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Emeutes à Mayotte

jeudi 3 décembre 2009

Les manifestations contre la vie chère ont tourné aux affrontements avec les forces de l’ordre, mercredi matin sur Petite-Terre, île où se trouve l’aéroport de Mayotte. Des manifestants avaient érigé des barricades sur la principale route reliant l’aéroport à Dzaoudzi, où se trouve l’embarcadère de la barge reliant Petite-Terre (15 kilomètres carrés) et, à l’ouest, Grande-Terre (363 km2), l’île principale qui abrite la préfecture de Mamoudzou. Un bras de mer de 2 km sépare les deux îles. Aux jets de cailloux ont répondu grenades lacrymogènes et tirs de Flash-ball.

Une manifestation déclenchée très tôt mercredi à l’appel du "collectif des citoyens perdus de Labattoir et de Pamandzi" (deux localités de Petite-Terre) est à l’origine des incidents. Les troubles ont éclaté à la veille d’une réunion du conseil général qui devait décider jeudi d’une hausse – différée une première fois après des manifestations hostiles – du prix d’accès aux barges assurant, toutes les demi-heures dans chaque sens, la liaison entre les deux parties de Mayotte. Le ticket devait passer de 0,75 centime à un euro. Ces protestataires, descendus pour la troisième fois dans la rue, ont occupé plusieurs ronds-points stratégiques, afin de montrer leur exaspération face au coût de la vie. Les manifestants ont aussi dénoncé la gestion du conseil général, et demandé la tête de son président, Ahamed Attoumani Douchina (UMP).

Trois postiers ont été blessés mardi à Mayotte selon le syndicat Force ouvrière, un très légèrement selon La Poste, lors d’une intervention policière durant une grève sur les conditions de rémunération.
« La police a chargé violemment les agents de La Poste en grève depuis le 2 janvier » à l’appel de FO, syndicat majoritaire. Selon la direction, une quinzaine d’agents bloquaient le centre concerné, ce qui a conduit à une intervention de la police.
Un des grévistes a été emmené par les forces de l’ordre. Un autre, « étourdi », a été conduit par les pompiers par précaution à l’hôpital, d’où il est ressorti peu après.La grève est suivie par 40 à 45 % des 140 agents de La Poste à Mayotte, a précisé la direction.
FO indique que les postiers contestent « les grilles indiciaires spécifiques servant à déterminer leur traitement », qui sont « bien inférieures à celles de métropole ».
La direction a expliqué que les postiers mahorais, anciens agents de la collectivité territoriale, sont devenus salariés de droit privé et ont désormais la possibilité de devenir fonctionnaires d’Etat.
Même niveau
Le ministère de la Fonction publique a défini récemment une grille indiciaire transitoire qui leur est appliquée, et La Poste leur garantit « le même niveau de rémunération qu’auparavant ».
Selon FO, « les agents contractuels de La Poste revendiquent la prime payée par La Poste à tous les agents postiers de l’outre-mer ». Pour La Poste, « il faut regarder la situation
globalement, en tenant compte du coût de la vie à Mayotte, qui est inférieur au niveau de la métropole et de l’outre-mer ».

Le 28 mars 2008

Déjà, le 2 juillet 2009

Les cinq personnes, trois femmes et deux hommes, interpellées lors de l’émeute contre les agents de la Paf à Dembéni jeudi dernier ont été jugées en comparution immédiate mardi matin.
Alors que les 5 officiers de police poursuivaient en voiture un étranger en situation irrégulière, une mauvaise manoeuvre pour lui couper la route a fait tomber la voiture dans le fossé, le rétroviseur heurtant légèrement le poursuivi, sans le blesser. Témoins de la scène, des femmes ont alors pris à parti les policiers, les accusant violemment d’avoir voulu tuer cet homme et tentant de le faire sortir de la voiture de police.
Très vite, la foule a grossi pour atteindre plusieurs centaines, criant des injures racistes aux quatre policiers Blancs, accusant leur collègue Mahorais de traîtrise et les menaçant de mort, chombos à la main. Les policiers ont été obligés de tirer en l’air pour faire reculer la foule.
L’un des meneurs a jeté un policier dans le fossé, qui a vu tomber sur lui une quarantaine de personnes. Le jeune homme a été condamné à 9 mois de prison dont 4 avec sursis assorti d’une obligation d’indemniser les victimes.
L’autre homme, qui a frappé un policier avec un casque de moto, est condamné à 4 mois de prison dont 3 avec sursis. Les femmes sont condamnées pour rébellion et incitation à la violence à 6 mois de prison dont 3 avec sursis pour deux d’entres elles et à 4 mois dont deux avec sursis pour la dernière. Tous les cinq ont été immédiatement transférés à la maison d’arrêt de Majikavo. Les policiers, qui se sont constitués partie civile, estiment que deux autres meneurs sont encore à interpeller.

Source : FI n° 2347 du jeudi 2 juillet 09

Les émeutes continuent en décembre 2009 ....

Des manifestations contre la vie chère ont tourné à l’affrontement avec les gendarmes, dont l’un a été grièvement blessé, mercredi sur Petite-Terre, île de la collectivité française de Mayotte, dans l’archipel des Comores, a-t-on appris de source officielle.

Un gendarme, gravement blessé aux reins, a été un temps "entre la vie et la mort", a déclaré à l’AFP le préfet de cette collectivité d’Outre-Mer, Hubert Derache.

Dans la soirée, la ministre française de l’Outre-Mer, Marie-Luce Penchard, a appelé les habitants de Mayotte à ne pas écouter ceux qui cherchent "les chemins de la violence" et a annoncé l’arrivée de forces de l’ordre dépêchées de l’île française voisine de La Réunion.

Dans une déclaration à l’AFP, la ministre a dressé un nouveau bilan des incidents qui ont éclaté dans la foulée des manifestations de la journée, faisant état de trois blessés graves parmi les forces de l’ordre et 12 blessés légers, essentiellement des manifestants.

Des accrochages sporadiques, avec harcèlement des forces de l’ordre par des petits groupes de jeunes gens, se poursuivaient dans la soirée sur cette île de 15 km2, séparée par un bras de mer de 2 km de Grande-Terre (363 km2), principale île mahoraise.

Les barrages dressés par des manifestants sur Petite-Terre ont été dégagés, a précisé le préfet, selon lequel l’aéroport a fonctionné normalement même si nombre de voyageurs ont manqué leur vol pour cause de rues barrées.

Toute la matinée, des incidents s’étaient succédé sur Petite-Terre, avait constaté un journaliste de l’AFP. La police a procédé à plusieurs arrestations.

Répondant à l’appel du "collectif des citoyens perdus de Labattoir et de Pamandzi", deux localités de Petite-Terre, les manifestants avaient commencé par occuper des ronds-points stratégiques pour témoigner de leur exaspération face à la hausse continue du coût de la vie.

"Nous, on a des soucis pour nos enfants, ils meurent de faim, la vie est chère à Mayotte, un carton de mabawa (ailes de poulets) coûte 50 euros", avait expliqué en hurlant une mère de famille.

Le collectif dénonçait aussi une "mauvaise gestion" des autorités, et notamment un projet de hausse du tarif des transports.

Les troubles ont éclaté à la veille d’une réunion du conseil général qui devait décider jeudi une hausse - différée une première fois en raison de manifestations hostiles - du tarif des barges assurant, toutes les demi-heures dans chaque sens, la liaison entre les deux parties de Mayotte.

Mayotte, qui compte près de 200.000 habitants et affiche plus de 90 millions d’euros de déficit, est confrontée à une forte immigration clandestine venue des Comores voisines.

Début 2009, un mouvement de grève contre la vie chère de plus d’un mois avait frappé la Guadeloupe et la Martinique, deux îles françaises des Caraïbes où le taux de chômage avoisine les 22%. Le conflit social, émaillé de violences, avait été marqué par la mort d’un syndicaliste, tué par balles.

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