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En 1936, comment Staline assassine les militants révolutionnaires

8 septembre 2018, 06:30

mai 1930

A Moscou, seuls des cercles étroits du parti sont informés de ce que Staline a fait à Blumkine. Ils répandent systématiquement des rumeurs selon lesquelles Blumkine se serait suicidé. Ainsi Staline, jusqu’à présent, n’ose-t-il pas reconnaître ouvertement qu’il a exécuté le "contre-révolutionnaire" Blumkine.

Il est tout à fait remarquable que la presse capitaliste mondiale ne se soit pas empressée d’utiliser l’affaire Blumkine. Elle pense à juste titre que la défense des communistes de gauche contre les représailles de Staline n’entre pas dans la sphère de ses intérêts. Aussi l’Opposition communiste de gauche est-elle tenue de faire campagne avec d’autant plus de constance et de fermeté pour dénoncer les crimes staliniens.

Dans le dernier numéro, nous avons dit qu’outre Blumkine, deux oppositionnels supplémentaires avaient été fusillés, les camarades Silov et Rabinovich, Ainsi la question revêt-elle une importance exceptionnelle : seule la publicité autour de ses crimes parmi les ouvriers progressistes du monde entier peut arrêter la sanglante violence de Staline contre les bolcheviks révolutionnaires.

L’ex-communiste Souvarine a volé au secours de Staline, prétendant que Blumkine aurait soi-disant exécuté dans le G.P.U. les instructions de l’Opposition et que l’existence même du G.P.U. lui dicte d’exécuter ceux qu’il emploie quand ils le trahissent.

Souvarine en conclut que "dans la treizième année de la révolution", il faut supprimer le G.P.U.

Nous n’avons aucune raison de nous engager dans un débat théorique avec Souvarine. Nous estimons suffisant de nous limiter à la déclaration suivante.

Le camarade Blumkine n’a jamais exécuté et, du fait même du caractère de son travail, n’aurait jamais pu exécuter dans le G.P.U. ou par lui les instructions de l’Opposition. Il suffit d’indiquer qu’il a passé le plus gros de la dernière période en Extrême-Orient, principalement en Mongolie.

L’interdiction faite aux travailleurs du G.P.U. comme de l’armée d’avoir d’autres opinions que celles du comité central aujourd’hui, équivaut à priver des droits de parti élémentaires les communistes qui travaillent dans ces institutions.

Seuls des bureaucrates staliniens pourraient défendre une mesure aussi abjecte.

Le G.P.U. est un organe d’autodéfense de la dictature du prolétariat. Dans la mesure où la révolution d’Octobre, même dans sa treizième année, est entourée d’un monde d’ennemis, elle ne peut renoncer à de tels organes - la dictature ne peut pas cesser d’être une dictature.

Seuls des libéraux ou des social-démocrates en train de devenir libéraux pourraient voir cette question d’un point de vue formel. Nous l’examinons d’un point de vue de classe : au nom de qui ces mesures de répression sont-elles adoptées ? Contre qui le sont-elles ? Qui servent-elles et pourquoi ? C’est une question d’efficacité révolutionnaire, pas de justice au-dessus des classes.

Le meurtre de Blumkine et, en général, les actes de répression contre l’opposition léniniste affaiblissent l’avant-garde révolutionnaire, sapent le parti et renforcent les ennemis de classe. Nous menons la bataille contre le meurtre - lâche et traÎtre - de Blumkine par Staline, au nom de la dictature du prolétariat.

Que nos amis et nos ennemis le sachent.

Léon Trotsky

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