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L’extrême droite ! Quelles forces ? Quelles perspectives ?

14 mars 2017, 17:11

L’extrême droite pointe son nez aux Pays-Bas...

Le gouvernement néerlandais a provoqué un important incident diplomatique avec la Turquie ce week-end, en interdisant de manière provocatrice à deux ministres turcs de parler lors de meetings aux Pays-Bas.

Cette attaque contre les droits démocratiques fait partie d’une campagne anti-musulmans réactionnaire menée par le gouvernement du Premier ministre Mark Rutte à la veille des élections du 15 mars, tentant d’endiguer la montée électorale du candidat d’extrême droite Geert Wilders en faisant appel aux sentiments anti-immigrés et d’extrême-droite. Son appel est intervenu seulement après que Wilders a accusé Rutte d’être « trop faible » contre les rassemblements des Turcs aux Pays-Bas.

Wilders a proclamé que l’humiliation des ministres turcs était une victoire pour son Parti pour la liberté (PVV) néo-fasciste. « Génial ! Grâce à la lourde pression du PVV quelques jours avant les élections néerlandaises, notre gouvernement n’a pas permis au ministre turc d’atterrir ici !! », a-t-il écrit sur Twitter. « Je dis à tous les Turcs des Pays-Bas qui sont d’accord avec Erdo& ;an : allez en Turquie et ne revenez jamais. »

Wilders a également publié une vidéo dénonçant la Turquie et les musulmans et insistant sur le fait que la Turquie ne serait jamais autorisée à rejoindre l’Union européenne (UE). « Vous n’êtes pas Européens et vous ne serez jamais. Un État islamique comme la Turquie n’appartient pas à l’Europe », a déclaré Wilders. « Nous ne voulons pas plus mais moins d’Islam. Alors, la Turquie, restez loin de nous. Vous n’êtes pas les bienvenus ici. »

Dimanche matin, Rutte a déclaré qu’il voulait « calmer » les tensions avec la Turquie, admettant ainsi tacitement le caractère provocateur des actions de son gouvernement. Cependant, il a rejeté avec colère comme « bizarre » toute suggestion qu’il présente ses excuses à Erdo& ;an, déclarant : « C’est un homme qui nous a qualifiés hier de fascistes et d’un pays de nazis. Je vais calmer les choses, mais pas en présentant des excuses. Êtes-vous fou ? »

Le sens politique de l’intervention de Rutte ne fait aucun doute. Il a fait campagne sur la base de la rhétorique anti-musulmans, incitant les mêmes préjugés réactionnaires que Wilders pour diviser la classe ouvrière et déplacer l’atmosphère politique vers la droite, au milieu d’élections marquées par une désaffection populaire profonde envers sa politique d’austérité et de guerre.

En janvier, quand le Parti populaire pour la liberté et la démocratie (VVD) de Rutte se trouvait à la traîne du PVV de Wilder dans les sondages, Rutte a publié une lettre publique extraordinaire demandant aux immigrés de s’intégrer totalement dans la société néerlandaise ou de quitter les Pays-Bas. Ceux qui « refusent de s’adapter et critiquent nos valeurs [devraient] se comporter normalement, ou s’en aller », a déclaré Rutte. « Si vous rejetez si fondamentalement ce pays, alors je préférerais que vous partiez. »

De telles remarques reflètent la dérive générale vers la droite de toutes les nuances de la politique bourgeoise européenne, les Pays-Bas et la France ont des élections importantes en vue, dominées par le poids électoral croissant des néofascistes comme Wilders aux Pays-Bas et Marine Le Pen en France.

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