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Léon Blum : Un réformiste explique comment le Front Populaire de 1936 consistait, face à la menace de révolution prolétarienne, à défendre les intérêts généraux de la bourgeoisie

23 septembre 2009, 08:25, par MOSHE

Blum à Riom : « Mais je dois vous dire qu’à ce moment, dans la bourgeoisie et en particulier dans le monde patronal, on me considérait, on m’attendait, on m’espérait comme un sauveur. »

"Je tiens à rappeler enfin que, dans ma profonde conviction, le vote rapide des lois sociales et la politique ouvrière que j’ai pratiquée – outre qu’ils m’étaient imposés par le respect des principes républicains – ont été l’unique moyen de prévenir, en France, les plus graves convulsions civiles."

Léon Blum, 4 novembre 1940

"En ce qui concerne ma prétendue faiblesse envers les meneurs extrémistes, c’est là une question de politique générale de mon Gouvernement sur laquelle je me suis déjà expliqué.

Je répète que, dans la situation qu’a trouvée mon Gouvernement, une autre manière d’agir aurait risqué de provoquer les pires convulsions civiles, encore infiniment plus redoutables pour la santé morale du pays, pour sa productivité industrielle et pour sa capacité éventuelle de défense contre l’ennemi. (…)

Il était inévitable qu’après une crise quasi révolutionnaire comme celle de mai juin 1936, l’effervescence se prolongeât pendant un certain temps, mais je reste convaincu que toute autre manière d’agir l’aurait prolongée et aggravée plutôt qu’apaisée, et j’ai conscience d’avoir rempli, honnêtement le premier des devoirs de ma charge, qui était de préserver la paix civile et de travailler à la concorde publique."

Léon Blum, 20 décembre 1940

"Je vous demande, Messieurs, de vous souvenir. Rappelez-vous que les 4 et 5 juin, il y avait un million de grévistes. Rappelez-vous que toutes les usines de la région parisienne étaient occupées. Rappelez-vous que le mouvement gagnait d’heure en heure et de proche en proche dans la France entière.

Des témoins oculaires l’ont dit. M. Albert Sarraut l’a dit, M. Frossard l’a dit. La panique, la terreur étaient générales. Je n’étais pas sans rapports moi-même avec les représentants du grand patronat et je me souviens de ce qu’était leur état d’esprit à cette époque. Je me souviens de ce qu’on me disait ou me faisait dire par des amis communs : “Alors quoi ? C’est la révolution ? Alors quoi ? Qu’est-ce qu’on va nous prendre ? Qu’est-ce qu’on va nous laisser ?”

Les ouvriers occupaient les usines. Et peut-être ce qui contribuait le plus à la terreur, c’était cette espèce de tranquillité, cette espèce de majesté calme avec laquelle ils s’étaient installés autour des machines, les surveillant, les entretenant, sans sortir dehors, sans aucune espèce de signe de violence extérieur. (...) M. Lebrun, me répondit alors : “Les ouvriers ont confiance en vous. Puisque vous ne pouvez convoquer les Chambres avant samedi et que certainement dans votre déclaration ministérielle vous allez leur promettre le vote immédiat des lois qu’ils réclament, alors, je vous en prie, dès demain, adressez-vous à eux par la voix de la radio. Dites-leur que le Parlement va se réunir, que dès qu’il sera réuni vous allez lui demander le vote rapide et sans délai des lois dont le vote figure sur leurs cahiers de revendications, en même temps que le relèvement des salaires. Ils vous croiront, ils auront confiance en vous, et alors peut-être ce mouvement s’arrêtera-t-il ?”

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