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Pologne : la classe ouvrière en lutte

11 décembre 2015, 18:58

Depuis sa victoire électorale du 25 octobre, le parti droitier Droit et Justice (PiS) n’a pas perdu de temps. Il s’efforce de concentrer entre ses mains, au moyen d’un coup d’Etat constitutionnel, tous les leviers du pouvoir d’Etat. A l’image du parti Fidesz de Viktor Orban en Hongrie, le PiS cherche à consolider son pouvoir avec l’appui du pouvoir judiciaire, des agences de renseignement et la collaboration des médias.

Deux jours à peine après l’investiture de la premier ministre, Beata Szydlo, les chefs des quatre agences de renseignement furent convoqués à une réunion. Etait également présent Jaroslaw Kaczynski, l’homme fort du PiS qui dirige le parti de façon autocratique. Le soir même, les quatre généraux démissionnaient « de leur plein gré. »

Le nouveau personnage principal des agences de renseignement est Mariusz Kaminski, un proche allié de Kaczynski. Au nouveau gouvernement il est ministre en charge de la Coordination des activités entre les deux services de renseignement civils et les deux services de renseignement militaires.

Lorsque Kaczynski était à la tête du gouvernement, de 2006 à 2007, Kaminski avait élargi le bureau anti-corruption CBA pour en faire une cinquième agence de renseignement. Il avait alors agi de manière si outrancière en enfreignant la loi qu’il écopa en mars 2015 d’une peine de prison de trois ans et d’une interdiction d’exercer un mandat public pendant dix ans.

Bien que la confirmation de la décision soit en suspens, le président Andrzej Duda l’a gracié pour qu’il puisse prendre ses nouvelles fonctions. Duda, qui est aussi membre du PiS, fut élu président en mai. Il est considéré être la marionnette de Kaczynski et, selon des commentaires des médias, les deux hommes se rencontrent tous les soirs pour une séance d’information.

Selon l’ancien président de la Cour constitutionnelle, Andrzej Zoll, la grâce accordée à Duda représentait une transgression des compétences constitutionnelles. La grâce est un moyen humanitaire et n’est pas destiné à éviter des poursuites judiciaires à l’encontre de collègues de parti, a dit Zoll. Duda l’a justifiée en prétendant que sa condamnation avait été politiquement motivée.

Dans un second temps, le PiS a exclu les partis d’opposition d’un contrôle des services secrets en faisant passer le nombre des membres de la commission parlementaire de neuf à sept et en abolissant la présidence rotative entre gouvernement et opposition. C’est ainsi que seules des personnes de confiance du PiS dirigeront et contrôleront les services secrets.

Parallèlement, le PiS tente de contrôler la Cour constitutionnelle qui vérifie la constitutionnalité des lois. Lors d’une séance parlementaire, le PiS a fait passer en hâte une loi invalidant l’élection par le parlement précédant de cinq juges constitutionnels. Ainsi furent créées les conditions pour donner à la cour, qui compte 15 membres, une majorité pro-PiS.

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