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AG des délégués sans-papiers

mercredi 30 décembre 2009

Où en est la lutte des sans-papiers ?

Voici un compte-rendu (non signé, relayé par e-mail par la Ligue des Droits de l’Homme via RESF) d’une AG de délégués des piquets de grève du mouvement des sans-papiers.

Il semble qu’il y ait une contestation de la stratégie de la CGT :

1) pourquoi les grévistes se battraient-ils aussi pour les non-grévistes ?

2) pourquoi ne pas étendre le mouvement à tous les sans-papiers (pas seulement ceux qui entrent dans le cadre d’un conflit du travail).

Les réponses de la CGT sont dans le compte-rendu :

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Pas de trêve dans la grève des salariés sans papiers :

plutôt « gréver » que céder !

 

Hier lundi 28 décembre, s’est tenue la 10ème Assemblée générale des délégués des piquets de grève depuis le début
du mouvement en présence de 150 d’entre eux représentant les milliers de grévistes. Après des semaines de grèves,
dans cette période particulière de fin d’année que chacun sait pas propice à l’action, cette détermination est le
socle sur lequel se construit la suite du mouvement lancé le 1er octobre.

Dans les échanges, les délégués ont toujours à coeur de se faire l’écho de ce qui se dit sur les piquets. La
première question est de façon fort légitime celle de la stratégie. Continuer comme ça ? Changer d’objectif en
plein milieu de la lutte ? Restreindre les efforts sur la régularisation des seuls grévistes ? Ou bien son
contraire, élargir à tous les sans papiers, en lui ôtant son caractère de conflit du travail ? La discussion a
permis d’écarter les fausses solutions. Restreindre l’action aux seuls grévistes est apparue politiquement
inacceptable et concrètement inapplicable sauf à revendiquer du cas par cas, puisqu’il est impossible de demander
une circulaire de régularisation de personnes au motif de leur participation à la grève. Elargir à tous les sans
papiers, puisqu’il s’agit bien de notre objectif final, revient à anéantir tout ce qui a été fait depuis près de
trois mois sans que cela comporte une garantie de succès. La conclusion est bien qu’il faut continuer de la sorte
en martelant qu’il s’agit d’un conflit du travail concernant des salariés qui bossent ici, qui vivent ici, qui
versent des cotisations, payent des impôts et subissent une discrimination caractérisée, du seul fait qu’ils sont
certes étrangers, mais suffisamment salariés pour avoir été embauchés, payés, utilisés, exploités. C’est le sens
de la lettre que les 11 organisations syndicales et associatives partie prenante de la grève ont adressée à Xavier
Darcos, ministre du Travail en lui demandant d’agir dans son domaine de responsabilité.
Beaucoup de questions autour de l’obtention des CERFA. Ce document qui révèle l’existence d’un contrat de travail
est certes individuel, mais il faut comprendre que le but de la grève est de faire que cette droit individuel
s’exerce dans le cadre collectif de la grève. Cette exigence de CERFA en direction des patrons, n’est pas une
exigence personnelle de chacun des grévistes vis-à-vis de « son » patron, mais une exigence de l’ensemble du
mouvement vis-à-vis de l’ensemble des 2100 patrons concernés. La question doit donc être prise en main
collectivement peu importe que tel ou telle gréviste a déjà ou non son document rempli et estampillé. L’objectif
politique de cette opération est de pouvoir dire publiquement et rapidement que nous avons des centaines de
patrons qui sont prêts à la confirmation des contrats de travail. C’est le sens de la lettre que les 11
organisations ont adressée aux organisations patronales pour leur demander d’agir auprès de leurs adhérents pour
qu’ils officialisent ce que les uns et les autres pratiquent : l’embauche de salariés sans papiers qui ne prennent
le boulot de personne puisqu’ils occupent les emplois dont personne ne veut.

 

Un certain nombre de délégués ont commencé à s’organiser pour suivre et aider à cette récupération des documents
individuels. Mais l’attente des grévistes est très forte : pour mener cette récupération dans des conditions
optimales, pour aider les grévistes dans les démarches concrètes auprès des patrons, elles et ils ont besoin
d’aide et de participation. Et qui mieux que les militant(e)s des 11 organisations et associations sont à même de
comprendre ce qui se passe et ce qui est en jeu ?

 

Lors de cette Assemblée générale a été également décidé

la tenue d’un RASSEMBLEMENT au ministère du Travail au métro Varennes, demain

MERCREDI 30 DECEMBRE à 14 HEURES pour appuyer notre demande de rencontre.

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