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La Bolivie sous le couperet

15 mai 2010, 22:10, par Ramiro

La Bolivie sous le couperet
Extrait:1
La mafia de l’étain : un demi siècle de domination

On distingue trois phases dans l’histoire économique de la société Bolivienne :

a) Phase stationnaire (jusqu’en 1904) qui comprend l’époque de la domination espagnole et la « Révolution » de l’indépendance,
b) Phase de croissance simple : premier tiers du 20ème siècle,
c) Phase de croissance monopolistique : commence avec la crise mondiale de 1929-33 et s’étend jusqu’à 1952.
Au transfert de la capitale Sucre à la Paz correspond le passage du pouvoir du parti conservateur représentant les Terratenientes et les militaires malfaisants du 19ème siècle au parti libéral, incarnant les intérêts des grands mineurs.
« Le gouvernement libéral est historiquement et sociologiquement parlant, une dictature de l’étain. »
Cette dictature s’érigera peu à peu, consolidera progressivement ses mécanismes de contrôle de l’ensemble des appareils de l’Etat, de l’armée et de l’économie, et parviendra à exercer un pouvoir sans partage sur tout le pays, sous le parapluie de l’impérialisme capitaliste dont elle est partie intégrante.
Dans les années 20, les compagnies se réorganisent comme corporations étrangères. Simon Patiño établit des liens directs et étroits avec le monde capitaliste Anglo- Américain. La Patiño Mines Entreprises Consolidated and Incorporated nait à Dover (Delaware), Etats- Unis. Aramayo, pour sa part, inscrit son groupe industriel en Suisse, à Genève, sous le nom de Compagnie Aramayo de Mines de Bolivie. Le troisième groupe ploutocratique, dirigé par l’entrepreneur métallurgiste germano-argentin Mauricio Hochschild, adopte une attitude semblable. Le pays est organisé par les présidents Pando, Montes, Villazon et Gutierrez Guerra en fonction d’une zone d’exploitation étrangère, comme une enclave coloniale dans la région des mines, ou l’approvisionnement d’une matière première essentielle pour l’industrie lourde européenne et Nord- Américaine devient la priorité absolue.
Le terme d’ enclave coloniale n’est pas une simple formule. Ils ‘agissait bel et bien d’un territoire soustrait à la souveraineté nationale bolivienne, ou les patrons miniers régnaient en maîtres et d’où le minerai sortait directement pour quitter le continent via le port d’Arica. A l’occasion, les trois grands de la mine ne dédaignaient pas d’appeler l’armée pour rétablir un climat de « loi et d’ordre » propice au travail bestial et prohibant toute récrimination des infortunés mineurs.
« La première conclusion qui apparait avec une clarté accablante, est celle qui a trait à l’impressionnant degré de dépendance, de vulnérabilité vis-à-vis de l’extérieur et, en conséquence, d’exploitation dont la Bolivie souffre. La cause essentielle de la décomposition du pays est l’implantation de l’enclave coloniale par la grande industrie minière de l’étain.

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