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Luttes de classe en Tunisie

5 janvier 2019, 07:34

La révolte sociale bout à nouveau en Tunisie !!!

La jeunesse de Kasserine a en effet « bougé ». Elle est descendue dans la rue, lundi 24 décembre, affrontant les forces de l’ordre, juste après qu’Abderrazak Zorgui, journaliste pour une chaîne privée locale, se fut immolé. Dans une vidéo enregistrée vingt minutes avant de passer à l’acte, il avait déclaré : « Pour [ceux] qui n’ont pas de moyens de subsistance, aujourd’hui, je vais commencer une révolution. » Dans les jours qui ont suivi, d’autres heurts se sont produits ailleurs en Tunisie, y compris dans une banlieue populaire de Tunis. Le geste d’Abderrazak Zorgui renvoyait au tragique rituel des immolations par le feu en Tunisie, notamment à celle de Mohamed Bouazizi, à Sidi Bouzid, le 17 décembre 2010, qui avait déclenché la fameuse révolution tunisienne.

La Tunisie a vécu, la semaine dernière [depuis le 7 janvier], plusieurs nuits d’émeutes, avec des protestations qui ont touché différents gouvernorats. Ces manifestations avaient pour objectif de dénoncer, d’une manière pacifique, la hausse des prix, mais elles ont été émaillées par des actes de vandalisme, des vols et de la violence.

Tout a commencé par un hashtag : #fechnestannew (Qu’est-ce que nous attendons ?) qui se voulait comme un appel à l’action lancé à l’ensemble des Tunisiens. Pour dénoncer la cherté de la vie, une mobilisation, d’abord virtuelle ensuite sur le terrain, a eu lieu.

Dans la nuit du lundi 8 janvier, un manifestant est mort à Tebourba, à une trentaine de kilomètres de Tunis. A-t-il été victime d’une intervention en force de la police ou d’un problème de santé, comme cela a été avancé par le ministère de l’Intérieur par la suite ? Rien n’est clair ! Le rapport d’autopsie n’ayant pas encore été révélé, aucune affirmation ne peut être donnée.

Par ailleurs, un bilan avancé par le porte-parole du ministère de l’Intérieur fait état de 96 policiers blessés, de 87 véhicules de sécurité endommagés et de nombreux dégâts matériels ayant touché des postes de police, des banques et divers commerces. Autre fait majeur, deux synagogues ont été la cible d’attaques aux cocktails molotov, à Djerba. Cinq suspects ont été interpellés. Selon la même source, près de 800 personnes ont été mises en garde à vue, depuis le déclenchement des heurts entre forces sécuritaires et jeunes, dans plusieurs régions du territoire tunisien.

Parmi les personnes arrêtées, nombre d’entre eux a entre 15 et 20 ans, et un doute a été émis par certains quant à la nature dite spontanée des manifestations. Des casseurs auraient été commandités. C’est ce qui ressort d’une enquête ayant abouti à l’arrestation, dans un village, du directeur d’une Maison de jeunes. Celui-ci aurait payé certains d’entre eux pour qu’ils rejoignent les manifestations et saccagent, sur leur passage, des biens privés et publics.

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