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Guerre mondiale… contre les migrants

6 mai 2018, 07:26

Le 22 avril, l’Assemblée nationale française a adopté le projet de loi répressif sur l’asile et l’immigration par 228 voix contre 139, avec 24 abstentions. L’Assemblée a examiné ce projet de loi politiquement criminel pendant sept jours avant de l’adopter. Cette mesure bafoue le droit démocratique fondamental à l’asile, permettant à la police de détenir sans inculpation des demandeurs d’asile pendant quatre mois, de refuser des audiences d’appel et de les expulser vers leurs pays déchirés par la guerre.

Fait significatif, bien que le Front national néo-fasciste (FN) ait voté contre le projet de loi dans son ensemble, il a voté pour la disposition limitant les possibilités d’appels contre les expulsions.

Le projet de loi est lié à l’expansion des guerres impérialistes à travers le Moyen-Orient et l’Afrique et au recours à des régimes autoritaires en France et en Europe. Le ministre de l’intérieur, Gérard Collomb, a d’abord présenté le projet de loi à l’Assemblée seulement deux jours avant que Paris, avec Washington et Londres, lance des frappes de missiles illégales contre la Syrie. Avec Trump qui menace de suspendre le traité nucléaire iranien, les puissances de l’OTAN s’attendent à un flux encore plus large de réfugiés après que des dizaines de millions de personnes ont été déplacées par leurs guerres en Afghanistan, en Irak, en Libye, en Syrie et au Yémen.

Ce projet de loi réduit de 120 à 90 jours la période où l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA) doit examiner une demande d’asile. Fait décisif, cela réduit de 30 à 15 jours le temps pour les demandeurs d’asile de faire appel d’une décision négative à la CNDA. Étant donné le fait que les préfectures de la police mettent généralement un mois pour programmer les audiences d’appel, cela permettrait effectivement à la police d’expulser rapidement les réfugiés après une décision négative de l’OFPRA. Les réfugiés vont se voir refuser un délai suffisant pour obtenir un avocat et un interprète et recueillir des fonds.

Le projet de loi augmente la période de rétention administrative de 16 à 24 heures et permet d’augmenter de 45 à 135 jours la durée maximale d’enfermement dans les centres de détention administrative de triste réputation. Les enfants doivent être placés en rétention dans ces centres avec leurs familles. L’année dernière, 275 enfants ont été retenus ainsi.

Ce projet de loi renforce la loi française existante sur l’immigration, qui punit les personnes qui facilitent l’entrée, le déplacement ou la résidence illégale de réfugiés en France.

Le projet de loi prévoit des peines allant jusqu’à cinq ans de prison et une amende de 30 000 euros pour utilisation de faux papiers d’identité.

Il intensifie également les contrôles sur les immigrés effectués par la police aux frontières et les douaniers dans les refuges pour migrants et sans-abri, dans les stations de métro et dans la rue. Depuis l’instauration de l’état d’urgence en France il y a trois ans, des milliers de soldats et de policiers lourdement armés sont déployés de façon permanente dans tout le pays. L’Agence européenne de gardes-côtes et gardes-frontière (Frontex) intensifie également ses contrôles terrestres et maritimes, déployant des navires, des avions, des hélicoptères et des équipements de haute technologie, condamnant ainsi des milliers de personnes à se noyer en Méditerranée avant d’atteindre la forteresse Europe.

Les réfugiés et les immigrés sans-papiers vont être obligés de rester à l’endroit indiqué comme résidence pour un nombre d’heures fixe chaque jour. Cela aide la police à les retrouver et, si nécessaire, à les renvoyer vers les pays d’où ils ont fui.

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