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Luttes de classes au Tchad

21 février 2016, 06:21

Zouhoura, une jeune fille de 17 ans a été enlevée ce week-end et violée par cinq jeunes hommes issus de familles d’officiers supérieurs du Tchad. L’affaire a suscité une telle émotion dans le pays que des manifestations ont été organisées ce lundi 15 février à Ndjamena pour réclamer « réparation pour Zouhoura ». Une mobilisation qui a poussé le président Idriss Deby Itno à déclarer « que justice sera rendue et que plus jamais cela ne se répétera ».

Samedi 13 février, alors qu’elle se rendait au lycée avec une de ses amies, Zouhoura a été enlevée par sept hommes dont cinq dans une voiture et deux en moto, raconte Mamie, sa grande sœur de 23 ans, interrogée par le Monde Afrique. » Deux des jeunes étaient dans le même lycée qu’elle. Les garçons lui ont dit qu’elle a été enlevée parce qu’elle ne leur disait pas bonjour. Même avant la séquestration, elle avait peur d’eux parce qu’ils passaient leur temps à tabasser les filles. C’est sûr, ce n’est pas la première à qui cela arrive mais nous voulons qu’elle soit la dernière. »

Peu de temps après les faits, les auteurs présumés du viol de Zouhoura ont publié sur Facebook une vidéo -qui a été retirée depuis- de la jeune fille en larmes. Au Tchad, où le viol reste tabou, l’affaire crée une véritable indignation. Les camarades de lycée de la jeune fille et d’autres jeunes se sont rasemblés devant le domicile de la victime pour marcher en direction du palais de justice afin de réclamer « réparation pour Zouhoura ». Munis de banderoles sur lesquelles on pouvait lire « Justice pour Zouhoura » ou encore « Nous sommes tous Zouhoura, notre dignité bafouée« , les manifestants ont marché dans la capitale en chantant l’hymne national avant d’être dispersés par les forces de l’ordre anti-émeute. « Lorsque nous sommes arrivés non loin du palais de justice, la police a tiré contre nous des gaz lacrymogènes. Il y a eu aussi des tirs à balles réelles« , témoigne l’un des jeunes manifestants avant d’ajouter » ll s’en est suivi une course poursuite contre nous à travers la ville, et c’est au niveau du lycée de la liberté qu’un de nos camarades est tombé fauché par une balle« .

Des propos que le colonel Paul Manga, porte-parole de la police, dément. Ce dernier affirme qu’il n’y a aucune victime et que deux des violeurs présumés ont été arrêtés. Cependant, sur les réseaux sociaux, comme sur la page Facebook « Tchad today » qui relaie les informations sur le viol de Zouhoura, Abachou Hassan Ousmane a bien été tué hier par la gendarmerie lors de la marche » Justice pour Zouhoura ». Des photos de la victime ont même été postées sur la page.

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