La polémique entre Rousseau et les encyclopédistes
10 août 2017, 13:18, par Robert Paris
Rousseau pas si révolutionnaire que ça !
On aurait en effet du mal à découvrir chez lui un appel à la révolte, et surtout à l’insurrection armée. À Genève, en 1737, lorsqu’il voit, pendant les troubles, un père et un fils aller combattre dans des rangs opposés, il jure « de ne tremper jamais dans aucune guerre civile ».
Dans sa réponse au roi Stanislas, en 1751, il a prévenu que quand bien même « quelque grande révolution » venait à renverser l’existant, elle « serait presque aussi à craindre que le mal qu’elle pourrait guérir ».
« L’homme du monde (…) qui a le plus d’aversion pour les révolutions et les ligueurs de toute espèce », écrit Rousseau de lui-même. » (Rousseau juge de Jean-Jacques, Dialogue troisième)
Quant aux Lumières, il a été l’adversaire de tous !
Il rompt successivement avec Condillac, avec Jean le Rond d’Alembert, et même avec Diderot, l’éditeur de l’Encyclopédie, qui fut pourtant son ami. Il se montre pareillement critique envers Condorcet, D’Holbach ou Helvétius. Quant à Voltaire, il deviendra bientôt son pire ennemi.
Lorsqu’en 1749, il participe au concours ouvert par l’académie de Dijon sur le thème « Si le rétablissement des sciences et des arts a contribué à épurer les moeurs » (il obtiendra le premier prix), c’est pour répondre avec force par la négative. Sa conclusion est que les sciences, les lettres et les arts ont surtout contribué à la « corruption des moeurs » et que leur prétendu « progrès » s’est partout traduit par un abaissement de la morale : « Nos âmes se sont corrompues à mesure que nos sciences et nos arts se sont avancés à la perfection. » Prendre une telle position, écrit Frédéric Lefebvre, « c’était déjà se tourner contre la Cour et les salons […], le paraître plutôt que l’être […] ». C’était surtout s’en prendre radicalement à l’idéologie du progrès, qui sous-tend tout le projet des Lumières.
Rousseau pas si révolutionnaire que ça !
On aurait en effet du mal à découvrir chez lui un appel à la révolte, et surtout à l’insurrection armée. À Genève, en 1737, lorsqu’il voit, pendant les troubles, un père et un fils aller combattre dans des rangs opposés, il jure « de ne tremper jamais dans aucune guerre civile ».
Dans sa réponse au roi Stanislas, en 1751, il a prévenu que quand bien même « quelque grande révolution » venait à renverser l’existant, elle « serait presque aussi à craindre que le mal qu’elle pourrait guérir ».
« L’homme du monde (…) qui a le plus d’aversion pour les révolutions et les ligueurs de toute espèce », écrit Rousseau de lui-même. » (Rousseau juge de Jean-Jacques, Dialogue troisième)
Quant aux Lumières, il a été l’adversaire de tous !
Il rompt successivement avec Condillac, avec Jean le Rond d’Alembert, et même avec Diderot, l’éditeur de l’Encyclopédie, qui fut pourtant son ami. Il se montre pareillement critique envers Condorcet, D’Holbach ou Helvétius. Quant à Voltaire, il deviendra bientôt son pire ennemi.
Lorsqu’en 1749, il participe au concours ouvert par l’académie de Dijon sur le thème « Si le rétablissement des sciences et des arts a contribué à épurer les moeurs » (il obtiendra le premier prix), c’est pour répondre avec force par la négative. Sa conclusion est que les sciences, les lettres et les arts ont surtout contribué à la « corruption des moeurs » et que leur prétendu « progrès » s’est partout traduit par un abaissement de la morale : « Nos âmes se sont corrompues à mesure que nos sciences et nos arts se sont avancés à la perfection. » Prendre une telle position, écrit Frédéric Lefebvre, « c’était déjà se tourner contre la Cour et les salons […], le paraître plutôt que l’être […] ». C’était surtout s’en prendre radicalement à l’idéologie du progrès, qui sous-tend tout le projet des Lumières.