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Les mille et un mensonges de la « crise grecque »

20 août 2015, 05:57

Les mesures proposées par le gouvernement Syriza vont bien au-delà des attaques imposées par les gouvernements précédents. Dans un contexte de profonde dépression, le parlement adoptera probablement un projet de loi qui intensifiera les coupes sociales et les hausses d’impôts qui affecteront les petits exploitants agricoles et les propriétaires d’appartements pauvres.

Le gouvernement a aussi accepté de privatiser des pans entiers du patrimoine public et de réduire davantage encore le montant des retraites d’ores et déjà faibles dans le but d’économiser plus d’un pour cent du PIB au cours des dix-huit prochains moins.
Ceci n’est que le début. L’« accord négocié » est un document de 29 pages contenant des instructions très détaillées concernant le travail avec le gouvernement et le parlement grecs au cours des trois prochaines années. Il supprime totalement toute responsabilité démocratique de la gestion de l’économie grecque en plaçant son fonctionnement sous le contrôle direct de l’Union européenne.

« Les autorités poursuivront une nouvelle trajectoire budgétaire fondée sur un excédent primaire de -1/4, 0,5, 13/4 et 3,5 pour cent du PIB respectivement en 2015, 2016, 2017 et 2018, et au-delà », stipule l’accord négocié. Ces critères signifient des mesures d’austérité encore plus dures que celles déjà acceptées.

Le gouvernement Syriza aura donc bientôt à faire face à de nouvelles exigences émises par les responsables de l’UE, de la Banque centrale européenne et (probablement) du Fonds monétaire international (la « troïka ») qui se rendront régulièrement à Athènes.
Il est contesté que les chiffres issus de l’agence des statistiques grecque faisant état d’une légère croissance économique au second trimestre de cette année soient exacts. Mais, même s’ils l’étaient, la Grèce reste embourbée dans une profonde récession que de nouvelles coupes ne feront qu’exacerber. Les milieux de l’UE même ont prévu cette semaine une baisse de 2,3 pour cent du PIB pour cette année et de 1,3 pour cent pour l’année prochaine.

En ce qui concerne la dette grecque, l’accord négocié entraîne un fardeau encore plus lourd. Même les chiffres optimistes de la Commission de l’UE prévoient pour l’année prochaine une augmentation du ratio dette/produit intérieur brut (PIB) de 201 pour cent. En 2009, avant les soi-disant plans de sauvetage, le ratio était de 130 pour cent.
Le gouvernement allemand a néanmoins exclu à plusieurs reprises toute décote pour les créanciers de la Grèce : la BCE et principalement les banques allemandes, françaises et italiennes.

Le secrétaire allemand des Finances, Jens Spahn, a dit au micro du Deutschlandfunk que « sous le terme allègement de la dette l’on peut aussi discuter du prolongement des échéances, de périodes exemptes de paiement d’intérêt ou de rachats de dette, l’on peut en discuter. Nous l’avons toujours dit. »

Dans le même temps, le ministère des Finances a aussi clairement déclaré que même après le vote en faveur du « oui » du parlement grec, l’accord n’est pas garanti. Les ministres des Finances de la zone euro devaient se réunir vendredi pour décider d’accepter ou non l’accord. Si c’est le cas, alors plusieurs parlements devront encore approuver la décision. Un vote au parlement allemand est prévu mardi ou mercredi de la semaine prochaine.
Le gouvernement grec espère obtenir un nouveau plan d’aide de 86 milliards d’euros afin de pouvoir rembourser les prêts plus anciens de la troïka et éviter ainsi une faillite d’État.

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