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Les chasseurs-cueilleurs bushmen sont menacés

9 mars 2017, 06:29

Dans toute la région qui entoure le Lesotho vivait le peuple San, les hommes des bois, un très ancien peuple chasseur. Les San étaient des nomades, des chasseurs-cueilleurs, alors ils n’ont pas laissé beaucoup de restes archéologiques de leur passage. Par contre, ils avaient un petit côté artistique et ils ont laissé des dessins sur les parois des grottes qu’ìls occupaient. Après quelques millénaires d’existence, le peuple San s’est éteint dans la région vers le tournant du XXe siècle, victime à la fois du monde moderne et des attaques du peuple Khois, en représailles aux raids que menaient les San sur leur bétail. Il existe toutefois quelques poches de San vivant toujours quelque part entre la Namibie et le Botswana.

Les San seraient présents dans la région depuis 44 000 ans. Comme les pasteurs Khoïkhoï, ils pratiquent les langues à clics du groupe khoïsan, un ensemble linguistique sans intercompréhension mais distinct des langues nigéro-congolaises majoritaires en Afrique subsaharienne. Persécutés par les Bantous et les Boers puis marginalisés par les colons britanniques, ils vivent aujourd’hui principalement dans le désert du Kalahari. Traditionnellement chasseurs-cueilleurs, ils sont désormais largement sédentarisés et ne seraient plus qu’environ 100 000.

Ce peuple nomade de chasseurs-cueilleurs occupait jadis toute l’Afrique australe. L’arrivée successive des Hottentots vivant d’élevage et parlant une langue de la même famille, puis des Bantous, agriculteurs sédentaires, a décimé cette population et l’a repoussée vers des terres de plus en plus ingrates. L’arrivée des Hollandais (Boers) et huguenots au XVIIe siècle puis des Britanniques acheva de les réduire à la misère en les chassant de leurs terres ancestrales. Au XVIIIe siècle, les fermiers blancs se regroupaient en milices (kommando) qui lancèrent des expéditions punitives contre les Bochimans.

Aujourd’hui relégués sur l’une des terres les plus ingrates du monde, le désert du Kalahari, les Bochimans risquent encore de devoir migrer car le gouvernement du Botswana affirme vouloir les intégrer aux bienfaits de la civilisation mais, selon les intéressés, il s’agit surtout de laisser la place à la prospection diamantaire que projetterait la De Beers.

En 1991, le Botswana Christian Council a publié un rapport à propos d’une affaire concernant des Bochimans suspectés de chasser sur une propriété privée et qui ont été appréhendés et torturés par des gardes des « Game reservations » (réserves pour safaris).

En 1997, beaucoup furent expulsés de chez eux dans le Kalahari et ceux qui sont restés ont subi des diminutions draconiennes de leur territoire de chasse, un harcèlement continuel et des tortures. Au début de l’année 2002, le harcèlement s’est intensifié : leurs pompes à eau ont été détruites, les réserves d’eau vidées dans le désert et la chasse et la cueillette interdites6. Considérés comme des braconniers, pratiquement tous les Bochimans ont alors été expulsés de la Réserve du Kalahari mais un grand nombre d’entre eux est depuis retourné sur leurs terres ancestrales et beaucoup d’autres veulent en faire autant.

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