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Quand la bourgeoisie voulait faire crever de faim autant qu’étouffer sous les calomnies le révolutionnaire Karl Marx…

9 octobre 2016, 05:59

Victor Serge écrivait : "(…) c’est une tradition : les ennemis de l’action, les lâches, les biens installés, les opportunistes ramassent volontiers leurs armes dans les égouts ! Le soupçon et la calomnie leur servent à discréditer les révolutionnaires."

On pouvait lire dans le « National-Zeitung » de Berlin en août 1872 :

« Le Capital - aux dires de Karl Marx - fait commerce de la force et de la vie des travailleurs. Mais, ce nouveau Messie a été incapable de faire mieux : il tire de la poche de l’ouvrier l’argent que le capitaliste lui a payé pour son travail et lui donne en échange une traite sur un État qui sans doute n’existera même pas encore d’ici mille ans. Chacun a été édifié par les Congrès et les journaux de ce parti : affaires scandaleuses sur la basse corruption des agitateurs socialistes ; détournements éhontés des fonds qu’on leur confie, et accusations réciproques des pires malversations. De tout cet immense volcan d’ordures il ne pouvait rien sortir d’autre qu’une Commune de Paris. »

L’un des plus acharnés à diffuser des calomnies contre Marx dans le le « National-Zeitung » était Karl Vogt qui accusait Marx de « mener une existence luxueuse aux dépens des ouvriers » et d’être un agent apointé de la police. Vogt avait traduit en procès les militants communistes allemands comme Liebnecht (accusé par Vogt de ne pas éccrire une ligne sans être soumis à Marx) et leur presse.

Vogt écrivit une brochure intitulée « Mon procès contre la Gazette générale ». Dans la préface, Marx était accusé d’être un agent provocateur.

La campagne de calomnies de Vogt devait considérablement affaiblir la femme de Marx, déjà affectée par de nombreuses attaques, et elle tomba gravement malade.

Pour se blanchir, Marx devait écrire tout un ouvrage « Herr Vogt », quasiment introuvable en français, afin de démonter les mensonges de Vogt et il accusait ce dernier d’être un mouchard apointé de l’empire de Napoléon III. Lire : « Herr Vogt », de Karl Marx, pour répondre aux calomnies de ce sinistre individu (en anglais) Marx y affirmait qu’il avait « la conviction absolue que Vogt était de connivence avec la propagande bonapartiste. »
Marx écrivait : « Dans son factum, que la Nationalzeitung a résumé à sa façon, Vogt m’a reproché toute une série d’actes infamants qui, la réfutation publique devant les tribunaux m’étant définitivement interdite, réclament une réfutation écrite. En dehors de cette considération, qui ne me laissait pas le choix, j’avais d’autres raisons de traiter en détail, puisqu’il le fallait, les histoires de chasse répandues par Vogt sur mes camarades de parti et moi-même : d’une part, les cris de triomphe presque unanimes avec lesquels la presse allemande dite libérale accueillit ses prétendues révélations ; et d’autre part l’occasion que l’analyse de ce factum m’offrait de tracer le caractère de cet individu, représentatif de toute une tendance. »
« Chose bizarre, il ne raconte que des conflits qu’il n’a jamais vécus et ne vit que des conflits qu’il n’a jamais racontés. A ses histoires de chasse il me faut donc opposer un peu d’histoire réelle. »

« En tout lieux et en tous temps les sycophantes de la classe dirigeante ont calomnié de cette façon infâme les champions littéraires et politiques des classes opprimées. »

Les accusations de Marx contre Vogt trouvèrent une preuve éclatante onze ans plus tard, après la chute de l’Empire.

« La publication officielle des noms de ceux qui ont reçu directement des subsides de la cassette de Louis Bonaparte révèle que Vogt a touché 40.000 francs en août 1859 », pouvait écrire Marx à son ami Kugelmann, dans une lettre datée du 12 avril 1871.

Le « grand scientifique », soi disant Darwinien, Karl Vogt écrivait : « Le cerveau sécrète la pensée comme l’estomac secrète le suc gastrique, le foie la bile, et les reins l’urine. »

Lire encore sa conférence Leçons sur l’homme, sa place dans la création et dans l’histoire de la Terre :

« M. Paul Broca, un des plus habiles anthropologistes français, a pu, en compulsant les registres du recrutement en France, d’après le chiffre proportionnel des recrues réformées pour défaut de taille, signaler la distribution, sur le sol français, des deux races distinctes, les
grands Kymris ou Gaëls, et les Celtes, de taille plus faible,
et distinguer les régions où elles se sont conservées plus
pures, de celles où elles se sont mélangées. Vous voyez donc, messieurs, par cet exemple, qu’on peut, pour les recherches des détails des différentes races, employer les mêmes principes que ceux que la physique ,
la météorologie et les sciences voisines se sont dès long-
temps appropriés. »

Il faut savoir aussi que Bakounine est très proche la famille Vogt depuis 1848. Cela n’avait certainement pas contribué à les rapprocher !

Lire aussi à ce propos : Révélations sur le procès des communistes de Cologne de 1852

Et aussi : Le combat de Marx contre la calomnie (en anglais)

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