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Chronologie de la révolte des Indiens d’Amérique

14 septembre 2016, 07:07, par R.P.

« Les Etats-Unis, le Canada, la Suisse ou la Suède ont pratiqué la stérilisation forcée pendant la première moitié du XXe siècle et jusque dans les années 1970-1980 – voire pendant les années 1990 au Pérou, à l’encontre des populations pauvres américndiennes. »

Jean-Paul Demoule – « Mais où sont passés les Indo-européens ? – Le mythe d’origine de l’Occident »

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« Vous ferez bien d’inoculer (de la variole) les Indiens au moyen de couvertures et de tout autre méthode qui pourrait servir à éradiquer cette race exécrable. »

Sir Jeffrey Amherst, commandant des forces britanniques d’Amérique du Nord, correspondance du 7 Juillet 1763

Il est à noter que cet ignoble individu a laissé son nom à un nombre effarant de rues, de places et même de ville aux USA et au Canada…

C’est pour protester contre ces crimes que les Nations Indiennes avaient créé en 1968 l’American Indian Movement, dont faisait partie Léonard Peltier. Ce groupe de jeunes activistes traditionalistes, avait pour mission de défendre les droits de leurs peuples. Leur arme était l’occupation de lieux symboliques. Entre 1969 et 1976, le FBI mena une guerre sans merci contre les membres du AIM, allant de l’intimidation au meurtre.

Entendons-nous bien, le AIM militait bel et bien pour le droit à l’existence, tant physique que culturelle des Natives, pour le respect des différents traités violés par les Etats-Unis, avec tout ce que cela implique comme conséquences au niveau judiciaire et territorial, pour une totale liberté de culte (il s’agit de cultes parfois sacrificatoires). Le AIM n’avait rien d’une bande de babas cools pacifistes !

Les violences que le gouvernement des USA couvrait dans les réserves, et particulièrement sur la réserve Lakota de Pine Ridge, avaient déclenché des tensions extrêmes.
Après plusieurs autres actions qui l’ avaient rendu célèbre, l’AIM avait décidé en 1973 de protester contre l’annexion par le gouvernement fédéral d’une partie de la réserve de Pine Ridge, riche en uranium.

Trois cent cinquante sioux, dont beaucoup de femmes et d’enfants, occupèrent l’église de Wounded Knee, hameau où le général Custer massacra tout un village déserté par ses hommes lors des guerres indiennes.

Après trois mois de siège par les milices du Conseil tribal et le FBI, les choses tournent mal : deux agents sont tués, ainsi qu’un jeune indien. Les activistes traditionnalistes se rendent, mais les représailles du gouvernement feront au moins 64 morts dans la réserve de 73 à 75. Léonard est arrêté au Canada, et jugé aux USA pour le meurtre des deux agents du FBI en 1977.

Preuves falsifiées, peaux de vin, faux témoignages, et procédures douteuses émaillent un procès qui débouche sur une double condamnation à perpétuité pour Peltier.
Depuis, celui-ci n’a cessé de faire appel. Mais toutes ses demandes ont été rejetées. En 1993, il fait l’objet en prison de mauvais traitements qui lui paralysent la mâchoire. Sa plainte, quoi qu’appuyée par Amnesty International, n’a jamais abouti.

Les Etats-Unis viennent de reconnaître officiellement qu’entre 1946 et 1948, ils avaient réalisé au Guatemala une “étude abominable” sur des maladies sexuellement transmissibles. Il s’agissait d’inoculer le virus de la syphilis et de la gonorrhée à des centaines d’Amérindiens guatémaltèques, à leur insu. Ces cobayes humains n’ont ensuite reçu aucun traitement, car ils devaient permettre de suivre l’évolution naturelle de la maladie.

La syphilis, on le sait, est l’une des maladies les plus terribles, notamment par ses séquelles qui se transmettent généralement aux descendants. Les conditions, fortement teintées de racisme, dans lesquelles cette expérience a été menée témoignent d’un total mépris de l’éthique. L’un de ses aspects les plus choquants tient au choix des patients. Beaucoup vivaient dans des institutions psychiatriques, [il y avait aussi des prostituées et des soldats] un détail qui n’est pas sans évoquer ce qui se pratiquait dans les camps nazis.

Et comment oublier les campagnes de stérilisation massives menées [avec le concours du Peace Corps américain] sur des Amérindiens de l’Altiplano, au Pérou et en Bolivie, sous couvert de missions médicales qui, dans certains cas, s’étaient soldées par l’expulsion des équipes concernées. Enfin et surtout, combien y a-t-il eu d’infamies similaires dont on n’a jamais rien su ? Dès lors, que reste-t-il des belles paroles dont les Etats-Unis abreuvent les pays de leur “arrière-cour”, qu’ils qualifient souvent d’alliés ?

Jusqu’à présent, le gouvernement Obama a parlé de deux enquêtes, mais n’a évoqué aucun dédommagement pour les descendants ou les parents de ces 696 hommes et femmes [en fait 1 500 personnes] qui ont servi de cobayes dans cette abominable expérience.

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