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Histoire des grèves à la Poste

21 mars 2015, 19:00

Les facteurs grévistes de Sarrebourg ont perdu le premier round. Dans la nuit de mercredi à jeudi, les plis électoraux, qui sont au cœur de la mobilisation des postiers du secteur de Sarrebourg depuis lundi, ont été subrepticement évacués de la plate-forme courrier. La direction régionale a donc choisi l’affrontement plutôt que le dialogue social : elle a fait venir d’autres secteurs de Lorraine, principalement de Meurthe-et-Moselle, des postiers et des cadres pour distribuer ces plis électoraux avant samedi.

Depuis lundi, une majorité des facteurs de Sarrebourg et sa région sont en grève au sujet de ces courriers électoraux. Lors des précédentes élections, le surplus de travail indu par la gestion de ces 48 000 plis leur était payé. Ce qui leur a été refusé cette année, alors que dans d’autres régions, la mesure est toujours respectée.

Hier matin, devant le site sarrebourgeois, la quarantaine de grévistes a été rejointe par une vingtaine de leurs collègues de Lunéville. Et, plutôt que de céder à la déception devant l’attitude de leur direction qui a préféré le passage en force, les grévistes en ressortent encore plus soudés.

Face à leurs collègues, les représentants syndicaux ont pris la parole. « On a demandé des clopinettes et nous les refuse (environ 120 € par postier, NDLR) , déplore Jean-Claude Pratelli, délégué de la CGT. Pourtant, la direction régionale a choisi de payer des heures supplémentaires à des cadres venus de Nancy en leur réglant le déplacement. Le prix n’est absolument pas le même ! »

« Notre demande était légitime , poursuit Jean-Luc Hinerschied, de la CFDT. Mais depuis lundi, il n’y a eu aucune négociation. On méprise la base. Pourtant, la force de travail pour le futur c’est nous. Ils laissent tomber le courrier pour favoriser les plis électoraux : c’est du mépris à l’égard des clients et du personnel. »

« Vous êtes un exemple à suivre pour la Lorraine , assure Stéphane Brion, pour la CFTC. Aujourd’hui, vous êtes dénigrés. Vous n’êtes plus des personnes, mais des postes de travail. Mais il ne faut pas lâcher ! » Ce que ne sont pas prêts à faire les grévistes sarrebourgeois, écœurés par le traitement que leur direction leur réserve, et que déplore William Grandjean, délégué du syndicat Sud. « Il n’y a eu aucun dialogue. C’est du jamais vu. La Poste a choisi de laisser pourrir le mouvement au détriment du courrier. »

Preuve que quelque chose a été brisé entre la base et ses responsables, les grévistes de Meurthe-et-Moselle ont même été mis en garde contre des sanctions disciplinaires ou des reprises sur salaire s’ils n’étaient pas au travail ce vendredi.

Au final, les grévistes sarrebourgeois ont décidé la poursuite de leur mouvement. Même si ces jours chômés pèsent lourds sur les finances familiales. « Durant cette grève, nous ne touchons rien. Nous avons des petits salaires : ce n’est évident pour personne de continuer », notent les représentants syndicaux.

Et pourtant, les grévistes ont décidé, plus soudés que jamais, de poursuivre leur grève. « On attend du dialogue social », assurent-ils. Et leur motivation fait des émules. « Pour le deuxième tour, d’autres plates-formes lorraines vont suivre dès lundi. »

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