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La lutte et la grève des sans-papiers de Viry-Chatillon

28 novembre 2009, 13:59, par Max

Pour entamer la discussion avec toi, Bianco, je veux que tu dise ce que tu pense de cette phrase tiré de l’édito de LO :

"Bien sûr, les travailleurs sans-papiers doivent être tous régularisés. Mais, pour nous, les travailleurs, il s’agit bien plus que d’une simple solidarité.

Face aux attaques du grand patronat et du gouvernement, décuplées en cette période de crise, les travailleurs n’ont à opposer que leur nombre, que leur place indispensable dans la production."

Pour ma part, je suis opposé à l’idée que seul des travailleurs salariés puissent être régularisés. Si demain je suis au chomage en Suisse ou aux USA, je veux des papiers pour ne pas avoir à vivre caché, avec la menace d’être expulsé à tout moment.

Le gouvernement de droite/ gauche centre, a installé dans la loi cette différenciation entre "travailleurs et profiteurs".

LA gauche avait dit : "on ne peut pas accueillir toute la misère du monde".
Alors LO peut faire semblant de refuser d’être clair en disant que quand elle parle des "travailleurs", c’est pour dire tout le monde.

Mais aujourd hui et surtout après l’intervention de la CGT qui a enfoncé le clou de la division dans la classe ouvrière, il est remarquable d’entretenir le flou par rapport à la revendication : "des papiers pour tous, régularisation de tous les sans papiers".

Ce n’est pas un hasard, une coincidence, mais c’est un choix.

De plus, aujourd hui la classe ouvrière ne peut pas avoir conscience de sa force par rapport à sa place dans le système de production, car les usines ferment les unes après les autres et toute la crise montre que la classe ouvrière doit prendre l’offensive sur une toute autre perspective que le rapport de force à une époque qui n’est plus celle du réformisme et du plein emploi.

Les luttes en chine, au Mali, en France, des travailleurs se passent sur un terrain politique d’affrontement avec l’Etat.

En tous cas les travailleurs n’auront pas un conscience de classe en se répétant qu’ils sont encore utiles pour faire fonctionner les usines.

Ce n’est pas la réalité. Les patrons jettent les travailleurs ou désorganisent à tel point les entreprises, que les salariès se sentent en sursis.

Le capitalisme et donc le système économique est mort mais sous perfusion.
Les travailleurs ne peuvent pas s’attacher à des rapports de production qui sont sur le point d’être complètement périmés.

Soit la classe ouvrière prend le pouvoir tant qu’elle le peut physiquement, ou alors c’est dans la guerre (boucherie impérialiste) que se résoudra la crise mondiale.

La plupart des travailleurs, savent que leur condition dépend d’un patron dans ce système : là n’est pas le problème.

Le problème est que quand un travailleur parle d’un ami ou de la famille qui a la même origine nationale : il dit c’est un compatriote ou un frère.

Rarement le travailleur considère un autre travailleur comme un frère ou un compatriote, car ils sont de la même classe sociale.

Pourquoi ? pas parce qu’il ignore qu’ils ont la même place dans le système de production.

Mais parce qu’ils ne voient absolument pas l’intérêt commun que les travailleurs de tous les pays ont de s’unir pour mettre fin eux même à la crise.

Ils croient souvent voir un intérêt de nations opprimés, ou des pauvres qui souffrent plus, mais pas plus ; c’est logique car ce sont les idées qui sont martelées par la bourgeoisie.

Et celle (l’idée) de la place dans la production sont dans un pays impérialiste comme la France ou les USA, utilisée pour faire du patriotisme économique, montrer du doigt les délocalisations, défendre la classe ouvrière française contre celle du reste du monde.

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