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Qui était Che Guevara ?

2 mars 2010, 18:47, par Roche JL

Une d’une Huma-dimanche : « Viva Guevara » ! Le cadavre stalinien, lui, bouge encore. A l’unisson de leurs enfants prodigues trotskiens, les vieilles raclures staliniennes encensent « chef Guevara ». Le 16 septembre, dans une émission télévisuelle – Guévara saint ou tortionnaire ? - où staliniens et trotskiens ont rivalisé de louanges, grimant la fin des années 1960, et donc 1968, par une « guévarisation » des bouleversements sociaux troublant à l’époque. Le directeur de l’Huma, un certain Le Hyarrick, se répandit en qualificatifs aussi hyperboliques que ridicules : « humanisme » du docte « Che », « fraîcheur », « éthique », etc. Avant d’être un gêneur « non-aligné » ou « désaligné », sous-chef Guevara n’a-t-il pas été un bon agent stalinien ? El commandante Guevara ne fut longtemps que le bras gauche de Fidel Castro, son Vichinsky et son commissaire aux finances cubaines (piètre postérité, sa tronche figure sur les billets de banque). Dans ses hautes fonctions il fut à tu et à toi avec les Khrouchtchev, Kossyguine et Brejnev, qu’il embrassait sur la bouche, mais, avant l’érection triomphale de l’homophilie, le
« baiser communiste » entre hommes était la mode « communiste » en ce temps-là, ne riez pas. Son internationalisme n’était que son credo au service du camp stalinien.
« Un, deux, trois Vietnam » n’était que le slogan nationaliste répété dans chaque enclave nationale, où tout un chacun, comme au temps des brigades internationales, était convié à venir se faire tuer au profit du bloc de l’Est (cf. p22 de mon livre « Les trotskiens »).
La théorie des focos (foyers), la lutte armée partant de la campagne vers la ville, donc d’une révolution imaginaire apportant des champs et des bois la conscience aux ouvriers de la ville, était une théorie d’un autre âge, fort en vogue chez les intellectuels d’extrême gauche des années 1960, issus pour la plupart du tronc stalinien. Pour la plupart « fils à papa », maoïstes et trotskystes se masturbaient sous les portraits géants des dictateurs du tiers-monde. Quant aux anarchistes ploum-ploum, ils se contentaient en queue de défilé d’être porteurs volontaires du béret à étoile.
La théorie de la « propagande armée » fondée sur la haine rétroactive et rétrospective du colonisé tout azimuts contre le « colonisateur occidental » (« tuer un européen » indifférencié était un acte révolutionnaire pour Guevara et Sartre !) fondait « l’humanisme » de Guevara. Elle était dans l’air du temps cette théorie, non comme subversive mais comme expression de la décomposition du stalinisme, avec ses pasteurs hystériques, les Malcom X et le psychiatre antillais Frantz Fanon, passé au service du nationaliste FLN. Elle justifia auprès d’une jeunesse petite bourgeoise flouée par l’université de masse, la mise sur pied de mouvements terroristes et insurrectionnels dans les anciennes colonies européennes que se disputaient les deux blocs rivaux. Cette sous-théorie reprise par el commandante préconisait la création de foyers (focos) de guérilla qui s’étendant auraient eu pour but l’embrigadement de l’ensemble de la population. Appliquée par le sous-chef Guevara en Bolivie, la théorie du foco s’est avérée être un échec total. Le développement exponentiel des centres urbains en Amérique latine durant les années 70 a vidé les campagnes, laissant les « foyers de paysans armés » dépourvus du soutien populaire envisagé. Cette théorie du foco a encouragé le développement d’un grand nombre de gangs terroristes plus ou moins autonomes et peu coordonnés, comme la Colombie en est encore le triste exemple. Cette fragmentation des groupes terroristes a facilité le travail des forces de contre-subversion de la CIA qui, forte de cette expérience, a pu téléguider le sanglant coup d’Etat au Chili. Bien qu’elle ne le revendique pas, la mouvance Islamique opaque et louche utilise un principe analogue partout où elle planifie ses attentats. Et, en plus - Pauvre Guevara ! – toutes les libérations nationales se sont conclues par des massacres civils et la mise en place de nouvelles bourgeoisies féroces contre leur classe ouvrière.
Ils espèrent quoi, ces tartuffes staliniens et trotskiens, en embaumant une nouvelle fois Guevara ? Se relooker ? Se ressourcer avec une ignominie de plus ?

Plus de pouvoir au bout du fusil pour que le Comité central de la LCR s’empare de l’Elysée avec le programme de transition 1938 made in Trotsky : Lamentation du site LCR : « Nous n’avons pas de modèle achevé de société à opposer à la barbarie capitaliste, simplement quelques convictions…(…) qu’il est possible d’en finir avec le capitalisme ». Et comment ? : « nous voulons une société réellement démocratique, où l’ensemble de la population décide collectivement des choix ».
Plus de gouvernement PC+PS+radicaux de pharmacie, mais un « gouvernement des travailleuses et des travailleurs appuyé sur des mobilisations populaires ».
Coucou à Olivier l’asticot à jeunes électeurs : « comme le disait Olivier lors de la campagne présidentielle : la Ligue est à vous. Alors n’hésitez pas à prendre contact ».
A la Ligue ils ont toujours le mot pour rire pour conclure leur prêchi-prêcha, mais en pastichant mot pour mot les paroles du ministre d’Etat prolétarien, Léon Davidovitch : « avec la 4e Internationale, nous apprenons à voir et comprendre le monde avec les yeux du mineur polonais, de l’étudiante chinoise, de l’indigène du Mexique, des femmes algériennes ou sénégalaises… » Mais pas avec les mains ni les pieds…

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