Accueil > ... > Forum 26090

Les liens des centrales syndicales, de la grande bourgeoisie et de l’Etat bourgeois en France

26 novembre 2014, 07:43, par Robert

À partir de 2015, l’État va ajouter une nouvelle ligne à ses dépenses : le financement des organisations syndicales et patronales. Eh oui ! Incroyable, mais vrai : en période de prétendues économies budgétaires, les pouvoirs publics vont, pour la première fois, verser plus de 30 millions d’euros à des syndicats qui, de plus en plus, ne représentent plus qu’eux-mêmes.

Jusqu’au 31 décembre 2014, c’est sur l’argent de la formation professionnelle que se servaient la CGT, la CFDT, FO, la CGC, la CFTC mais aussi le Medef ou la CGPME. Rien d’illégal à cela : c’est inscrit dans le Code du travail. En gros, le dispositif, en vigueur depuis longtemps, rapporte chaque année 70 millions d’euros en moyenne. À partir du 1er janvier 2015, c’est fini. Les salariés verront apparaître sur leurs fiches de paie une nouvelle ligne de cotisations patronales. Son nom est encore à l’étude. Mais son taux est fixé : 0,014 %. Elle doit rapporter, selon les estimations, environ 75 millions d’euros par an. Une note interne au Medef évalue le total à 107,6 millions d’euros pour 2015, dont 32,6 millions de subventions publiques. Ces dernières serviront à financer "la participation aux politiques publiques" et surtout "la formation économique, sociale et syndicale des représentants des syndicats de salariés".

Selon des observateurs de plus en plus nombreux, les financements des syndicats seraient en partie occultes ; Le magazine Capital de mars 2002 y a ainsi consacré un dossier en mars 2002 tandis qu’Agnès Verdier-Molinié de l’Ifrap considère qu’il n’y a « pas plus occulte que le financement des syndicats et du patronat ». L’UIMM a été accusée en octobre 2007 d’avoir retiré des sommes s’élevant entre 18 et 20M€ en liquide de 2000 à 2006. Ces sommes auraient pu servir, entre autres, le financement des syndicats. Yvon Gattaz, ancien patron du CNPF (ancêtre du Medef) a estimé à propos des retraits : « C’est le financement des syndicats. [..] Ce sont les entreprises qui finançaient des caisses destinées aux syndicats ». Selon ses propos tenus sur France Inter, ce mode de financement des syndicats par le patronat serait vieux comme la loi Waldeck-Rousseau. Daniel Dewavrin, ancien président de l’UIMM, a été dans le même sens que Denis Gautier-Sauvagnac à propos de l’utilisation de ces fonds pour « fluidifier les relations sociales ».

Dans le cas de l’UIMM, l’« Epim », la caisse destinée à « mettre de l’huile dans les rouages et à prévenir les grèves », aurait été créée en 1947 puis recréée en 1972 et représenterait un montant de 500 à 600 M€. Elle aurait également servi d’assurance pour couvrir les coûts des grèves subies par les entreprises cotisantes. Cette dernière est expressément autorisée par la loi Waldeck Rousseau : « Les syndicats professionnels de patrons ou d’ouvriers pourront, sans autorisation [..], constituer des caisses spéciales de secours mutuel .

Les dirigeants syndicaux ont le plus souvent rejeté ou affirmé ignorer ces accusations de financement patronal occulte, François Chérèque déclarant ainsi que « personne n’a de preuve que les organisations syndicales sont corruptibles et achetables ».

La CGT est en désaccord sur un point avec le nouveau mode de financement proposé par Sapin. La CGT juge par ailleurs "injuste et infondé" que les syndicats non représentatifs (Unsa, Solidaires) puissent, aux côtés des cinq grands (CGT, CFDT, FO, CFTC, CFE-CGC), mais dans une moindre mesure, bénéficier de subventions de l’État. C’est tout !

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.