montant des pensions des anciens et anciennes, entre autres par le recul de l’âge légal de départ en retraite.
Cet automne a été marqué déjà par un grand nombre de mobilisations et de grèves, pour des augmentations de salaire, émiettées et isolées mais déterminées. La journée de rendez-vous national de grève du 18 octobre, de soutien aux grévistes des raffineries mais aussi de rage contre Macron et son gouvernement qui voulaient les réquisitionner, a montré qu’une explosion de colère était possible. Il y a urgence à préparer les mobilisations et leur généralisation, seules à même de changer le rapport de force et de repousser ces attaques patronales et gouvernementales : pour une hausse des salaires et des pensions de 400 euros net mensuels pour tous et toutes, aucun revenu en dessous de 2 000 euros et un alignement systématique des salaires sur les prix, pour une retraite à taux plein en cotisant 37 ans et demi au maximum et dès 60 ans. Il s’agit en fait d’imposer un partage du travail entre toutes et tous – pour travailler toutes et tous et travailler moins –, sans diminution de salaire, avec, au contraire, des salaires qui suivent le coût de la vie. À l’exigence d’arracher ces revendications vitales s’ajoute la colère face à la dégradation croissante des conditions de santé, d’éducation, de transports, comme face aux dégâts écologiques qui pourrissent la vie quotidienne des classes populaires et de la jeunesse. Ces exigences d’une autre vie, qui ne soit pas sacrifiée aux profits, s’obtiendront par la lutte de classe, par une riposte d’ensemble du monde du travail et non pas dans les institutions. Ce n’est ni au Parlement, ni dans les salons du dialogue social que le monde du travail pourra arracher des victoires. Il n’y aura pas, comme le défend la FI, de capitalisme à visage humain, ni de révolution citoyenne par les urnes. Nous réaffirmons la nécessité et la possibilité de construire un parti révolutionnaire, car faire reculer le patronat et à terme lui arracher le pouvoir, ne se fera pas par les élections. Dans l’immédiat, le NPA va prioriser la construction des mobilisations, avec toutes celles et tous ceux, et ils sont nombreux autour de nous, organisés politiquement, syndicalement ou dans des associations, et plus nombreux encore non organisés, qui voudront aller dans ce sens. Nous manifesterons en cortège du NPA à la Marche des solidarités du 18 décembre prochain, que nous appelons à rejoindre massivement.
Face à la montée des courants et idées nauséabondes de l’extrême droite, nationalistes et racistes, largement reprises par la droite et le gouvernement lui-même, face à la guerre et au chaos vers lequel nous emmène la société capitaliste, nous avons une responsabilité particulière vis-à-vis de notre classe sociale, une responsabilité pour l’aider à avoir confiance dans ses propres forces pour lutter sur son propre terrain et sortir des illusions institutionnelles. Alors que le monde du travail montre sa force de blocage de toute la société quand il se met en grève. Force de blocage mais force de réorganisation de toute la société, si les prolétaires en lutte poussent au-delà et s’organisent pour jeter les bases de leur propre pouvoir. La situation internationale, elle aussi, en appelle à nos responsabilités. Des grèves et vagues de grèves éclatent dans différents pays, dont l’Angleterre. Plus généralement, on assiste à une vague inédite de contestations sociales de grande échelle. En 2019, moins de dix ans après les révolutions arabes de 2011, nous avons connu un regain de contestations de masse : aux quatre coins du globe et aujourd’hui en Iran et en Chine. Elles s’ajoutent aux luttes massives des femmes pour le droit à l’IVG et contre les violences sexistes et sexuelles, aux luttes pour les droits des LGBTI, aux luttes des jeunes et moins jeunes pour le climat et contre le racisme.
Au moment où se profilent les périls réels de militarisation et de durcissement autoritaire des régimes contre les classes populaires, mais où des réactions et capacités d’affirmation se présentent pour notre classe un peu partout dans le monde, il est temps de faire vivre dans les faits un pôle révolutionnaire. De regrouper ces forces, minoritaires mais bien réelles, qui militent pour le renversement révolutionnaire du système. Un système capitaliste qui accumule les preuves de sa faillite à satisfaire les besoins de l’humanité, alors qu’aujourd’hui, parmi les huit milliards d’individus, une majorité est maintenue au bord de la survie. Nous nous adressons à toutes les travailleuses et travailleurs, aux jeunes et moins jeunes, révoltés par le système d’exploitation capitaliste et son cortège de misère, de guerres et d’oppressions : rejoignez-nous pour son renversement et portons tous ensemble sur le devant de la scène l’actualité et l’urgence de la révolution !
Déclaration du 11 décembre 2022, adoptée à Saint-Denis par les délégués au congrès
Vers le Congrès de janvier 2025
Le NPA-R se réclame uniquement du NPA, mais dans une continuité organisationnelle seulement, sans référence à aucun programme ou congrès.
Les trotskistes sont certes révolutionnaires, mais ils se réclament clairement du socialisme scientifique, de Marx, Engels, Lénine, Trotsky, Luxemburg.
A leur université d’été 2024 le NPA-R évoquait les difficultés à faire fusionner les deux ou trois tendances issues du NPA qui le constituent, mais que c’était l’objectif :
https://npa-revolutionnaires.org/face-a-la-situation-le-bilan-du-npa-revolutionnaires-et-nos-taches-rer-2024/
Il semble que cet objectif soit formellement atteint : la Fraction s’est dissoute dans un parti qui n’a pas de programme clair, à part se rallier autour du logo NPA "vu à la télé", donc utilisable pour les élections.
Dans cette même vidéo un congrès est annoncé pour janvier 2025. Un programme plus clair sera-t-il adopté à cette occasion ?
Quoi qu’il en soit, de janvier 2023 à janvier 2025, deux années sont suffisantes pour constater l’auto-dissolution de la Fraction et le renoncement public, de fait, de ses militants au trotskisme.
Pour la construction d’un parti communiste révolutionnaire ...
Le titre de ce paragraphe apparait en sous-titre des bulletins d’entreprise du NPA-R. Mais cela veut dire que le "parti communiste" .... est pour le futur. Aujourd’hui, le NPA-R veut "discuter", "débattre", "regrouper un pôle des révolutionnaires". On est trop petit pour avoir une politique communiste, on est en période de recul, donc on "construit" etc.
Cette méthode est la tare des pseudo-trotskistes en France. Des anciens militants du courant lambertiste l’expliquaient si bien il y a près de 30 ans, que l’on ne peut faire mieux que de citer leurs propos, qui s’appliquent aiu NPA-R :
Chaque fragment de la Quatrième Internationale dégénérée a la même méthode : on crée une organisation « large » pour mieux cacher la politique révolutionnaire. Tout en faisant des professions de foi bien « orthodoxe » bien entendu.
Lambert n’a pas inventé cette politique, pas plus que Moreno et Mandel. L’expert en la matière était un certain Raymond Mollinier, jeune dirigeant du mouvement trotskyste français des années 30 qui, avec Pierre Frank, avait rompu avec la section officielle pour lancer « La Commune » un « journal de masse » dont le programme (qui comprenait les milices armées et la prise du pouvoir par les conseils ouvriers !) était à des années-lumière à gauche de celui du PT.
L’idée consistait à organiser des militants qui n’étaient pas encore prêts pour le programme trotskyste, mais qui étaient néanmoins « révolutionnaires ». La discussion autour du ce projet, très pertinent en ce qui concerne le lambertisme, est peu étudiée par les militants français qui se réclamant du trotskysme (pour des raisons évidentes : tout le monde se sentirait vise !).
Le lancement de ce journal « de masse » avait provoqué la réponse suivante de Trotsky à Mollinier-Frank, qui illustre bien notre critique de la méthode du PCI : « Quant aux bolcheviks-léninistes, il leur faut savoir tirer de cette pénible expérience des leçons salutaires pour l’avant-garde ouvrière. Programme d’abord ! Journal de masse ? L’action ouvrière ? Regroupement ? Des communes partout ? Très bien, très bien… mais le programme d’abord ! Vos passeports politiques messieurs ! Et, s’il vous plaît, pas des faux, les vrais ! Vous n’en avez pas ? Alors fichez-nous la paix (L. Trotsky, Ouvres, t 7, p.229).
Comme toujours dans le politique, la question-clé est celle du programme. Lambert, comme Moreno, comme Mandel, comme Healy, comme Pablo, a perdu le sens du programme révolutionnaire depuis au moins quarante ans. L’histoire qu’il perpétue aujourd’hui est celle du centrisme, d’une méthode incapable de construire un parti révolutionnaire, doté d’un programme révolutionnaire.
L’ agonie du Lambertisme
1992Courants trotskistes
LICR
marxists.org
Messages
1. La Fraction (trotskiste) l’Etincelle, née dans LO en 1996, s’auto-dissout en 2023 dans le NPA-R, parti ni marxiste ni trotskiste, 16 novembre, 09:36, par max
Dix sous c est pas cher comme disait ce bon vieux Fernand..
J irai me recueillir sur la tombe de F quand j aurai 2 mn