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Luttes de classes en Allemagne

9 février 2018, 06:35

Le syndicat IG Metall a décidé mardi de mettre fin à la grève de centaines de milliers de travailleurs métallurgiques, automobiles et électriques en Allemagne, avant la formation prévue d’un nouveau gouvernement de Grande coalition (CDU / SPD) cette semaine.

Après plus d’une décennie de réductions des salaires et des avantages sociaux où les entreprises allemandes baignent dans les profits, le syndicat a accepté un accord qui réduira les salaires des travailleurs en termes réels et interdira de nouvelles grèves pendant plus de deux ans.

L’accord indique clairement que le syndicat n’a jamais eu l’intention d’améliorer les salaires et les conditions des travailleurs. Il visait plutôt à éviter que la colère accumulée à cause de la baisse des salaires n’entraîne un mouvement de grève nationale susceptible de mettre en péril la formation d’un nouveau gouvernement de coalition entre l’Union chrétienne-démocrate (CDU) et le Parti social-démocrate (SPD).

Malgré une large opposition à l’imposition d’une nouvelle série de réductions de salaires, les travailleurs ne seront même pas autorisés à voter sur le nouveau contrat, qui sera effectivement imposé par décret.

Et malgré les plans de Siemens, General Electric, Opel et Bombardier visant à mettre en œuvre des mises à pied massives, les travailleurs seront empêchés de faire la grève pour la durée du contrat de 27 mois.

Le syndicat cherche à lier les mains des travailleurs face au prochain cycle d’austérité sociale que la grande coalition prépare pour financer ses plans de réarmement militaire et d’enrichir davantage les banques et les entreprises.

Le contrat prévoit une augmentation salariale de seulement 4,3 %, étalée sur plus de deux ans, ce qui signifie que les salaires des travailleurs vont à peine suivre le rythme de l’inflation, qui devrait augmenter au cours de la période à venir. Cela signifiera une réduction de salaire réel. Pour compenser cette réduction de salaire, le syndicat a accepté un ensemble de paiements de misère que les entreprises peuvent renier si elles invoquent des « difficultés économiques ».

L’accord final est encore pire que la proposition faite par les employeurs le mois dernier. À l’époque, les employeurs avaient proposé 6,8 % sur une période de 27 mois, soit 3 % par année, contre l’augmentation salariale annuelle de 6 % que le syndicat avait officiellement revendiquée.

IG Metall a même transformé en son contraire sa demande initiale de réduction volontaire du temps de travail avec une compensation salariale partielle. Bien que les travailleurs puissent réduire leur temps de travail hebdomadaire à 28 heures pour un maximum de deux ans, ils ne recevront aucune compensation salariale.

De plus, les entreprises peuvent permettre à la moitié de leur main-d’œuvre de dépasser la semaine normale de travail de 35 heures si elles déclarent une « pénurie de travailleurs qualifiés ».

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