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Luttes de classes au Tchad

18 janvier 2016, 07:50

Depuis quelques jours une forte concentration humaine peut être observée à Ati, chef-lieu de la région du Batha. L’arrivée des orpailleurs a rendu la vie difficile et chère à la population locale. Renvoyés manu militari de la zone aurifère de Djaya, des milliers de d’orpailleurs continuent à envahir la ville d’Ati.

Un habitant de la ville constate que la petite tasse de bouillie, qui se vendait à 250 Fcfa, se vend actuellement à 500, voire 600 Fcfa. Un plat de boule, qui se vendait entre-temps 700 et 750 Fcfa, s’achète, en ce moment, à 1 500 Fcfa. Le contenu du petit verre de thé passe, également, de 50 à 75 Fcfa. Beaucoup de produit ont renchéri. « Ce n’est pas normal de s’enrichir en si peu de temps sur le dos de ses compatriotes. C’est de l’argent sale, il ne peut pas satisfaire les besoins de ceux qui l’en amassent par une hausse criarde des prix de leurs marchandises », déplore un jeune homme, au parc d’Ati.

Partis en camionnettes, certains des orpailleurs rentrent depuis trois jours, de leur ruée vers l’or à l’aide de charrettes et autres motocyclettes. Leurs véhicules sont saisis par les unités militaires déployées dans la zone depuis le weekend dernier. « Nous sommes partis tenter notre chance dans l’optique de gagner l’or. Malheureusement, à notre grande surprise, le gouvernement a décidé de nous renvoyer du site. Les véhicules qui nous ont acheminés sont saisis et nous nous sommes retrouvés presque sans rien. Nous sommes restés, depuis deux jours, à Alifa, croyant que le gouvernement allait revenir sur sa décision, mais hélas. Nous avons été confrontés à des problèmes d’eau, de nourriture et même de déplacement. Nous avons alors décidé de revenir, à bord de charrettes, camper à Ati, en attendant de voir les choses au plus clair », rapporte un orpailleur, la cinquantaine.

Un autre s’inquiète que cette marée humaine reste encore plusieurs jours à Ati. Avec cette présence massive, la ville risque de manquer de nourriture, à moins que d’autres commerçants commencent à transporter les produits de première nécessité des régions voisines et ou de la capitale, N’Djamena. Comme ce jeune homme, beaucoup d’habitants du chef-lieu de la région du Batha craignent que cela rend plus difficile la vie dans la ville, cette année, où la culture n’est pas assez productive.

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