Accueil > ... > Forum 1412

La lutte et la grève des sans-papiers de Viry-Chatillon

26 juin 2009, 09:54

Discours de Coulibaly Fousseyni, porte-parole du Comité de Grève des travailleurs sans-papiers du groupe Fayat, site de Viry-Châtillon (Essonne), devant l’assemblée de CLCGT, à Paris le 29 novembre 2008.
mar, 12/09/2008 - 22:13 — Anonyme Mes chers camarades qu’on ne vous vende pas la peau de la bête avant de l’abattre. La lutte des travailleurs sans papiers est loin d’être terminée, même s’il n’y a plus d’information dans les mensuels, même s’il n’y a plus de mobilisation du côté de la CGT, des comités de grève dirigés par les travailleurs prendront le relais et nous poursuivrons la lutte avec la détermination farouche jusqu’à la victoire finale.
La CGT est l’interlocuteur responsable dans les rapports avec l’Etat mais refuse l’unité avec les comités de sans-papiers pour l’extension de la lutte. Là, aujourd’hui, il y a nécessité de la direction de la lutte par les sans-papiers eux-mêmes. Cette lutte d’envergure ne peut et ne doit pas reposer dans les mains de ces quelques spécialistes syndicaux qui poursuivent les tractations confidentielles avec le sinistre Hortefeux sans associer les sans-papiers dans ces négociations souterraines.
Après les négociations avec le cabinet du ministère de l’immigration le 16 octobre, j’aimerais interroger mes camarades de la Confédération sur le devenir des milliers de travailleurs sans-papiers qui ne rentrent pas dans ces critères, soi-disant « apaisés et harmonisés ». Avec ce rapport officiel (sur la rencontre du 16), ministériel et validé par la CGT, c’est des milliers de travailleurs qui se sont vus exclure de la régularisation.
Sur les 150 000 € récoltés par la confédération en guise de solidarité aux travailleurs sans-papiers, l’UD 75 affirmait que chaque gréviste avait obtenu 200€. Je tiens à vous informer qu’à ce jour, rien n’a été donné aux 31 grévistes de Viry-Châtillon abandonnés par l’UL CGT de Viry-Châtillon et l’UD 91 parce qu’à Viry, c’est les travailleurs eux-mêmes qui dirigent leur mouvement. Avec le grand silence des politiques : pendant cinq mois aucune visite des élus de la ville de Viry, ni de Grigny. Et malgré la pression nous avons obtenu à ce jour 20 régularisations sur 31 et nous restons unis et fermes sur nos revendications avec un seul mot d’ordre : Régularisation de tous les travailleurs sans papiers !
Car c’est simplement ces hommes et ces femmes qui se lèvent à cinq heures du matin pour aller faire vos ménages, garder vos enfants, la restauration, l’aide aux personnes âgées, le bâtiment et les travaux publics, qui versent des cotisations sociales, paient des impôts et taxes mais qui sont traités avec hypocrisie au grand silence de certains appareils syndicaux comme chez Fayat avec ses 16 000 salariés et des hommes politiques de gauche comme de droite.
Dans cette Europe forteresse la libre circulation des personnes est devenu un privilège pour ces pays impérialistes qui ne fermeront jamais leurs frontières aux américains, aux japonais et aux bourgeois des pays dominés.
Dans ces pays de « Droits de l’Homme » c’est des centres de rétention qui poussent comme des champignons et des hommes et des femmes y laissent leur vie dans des conditions obscures juste pour la liberté. Les enfants sont terrorisés par la police et que doit-on dire à ces enfants au sujet de la Liberté, de l’Egalité, et de la Fraternité, qui sont les valeurs de ce pays ?
Ces hommes et ces femmes, fuient nos pays respectifs assiégés par les impérialo-capitalistes, ou sont attirés simplement par l’aimant du capitalisme.
On se défenestre à l’arrivée de la police, la police se fait accompagner par les pompiers, ces farces épouvantables sont devenues non seulement une réalité mais aussi une banalité de cette première décennie du XXIe siècle.
La presse en donne des nouvelles régulièrement. Le sinistre ministre français, responsable de cet état de fait, se félicite publiquement de la réussite de son action, de l’efficacité de son ministère, annonçant son score de personnes expulsées par la force avec une fierté à rougir pour longtemps.
Nous, les travailleurs sans papiers avons décidé d’affronter cette politique discriminatoire pour engager des luttes pour le respect de nos droits en tant que travailleurs. 1000 régularisations sur plus de 400 000 sans-papiers, c’est une goutte d’eau dans la vase. C’est des milliers de travailleurs qui sont sous le poids de l’exploitation, de l’esclavage. Ce système, fait de notre dignité de travailleur une valeur d’échange, cette valeur se mesure au degré d’émancipation de l’hypocrisie des hommes politiques à tous les niveaux.
La fermeté du gouvernement n’explique pas la situation. C’est plutôt la faiblesse de la classe ouvrière.
Que l’immigration ne soit pas un moyen pour eux de diviser les travailleurs ! et ceux qui cultivent le nationalisme et le rejet de l’étranger ne camouflent pas les causes de la crise : c’est simplement le système capitaliste qui a atteint ses limites.
Et une fois de plus, ce n’est pas les immigrés qui doivent s’intégrer c’est plutôt la classe ouvrière dans son ensemble qui doit s’intégrer.
Nous entamons notre sixième mois d’occupation et on a besoin de votre soutien (vous avez une caisse de solidarité à l’entrée pour ceux qui veulent nous soutenir). C’est à nous de prendre la bête par les cornes et aux appareils syndicaux de nous suivre. Et pas le contraire. Ce qui pose problème aujourd’hui pour la continuité du mouvement (pour une grève générale) nous remercions les camarades de CLCGT qui nous ont soutenus jusqu’ici et merci pour l’invitation.

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.