Quand la bourgeoisie voulait faire crever de faim autant qu’étouffer sous les calomnies le révolutionnaire Karl Marx…
10 octobre 2016, 10:41
Jenny Marx à Wilhelm Liebknecht
Dimanche, le 26 mai 1872
Mon cher Library,
... Vous ne pouvez avoir idée de ce que nous avons enduré ici à Londres, depuis la chute de la Commune. Toute cette misère indescriptible et ce malheur infini. Et en plus le travail presque insoutenable pour l’Internationale ! Toute la racaille s’est tue, tant que notre Maure [Karl Marx] a réussi à grand-peine par son travail, sa diplomatie et ses louvoiements, à tenir ensemble - aux yeux du monde et de la multitude de nos ennemis - les éléments récalcitrants, à sauver l’Association du ridicule et à inspirer crainte et terreur à la masse de ceux qui tremblaient, tout en ne participant à aucun congrès officiel et en prenant sur lui toute la peine sans en avoir l’honneur. À présent que nos ennemis l’ont tiré de l’ombre et l’ont placé à l’avant-scène en pleine lumière, la meute se rassemble, et policiers et démocrates clament le même refrain à propos de son « despotisme, de son autoritarisme et de son ambition » ! Certes, il se fût infiniment mieux porté s’il avait continué tranquillement son travail et élaboré pour les combattants la théorie de la lutte à mener. Mais il n’a eu ni trêve ni repos, jour et nuit ! Et pour nos affaires privées, ce fut ruineux : la gêne - et quelle gêne - s’est installée chez nous. Précisément au moment où nos filles avaient besoin d’aide...
Jenny Marx à Wilhelm Liebknecht
Dimanche, le 26 mai 1872
Mon cher Library,
... Vous ne pouvez avoir idée de ce que nous avons enduré ici à Londres, depuis la chute de la Commune. Toute cette misère indescriptible et ce malheur infini. Et en plus le travail presque insoutenable pour l’Internationale ! Toute la racaille s’est tue, tant que notre Maure [Karl Marx] a réussi à grand-peine par son travail, sa diplomatie et ses louvoiements, à tenir ensemble - aux yeux du monde et de la multitude de nos ennemis - les éléments récalcitrants, à sauver l’Association du ridicule et à inspirer crainte et terreur à la masse de ceux qui tremblaient, tout en ne participant à aucun congrès officiel et en prenant sur lui toute la peine sans en avoir l’honneur. À présent que nos ennemis l’ont tiré de l’ombre et l’ont placé à l’avant-scène en pleine lumière, la meute se rassemble, et policiers et démocrates clament le même refrain à propos de son « despotisme, de son autoritarisme et de son ambition » ! Certes, il se fût infiniment mieux porté s’il avait continué tranquillement son travail et élaboré pour les combattants la théorie de la lutte à mener. Mais il n’a eu ni trêve ni repos, jour et nuit ! Et pour nos affaires privées, ce fut ruineux : la gêne - et quelle gêne - s’est installée chez nous. Précisément au moment où nos filles avaient besoin d’aide...
Jenny MARX