Accueil > ... > Forum 41779

La Françafrique de Hollande mène ses guerres coloniales

27 avril 2018, 17:36

Vincent Bolloré entretient des relations de proximité voire d’amitié avec les chefs d’Etat qu’il tutoie. Au point de se retrouver aujourd’hui accusé de les avoir aidés à prendre le pouvoir, en mettant à disposition le savoir-faire de ses stratèges en matière de politique africaine et de campagne présidentielle.

L’affaire, qui fait trembler le capitaine d’industrie, trouve ses racines à Lomé au Togo et à Conakry en Guinée, deux capitales portuaires baignées par le golfe de Guinée, sur lesquelles M. Bolloré entendait développer les activités logistiques de son groupe. Quitte, selon l’accusation, à s’affranchir de quelques règles en apportant son soutien aux décideurs locaux.

Faure Gnassingbé, au Togo ou Alpha Condé, en Guinée, ont ainsi bénéficié des conseils en communication de l’agence Havas, filiale du groupe, alors qu’ils se présentaient à la présidence de la République en 2010. Pour les enquêteurs, ces missions auraient été « sous-facturées » à leurs deux clients, et prises en charge par la filiale du groupe SDV Afrique. Et elles auraient été menées dans le but que les présidents, une fois élus, favorisent les intérêts du groupe Bolloré qui dément formellement avoir eu de telles intentions.

L’histoire telle qu’elle s’est écrite depuis ne plaide pas pour la défense du groupe. Celui-ci a ainsi vu ses concurrents se faire évincer et obtenu d’opérer les concessions portuaires à Lomé et Conakry. A peine quelques semaines après son élection, le nouveau président guinéen, Alpha Condé, avait rompu unilatéralement la convention de concession du terminal à conteneurs attribuée en 2008 à une filiale du groupe français Necotrans, rival de Bolloré dont l’offre était arrivée en deuxième position.

Au Togo, le groupe Bolloré a obtenu la concession portuaire en 2001, du temps du dictateur Gnassingbé Eyadema, père de l’actuel chef de l’Etat. Ce dernier, deux mois avant sa réélection contestée en mars 2010, a attribué de nouveaux privilèges au groupe français, comme l’exclusivité en matière de manutentions de conteneurs sur tout le port de Lomé. Le président Faure Gnassingbé était alors en pleine campagne présidentielle, dont une partie était réalisée par l’agence de communication Havas.

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.