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Luttes de classes en Côte d’Ivoire

15 juin 2016, 10:58

Dans certaines entreprises de manutention, les embauches se font au jour le jour. Les matins, à la porte de ces entreprises, c’est la bagarre pour se faire embaucher chaque jour. Ceux qui ont la chance de décrocher un petit job sont obligés de travailler dans des conditions éprouvantes et parfois très dangereuses. Les patrons se donnent de moins en moins la peine d’équiper les travailleurs en tenue de travail, gants, chaussures de sécurité, etc.

Le niveau des salaires des travailleurs est misérablement bas pour faire face au coût de la vie qui ne cesse de grimper. Dans la Fonction publique comme dans le privé, les salaires étaient bloqués depuis plusieurs années. Le Smic officiel n’avait pas bougé depuis la dévaluation du franc Cfa en 1994, qui l’avait divisée par deux.

Il y a deux ans, Ouattara a concédé à un rehaussement du Smic. Il est passé de l’équivalent de 55 euros à 90 euros par mois (36 000 Fr à 60 000 Fr CFA). Ce qui reste une misère pour une ville comme Abidjan où tout est cher pour les travailleurs. Cette somme suffit juste à payer le loyer d’un deux pièces dans un quartier populaire.

Pour les travailleurs ayant un contrat d’embauche, le gouvernement a aussi concédé une augmentation de 8 % sur le salaire de base. (Cela correspond à peu près 7 euros de plus par mois).

Mais entre ce qui est écrit dans les textes officiels et son application sur le terrain il y a parfois un fossé. Dans certaines entreprises, il a fallu que les travailleurs se bagarrent pour faire appliquer le nouveau barème des salaires et en même temps pour revendiquer des améliorations de leurs conditions de travail. Cela a été le cas chez SOFT DRINK, une succursale de PEPSI à la zone industrielle de Yopougon. Les travailleurs ont débrayé pour réclamer l’augmentation salariale de 8 % concédée par le gouvernement et que leur patron faisait mine d’ignorer. Suite à ce premier arrêt de travail, la direction a renvoyé tous les délégués au nombre de 19. Le patron croyait qu’il allait ainsi intimider les travailleurs mais il avait mal mesuré leur détermination car aussitôt, ils se sont remis en grève pour exiger la réintégration de leurs délégués et l’application immédiate de la nouvelle grille salariale ainsi que le paiement des arriérés qui en découlent. Après deux jours de grève, la direction s’est vue dans l’obligation de verser ce qu’elle leur devait.

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