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Révoltes en Tunisie, Algérie, Jordanie, Egypte... Le Maghreb et le monde arabe, maillon faible de la chaîne impérialiste ?

14 février 2011, 19:09, par ali

Après le départ d’Hosni Moubarak, vendredi soir, la situation reste tendue en Égypte et en Tunisie, les deux pays étant entrés dans une phase de transition avec, en vue, des élections libres. Les mots d’ordre de ces deux révolutions résonnent dans tout le monde arabe. Le point ce lundi.

 En Égypte, l’armée contrôle le pouvoir depuis le départ de Moubarak vendredi soir. Le Conseil suprême des forces armées a dissous le parlement et suspendu la constitution, dimanche. Une commission chargée d’amender la constitution sera formée et l’armée se donne six mois pour organiser des élections législatives et présidentielles.

 En Algérie, la manifestation très attendue de ce samedi n’a pas pu avoir lieu. 30 000 policiers ont bloqué la marche et ont procédé à des interpellations : 14 selon la police... 300 selon l’opposition (reportage de Politis à lire dans notre édition du 17 février).

Les organisations de l’opposition ont appelé à manifester chaque samedi jusqu’à la démission du gouvernement. Ce lundi, le ministre algérien des affaires étrangères a précisé sur Europe 1 que l’état d’urgence qui interdisait toute manifestation publique depuis 1992 serait levé « dans les jours prochains ».

 Un mois après la chute du régime de Ben Ali le 14 janvier la transition politique est toujours en cours en Tunisie. Le chef de la diplomatie, Ahmed Ounaïes, a démissionné ce dimanche, emporté par une polémique sur sa proximité avec la ministre française des Affaires étrangères. Il avait gratifié Michèle Alliot-Marie de beaux éloges, malgré le retard que cette dernière avait pris pour soutenir la révolution tunisienne.

Le peuple continue de manifester quotidiennement dans tout le pays contre le chômage et la faiblesse des salaires.

L’Italie a décrété ce vendredi l’état d’urgence sur la petite île de Lampedusa, à 138 km des côtes tunisiennes, où de nombreux migrants tentent de débarquer.

D’après l’AFP, quelques 5 000 migrants sont arrivés à Lampedusa en cinq jours, tunisiens pour la plupart, expliquant avoir fui un « pays à la dérive ». Par ailleurs, 1000 à 1500 candidats à l’émigration ont été interpellés par les autorités tunisiennes , d’après le quotidien Effadah. Côté italien, le ministre de l’Intérieur Roberto Maroni (Ligue du Nord, extrême-droite), a demandé un déploiement de policiers italiens en Tunisie, « pour bloquer les flux ». Une idée jugée « inacceptable », ce lundi, par le porte-parole du gouvernement tunisien.

Eric Besson, ministre français en charge de l’Industrie, a affirmé lundi qu’il n’y aurait pas de « tolérance pour l’immigration clandestine » des tunisiens.

 Au Yémen des manifestations ont été réprimées par la police ce week-end. Les forces de l’ordre ont fait barrage à un millier de manifestants, à coups de matraque, pour les empêcher d’accéder à la principale place du centre de la capitale (Sanaa). Une vingtaine de manifestants ont été arrêtés et 4 personnes ont été blessées selon des témoins interrogés par la presse.

Ce lundi, quelques 3 000 étudiants et avocats manifestaient devant l’université de Sanaa pour réclamer la démission d’Ali Adbakkah Saleh.

Le président yéménite a, quant à lui, annoncé qu’il ne serait pas candidat à la présidence en 2013 à l’issue de son mandat après 32 ans à la tête de l’État.

L’opposition, qui avait rassemblé plusieurs milliers de personnes dans les rues le 3 février (voir l’article de Politis) a annoncé de son côté qu’elle acceptait de reprendre le dialogue avec le pouvoir.

 Un jeune de 26 ans qui s’était immolé le 10 février est décédé en fin de semaine dernière au Maroc. C’est le premier décès suite à un suicide par le feu dans le pays. Le jeune homme avait été licencié de l’armée en juillet 2010.

Jeudi 10 février, un millier de diplômés au chômage ont manifesté, réclamant leur intégration immédiate dans la fonction publique. Ils manifestent régulièrement depuis des années à Rabat pour les mêmes raisons et avaient reçus des assurances du gouvernement.

« Nous réclamons du gouvernement qu’il tienne ses promesses en recrutant immédiatement des chômeurs-diplômés » expliquait un membre de la coordination, cité par l’AFP.

 Des heurts ont éclaté dimanche soir et lundi dans deux villages de Bahreïn et quatorze personnes ont été blessées. Une manifestation était prévue ce lundi après-midi à Manama, la capitale, où la police a renforcé sa présence.

 Très peu d’informations nous parviennent de Jordanie, où la correspondante de l’AFP à Amman et d’autres médias étrangers ont été censurés par le pouvoir. Les critiques des Bédouins grandissent à l’encontre du régime et les manifestations se sont succédé depuis la mi-janvier (voir l’article de Politis).

 Cela bouge aussi en Palestine, où le contexte joue sur les débats au sein de l’autorité palestinienne. Le Premier ministre palestinien Salam Fayyad a présenté lundi matin une démission, pour la forme, au président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, afin de pouvoir remanier son gouvernement.

L’autorité palestinienne a annoncé des élections générales avant le mois de septembre alors que sa légitimité est ébranlée par des fuites sur les négociations de paix avec Israël et la chute des régimes tunisien et égyptien, auxquels elle était liée. Des élections municipales se tiendront également le 9 juillet. Deux scrutins qui ont été catégoriquement contestés par le Hamas qui contrôle la bande de Gaza depuis sa victoire aux législatives il y a cinq ans.

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