Accueil > ... > Forum 24672

Quelle était la raison du génocide rwandais ? Pour les classes dirigeantes rwandaises ? Et pour l’impérialisme français ?

16 mai 2014, 20:07

Le fait est que la France depuis 1975 avec Giscard, davantage sous Mitterrand et Balladur -premier ministre de cohabitation- a procuré une aide totale aux génocidaires, avant les massacres en formant l’armée ethnique hutu dont un des probables organisateurs des tueries, en stoppant militairement en 1990 dans une guerre secrète décidée à l’Elysée, le FPR [Front patriotique rwandais] en provenance d’Ouganda, l’armée des exilés tutsi qui tentaient de rentrer dans leur pays. Ces interventions connues du monde politique, des journalistes de la cour, de l’élite militaire et intellectuelle ont été soigneusement cachées au peuple français avec la complicité des plus éminents médias. En fait depuis 1990 des officiers français sont mêlés aux opérations les cruelles de tortures, de tueries, de massacres de Tutsi dans le cadre d’opération spécifique, Noroît, Turquoise, Amaryllis, ou dans le cadre du contrat d’assistance militaire liant les deux pays.

La France poussera sa contribution, sa co-production du génocide jusqu’à livrer des armes aux exécuteurs du plan macabre que toutes les représentations diplomatiques occidentales connaissaient pour en avoir été alertées par des sources directes hutu. Une radio haineuse et à fort impact hutu diffusait sur les ondes nationales des messages quotidiens antitutsi, d’appel à l’extermination, la tristement célèbre Radio des Mille Collines. Outre les aides par prêts garantis par le Crédit Lyonnais pour l’achat d’armes -y compris de machettes- visant l’anéantissement des Tutsi, la continuation de cette politique de subvention de l’horreur devait se poursuivre malgré les tueries. La France allait apporter son appui au gouvernement intérimaire rwandais, le GIR, qui se chargerait des basses œuvres, pis elle aurait co-constitué ce gouvernement extrémiste, l’ambassade de France à Kigali en abritant une réunion. Tout aussi grave, alors que tous les Occidentaux civils et militaires étaient censés avoir quitté le pays pendant les massacres, des soldats français sont restés sur le territoire rwandais, en marge de toute légalité, légitimité et mandat officiel…

La France développa une intense activité diplomatique liée au secrétaire général de l’Onu Boutros Boutros-Ghali qu’elle soutenait, et qui serait après son éviction onusienne recyclé à la Francophonie, afin d’assurer la présence du Rwanda, dirigé par les exterminationistes hutu, aux Nations Unis. Hasard du calendrier [?], le Rwanda était opportunément membre non permanent du Conseil de sécurité et y maintenait sa place grâce aux euphémismes et aux contrevérités de Boutros Boutros-Ghali sur la situation rwandaise.

Lorsque l’armée tutsi arrêta les massacres par son entrée victorieuse à Kigali, la France décida de protéger et d’ex-filtrer une partie des durs du régime Habyarimana, notamment la femme du président assassiné, connue pour son appartenance à la ligne hutu radicale. Devant la pression du FPR triomphant des FAR [armée hutu], l’armée française protectrice, sous prétexte d’humanitaire, monta une opération de sauvetage des criminels hutu via l’opération Turquoise, qui faisait suite à une première opération militaire tout aussi douteuse, Amaryllis, officiellement conçue pour rapatrier les européens. Mais aussi pour livrer des armes aux criminels …

Il faut préciser que l’église catholique et ses hautes sphères s’investirent de toute leur énergie pour soustraire les prêtres génocidaires à la justice rwandaise et lancèrent leurs réseaux -opus dei en tête- dans une campagne d’intoxication et de falsification des faits véridiques relatant le génocide rwandais. Cette institution avait dès la période coloniale soutenu, préformé la constitution d’une élite hutu exterminationiste antitutsi, et le premier président du Rwanda indépendant, l’extrémiste hutu Kayibanda qui a organisé des massacres et persécutions de masses de Tutsi, est un ancien séminariste, ancien secrétaire particulier de l’archevêque de Kigali. L’église aura suscité une part significative de son action criminelle.

La France, l’armée française couvrit ainsi la fuite des responsables des massacres et permis à beaucoup d’échapper à la justice de leur pays et au FPR, en renouant attache avec un des dirigeants les plus contestés si ce n’était à l’époque un des plus honnis dans son pays, sur le fil d’un règne finissant et ensanglanté, le Maréchal Mobutu Sese Séko…

Depuis, les dirigeants français ont fait bloc autour d’une stratégie de négation, de brouillage de pistes, s’aliénant des médias de grande renommée dont la face cachée d’agent de propagande sur des questions françafricaines, tombe au clair dans le domaine public. Précisons, depuis que la séquence des faits est établie sans ambiguïté, les Etats-Unis se sont excusés de leur inaction pour stopper la machine du génocide, la Belgique. Aucun commencement de remords du côté des officiels français…

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.