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La révolution russe de 1917 et la vague révolutionnaire en Europe

18 octobre 2015, 10:55

« L’exacerbation de la lutte de classe commencée déjà pendant la guerre, a amené la rupture du front impérialiste sur son secteur le plus vulnérable, en Russie. Ainsi, la Révolution d’Octobre accomplie par le prolétariat de Russie, qui renversa le régime bourgeois grâce à des conditions particulièrement favorables, a ouvert l’ère de la révolution prolétarienne universelle dont elle est le premier chaînon.

Les insurrections prolétariennes qui ont suivi et qui, après un succès passager, se sont terminées par la défaite du prolétariat (Finlande, Hongrie, Bavière) ou ont été arrêtées à mi-chemin par la trahison de la social-démocratie, ennemie active du communisme révolutionnaire (Autriche, Allemagne) ont été dans le développement de la Révolution internationale des étapes au cours desquelles se sont évanouies les illusions bourgeoises du prolétariat et se sont concentrées les forces de la révolution communiste.

Le seul fait de l’existence de l’Union soviétiste, centre organisateur du mouvement prolétarien universel, revêt donc une importance exceptionnelle. L’Union Soviétiste, par sa seule existence, est un coin enfoncé dans le système capitaliste, en maintenant sur la sixième partie du globe un régime opposé par principe au régime capitaliste. D’autre part, elle est le détachement le plus ferme du mouvement prolétarien, car la classe ouvrière y a à sa disposition tous les moyens et ressources.

Dans la révolution internationale en voie de développement, la social-démocratie avec les syndicats qu’elle dirige est devenue le facteur contre-révolutionnaire le plus important. Elle ne s’est pas bornée à trahir pendant la guerre les intérêts des ouvriers en soutenant dans chaque pays « son » gouvernement impérialiste (social-patriotisme, social-chauvinisme) ; elle a défendu les traités de rapines (Brest-Litovsk, Versailles) ; elle a été une force active aux côtés des généraux pendant la répression sanglante des insurrections prolétariennes (Noske) ; elle a combattu par les armes la première République prolétarienne (Russie) ; elle a vendu le prolétariat arrivé au pouvoir (Hongrie) ; elle est entrée dans l’association de brigandage qui a nom « la Société des Nations » (Thomas). Elle s’est rangée ouvertement du côté des maîtres contre les esclaves coloniaux (le Labour Party anglais). L’aile pacifiste de la social-démocratie (centre) a démoralisé la classe ouvrière par toutes sortes d’illusions pacifistes et par sa propagande de non-résistance par quoi elle a donné au capital, principalement dans les moments critiques de la révolution, la meilleure des armes. Ainsi donc, la social-démocratie est la dernière réserve de la société bourgeoise, son plus ferme rempart. Au même titre que la social-démocratie par l’intermédiaire et au moyen de laquelle la bourgeoisie réprime les ouvriers ou endort leur vigilance, le fascisme est une autre forme d’exploitation du mécontentement des masses, orientant ce mécontentement dans la voie contre- révolutionnaire. Ces deux méthodes, inconnues du capitalisme « normal », manifestent la crise générale du capitalisme et, en même temps, entravent la marche de la Révolution. »

Boukharine, Projet de programme de l’Internationale Communiste, 1924

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