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39- Quelle est la structure de la matière et du vide - ou comment la matière est virtuelle et le virtuel est matière

10 juillet 2016, 16:11, par Vidovic

L’ESCLAVAGE est la condition d’un individu privé de sa liberté, qui devient la propriété, exploitable et négociable comme un bien matériel, d’une autre personne. Défini comme un « outil animé » par Aristote (Éthique à Nicomaque, VI, chap. VIII-XIII), l’esclave se distingue du serf, du captif ou du forçat (conditions voisines dans l’exploitation) par l’absence d’une personnalité juridique propre1. L’esclavage humain est aujourd’hui officiellement interdit (via par exemple le Pacte international relatif aux droits civils et politiques) mais le travail forcé, la traite des êtres humains, la servitude pour dettes, le mariage forcé et l’exploitation sexuelle commerciale sont les formes modernes de l’esclavage.

L’Assemblée nationale de 1790 avait réaffirmé par deux fois (décret du 8 mars57 et du 12 octobre 1790) la légalité de l’esclavage, et ce n’est que confrontée à la révolte des esclaves des colonies (Saint-Domingue notamment) que la Convention décrète son abolition en 179458... Cependant le décret sera abrogé par Napoléon Bonaparte, qui, le 20 mai 1802, rétablit l’esclavage « conformément aux lois et règlements antérieurs à 1789 »60 sous l’influence, notamment, du traité d’Amiens.L’esclavage en tant que tel sera finalement aboli en 1833 en Angleterre et 1847 dans l’Empire ottoman ainsi que dans la colonie suédoise de Saint-Barthélemy. La France attendra 1848, année qui voit Victor Schœlcher faire adopter définitivement le décret d’abolition pour ce qui concerne les Colonies. Le 5 mars, 250 000 esclaves des Colonies françaises devaient être émancipés.

Néanmoins l’esclavage a perduré de fait dans les colonies sous la forme du « travail forcé », pratique qui consistait à réquisitionner de force des travailleurs indigènes pour l’administration coloniale ou pour des entrepreneurs privés62. Le travail forcé a été aboli en 1946 (loi Houphouët-Boigny du 11 avril 1946).

Les allusions à l’esclavage sont rares dans les évangiles. Le terme ‘esclave’ (servus) ne se distingue pas de ‘serviteur’ et indique simplement une position de subordination. Jésus invite celui qui veut être le premier parmi ses disciples à être ‘l’esclave de tous’ (Mt 20:27). En revanche la relation entre l’homme et Dieu n’est pas une relation d’esclavage, mais d’adoption filiale. La liberté des enfants de Dieu est soulignée.

Mais le débat semble sans fin car Jésus n’aborde pas la question de l’esclavage comme institution. Quant aux recommandations données par Paul, elles proclament la fin des distinctions sociales au sein de la communauté des chrétiens : « Il n’y a plus ni Juif ni Grec, il n’y a plus ni esclave ni libre, il n’y a plus ni homme ni femme ; car tous vous êtes un en Jésus-Christ. » (Gal. 3/28). Mais elles n’interdisent pas de posséder des esclaves, exigent seulement de les traiter de manière humaine et invitent chacun à demeurer dans l’état où l’a trouvé l’appel de Dieu (1 Cor. 7/20).

Aujourd’hui, pour l’Église catholique, les droits de la personne trouvent leur justification dans la dignité même de la personne et sont par conséquent inaliénables. Ainsi, l’esclavage est considéré comme un crime, grave, quelle que soit sa forme : l’esclavage traditionnel comme la traite, ou les formes dérivées ou modernes comme la prostitution ou l’utilisation d’enfants-soldats.

NOTA : Invité de prendre part à la commémoration du XXX-è anniversaire de la promulgation de la ’Charte Internationale des Droits de l’Homme", à Bonn, en Allemagne, je marchais à la tete d’un long cortège de militant, en qualité de rescapé des camps communistes. A mes cotés se touvait M. Vladimir Bukovski, dissident russe, rescapé des cliniques psychiatriques soviétiques. En un moment propice, je lui ai demandé ce qu’il panse de cette belle pensée de Dostoievsky : ’Rousskaia inteligentsia byla vsegda opozitsionna’. Que peut-on dire de l’inteliguentsia sovietique à ce propos ?

M. Bukovski me montra un visage tourmenté et me répondit sur un ton de l’ancien révolté : "Vidovic ! Mais de quelle inteliguentsia me parlez vous en URSS ?! En URSS il ’n’y a pas d’intellectuels - ceux qui ont gardé l’attachement à leur propres idées, différentes de l’idéologie marxiste, ceux-là ont été les premiers à etre exterminés systématiquement par le pouvoir bolchévique. Et de préciser : "Rousskaia polititcheskaia systema nastoiaschchee rabstvo i te katorye zivut ot svoevo znanjia et intellektualnogo zvania - te nastoiaschie - raby ! V Rossii robstvo, ne tol’ko fizitcheskogo karaktera, da toze - psychitcheskogo ! Maksim Gorki nadeialsia polutchit ouloutchenia uslovia jizni i dela dlia intellektualov, da Lenin iemu otvetil groubo "Ia khotchou tchtoby iz n’ih doucha von !". Ces malheureux là devait considérer que ’l’ame et conscience n’existent pas’...

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