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Luttes de classes en Allemagne

31 janvier 2018, 17:44

Malgré tous ses efforts, IG Metall n’a pas réussi à étouffer le mouvement entourant les pourparlers de l’accord tarifaire de branche. La cinquième ronde de négociations s’est effondrée parce que le syndicat a estimé qu’il ne pouvait pas, sous la pression des travailleurs, accepter un accord pour la région du Bade-Wurtemberg qui aurait servi de modèle pour près de 4 millions de travailleurs à l’échelle nationale.

Le syndicat et l’organisation patronale se sont reprochés l’échec des pourparlers. Les patrons ont proposé une hausse de salaire de 6,8 % en deux étapes dans le cadre d’un accord de 27 mois, ce qui équivaudrait à seulement 3 % par an. Le syndicat a proposé une augmentation des salaires de 4,5 % dans la première étape et une augmentation totale de 8 % sur 27 mois. Ce qui ferait 3,6 % par an, bien en deçà de la demande initiale d’une augmentation annuelle de 6 %.

IG Metall a également largement abandonné sa revendication d’une réduction temporaire des heures de travail hebdomadaires en échange d’une compensation partielle d’une perte de rémunération. Stefan Wolf, chef de l’association des employeurs de Sudwest Metall, a indiqué que le syndicat était prêt à accepter cette proposition dans le cadre de sa proposition d’augmentation du temps de travail dans les usines. Cela permettrait aux entreprises d’atteindre leur objectif le plus important : l’abandon de la semaine de travail de 35 heures et son prolongement à 40 ou même 42 heures.

La revendication d’une compensation partielle des salaires pour certains groupes de travailleurs, tels les travailleurs postés et les travailleurs qui s’occupent d’enfants ou de parents ayant besoin de soins, a été entièrement rejetée par IG Metall. Au lieu de cela, les travailleurs auraient la possibilité d’échanger la deuxième étape de la hausse des salaires pour des vacances supplémentaires.

Malgré le recul du syndicat, les pourparlers se sont effondrés parce que la pression exercée par les travailleurs de la base était telle que les syndicats ne pouvaient plus faire de concessions aux employeurs sans courir le risque de perdre le contrôle des travailleurs. Cependant, IG Metall continue de faire tout son possible pour trahir la lutte pour cet accord.

À cette fin, le syndicat n’a pas déclaré que les pourparlers avaient échoué et il a évité d’organiser un vote de grève pour autoriser des grèves illimitées. Les grèves de 24 heures, qui devaient initialement avoir lieu immédiatement, ont été reportées à mercredi afin de créer une nouvelle opportunité pour parvenir à un accord pourri.

Le syndicat a également donné aux employeurs la possibilité d’aller aux tribunaux pour bloquer les grèves. Rainer Dulger, chef de l’association des employeurs industriels, a déjà annoncé son intention de déposer une injonction contre les grèves lundi.

Même si les grèves de 24 heures ont lieu, IG Metall s’efforcera de mettre en œuvre un compromis pourri immédiatement après. Le chef du syndicat Jörg Hofmann a expliqué le but des grèves en disant qu’elles devraient « augmenter la pression sur les employeurs pour qu’ils trouvent un compromis acceptable dans ce conflit collectif. » Manager Magazin a rapporté : « Les négociateurs des deux côtés avaient longtemps envisagé de conclure un accord après une autre semaine de grève début février. »

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