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Les Montagnards, Robespierre et les Jacobins étaient-ils l’aile marchante de la révolution française ?

3 décembre 2013, 16:40, par Robert Paris

Bien entendu, notre critique de Robespierre ne nous place pas du côté des historiens réactionnaires comme Taine qui déclare :

« Robespierre, à la tribune , excuse les jacqueries, refuse d’appeler brigands les incendiaires des châteaux, justifie les insurgés de Soissons, de Nancy, d’Avignon, des colonies. À propos des deux pendus de Douai, Desmoulins remarque qu’ils l’ont été par le peuple et par les soldats réunis : « Dès lors, je le dis sans crainte de me tromper, ils avaient légitimé l’insurrection » ; ils étaient coupables, et l’on a bien fait de les pendre . — Non seulement les meneurs du parti excusent les assassinats, mais encore ils les provoquent. Desmoulins, « en sa qualité de procureur général de la Lanterne, réclame, dans chacun des quatre-vingt-trois départements, la descente comminatoire d’une lanterne au moins », et Marat, dans son journal, au nom des principes, sonne incessamment le tocsin. « Lorsque le salut public est en danger, c’est au peuple à retirer le pouvoir des mains auxquelles il l’a confié... Renfermez l’Autrichienne et son beau-frère.... Saisissez-vous de tous les ministres et de leurs commis, mettez-les aux fers, assurez-vous du chef de la municipalité et des lieutenants du maire ; gardez à vue le général, arrêtez l’état-major.... L’héritier du trône n’a pas le droit de dîner lorsque vous manquez de pain. Rassemblez-vous en corps d’armée ; présentez-vous à l’Assemblée nationale, et demandez qu’à l’instant on vous assigne de quoi subsister sur les biens nationaux.... Demandez que la contribution patriotique soit appliquée à faire un sort aux indigents du royaume. Si l’on vous refuse, joignez-vous à l’armée, partagez-vous les terres et les richesses des scélérats qui ont enfoui leur or, pour vous réduire par la faim à rentrer sous le joug.... Voici le moment de faire tomber les têtes des ministres et de leurs subalternes, de La Fayette, de tous les scélérats de l’état-major, de tous les commandants antipatriotes des bataillons, de Bailly, de tous les municipaux contre-révolutionnaires, de tous les traîtres de l’Assemblée nationale. » – À la vérité, parmi les gens un peu éclairés, Marat passe encore pour un exagéré, pour un furieux. Pourtant, tel est le dernier mot de la théorie : dans la maison politique, au-dessus des pouvoirs délégués, réguliers et légaux, elle installe un pouvoir anonyme, imbécile et terrible, dont l’arbitraire est absolu, dont l’initiative est continue, dont l’intervention est meurtrière : c’est le peuple, sultan soupçonneux et féroce, qui, après avoir nommé ses vizirs, garde toujours ses mains libres pour les conduire, et son sabre tout affilé pour leur couper le cou. »

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